[Uzarie] Meeting du Rassemblement pour la République

[François Bertrand]

MEETING DU RASSEMBLEMENT POUR LA RÉPUBLIQUE

UZARIE – ARCHIPEL COFONORIA

C'est devant une foule nombreuse composée de militants et sympathisants RPR que François Bertrand se présente avec un air détendu, serein, déterminé et dynamique.
Il avait choisi de prononcer son discours en plein air pour marquer la rupture avec le traditionnel meeting dans une grande salle renfermée. Il se disait qu'ici on l'écouterait bien au-delà des militants et il se disait aussi que le temps était trop beau pour l'ignorer. Dans une démarche décontractée, il s'avance vers le micro et contemple avec un large sourire toute la foule en liesse.

« Mes chers amis,

Hier en pleine séance de tractage... oui parce que je fais du tractage. Ma qualité de candidat ne doit pas me dédouaner du militantisme. Je veux être au coeur des préoccupations de nos compatriotes et leur proposer des solutions sur place, leur montrer que nous sommes accessibles et que le RPR est un parti honnête et responsable dévoué corps et âme à la patrie.
Je disais donc qu'hier j'étais en plein tractage quand un professeur de philosophie se positionne près de moi en scrutant le moindre de mes gestes. Il avait une allure modeste, des vêtements hippies et fumait une cigarette en me regardant faire d'un air nonchalant presque déconcertant voire sardonique. Comme je vais au bout des choses sans tarder et que je dis ce que j'ai à dire sur le moment, je lui demande s'il a des questions, s'il a des remarques. Il savoure profondément sa cigarette avant de l'éteindre et de me répondre. Il me dit "Vous, les gens du RPR, vous osez prétendre tout savoir de l'éducation comme si les mesures extrêmes que vous préconisez d'une vive voix finiraient par arranger le problème comme par magie. Vous ne comprendrez rien décidément, bornés comme vous êtes à agir avec impulsivité et maladresse".
J'esquisse alors un sourire plutôt amusé et lui tend un tract pour qu'il le lise attentivement. Je lui réponds alors :
"Monsieur, vous allez devoir m'expliquer certaines choses comme par exemple où c'est que vous voyez qu'on agit avec impulsivité, extrémisme et maladresse sur les questions d'éducation".

Ce professeur de philosophie était sans doute de gauche. On dit d'ailleurs que les profs le sont tous... de gauche. Je ne pense pas que cela soit une fatalité et un électorat de perdu d'avance pour nous.
Les professeurs, à l'image des hussards de la République, font un boulot extraordinaire. Il aident par leur travail à former le citoyen de demain, celui qui prendra ses décisions avec l'esprit critique dont il aura discerné les caractéristiques par l'apprentissage de la rigueur, de l'Histoire et des différentes thèses politiques, économiques et sociales.
Au RPR nous n'avons pas une vision anglo saxonne de l'Ecole. Au RPR nous n'avons pas non plus une vision de l'école des années 60 avec la règle et le bâton pour punir l'élève qui aura dépassé la ligne en écrivant. Le RPR, et il faut que nos compatriotes le comprennent, c'est un parti qui est au dessus de la mêlée.

Applaudissements du public en signe d'approbation. Cris et hourras qui résonnent avec les drapeaux frôceux hissés pour montrer que le RPR ne s'inscrit pas dans une démarche clanique et partisane. Aucun drapeau du mouvement n'est hissé.

J'ai lu dans les sondages que nous étions en tête. Certains demandent à les lire avec plus de précaution, moi je pense que les sondages donnent une idée de l'opinion et si celle ci n'est pas définitive, elle construit une tendance sur laquelle nous devons nous appuyer pour faire de la politique. Les journalistes savent que nous tenons compte de ces données, les frôceux le savent aussi. Je ne vois pas pourquoi parler des sondages serait un aveu de faiblesse ou encore de cynisme politique. Les frôceux acceptent de participer aux sondages et les sondeurs acceptent d'en organiser, je ne vois pas où le problème. Non, vraiment.
Nous voulons dire la vérité, rester honnêtes, privilégier la franchise? Soit. Commençons par nous décomplexer des idées qui nous sont chères et de la manière dont nous voulons faire la politique. Commençons par dire que nous ne refusons pas l'affrontement politique même s'il est virulent, que nos idées s'opposent clairement avec le marxisme de la gauche et le Lafferisme de la droite atlantiste et ultralibérale. Devenons nous mêmes en disant la recherche de la sécurité à l'école n'est pas le reniement de la liberté. Devenons nous même en affirmant que le nivellement vers le bas est source de frustration pour les ambitieux, ceux qui travaillent dur et qui veulent mériter tout l'effort qu'il ont accomplit.
Le RPR veut d'une Ecole Républicaine qui sache concilier l'assimilation de normes et de valeurs avec les impératifs d'instruction pour garantir l'insertion sociale et professionnelle de nos jeunes.
Frôceuses, Frôceux, crions d'une vive voix que nous voulons d'une éducation qui recherche l'excellence et la réussite ! Nous voulons faire de la sélectivité une mesure qui vise à encourager l'effort dans notre méritocratie tout en développant l'acquisition des connaissances. C'est la raison pour laquelle nous allons proposer une loi qui refuse le passage dans le secondaire pour les élèves qui ne maîtrisent pas la lecture et l’écriture. Mais à toute finalité il faut joindre un moyen. Il faudra donc que la moitié du temps scolaire à l’école primaire puisse être consacrée à la maitrise de l’écrit et de la langue.

La foule en liesse scande "RPR au pouvoir ! On va gagner !"

Je viens de dire que nous voulons la réussite des jeunes frôceux dans un cadre qui ne prend pas le mot "excellence" comme un tabou de l'éducation.
Les mesures que nous voulons dans ce sens sont simples et concrètes. L'environnement de la classe doit être amélioré et cela passe par la diminution du nombre d'élèves dans une salle. 20 ? 15 ? Le juste équilibre sera définit en concertation avec des spécialistes de l'éducation, des psychologues et des sociologues. Oui, nous croyons au RPR que le politique doit savoir déléguer au Savant pour pouvoir prendre les décisions en fonction des thèses que ce dernier aura émises.
La question épineuse des rythmes scolaires sera aussi travaillée. Nous ne voulons pas d'une politique d'éducation endormie qui se refuse à toute mesure pour éviter moult contestations. Les rythmes scolaires doivent être adaptés à l'épanouissement de l'enfant et aux horaires de travail des professeurs, lesquels pourront augmenter avec une répartition raisonnable dans la semaine avec des cours du soir permettant de renforcer l'apprentissage de la méthode et l'acquisition des connaissances vues en cours.
Ces cours du soir doivent être basés sur le volontariat de la même manière que l'effort dépend du bon vouloir de chacun à aspirer à une meilleure condition, à réaliser ses ambitions. Ces cours du soir pour interdire les devoirs à la maison pour les enfants du primaire.
Le temps que l'on passe à ne rien faire, mais qu'est-ce qu'il est essentiel ! Impérieux !
Épanouir l'enfant, c'est lui laisser le temps de la réflexion, du regard. Lorsqu'il est de bas age, l'élève apprend de manière naturelle et beaucoup plus vite que l'adulte à travers des sens très attentifs à l'environnement qui l'entoure.
Les projets du RPR sont clairs et volontaristes. La politique d'éducation que mènera notre tête de liste, Vincent, que je remercie pour s'être donné à fond durant cette campagne en représentant courageusement les couleurs de notre parti, cette politique d'éducation et vous l'aurez compris, elle se veut déterminée et efficace. Nous ne remettrons jamais à plus tard ce que nous pouvons faire dès maintenant au prétexte qu'il faille sauvegarder une opinion publique favorable. Vincent Valbonesi est clairement de cet avis et l'action qu'il a déjà accomplit lorsqu'il fut à la tête du gouvernement ne déroge pas à la règle mes amis !

On acclama la tête de liste RPR par des "Vincent PM ! Vincent PM !"

Enfin, le dernier point que je souhaite évoquer au sujet de l'éducation, c'est la nécessité de le conjuguer avec les besoins du marché du travail en allant dans le sens d'une professionnalisation sans imprimer une logique capitaliste à l'Ecole Républicaine.
Il faut très tôt faire prendre conscience à l'élève de son devenir en instaurant un "forum des métiers" annuel qui lui permette de se dégager des préjugés qu'il peut avoir sur certains métiers, de sorte que des vocations puissent être suscitées en s'éloignant du carcan habituel auquel nous sommes renfermés, celui des sacro-saints métiers de gendarmes, pompier ou avocat. Il faut présenter les métiers à valeur égale.
L'élève doit très tôt être familiarisé avec le monde du travail en imaginant dès le secondaire qu'il puisse avoir un contact avec l'entreprise, ses exigences, ses vertus et ses valeurs. La perspective d'un avenir professionnel est source de motivation pour donner le meilleur de soi même, c'est la raison pour laquelle le Rassemblement ne le prend pas avec légèreté.
En plus du développement de l’éducation numérique par le biais d'un partenariat avec les entreprises, le gouvernement devra s'attacher à améliorer le taux de scolarisation pour faire respecter la norme en vigueur sur l'école obligatoire. L'égalité des chances passe par cette nécessité que tous aient accès au savoir. L'égalité des chances comme la liberté car qui peut nier les externalités positives de l'éducation sur la liberté de l'esprit et le regard critique face aux intégrismes, qu'ils soient politiques ou religieux ? Personne. En tout cas pas le Rassemblement pour la République qui se donne pour objectif d'agir. D'agir ENSEMBLE POUR LA FROCE !

Cris et acclamations. La foule répète avec vigueur "On va gagner, on va gagner"

Je vais terminer ce meeting en appelant les frôceux à faire le choix de la responsabilité, de la vérité, celui du triomphe des idées, du triomphe des valeurs et du triomphe de la Frôce.

Mesdames, Messieurs, je vous remercie !


Vive la République,
Vive la Frôce ! »

Il s'en alla sous les acclamations en savourant le bain de foule dans lequel il s'était lancé.

[Patrick Carles]

Comme à leur habitude, les militants du Parti cofonorian s'étaient rassemblés dans la ville d'Uzarie ; cette fois-ci sans Patrick Carles retenu à Izirgua. Ils avaient toutefois leurs pancartes et slogans traditionnels afin de bien mettre en avant la question cofonorianne au cœur des enjeux de la campagne.