Appartement Alberto Cavalho

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Louis-Damien s'avança vers Noémie. Il était toujours aussi calme mais ne cachait pas un air grave. Il savait que la jeune femme angoissait, ça se voyait à sa tête et à son teint. Lacroix posa sa main son épaule et la fit s'asseoir dans une salle de repos, vide. Quand elle fut installé, il lui dit :

- Mademoiselle Calvaho, votre père a été hospitalisé ici, suite à un malaise. Il était en ma compagnie lorsque c'est arrivé, nous discutions. J'ai appelé les secours rapidement pour qu'il soit pris en charge de façon efficace. Par sécurité, je l'ai fait transférer ici, où l'ensemble des chercheurs militaires que vous rencontrerez sont à la pointe technologique. Il sortira d'ici sur ses deux jambes et en forme.

Il marqua une courte pause puis ses yeux bleus pétillèrent :

- J'ai la vague impression que vous n'êtes pas surprise, que vous vous attendiez à cela. Me tromperais-je ? J'en déduis que vous saviez qu'il n'allait pas bien ? Mademoiselle Calvaho, j'apprécie votre père, mais si je dois savoir quelque chose sur son état de santé, j'aurais souhaité l'apprendre de lui-même ou d'un de ses proches plutôt que de la bouche d'un médecin...

[Noémie Francesco Calvaho]

Elle prit la parole de façon hésitante.

J'ai discuté dernièrement avec Mademoiselle Nerio à ce sujet là. Mon père est plutôt quelqu'un de discret. Depuis son retour en Frôce au mois de juillet, il est malade. Cette maladie est une maladie de sang qui agit pendant une petite année et qui le fatigue rapidement et qui peut lui être fatale si il ne fait pas attention.

Noémie se doutait qu'elle avait fait une bêtise en disant cela au Président de la République qui était en quelque sorte le patron de son père.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

- Je vois...

Lacroix avait arqué un sourcil. Il trouvait étrange qu'Alberto ne lui ai jamais rien dit. Mais c'était vrai que le Ministre se montrait parfois absent de longs jours. Louis-Damien avait toujours pensé que c'était s'isoler pour mieux réfléchir. En réalité, tout s'expliquait désormais.

- Cette maladie ressemble étrangement à une sorte de paludisme. Est-il sous traitement ?

[Noémie Francesco Calvaho]

Noémie devait tout raconter à cet homme qu'elle ne connaissait qu'à la télévision.

Oui, il est sous-traitement depuis quelques mois. La situation est quelque peu complexe.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

- Pourquoi ne nous en a-t-il jamais parlé ? Nous disposons de méthodes pour traiter de nombreuses maladies, plus que certains autres hôpitaux.

Louis-Damien demanda :

- Et de quoi souffre-t-il précisément ? Il vous l'a dit ?

[Noémie Francesco Calvaho]

Mon père est très discret sur ces problèmes. Il ne parle jamais de l'Italie ni de l'assassinat de ma mère. Il garde tout pour lui, c'est sa personnalité.

Noémie espérait que le Président aiderait son père.

[Alberto Calvaho]

Alberto reprit connaissance... La situation était trouble pour lui.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Un médecin arriva pour leur dire qu'Alberto venait de se réveiller. Louis-Damien indiqua alors :

- Je vous laisse le retrouver, il me semble que c'est la moindre des choses. Quand vous pensez que ça sera le moment, j'aimerais discuter avec lui, seul à seul.

Il lui adressa un regard compatissant et précisa :

- Prenez votre temps. Je suis quelqu'un de patient, j'attendrais le temps nécessaire, de toute évidence, j'ai des heures et des heures devant moi.

[Noémie Francesco Calvaho]

Merci Monsieur.

Noémie alla dans la chambre de son père. La discutions s'engagea et dura une bonne heure. Puis elle ressortit et se dirigea vers le Président de la République.

Si vous voulez lui parler.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Louis-Damien s'était installé sur un banc, bien que la secrétaire d'accueil ait tenu à ce qu'il prenne son siège. Lacroix se permit une plaisanterie sur fond de boutade :

- Ne vous en faîtes pas, j'ai le fondement solide. Presqu'autant que le crâne !

Il prit son ordinateur, l'ouvrit et continua de rédiger son projet de loi sur les seniors. Il fallait qu'il soit prêt pour dans deux semaines maximum. Noémie revint vers lui au bout d'une heure, Lacroix rangea ses affaires et se leva. Il se contenta de dire :

- Merci.

Puis il entra dans la chambre d'Alberto et referma soigneusement la porte derrière lui. Il s'approcha et le regarda, l'air malgré tout soucieux. Il brisa le silence qui commençait à devenir pesant :

- Vous allez mieux ?