[MIAC] Meeting de clôture

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Enzo Barras
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[MIAC] Meeting de clôture

Message par Enzo Barras »

07H30

Les militants de la liste MIAC, aidés par quelques bénévoles sympathisants, montent divers stands sur le Vieux-Port de Casarastra, ainsi qu'une grande estrade. La journée a pour but d'être festive. Quelques riverains râlent à cause du bruit. « L'indépendance appartient à ceux qui se lêvent tôt » lâche Jeremy Cosson, 43ème de la liste MIAC, ce qui provoque une certaine hilarité dans les rangs des bénévoles, moins dans ceux des riverains.

09H00

Une grande banderole « L'Amour de Cofonoria » est déployée, les stands ouvrent petit à petit. De la musique catalane sort des hauts-parleurs, glissant dans les oreilles des visiteurs, peu nombreux à cette heure, mais attendu plus en nombre en fin de journée. Des xuixos, viennoiseries farcies de crème et couvertes de sucre cristallisé, et des Coca de Ilanda, sont vendus à un prix symbolique d'1 AC (ArcCofo), la future monnaie indépendante, que les visiteurs ont pu se procurer à l'entrée de cette foire.

11H00

Un petit concert est prévu. Quelques badauds s'arrêtent, d'autres chantent carrément...



12H30

Grand Déjeuner de l'indépendance. Du civet de langouste au menu, agrémenté d'un vin des hauteurs de Casarastra. On comptabilise environ 120 personnes à ce repas. Enzo prend la parole.

Mes amis,

Avant de déguster ce merveilleux repas cofonorian, je voudrais dire quelques mots. Les soi-disant grands partis font des meetings destinés à eux-mêmes. Ils essaient de se convaincre qu'ils ont raison car ils ne croient pas en ce qu'ils promettent. Nous, nous avons décidé de respecter notre parole, d'aller sur le terrain, devant vous, de vous prouver que oui, notre culture, notre gastronomie doivent être sauvés, doivent être protégés de l'occupation frôceuse. A l'heure de la mondialisation, à l'heure de l'uniformité, nous sommes les garants de notre différence.

Alors, je vais finir rapidement, vous avez faim, et je vous comprends. Mais ce midi, et surtout ce week-end, en allant voter, pensez-y.

Bon appétit.

15H00


Sous le soleil de Casarastra, une conférence s'organise. « Education, Quel avenir après l'indépendance? » C'est Anne Croze, 14ème de la liste MIAC, qui prend la parole.

Bonjour à tous,

Demain, l'Archipel Cofonoria sera une nation indépendante. Nous en avons la conviction. Mais il ne peut y avoir d'imprévus dans ce que nous proposerons. Une nation doit avoir des piliers. L'éducation en est un. De 3 à 25 ans, nous devons proposer un réel projet. Dans un premier temps, nous reprendrons le modèle frôceux. Reconnaissons cela, certains ministres de l'éducation ont réussi à mettre en place un système éducatif performant. Cependant, celui-ci devra s'adapter à la vie cofonorianne.

Tous les 3 ans d'éducation, 6 semaines de cours seront consacrés à l'Archipel Cofonoria, avec des cours sur l'histoire de l'Archipel Cofonoria, l'histoire et l'apprentissage de la langue catalane, mais aussi des ateliers et des sorties, avec la découverte de la culture cofonorianne, des visites de musée, d'ateliers. C'est l'éducation de notre différence, qui créera notre force. Combien de pays ont perdu leur identité? J'ai vu qu'en France, ils avaient organisé un débat sur l'identité nationale, preuve qu'ils pensaient l'avoir perdu. La sauvegarde de notre identité passe par l'éducation.

Nous souhaitons également que, dans l'optique de faire un véritable choix de vie, les étudiants bénéficient d'une année de césure, avec une bourse importante, en échange de 250 heures de travail, pouvant se dérouler dans des métiers de la culture, dans l'encadrement de jeunes dans le sport, dans de l'humanitaire, et plein d'autres possibilités, pour venir en aide à la collectivité.

Enfin, nous souhaitons, pour le développement de l'enfant, que les jeudi après-midi soit dispensé de cours et remplacer par des rencontres sportives inter-écoles, des visites culturelles ou encore des cours d'éducation sexuelle à partir de 12 ans. Le système frôceux veut bourrer la tête de nos enfants, oubliant que cela risquait d'entrer et de ressortir aussi vite. Le système cofonorian prônera le développement de l'enfant pour en faire un homme ou une femme de valeurs. De ceux qui marquent les esprits...

Merci de m'avoir écouté.

Un échange de questions/réponses clôtura cette conférence. L'ambiance était conviviale et respectueuse. Enzo lâcha tout d'un coup au micro: « Notre débat vaut mieux que les débats organisés par le système centralisé, où les partis aspenois lâchent leurs promesses délirantes ». Quelques rires dans l'assistance, et tout ce petit rendez-vous était fini.


18H00


Le soleil est encore bien haut dans le ciel. Enzo monte sur l'estrade, où plus tôt des groupes se sont succédés pour faire vivre le Vieux Port, au son de la vie cofonorianne.


Mes amis,

Nous sommes le 25 Août 2012. Après quelques semaines de négociation avec le Premier Ministre, le référendum a eu lieu, l'Archipel a voté à 84% en faveur de l'indépendance de Cofonoria. Le 26, une base constitutionnelle est créée, les imprimeries lancent les impressions de notre nouvelle monnaie et un gouvernement provisoire est chargé de gérer le changement, et de lancer le processus d'élections. 3 semaines plus tard, premières élections libres de notre Archipel. Ca y est, l'Archipel Cofonoria a son destin en main. Son héritage ne sera pas oublié, ses terres ne seront plus spoliées, sa culture ne sera pas englué dans l'uniformité mondiale et le catalan sera réhabilité.

Ce soir, je ne suis pas venu vous parler de taxes ou de lois. Je suis venu vous dire que ce scénario est possible, je suis venu pour vous parler de notre avenir.

Avec une nouvelle économie, loin de la mondialisation. Une économie basée sur le marché local, le développement de nos atouts, l'exploitation de la pêche, la valorisation de nos terres agricoles et de nos vignes. Une économie basée sur le tourisme vert, le tourisme de demain, aux antipodes du tourisme de masse qui détruit la nature pour l'exploitation de quelques-uns. Une économie basée sur le développement durable, avec le ferroutage contre l'anarchie des camions, avec des centre-villes sans voiture car respirer en ville ne doit pas être un luxe qu'on réserve aux parcs, avec l'aide aux agriculteurs se lançant dans le bio.

Mais aussi avec une nouvelle éducation de nos enfants, loin des stress de ce qu'ils appellent la vie moderne, qui n'est rien d'autre qu'une escroquerie. Une éducation qui apprend les bienfaits de la culture dans le développement personnel. Une éducation sur la force de l'héritage, du respect des ancêtres et de ce qu'ils ont à nous transmettre. Une nouvelle éducation, pour que nos enfants comprennent que ce n'est pas la taille de leur porte-monnaie qui détermine la réussite d'une vie.

Dites-le vous bien. Vous entendrez les cris venant d'Aspen, que c'est impossible, que ça ne peut pas marcher. Les mêmes cris qui vous garantissent la croissance et la fin de l'inflation. Les mêmes cris qui pensent qu'il n'y a que cela qui importe... On ne luttera pas contre les entreprises qui délocalisent en abaissant le niveau de vie des salariés. On ne luttera pas contre les spéculateurs de la Bourse avec des mesures restrictives. On luttera avec un nouveau modèle de vie, avec le retour à la vraie vie. Il n'y a que ceux qui ont intérêt à ce que ce modèle n'existe pas, qui diront que c'est une utopie.

Alors, du 6 au 8 Juillet 2012, votez. Votez pour le MIAC, pour leur montrer que nous voulons notre indépendance, que nous voulons notre propre modèle de vie. Votez, car c'est l'un des derniers pouvoirs qu'ils nous laissent, et que l'Histoire nous a montré, qu'il pouvait être éphémère.

Acclamations du public. Enzo reste plusieurs minutes sur scène. De la musique cofonorianne commence, petit à petit, à monter dans l'air. Le public reprend les chants. Comme si, pendant quelques instants, le rêve d'Enzo de Cofonoria Indépendante prenait vie. Cela ne dura qu'une dizaine de minutes, mais c'était si beau...
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Patrick Carles
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Re: [MIAC] Meeting de clôture

Message par Patrick Carles »

Faisant le nécessaire pour rester en retrait (il ne voulait pas s'imposer ni récupérer d'aucune manière qu'il soit l'immense travail mis en place par les colistiers d'Enzo Barras), Patrick se présenta tout de même à de nombreuses activités de la journée… sans toutefois y participer activement. Le spectacle que lui offraient ses concitoyens suffit à le ravir et l'émouvoir. Et si, finalement, Enzno Barras venait de poser un jalon, un sublime bond en avant vers cette transition idéale et démocratique pour l'indépendance de leur peuple . À la fin de la journée, visiblement très touché, il se contenta de bafouer à un journaliste local :

Vous savez, je ne suis pas un professionnel de la politique. La force des choses m'a amené à prendre part directement à un combat politique. Combien de fois j'ai pu être raillé avec mes amis par tant de personnes. On affirmait que nous vivions en pleine lubie et que les cofonorians se moquaient éperdument de ce qu'ils appelaient avec mépris nos "délires régionalistes". Et aujourd'hui, voir ces hommes, ces femmes ; ces citoyens se lever et s'exprimer, cela me touche au plus haut point.
À ce titre, je tiens à saluer une nouvelle fois Enzo Barras, ses colistiers et les militants et bénévoles qui l'ont encadré et aidé. Leur campagne sincère et valeureuse a allumé quelque chose qui, je l'espère, n'est pas prêt de se laisser éteindre : la fierté cofonoriane. Cela me rappelle les mots qu'employait le grand leader souverainiste québécois René Lévesque : "Peut-être que nous sommes quelque chose comme un grand peuple". Aujourd'hui, je crois que les cofonorians peuvent enfin prendre leur revanche sur une histoire qu'on leur a imposé et prouver au monde qu'ils sont un grand peuple. Visca Cofonoria lliure !
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