[Université Uzarie II] Histoire politique frôceuse

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Gavroche Finacci
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[Université Uzarie II] Histoire politique frôceuse

Message par Gavroche Finacci »

Bonjour à tous,

Je sais que beaucoup d'entre vous se sont passionnés pour les élections récentes, novembre 2012 avec la surprise de l'ADL, septembre 2012 avec la première victoire d'une liste indépendante, juillet 2012 avec le retour in extremis du Parti Social Démocrate face au RPR.

C'est bien de s'intéresser à la politique, le principe premier de la démocratie, c'est de ne surtout pas laisser les autres décider à votre place, et le meilleur moyen de décider en son âme et conscience, c'est de disposer de l'information la plus complète possible et pour ça il faut non seulement s'intéresser aux développements récents, mais aussi se plonger dans l'Histoire politique frôceuse.

L'un des objectifs premiers de l'Histoire est d'étudier tous les sujets sans tabous, pour savoir à la fois s'inspirer des instants qui ont rendu gloire à notre pays, mais aussi pour se souvenir des erreurs à ne pas reproduire. C'est pourquoi je m'attacherai à aborder tous les aspects de notre Histoire politique de la façon la plus neutre possible durant cette modeste série de conférences.

Pour la Frôce, même si on retient souvent la date du 26 juin, jour de victoire révolutionnaire à Aspen, l'aventure démocratique a vraiment commencé le 4 juillet 2007, date qu'on attribuerait plus volontiers aux Etats-Unis, mais qui symbolise pour nous la première élection présidentielle libre depuis plus d'un demi-siècle.

A l'époque, l'élection présidentielle avait un intérêt plus fort que récompenser un glorieux ancien pour sa carrière étant donné que la Frôce disposait d'un régime parlementaire rationalisé, que certains connaissent mieux sous le nom de régime semi-présidentiel, largement inspiré de la France.

Il ne reste que peu de données sur cette élection, ce qui est un cas rare en matière de politique frôceuse, beaucoup ont jugé bon pour notre jeune démocratie qu'on ne parle qu'assez peu de cette période où les fraudes furent assez nombreuses, la présidentielle de juillet 2007 étant probablement le pire exemple avec quatre candidats qui furent tôt ou tard soupçonnés de fraudes.

La gauche avait opté pour un candidat unique, Dominique Skorpio, alors que la droite s'était scindée en trois entre Jean Alain, le candidat officiel de l'UMP, tenant d'une ligne radicale, Yohann Vivier, dissident de l'UMP, soutenu par les centristes et tentant d'une ligne modérée et Marien Pinceau, candidat d'un parti d'extrême droite.

Après le premier tour, le résultat final ne faisait plus grand doute, Dominique Skorpio avait obtenu près de 50 % et avait pour adversaire Jean Alain qui avait obtenu 30 %, ce dernier étant tenant de la ligne dure à droite, il était improbable que les centristes se reportent sur lui. Yohann Vivier, qui semblait être le seul à pouvoir battre la gauche dut se contenter de 15 % des votes, alors que Marien Pinceau s'effondra à 5 %.

Le second tour confirma ce constat et Dominique Skorpio s'imposa avec 54,54 % des votes. Mais il n'eut pas beaucoup de temps pour savourer sa victoire, le 11 juillet, les premières élections législatives libres depuis plus d'un demi-siècle eurent lieu.

Ces élections virent seulement trois listes se disputer les suffrages, un record. Le président était soutenu par la liste Majorité Présidentielle menée par la future présidente Elodie Bizzy qui regroupait diverses tendances de gauche, socialistes, communistes, écologistes et même quelques dissidents du centre menés par William Peewes.

L'opposition de droite avait désigné une tête de liste plus consensuelle que Jean Alain, en la personne de Quentin Fourcade pour diriger le liste "Droite et Centre Républicains", afin d'éviter de répéter le scénario de division de la présidentielle. Cette liste regroupait la droite traditionnelle et le centre-droit mené par Paul Arancio.

La dernière liste regroupait les centristes qui avaient refusé de se joindre à un des deux blocs, sous la direction de Max Mattinen. En raison du seuil de 10 % en vigueur à l'époque, ces derniers payèrent cher leur choix, étant privés de toute forme de représentation parlementaire.

Cela laissait place à un duel entre les deux blocs, et le scénario catastrophe arriva, les deux listes étaient pratiquement à égalité avec un nombre de sièges pair en jeu. 46 % et 100 sièges pour chacune.

Pour protéger la jeune démocratie, les deux camps décidèrent de se partager les pouvoirs :
Les communistes obtiennent le ministère de la santé
Les socialistes obtiennent l'Hôtel Belley et le ministère de la culture
Les écologistes obtiennent le ministère de l'écologie
Les centristes ralliés à la gauche obtiennent le ministère des affaires étrangères
Les centristes indépendants, bien qu'écartés de l'Assemblée, obtiennent le ministère de la justice
Le centre-droit obtient la présidence de l'Assemblée et le ministère de la défense
La droite obtient les ministères de l'intérieur, de l'économie, du budget et de l'éducation

Ce cocktail explosif ne pouvait pas durer et dès le 25 juillet, les communistes forts de 20 sièges à l'Assemblée décidèrent de quitter la coalition. La droite se retrouvait désormais majoritaire au sein de celle-ci ce qui remit immédiatement en question la légitimité du Premier ministre socialiste, Hugo Solerne.

Le président Skorpio décida alors de dissoudre l'Assemblée pour le 31 juillet plutôt que de désavouer son Premier ministre. La droite semblait alors largement favorite de la deuxième élection législative tenue le même mois, un cas unique.

Mais c'est à ce moment là que les scandales vinrent se mêler au sort de l'élection, le 26 juillet, un large scandale de truquage des premières élections législatives fut mis au jour, impliquant notamment les trois candidats de droite à l'élection présidentielle. Ce scandale marqua la fin de la carrière de Jean Alain ainsi que celle de Marien Pinceau, tous deux déclarés inéligibles à vie par la justice quelques mois plus tard.

En revanche, les preuves contre Yohann Vivier apparurent rapidement comme étant farfelues, et il sera blanchi le 7 novembre 2007, bien trop tard pour lui permettre de participer aux législatives anticipées et pour permettre à la droite de se relever.

Le sentiment d'injustice à droite sera ravivé plus tard par deux scandales impliquant la gauche mais qui furent révélés après le vote, le premier concernait un petit parti, le Front Libertaire Démocrate, mené par Lucas Lhardi, fut révélé le 26 août 2007, là aussi il était question de bourrage d'urnes, mais la reconnaissance immédiate de sa culpabilité et sa coopération avec la justice lui épargnèrent l'inéligibilité à vie, et sa peine ne dura finalement que 9 ans.

L'autre scandale, concernant le président Skorpio lui même fût révélé dès le 1er août, lendemain du vote et concernait une affaire d'espionnage, une sorte de Watergate version frôceuse. Gérard Journet, un ministre socialiste fut accusé d'avoir organisé un vaste réseau d'espionnage au sein du principal parti de droite, le tout sous la bienveillance du président.

En novembre, une fois son mandat terminé, l'ex-président fut condamné à 15 mois de prison avec sursis en première instance pour non dénonciation de faits délictueux dans cette affaire, mais cette sentence fut remplacée par un blâme assorti de 30 mois d'inéligibilité lors du procès en appel un mois plus tard.

On ne saura jamais si une révélation plus rapide des scandales aurait pu sauver la droite de la débâclé, quoi qu'il en soit, quatre listes concurrent le 31 juillet 2007 pour 267 sièges au lieu de 200, conséquence directe de l'égalité du premier vote.

La liste PS-Verts, menée par le Premier ministre Hugo Solerne triompha avec plus de 39 % des votes, emportant 105 sièges, 45 de plus qu'avant le vote.
La liste UGA regroupant toutes les tendance de gauche radicale, menée par le héros révolutionnaire Thomas Rolland réussit à obtenir plus de 26 % des votes pour 70 sièges, un gain de 50 élus qui justifia pleinement le pari du départ de la coalition gouvernementale.
La liste ABCD, menée par le leader emblématique du centre Max Mattinen, bénéficia ce coup-ci du renfort du centre-droit, déboussolé par les scandales à droite. Le score de 17 % fut modeste, mais apporta 46 sièges, 26 de plus qu'avant aux tendances du centre et du centre-droit.
La liste UMP, menée par Fabien Fabre, fut bien sûr la grande perdante, 17 % et 46 sièges au lieu de 80.

Au vu de ces résultats, une coalition de gauche fut nouée et disposa d'une très large majorité au parlement. Mais contrairement à ce qui se fait actuellement, l'héritage du partage des pouvoirs fut partiellement conservé et ainsi deux ministères furent attribués à l'opposition, la justice au centriste Sylvain Fonragi et la culture à Quentin Fourcade, qui avait eu le malheur de se placer en 47e position sur la liste de droite.

L'été 2007 fut une période très difficile pour la jeune démocratie frôceuse, mais le sens du consensus a permis d'éviter des catastrophes et a ouvert la voie vers une ère plus démocratique.
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