[Législatives 01/13] Meeting de l'Alliance Nationale

Verrouillé
Avatar du membre
Marie Delaunay
Non inscrit sur les listes électorales
Messages : 542
Enregistré le : 05 oct. 2012, 16:11
Type de compte : PNJ (secondaire)

[Législatives 01/13] Meeting de l'Alliance Nationale

Message par Marie Delaunay »

MEETING DE L’ALLIANCE NATIONALE

CASARASTRA - CATALOGNE - SEPTIMANIE
06H30

Casarastra retrouvait un soleil qui ne la quittait guère en cette belle journée. La politique n’avait jamais autant occupé l’esprit des habitants de la plus grande ville du pays qui avaient dû supporter quelques jours auparavant trois meetings de trois listes différentes le même jour. Le comble du ridicule pour les cadres du parti qui avaient promis aux habitants de Casarastra de visiter leur ville pour le meeting de clôture après avoir effectué le meeting de lancement dans la capitale politique du pays, Aspen. C’est donc dans la cité catalane que des milliers de militants et sympathisants de l’Alliance Nationale s’étaient rassemblées depuis plusieurs jours. A en croire le président de l’association des hôtels de la ville, un boom des réservations avait eu lieu à l’annonce d’un grand rassemblement politique organisé par l’équipe de campagne de Marie Delaunay. Le temps était clair, pas un nuage à l’horizon. Un léger vent soufflait pour rafraîchir le centre-ville. La journée promettait d’être historique.

07H30

Les camions qui contenaient les équipements techniques loués par l’équipe de campagne de l’Alliance Nationale arrivaient en masse dans la ville et se dirigeaient tous vers le bord de mer. Pour l’instant, aucune indication n’avait été donnée sur le lieu d’organisation du meeting. Quelques rumeurs circulaient sur une possible installation de la scène sur les plages de la ville. Mais face à un évènement d’une telle ampleur et aux nombreuses sollicitations des télévisions qui voulaient retransmettre ce qui s’apprêtait à être le plus grand meeting de cette campagne, toute tendance politique confondue, le lieu n’était pas propice pour des questions de sécurité. La rumeur n’avait donc plus beaucoup de sens. Et c’est finalement dans le centre-ville, sur la plus grande place de la ville que le rassemblement allait se produire : la Place de Catalogne.

08H30

Des centaines de militants de l’Alliance Nationale parcouraient les rues de la ville pour distribuer des tracts de campagne mais aussi et surtout pour rappeler l’organisation du rassemblement et son lieu. On pouvait notamment lire sur les tracts un appel à la mobilisation nationale contre les forces sortantes. Ville connue pour être conservatrice et à droite, les habitants de Casarastra étaient sensibles aux thématiques développées par les militants du parti. Hasard de la campagne, les militants patriotiques eurent l’occasion de croiser le maire, Vincent Valbonesi, qui sortait d’une boulangerie. La scène fut plutôt cocasse mais bien accueillit aussi bien par l’ancien Premier ministre que par les militants. Certains lui demandèrent s’il assisterait au discours de Marie Delaunay, surpris par leur culot, il fit un sourire puis s’engouffra dans une voiture avec un geste de la main droite en ayant deux baguettes de pain dans l’autre main.

10H00

C’est par avion, en classe économique que le président de l’Alliance Nationale, Priam Pastor, arriva à l’aéroport international de Casarastra. Mais l’information n’ayant pas été gardée secrète bien longtemps par les employés de l’aéroport qui avaient été prévenu quelques jours auparavant de l’heure d’arrivée des principaux protagonistes que par les passagers qui avaient eu la surprise de voir le politique s’installer avant le départ dans l’avion, par conséquent une foule de journalistes de la presse écrite, des radios et des chaînes de télévisions l’attendaient dans le hall de l’aéroport. Les questions fusaient de toute part mais il ne fit aucune déclaration si ce n’est qu’il avait hâte d’y être et que la fête serait inoubliable. Un cortège de plusieurs berlines noires l’attendait devant le hall pour le conduire dans le centre-ville où il était attendu.

11H00

Autour de la Place de Catalogne et dans les principales avenues de la ville, des stands sont ouverts pour la vente de t-shirts et de drapeaux spécialement confectionnés pour l’occasion. Les t-shirts sont en vente au prix de 10 pluzins et les drapeaux au prix symbolique de 1 pluzin. On trouve aussi plusieurs produits dérivés comme des briquets floqués du drapeau national, des tasses, des casquettes. Tout un tas d’accessoires sont disponibles pour profiter pleinement de cette journée et s’associer de la tête aux pieds aux couleurs de l’Alliance Nationale. Et n’oubliez pas : le string avec la flamme tricolore est toujours en vente dans nos stands pour la somme symbolique de 69 centimes !

11H30

Alors que les principaux cadres du parti étaient arrivés à Casarastra, la question de savoir où était la tête de liste de l’Alliance Nationale s’intensifiait grandement. Elle était attendue pour le déjeuner populaire qui avait été prévu par l’équipe de campagne sur la Place Royale. Puis, en une fraction de seconde, un communiqué de l’équipe de campagne de Marie Delaunay publié sur les réseaux sociaux indiqua qu’elle atterrirait d’ici une dizaine de minutes à Casarastra. Les journalistes étaient toujours aussi nombreux, sous le regard des passagers internationaux qui se demandaient pourquoi une telle affluence de la presse en cette mi-journée ? Un futur joueur de la brillante équipe de football du coin ? Non, non, simplement l’arrivée de la tête de liste de l’Alliance Nationale. Elle fit son arrivée avec à ses côtés plusieurs gardes du corps qui étaient là pour sa sécurité car comme toute candidate tête de liste, elle bénéficiait d’une sécurité rapprochée pendant toute la durée des élections. Un cortège de berlines noires, probablement les mêmes que pour Priam Pastor se positionna devant l’entrée du hall. Marie s’arrêta pour prononcer quelques mots devant les journalistes.
Image
« Bonjour à tous. Je constate que vous êtes bien là pour ce grand rendez-vous. On me dit depuis ce matin que la ville est en ébullition. Je suis heureuse de le savoir, sachez-le. L’ambition du parti ? Offrir aux frôceux qui se rendront sur la Place de Catalogne un moment unique et historique. Une ambition ? Que la fête soit belle. Je n’ai que peu de temps à vous consacrer à cet instant, je suis attendue dans le centre-ville pour ouvrir le déjeuner populaire sur la Place Royale, le premier rendez-vous de la journée ! »

Après cette déclaration, Marie s’engouffra dans un véhicule. Son équipe de campagne était avec elle et prit place dans les autres véhicules. C’est avec le son des gyrophares des motards de la police nationale que la tête de liste quitta l’aéroport pour prendre la direction du centre-ville. Quelques motos étaient derrière elle pour la suivre sur le trajet, mais elles étaient tenues à distance par le dispositif de sécurité qui entourait le cortège.

12H30

Les convives arrivent les uns après les autres sur la Place Royale de Casarastra. Munis d’un carton d’invitation, ils prennent place librement sur l’une des grandes tables déployées sur la place. Priam Pastor, qui doit y faire un discours, arrive en premier. Il serre quelques mains, prend un verre de sangria qui lui est offert puis gagne sa place, à la table principale, celle où siègera Marie. Quelques minutes après, Marie arrive sur la place entourée de son équipe et de ses amis proches. Elle serre des mains à tout bout de champ. On lui tape sur l’épaule pour la féliciter pour la campagne en cours. Les photographes, tenus à l’extérieur de la place ont néanmoins été invités à pénétrer dans la zone pour immortaliser quelques moments de ce déjeuner populaire. Comme pour le président du parti, on lui tend un verre de sangria puis elle se dirige vers sa table. On comptabilise près de 300 convives pour ce déjeuner populaire, le premier du genre organisé par l’Alliance Nationale. Une fois les invités assis, Priam Pastor se lève, prend la parole en tenant un micro.
Image
« Madame la candidate et tête de liste,
Mesdames et messieurs les députés,
Mes chers amis,

Je tenais tout d’abord à remercier l’ensemble des personnes qui ont permis la réalisation de ce déjeuner populaire qui ne sera certainement pas le dernier du genre. Le nombre de convives témoigne du succès qui est le sien et il en appelle très certainement d’autres. Nous essaierons donc de faire encore plus grand pour les prochains rendez-vous. Merci à vous !

Je tiens à remercier également l’ensemble des militants, dont certains sont présents pour ce déjeuner, pour leur formidable fidélité et leur croyance ininterrompue dans le succès que pouvait être cette première campagne depuis la création de notre formation politique. La réussite que nous connaissons en ce moment, c’est le fruit de votre travail. Merci !

Et évidemment, mon ultime remerciement ira à notre formidable tête de liste, la belle et généreuse Marie Delaunay qui mène avec un train d’enfer cette première campagne pour elle et pour le parti, c’est dire l’exploit qu’elle est en train d’accomplir ! Marie, tu es dotée d’un charisme exceptionnel et d’une volonté de réussir qui ne peut qu’inspirer en nous le respect le plus total. Tu as fait de notre parti un mouvement crédible et rassembleur, capable de sillonner le pays pour y défendre ses idées et ses convictions. Au nom de l’ensemble des élus, des militants et des sympathisants du parti, je t’adresse nos plus sincères remerciements. Merci à toi !

La campagne n’est pas encore terminée, cette dernière journée s’annonce sous les meilleurs auspices. Des milliers de frôceux sont attendus cet après-midi pour notre ultime rendez-vous, notre ultime combat, notre rassemblement le plus important. Je sais Marie que tu ne nous décevras pas tout à l’heure. Je ne vais pas prolonger plus longtemps ce petit discours étant donné que vous avez tous l’air d’être cruellement affamé, et Dieu sait que je vous comprends, le menu, de ce que j’en ai entendu, est particulièrement alléchant aujourd’hui !

Merci, bon appétit à tous ! »

Une fois l’intervention de Priam terminée, les convives se levèrent pour l’applaudir et lui témoigner toute leur amitié vis-à-vis de ce grand homme qui aura tant donné pour le parti. Marie l’embrassa avant de s’asseoir. On fit apporter le menu et il était effectivement plutôt alléchant : une pressée de langoustines aux agrumes, une côte de bœuf grillée vigneronne, de carottes nouvelles au jus, suivis de fromages et de macarons à la fraise avec des glaces au mascarpone. Et le vin sera de la région, évidemment.

15H00

L’installation de la scène sur laquelle se dérouleront les animations artistiques et le discours de campagne de la tête de liste est enfin terminée. Il aura fallu près de 200 techniciens pour la mise en place de cette scène géante en un temps record au vu de ses dimensions. Une grue avait fait son apparition devant la scène, hors champ des caméras pour donner une plus grande vision du rassemblement qui aurait lieu sur cette même place dans quelques heures. Hormis quelques touristes, on signale peu d’intérêt pour la Place de Catalogne, fermée à la circulation depuis 07h30 du matin. Des journalistes sillonnent le centre-ville pour faire des micros-trottoirs.

16H00

Le déjeuner populaire touche à sa fin, un peu de plus de 3h30 après son commencement. Les convives quittent leur table au fur et à mesure. On ne constate aucun mouvement de foule. Le soleil est toujours très présent mais les parasols dressés pour l’occasion évitent tout problème lié à la chaleur aujourd’hui. La température est à son apogée pour aujourd’hui. Priam Pastor et Marie Delaunay discutent avec des élus du parti et font état de leurs ressentis sur cette campagne et l’avenir. Un petit groupe se forme alors et il devient difficile de voir réellement ce qu’il s’y passe. Ils ont tous le sourire en tout cas et n’hésitent pas à éclater de rire, même s’ils savent que les photographes et les caméras les espionnent de A à Z. Après une bonne vingtaine de minutes, le groupe se disperse et chacun regagne ses activités. Marie Delaunay se retire dans une salle des fêtes que l’Alliance Nationale a privatisée pour l’occasion, elle a l’avantage de se trouver à quelques centaines de mètres de la Place de Catalogne, lieu du meeting. Une heure après, la Place Royale est déserte, le ménage a été fait et les sacs poubelles attendent le passage des agents de la propreté publique pour redonner à cette magnifique place un visage à nouveau normal.

17H00

Le public commence à arriver sur la Place de Catalogne pour assister au concert prévu par les organisateurs avant le début des premières interventions politiques. Le choix des musiques était ambitieux puisque l’on y retrouverait par exemple : La Camisa Negra de Juanes, Rolling in the deep d’Adele, I Gotta Feeling des Black Eyed Peas, Run The World de Beyoncé, Lalalove you des BB Brunes, Love Generation de Bob Sinclar. La programmation était volontairement tournée vers les jeunes qui représentent un enjeu de taille pour l’Alliance Nationale dans cette campagne. Les musiques qui bougent comme disent les jeunes avaient fait leur entrée dans les meetings précédents du parti. Du côté de l’organisation, on nous assurait que Marie ferait une nouvelle fois son entrée sur scène avec une musique des Foster The People, comme à son habitude. Voilà qui devrait rassurer les fidèles.

18H00

Le concert se termine sur la Place de Catalogne. La foule est compacte. On annonce plusieurs dizaines de milliers de spectateurs à l’heure où le meeting va véritablement commencer. On entend des estimations que font circuler les militants et sympathisants déjà sur place. La ville est la plus grande du pays, des milliers de sympathisants ont fait le déplacement pour cette journée historique. Mais pour l’instant personne du côté de l’organisation n’a communiqué sur la fréquentation du meeting mais la place est noire de monde, pas un espace libre inoccupé ne semble apparaitre dans le champ des nombreuses caméras qui balayent en permanence la foule massée devant la scène qui attend le discours de la tête de liste, le dernier de cette campagne.
Image
18H05

C’est alors qu’à la surprise générale, une musique retentit sur toute la place. Le soleil fait œuvre de bon sens et disparait toujours un peu plus pour laisser le champ libre aux jeux de lumières prévus par les organisateurs : il y en a de toutes les couleurs même si l’on note une insistance sur le rouge, le blanc et le bleu qui sont les couleurs du drapeau tricolore de la République. La musique est presque assourdissante mais toujours rien sur la scène qui est plongée dans l’obscurité. En un instant, un projet s’éclaire sur une allée à droite de la scène. On aperçoit alors des gardes du corps prendre le chemin de la scène. Mais il est toujours difficile de déterminer qui est présent. Une caméra effectue un zoom et c’est la révélation pour le public : Marie Delaunay est en train de se frayer un chemin à travers la foule compacte venue l’écouter ce soir.


Elle a le plus grand mal à se frayer un passage. Elle serre des mains de toute part, on sent qu’elle est tirée par des spectateurs vers le côté mais avec l’expérience, elle ne se laisse pas déstabiliser. Elle avance peu à peu, cela fait près de cinq minutes qu’elle fend la foule, une caméra suit sa lente marche vers la scène. Enfin. Libération. Elle atteint la scène géante qui avait été installée tout au long de la journée. Elle monte les marches sur son air fameux des Foster The People et fait son apparition sur les grands écrans répartis sur toute la place et dans les avenues proches de la Place de Catalogne. Elle salue la foule de toute part, elle se dirige vers la gauche de la scène, puis vers la droite. Le discours n’a même pas commencé qu’elle reçoit des bouquets des fleurs sur la scène. Elle en prend un, le serre fort contre son cœur puis le tend vers le public en criant un merci à la foule présente devant elle ce soir.


18H15

Dix minutes après son apparition sous les caméras. Marie est enfin derrière son pupitre. Un assistant lui avait apporté son discours quelques minutes avant son entrée sur scène, quand la foule et les caméras n’avaient d’yeux que pour la tête de liste fendant la foule dans l’hystérie générale des militants et sympathisants de l’Alliance Nationale. Une caméra montre Priam Pastor sur les grands écrans, des applaudissements surgissent de la foule. Après quelques signes de la main pour demander un peu de calme, elle commence son discours.

« Mes chers amis,

Merci, merci beaucoup. Du fond de mon cœur, merci. Mes chers amis, vous êtes 100 000 ! Vous êtes le peuple de Frôce !

Hourras de la foule qui applaudit et agite des drapeaux frôceux dans tous les sens.

Face aux insulteurs qui nous ont dénié le droit de parler aux Frôceux depuis le premier jour de cette campagne, comme s’ils étaient les prioritaires de vos cœurs. Certains ont choisi de défiler avec le drapeau rouge, nous, nous avons choisi de nous rassembler derrière le drapeau tricolore.

La foule agite vivement des milliers de drapeaux.

Je n’accepterai jamais de recevoir des leçons de morales de ceux qui brandissent le drapeau de tant de tyrannies dans le monde et qui a enveloppé dans ses plis parmi les plus grands crimes de l’histoire. Notre drapeau, c’est celui de la Frôce. Celui d’une certaine idée de la démocratie, d’une certaine idée de la République, bref, vous l’avez compris, d’une certaine idée du monde. Et cette idée-là mes amis, croyez-moi, personne, personne ne nous la volera !

Rugissements de la foule qui chantent de « On va gagner ! On va gagner ! ».

Après une campagne extraordinaire, exceptionnelle, sensationnelle. Nous nous réunissons aujourd’hui, dans cette ville à laquelle j’attache une si grande importance, Casarastra. Ville rebelle, ville qui n’a jamais eu la volonté de se soumettre, ville d’innovations, ville de générosité. Une ville à l’image de la Frôce, une ville à laquelle toutes et tous ne pouvons que nous reconnaitre dans les valeurs de solidarité, de combativité, de respect et de tolérance qu’elle promeut depuis des siècles. Il était impensable de ne pas conclure cette campagne, la première de notre formation politique déjà si grande ici à Casarastra. Ne pas venir ici, c’est comme se rendre à Paris et ne pas visiter la Tour Eiffel, c’est comme se rendre à Rome et ne pas visiter le Vatican, c’est comme se rendre à Munich et ne pas boire une pinte de bière, c’est comme se rendre à Alexandrie et ne pas se promener sur les vestiges du Phare, c’est comme se rendre à Athènes et ne pas visiter l’acropole. Casarastra est une cité des milles et une nuit, une cité avec laquelle il fait bon de travailler, une cité dans laquelle il fait bon vivre. Si je n’étais pas une fervente admiratrice de cette ville, et donc, quelque peu subjective, je pourrais vous dire ce soir, haut et fort, que Casarastra, c’est quelque part, la perle frôceuse de la Méditerranée !

Applaudissements de la foule, elle crie le nom de la candidate « Marie ! Marie ! ».

Mais hélas mes amis, je suis venu ici, dans la capitale économique de notre pays pour tenir devant vous un discours que vous n’avez pas entendu ailleurs et que vous n’entendrez jamais ailleurs puisqu’il est le fruit de notre seule réflexion et de notre seule vision du monde. La situation économique du pays s’est très nettement dégradée ces derniers mois. D’après mes souvenirs, c’est bien la première fois qu’un organisme officiel pointe du doigt la mauvaise politique, en l’occurrence l’absence de politique, d’un gouvernement. Il ne fait aucun doute que sept années de socialo-communisme ont mis sérieusement à mal nos indicateurs économiques car la coalition au pouvoir depuis trois mandats maintenant a réalisé le pire grand chelm de l’histoire de notre République : récession économique, hausse du chômage, perte de notre notation. Et malgré ce bilan qui frappe aux yeux de tous comme étant désastreux, ils remontent sur l’estrade pour venir réclamer un nouveau mandat !

La foule ne fait que huer pendant que Marie parle du bilan. On entend des « Cocos ! Socialos ! Au cachot ! ».

Je veux parler le langage de la vérité comme je le fais depuis le début de cette campagne, depuis mon premier meeting à Aspen. La vérité c'est que c'est le travail de tous qui fait la richesse de chacun. La vérité c'est que lorsque les entreprises ont des difficultés, lorsqu'elles ne sont pas efficaces, lorsqu'elles ne sont pas compétitives, ce sont les ménages qui s'appauvrissent, c'est le chômage qui augmente, c'est l'exclusion qui s'aggrave. La vérité c'est que lorsque la productivité diminue c'est le pouvoir d'achat qui diminue. La vérité c'est que les entreprises ont tout intérêt à ce que l'Etat soit efficace et que l'Etat a tout intérêt à ce que les entreprises soient compétitives. La vérité c'est que la productivité des services publics et la qualité des infrastructures augmentent la compétitivité des entreprises. Il est venu l’heure pour notre République de choisir une nouvelle voie.

L’Alliance Nationale ne manque pas de propositions, cela fait des semaines que vous en connaissez la teneur. Nous proposons un nouveau modèle social parce qu’il est la seule réponse à un monde qui change qui réclame encore plus de protection pour nos travailleurs et nos travailleuses. Cela passe forcément par une préférence nationale à l’emploi ! Oui, je le dis, les emplois en Frôce doivent être occupés par des frôceux et non par des étrangers comme c’est trop souvent le cas. Quand le chômage augmente, c’est l’emploi des frôceux qui est détruit, cela est-il normal ? Non. Ce gouvernement a conduit à une hausse inconsciente du chômage, nous ne pouvons le tolérer plus longtemps. Celui qui a des papiers doit avoir le travail qui lui est dû parce que notre propre Constitution le dit elle-même : l’Etat doit accorder un travail à ses citoyens. Quand le chômage augmente, l’Etat est en faillite morale. L’Etat de gauche qui existe depuis trop longtemps à conduit nos emplois à être mis en concurrence avec des individus qui n’apportent rien à la Frôce !

« La Frôce aux Frôceux ! » raisonne dans la foule réunie sur la Place de Catalogne.

Commercer avec d’autres nations, c’est bien. Commercer avec des nations qui respectent les règles du commerce international, c’est mieux. Nous voulons œuvrer pour un monde avec des principes, avec des règles respectées par tous, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La Frôce devra alors prendre ses responsabilités comme d’autres pays le feront ensuite en filtrant les flux commerciaux avec les pays qui ne respectent pas les mêmes règles que nous. Il est injuste pour une entreprise frôceuse de devoir respecter un cahier des charges long de soixante pages quand une entreprise chinoise produit la même chose sans avoir une seule ligne de conditions de production. Ces règles-là ne peuvent plus continuer à subsister.

Nous ne pouvons pas demander à nos entreprises de faire des efforts pour les conditions de travail, pour la protection de l’environnement, pour la qualité des produits, ce qui entraine un coût plus élevé c’est certain, quand dans d’autres pays, comme la Chine oui, où il n’y a aucun critère social ou environnemental pour la production d’un produit. Cette injustice-là n’est plus tolérable et il nous appartient à nous frôceux de décider nous-même de ce que nous souhaitons pour notre commerce avec l’extérieur. Qui dans le monde joue le jeu du libre-échange ? Qui joue le jeu de la réciprocité ? Qui joue le jeu de la concurrence loyale ? Jouer le jeu ? Oui mais pas tout seul.

La foule applaudit et scande « Souveraineté ! Souveraineté ! » quand Marie s’arrête de parler.

Et c’est la même chose pour les entreprises frôceux qui vont à la conquête de marchés étrangers. Alors que nous, gentils frôceux nous les laissons s’embourber dans des appels d’offres sans leur offrir ni l’aide ni l’assistance ni le soutien de l’Etat, elles perdent des contrats aux montants astronomiques qui sont remportés par des entreprises qui sont presque subventionnées par leur Etat d’origine. Regardons le monde et posons-nous la question : devons-nous être naïfs au point d'être les seuls à ne pas défendre nos intérêts quand tous les autres défendent les leurs ? Avec l’Alliance Nationale, l’Etat accompagnera les entreprises dans leur conquête des marchés étrangers lucratifs, notamment dans les pays émergents.

Nous avons beaucoup d’entrepreneurs frôceux qui ont réussis à l’étranger, il nous faut nous servir de leur expérience et de leurs compétences pour être beaucoup plus compétitif à l’avenir. Si nous l’emportons, l’Etat travaillera avec ces hommes et ces femmes qui ont réussi et qui connaissent mieux que les énarques d’Aspen les solutions pour l’emporter face à des concurrents avisés comme les européens, les américains ou les nouvelles firmes des dragons de l’Asie. Nous avons-nous aussi un potentiel technologique à défendre, une expérience et un savoir-faire dans des domaines particuliers. Quand on pense que les Etats-Unis ont signé pour 470 milliards de dollars de contrats à l’étranger pendant la seule année 2012 et nous frôceux, pas un centime de pluzin dans un contrat, il est venu l’heure de changer cela. L’Asie a des dragons, la Frôce doit être le requin de la Méditerranée !

Acclamations de la foule devant le discours agressif de Marie.

Il faut dire la vérité aux Frôceux : si l'on taxe trop le travail, il se délocalise, si l'on taxe trop le capital, il s'en va. Dans le monde tel qu'il est, taxer directement les facteurs de production, taxer directement le travail et le capital c'est se condamner à moins d'emplois, à moins de production, à moins de croissance, à moins de pouvoir d'achat. Il faut avoir le courage de le dire : nous ne pouvons pas continuer à taxer aussi massivement le travail, l'investissement et la production de richesse plutôt que la richesse produite. La fiscalité est un facteur clé dans l’environnement économique d’un acteur de la vie économique. Au plus il paye d’impôt, plus il dépensera moins d’argent dans l’innovation, le versement des salaires aux salariés et des dividendes aux actionnaires. La gauche n’a eu qu’une volonté, la seule, pendant son exercice désastreux du pouvoir : le matraquage fiscal !

Nous mettrons en place un bouclier fiscal établissant un seul maximal de 50 % d’impôt sur le revenu. Car nous considérons qu’il est confiscatoire de prélever plus d’un jour de salaire sur deux dans l’année d’un travailleur, qu’il soit payé au SMC ou à coup de millions de pluzins. Travailler déjà un jour sur deux pour l’Etat, c’est bien et c’est suffisant. Il est inutile de prendre plus aux contribuables sinon la réponse sera claire : il fuira vers des pâturages où l’herbe est plus verte qu’ici. Je ne veux pas d’un Gérard Depardieu frôceux qui ridiculise notre pays et en fasse la risée du monde. Je ne veux pas que les entrepreneurs quittent notre territoire pour rejoindre les appels du pied de David Cameron qui n’attend que ça et que la politique fiscale de nos voisins français encourage efficacement. La Frôce ne doit pas être pour autant une île inflexible aux mouvements des sociétés voisines mais quand même : nous n’avons pas les mêmes problèmes que les autres puisque nous n’avons pas de dette, par conséquent, il est inutile de matraquer fiscalement les riches ou les moins riches. A quoi bon avoir des recettes fiscales supplémentaires alors que le budget de l’Etat est déjà excédentaire ? Aucune logique ne peut répondre à cela !

« Moins d’impôts ! Moins d’impôts ! » scande la foule à l’unisson.

De la même manière qu’il est nécessaire de baisser l’impôt sur les bénéfices des sociétés qui ne produit aucun effet positif dans une situation de crise économique productive comme celle que nous connaissons par le résultat des politiques de gauche. Cela n’a rien à voir avec la baisse des salaires décidées par l’ancien Premier ministre Vincent Valbonesi, maire de cette ville, qui n’avait qu’une ambition : réduire l’impact de la hausse ahurissante du salaire minimum votée par les socialo-communistes au pouvoir à l’époque. Il avait proposé cela pendant sa campagne il me semble, donc visiblement il ne devait pas avoir fait peur aux frôceux puisqu’il est devenu Premier ministre ensuite ! La gauche nous fera toujours sourire, ça c’est une certitude ! Les communistes comme Peruzzi et pire, Gayet et Rolland, n’ont qu’une idée en tête : les impôts, les impôts et les impôts. Quand pour l’un, ce n’est pas de finir dans une back room d’un club sombre de la banlieue d’Aspen ! Et ça, ça réclame la confiance des électeurs ? Laissez-moi rire !

Eclats de rires dans la foule où certains n’hésitent pas scander « Mykonos ! Mykonos ! ».

Je vois visiblement que vous aussi vous avez du mal à croire que c’est du sérieux cette histoire, et bien malheureusement oui, c’est du sérieux. Comprenez donc l’urgence de faire le bon choix le 20 janvier ! Mais à côté de ces questions, face à la montée du chômage incompréhensible si l’on tient compte du potentiel du pays, il faut réformer le travail dans notre pays comme base d’un nouveau modèle social national. Nous réformerons le temps de travail dans le pays en adéquation avec les spécifiés de chaque branche et de chaque entreprise. Il est révolu le temps où un syndicat plus ou moins protestataires pouvait dicter la politique d’un gouvernement sur la question du travail dans notre pays. Ils pourront manifester autant qu’ils le veulent, cela n’influera en rien sur la volonté qui est la nôtre de donner une nouvelle fois un coup de pieds dans la fourmilière.

De la même manière qu’une agence unique pour l’emploi n’a pas de sens aujourd’hui. Le problème du chômage et des milliers d’emplois non pourvus vient aussi en partie, petite certes, mais quand même, de cette centralisation des offres. Un conseiller de cette agence doit donc conseiller aussi bien un paysan, qu’un coiffeur, qu’un analyste financier, qu’un architecte ! Mais quand est ce que les auteurs de propositions de lois comme celle-ci se rendront compte du manque total de cohérence qu’ils mettent dans leurs textes ? Nous créerons une agence pour l’emploi dans chaque branche d’activité en coopération avec les partenaires sociaux qui seront évidemment consultés pour apporter leur regard sur cette nouvelle forme des relations entre l’Etat, promoteur d’emplois et le salarié, chercheur d’emploi. C’est simple comme bonjour mais personne ne l’a encore fait, nous, nous le ferons !

« On va le faire ! On va gagner ! » reprennent en chœur les milliers de spectateurs.

L’Alliance Nationale a toujours été favorable pour laisser le choix aux individus du mode de protection sociale qu’ils souhaitaient adopter. Je n'ai pas changée d'avis : je crois toujours qu'il faut que les salariés soient mieux protégés des aléas de la vie économique parce qu'eux aussi ont besoin d'un minimum d'assurance sur l'avenir pour pouvoir fonder une famille, pour pouvoir investir, pour pouvoir devenir propriétaires. Au vu des exemples européens, nous estimons qu’il n’est pas opportun d’imposer un système particulier comme cela était le cas depuis le début de la sécurité sociale en Frôce. Nous pensons, non pas par excès de libéralisme comme nous avons pu l’entendre, mais par excès de pragmatisme et de liberté individuelle qu’un individu volontaire peut adhérer à un système de retraite par capitalisation par le biais de comptes personnels épargne-retraite que l’Etat encadrerait pour éviter toute fraude. Il n’y aurait pas de double situation puisqu’à terme, l’ensemble des cotisants iraient vers ce modèle de capitalisation.

Mais comme nous l’avons dit tout au long de cette campagne, il existera toujours une retraite par répartition pour les individus qui le souhaiteraient. Elle serait financée en partie par les cotisations normales des adhérents et pour partie par une taxation sur l’épargne des cotisants au système de retraite par répartition. Le principe serait ainsi maintenu mais à la différence qu’un salarié cotisant à la retraite par capitalisation aura une retraite plus importante à la fin de sa carrière professionnelle qu’un retraité par répartition, toute chose étant égale par ailleurs évidemment. L’égalitarisme tel qu’il est présenté par la gauche est révolu, il faut avancer, il faut responsabiliser les individus. La tutelle de l’Etat n’est pas toujours pertinente, surtout quand il s’agit de gérer un système aussi vaste que la sécurité sociale. Un nouveau mode de société verra le jour avec vous !

Une fois de plus, la foule reprend en chœur « Egalité ! Egalité ! ».

L’agriculture est une richesse pour notre nation. Il faut l’aider face à la concurrence, souvent déloyale, des pays étrangers. Nous mettrons en place une politique agricole frôceuse permettant un développement stratégique plus justement réparti entre petites et grosses structures agricoles. Car je ne veux pas d’une Frôce où le gros avale le petit, où le gros pousse le petit à sa perte. Nous devons être capable dans le nouveau modèle de société que nous proposons de faire travailler et subsister ensemble deux nouvelles façons d’imaginer l’agriculture dans notre pays. Gros et petit ne sont pas irréconciliables à l’heure actuelle, par contre, je vous le dis, ils le seront si nous attendons encore plus longtemps. Une centrale d’achat qui met en concurrence deux agriculteurs qui proposent déjà des prix défiants toute concurrence européenne, c’est injuste.

Les règles du marché sont connues de tous mais c’est à l’Etat d’apporter un juste équilibre, par conséquent nous instaurerons un mécanisme de soutien interne à notre pays pour garantir aux agriculteurs des prix minimums et constants pour la totalité de leur production. Il n’est plus concevable qu’un agriculteur connaisse l’année dernière une année excellente parce que les prix sont au rendez-vous, et que cette année, parce qu’un tel pays a produit plus que d’habitude, les prix qu’ils proposent deviennent obsolètes et qu’aucune centrale d’achat ne lui achète sa production sauf à un prix dans lequel il perd de l’argent. Cette conception-là de l’économie de marché, nous ne nous y reconnaissons pas.

Applaudissements de la foule qui apprécie Marie et l’Alliance pour leur proximité avec la terre et les valeurs ancestrales de cette région.

Faire confiance à l’agriculture, c’est garantir aux agriculteurs qui apportent tant à notre pays, un niveau de vie décent. Les agriculteurs connaissent bien souvent des vies difficiles et leur espérance de vie n’est pas la plus longue. Le travail est harassant et il demande une présence quotidienne quasiment toute l’année dans leur exploitation. Ils n’ont pas droit à des vacances comme peuvent en avoir en étant payé des millions de travailleurs. Les semaines ne sont certainement pas de 39 heures comme le prévoit la loi mais plutôt de 80 heures par semaine. Et pourtant, manifestent-ils ? Non. Et que dire alors des montants des retraites qu’ils perçoivent après une vie de labeur épuisante dont ils ressortent bien souvent amochés ou diminués ? Ils sont indignes et nécessitent généralement la vente de terres, de maisons ou de matériels pour parvenir à exister. Car chaque agriculteur le sait aujourd’hui : sa retraite sera tellement petite qu’il doit capitaliser au maximum pendant toute sa vie pour avoir une chance de bien profiter de sa retraite. Au-delà de l’injustice profonde qui ressort de cette situation, c’est au politique d’apporter une réponse. Nous revaloriserons les retraites agricoles à hauteur de 85 % du SMC sur la durée de la législature. Ce qui signifie presque un triplement au vu des chiffres actuels en notre possession sur les dernières années. Voilà comment résoudre les inégalités dans notre pays !

« Dignité ! Dignité ! » raisonnent à la fin de la phrase de Marie pendant près d’une minute.

Comme pour les administrations qui ont l’obligation de faire effectuer des marchés publics par des entreprises produisant majoritairement en Frôce, nous instaurerons une obligation pour les administrations et les cantines et restaurants d’entreprise à se fournir prioritairement en denrées alimentaires produites en Frôce. Si un producteur de pommes existe sur le territoire de la République, la cantine de son propre village ne doit pas acheter chez le grossiste du coin une cargaison de pommes qui arrivent d’Argentine. L’efficacité économique ce n’est pas de payer moins cher un produit, c’est de calculer les conséquences de son achat pour en déterminer le ratio coût/avantage. En l’occurrence, il sera plus bénéfique à tout le monde d’acheter de la part de la cantine des pommes à un producteur frôceux qui respecte des règles d’hygiènes et de qualité en veux-tu en voilà, qui fait travailler des saisonniers qui paient des impôts en Frôce, tout en se donnant lui-même un salaire, ce qu’il n’est pas sûr d’avoir, plutôt que d’acheter à un marchand argentin dont l’impact économique pour notre pays est inexistant si ce n’est qu’il défavorise notre production nationale locale.

La foule reprend un des slogans de campagne de Marie « Produire en Frôce ! Produire en Frôce ! ».

Parce que le respect de la parole donnée est important, nous établirons une nouvelle législation en ce qui concerne les subventions publiques. Le versement d’aides publiques à des entreprises pour la création d’emplois doit être soumis à un remboursement en cas de non-respect des règles établies. Il est inconcevable qu’une entreprise qui s’est enrichie grâce à l’apport de l’argent public quitte notre territoire une fois qu’elle a épuisé son potentiel de croissance dans les frontières du pays pour délocaliser la production ailleurs, où la main d’œuvre est meilleure marché. Cette politique, elle est inadmissible pour un Etat de droit en plus d’être un manque de respect à son égard. Les entreprises qui licencieront alors qu’elles auront touchées des subventions en Frôce devront les rembourser intégralement. Auquel cas, notre justice prendra alors les décisions qui s’imposent pour faire punir cette entreprise, où qu’elle soit dans le monde.

La parole de la Frôce c’est la parole d’un grand pays qui doit être écouté et respecté. Si ce n’était plus le cas, alors il faudrait en venir à des méthodes d’une autre époque mais qui sont hélas le dernier rempart face à l’avidité des financiers de Wall Street et de la City qui ne recherchent qu’une chose : le profit. Même un site rentable qui perd en chiffre d’affaires en Europe n’est plus digne d’exister et cela suffit pour envoyer toute la production au Bengladesh. Cette logique-là, nous devons nous y opposer dans la limite des moyens qui sont les nôtres. Face à une gauche qui a laissé les travailleurs de côté, il est temps de redresser le pays et de le remettre à la place qui était la sienne.

Applaudissements nourris du public qui approuve pleinement les avertissements de la tête de liste au monde de la finance.

La croissance de demain elle est dans la révolution numérique, dans les biotechnologies, dans les énergies propres. Elle est dans les mains de nos chercheurs, de nos ingénieurs, de nos techniciens. Dans l'économie globale c'est celui qui travaille plus, qui investit plus que les autres et avant les autres qui gagne. Notre prospérité future dépend de notre capacité à réduire les dépenses du passé pour accroître nos dépenses d'avenir. On ne peut pas à la fois se scandaliser des licenciements boursiers, du cynisme des fonds d'investissements, des délocalisations et affaiblir par tous les moyens le capitalisme familial, ne pas donner aux petites et moyennes entreprises les moyens de se développer, ou d'exporter.

On ne peut pas se plaindre sans arrêt de l'obsession du profit à court terme et laisse tomber la production, laissé tomber l'industrie, ou permettre à la spéculation de se financer plus facilement que l'investissement. On ne peut pas déplorer sans arrêt la perte de sens moral dans le capitalisme financier et ne pas encourager un capitalisme d'entrepreneurs qui repose sur les valeurs du travail, de l'effort, du courage, de l'imagination, de l'initiative. Je veux en finir avec l'idéologie qui met l'entrepreneur au ban de la société. Je veux mettre l'entrepreneur au cœur de mon projet économique. Je veux promouvoir l'esprit d'entreprise, je veux qu'il redevienne une valeur. Je veux donner à l'entrepreneur les moyens d'entreprendre.

Acclamations de la foule, consciente de la solennité des engagements pris par la candidate ce soir.

Nous allons devoir tout réinventer, tout reconstruire. Maintenant, dans une situation extrême, après le long chemin que nous avons parcouru, nous devons revenir à l’essentiel et le réaffirmer solennellement. C’est pourquoi nous militons pour un nouveau modèle social. C’est pour que dans le monde de demain, la Frôce puisse encore faire entendre sa voix et faire vivre une très ancienne idée de la civilisation à laquelle elle tient par-dessus-tout qu’elle doit se battre aujourd’hui. C’est pour que dans le monde de demain chacun, en se développant, contribue au développement des autres au lieu que chacun cherche à se développer au détriment des autres que la Frôce doit se battre. C’est pour que dans le monde de demain la coopération prévale sur la confrontation que la Frôce doit se battre. C’est pour que dans le monde de demain ses valeurs, son mode de vie, sa culture ne soient pas condamnées à disparaitre que la Frôce doit se battre. C’est pour que le peuple de Frôce ne voit pas s’évanouir tout ce qu’à force de travail, d’intelligence, de générosité, il a construit de grand, de beau que la Frôce doit se battre, à l’intérieur et à l’extérieur. Ce combat, la Frôce doit le mener sans arrogance, mais sans relâche, avec la conviction qu’au plus fort de la pire des crises économiques que n’ait jamais menacé le pays depuis des décennies, il porte une espérance qui ne doit pas s’éteindre.

« Vive la Frôce ! Vive la Frôce ! » hurle la foule. Marie, ne pouvant parler, s’arrête quelques instants.

J’appelle toutes les énergies et l’espérance à se mettre en mouvement pour une Frôce victorieuse, fière d’elle-même pour que les Frôceux s’aiment en elle. Notre victoire est possible car l’audace et la générosité sont là, c’est une question de volonté et de cohérence, je les ai. Nous avons besoin de vous parce que la Frôce à besoin de vous.

Vive la République,
Vive la Frôce ! »

19H30

Fin du discours de la candidate Marie Delaunay devant une foule estimée par les organisateurs à près de 100 000 personnes venues écouter les paroles de la tête de liste de l’Alliance Nationale. Elle quitta le pupitre sous les hourras du public. Les dizaines de milliers de drapeaux frôceux étaient agités de tous bords. Une trentaine d’enfants issus de toutes les classes sociales du pays montèrent sur scène aux côtés de la tête de liste patriotique pour chanter l’hymne national. Marie avait encore reçu un bouquet de fleurs aux couleurs de la République. Elle saluait alors la foule d’une main tout en agitant son bouquet de l’autre. Quand vint la musique de l’hymne national elle mit sa main droite contre son cœur puis l’entonna avec force et vigueur aux côtés de la centaine de milliers de spectateurs réunis sur la plus grande place de Casarastra.
Une fois l’hymne fini, elle regagna le pupitre, un enfant lui tenant la main et se positionnant à ses côtés. La voix pleine d’émotion, elle rajouta quelques mots.

« Je suis fière d’avoir portée vos couleurs et vos idées tout en haut de la République. Nous avons eu le courage de nous battre jusqu’au dernier moment pour faire de notre rêve une réalité. Vous avez tous eu l’occasion de défendre et de promouvoir ce parti qui est le vôtre. Il vous appartient totalement et il va perdurer dans l’histoire, quel que soit le résultat de dimanche. Nous avons fait le maximum pour l’emporter. Il appartiendra au peuple de Frôce de livrer son ultime verdict le jour du vote mais nous pouvons avoir confiance : nous réaliserons un score historique pour un parti comme le nôtre face à une telle concurrence parce que nous avons su tirer notre épingle du jeu et proposer quelque de neuf, de nouveau au peuple de Frôce. Nous pouvons en être fiers.

Merci à Priam Pastor pour son soutien indéfectible pendant cette campagne. Merci à mon équipe de campagne qui n’a eu de cesse de me conseiller et de m’assister, de jour comme de nuit, dans les moments de joies comme dans les moments d’angoisse. Merci à tous les militants pour la campagne locale qui a été la vôtre, vous êtes le facteur déterminant de la réussite de cette campagne. Merci à tous les sympathisants de l’Alliance Nationale qui confirmeront, ce dimanche, leur sympathie à notre égard en glissant, j’en suis sure, un bulletin de vote à notre nom. Mes chers amis, vous êtes le peuple de Frôce et vous seuls avez le pouvoir ! Merci ! »

Cette fois, elle quitta définitivement la scène installée sur la Place de Catalogne pour rejoindre la foule une nouvelle fois. Elle descendit de la scène sous les applaudissements. On pouvait apercevoir une meute de photographes à ses côtés. Elle signa un nombre incalculable d’autographes et de photos. Le tout, sur fond de musique électro comme d’habitude avec le groupe français M83. Après plus de quinze minutes à travers la foule, elle arriva à la salle des fêtes qui était le siège de son équipe pour la soirée. La place était déjà en train de se vider et les équipes techniques démontaient petit à petit les installations. Les chaînes de télévisions rendaient l’antenne. La porte se referma derrière Marie Delaunay, signifiant la fin de la première campagne de l’histoire de l’Alliance Nationale, marquée par un nombre record de meetings et un show digne des plus grands partis d’Occident en clôture. Il ne restait plus qu’à attendre le vote des électeurs dimanche.
Fondatrice de l'Alliance Nationale
Ancienne Présidente de l'Assemblée Nationale
Ancienne Représentante parlementaire
Verrouillé

Retourner vers « Casarastra »