[Uzarie] Purple Samurai Night Club

[Gaspard Salcedo]

Gaspard écoutait avec attention son interlocuteur. Lorsque celui-ci finit son verre, il fit un signe à un serveur.

"Hé, une autre Vodka-Orange pour M.Bertrand !"

Puis il se rassit profondément dans la banquette, les bras étalés sur le dessus, et ouvrit un autre bouton de sa chemise.

"T'as une descente que j'aimerais pas remonter à vélo !"

Gaspard fit signe à la danseuse de venir s'asseoir sur ses genoux.

"Dis-moi, tu me conseilles quoi, hein ? T'as l'expérience, tu connais du monde, t'es copain comme cochon avec les deux derniers présidents, t'es le seul représentant de la droite frôceuse... T'es forcément un visionnaire. J'ai beaucoup de qualités, mais je n'arrive jamais vraiment à trouver ma place."

[François Bertrand]

François scrutait son camarade avec un regard amusé. Son comportement décontracté et son humour lui rappelait un vieil ami à lui, de trente ans son aîné.

"Tu me ressemble un peu toi, tu sais. Je sais ce que c'est que de ne jamais arriver au bout, d'être bloqué, d'être marginalisé.
Le secret il est simple. Montre toi, sois présent, discute avec un peu tout le monde mais surtout, ne fais jamais mon erreur, sois patient et ne te presse pas. Attend le succès venir vers toi, ne montres pas que tu le recherches et surtout, évite de te faire des ennemis. Des adversaires oui, mais pas des ennemis. Et ça, ça se joue dans la façon de parler aux autres. Tu peux être sec, mais ne sois jamais en colère"

Il livrait ainsi ses conseils au rythme de la musique salsa que le disc jockey avait entonné. Un serveur bien coiffé au gel se présenta à leur table pour donner le verre à François.

"Quand je terminerai celui-là, servez moi un verre de Jack! Ça m'a manqué ça"

Face au regard désarçonné de celui qui allait peut-être devenir son jeune poulain, François fit un sourire :

"Je m'offre ma cuite de la semaine pour célébrer la fin de ce 1er tour. Qu'est-ce que ça va être alors dimanche soir... Gueule de bois en perspective"

Mimant un baiser devant une blonde qui passait par là et qui regardait le duo avec des yeux langoureux, le candidat presque ivre se retourna vers Gaspard :

"Visionnaire, quel compliment. C'est en tout cas ce qu'on souhaite être en débutant la politique... Mais après quelques années le cynisme monte vite au cerveau et on perd pas de temps avant de glisser ses mains dans le cambouis! Si je te racontais les saloperies que certaines personnes ont faites alors qu'elles paraissaient irréprochables... hum..."

[Gaspard Salcedo]

Après avoir fini son verre, Gaspard se sentait en prise avec un état de béatitude prononcé, celui qui vous fait dire que la vie est belle tout en vous donnant une belle confiance en vous. Il écoutait ce que lui disait François, sa tête balançant légèrement d'avant en arrière, dans un mouvement perturbant qui accompagnait le léger sentiment d'euphorie qui débutait.

"Tu sais, je vais garder précieusement tes conseils... En mémoire... Ca me servira, j'en suis certain. J'ai toujours voulu être au top partout, et je ne veux pas que la politique soit une exception. Mais je vais y aller prudemment."

Il appuya sa tête sur le dessus de la banquette, son corps prenant presque inconsciemment le rythme envoûtant de la musique.

"Dis-moi, c'est comment en coulisses, hein ? Qui est cool, et qui est un gros con, dans ceux qu'on voit à la télé ? Je dois faire un peu chiant, nan mais attends, hé, hein, je sais, à te demander comme ça comme un enfant... Elle est un peu simpliste cette question mais on sait jamais comment sont les politiques derrière ! Alors ?"

[François Bertrand]

"Des gens comme les autres. Ils font pipi et caca, ils puent de la gueule quand ils se brossent pas les dents
Les gens de chez l'ADL sont les plus cool à mon avis. Ils ont la tchatche et ils ont la classe, regarde celle là table savane, c'est Louise Schneider, une figure montante de son parti. Elle ne porte rien de moins de 500 plz sur elle. Idem pour Borgia dont le sentiment de supériorité rendrait n'importe qui minuscule"

Après une petite gorgée, il reprit :

"Les plus beaufs et les plus cons, ils sont à gauche. Et je ne dis même pas ça parce que je suis de droite. A part Montgomery qui est un gars sérieux et qui a les tripes pour tenir une présidentielle bien comme il faut, le reste c'est des larves. Bon il y a des exceptions ici ou là comme Perruzzi, Gasparini ou le vieil alcolo, mais grosso modo ils ne sont bons qu'à servir de réserve de voix aux élections"

Sortant son paquet de cigarettes :

"Au centre c'est pareil... enfin presque. Le RSLP par exemple, même topo que pour la gauche. Mais eux ils sont plus dangereux encore comme ils font quelque chose.
Alors Debora Da Silva... ne m'en parle même pas. Mais elle... mais elle... je te jure parfois tu as envie de lui donner une gifle tellement elle est conne.
Elle me rappelle les plus nullissimes de la vie politique de toute l'Histoire de Frôce. Tu sais, ceux qui ne sont bons qu'à faire un sourire stupide tout en vomissant une logorrhée digne d'un gosse prépubert. Louis Victor, Daniel Gallon, Joseph Vossen, Dimitry Teubert, Antigone Gautier, Paul Arancio, David Caldo. Des noms comme ça qui, quand tu les entends, tu sais très vite qu'ils ne dépasseront pas le stade de maire. Et s'ils deviennent président de la République, c'est grâce à un gros coup de bol"

Au sujet du Premier ministre et de l'ARC :

"C'est un homme honnête et bosseur qui n'a aucun sens politique"

[Raphael Belgard]

Avant que la campagne du second tour ne débute, Raphaël entra au Purple, il appela le serveur qu'il connaissait et lui dit:

La même table et la même chose que d'habitude!