[Résidence - Alexian d'Amplepuis] Villa Aubépine

[Alexian d'Amplepuis]

Villa Aubépine, lieu-dit Roche-sous-Vauxin

Alexian demeurait, comme à son habitude, au sein de sa demeure, une ancienne bâtisse en pierre, qui se parait de colombages clairs, et d'un toit de chaume sombre. La maison semblait sortir de la campagne anglaise du XVIIIe siècle. Pourtant, une atmosphère douce et éthérée enveloppait l'endroit.

[Niamh Fourcade]

Niamh avait reçu une invitation du grand brun aux yeux bleus. Villa Aubépine, rien que le nom la faisait déjà saliver. Après un trajet en voiture depuis Aspen, elle se gara devant la Villa et sonna. Elle espérait beaucoup de cette rencontre.

[Alexian d'Amplepuis]

Alexian entendit résonner la sonnette dans toute la maison. Il pencha la tête au-dessus de la table d'architecte sur laquelle il était affairé, et jeta un oeil à la baie vitrée qu'il avait faite aménagée durant l'été. Il aperçut une silhouette qu'il reconnut, et se précipita aussitôt, après avoir enfilé par-dessus d'intérieur en Astrakan. Il ouvrit la porte.

Ah ! Lady Fourcade ! Quelle joie que vous ayez répondu si rapidement à mon invitation ! J'avoue que je n'osais croire que ce pouvait être vous. Entrez donc, je vous en prie.

Il tendit un bras pour la débarrasser de sa veste, et lui fit signe de le suivre dans le salon.

La pièce était éclairée par une lumière chaude et tamisée, que renforçait l'âtre flamboyant d'une cheminée allumée

Asseyez-vous, et mettez-vous à votre aise ! Je peux vous servir quelque-chose ?

Il la laissa s'installer sur le grand canapé en cuir qui trônait au milieu du salon, et ouvrit le mini-bar situé juste en face.

[Niamh Fourcade]

Niamh était charmée de voir ce bel homme. Il agissait avec beaucoup de style, beaucoup de délicatesse. Quelque chose que Quentin, à son époque, n'avait pas. Quentin... elle n'avait pas rencontré personne depuis sa mort.... Elle eu une petite pensée pour lui, qui fut très vite effacé par le bras tendu d'Alexian. Elle lui donna sa veste et le suivit. La pièce principale était magnifique. D'où elle se tenait, elle pouvait sentir la chaleur de cette cheminée magistrale. Alexian l'invita à boire.

Oh oui, heu, je ne sais pas, qu'avez vous à me proposer ? dit elle en s'assoyant sur le très confortable canapé tandis qu'il ouvrait le mini-bar.

[Alexian d'Amplepuis]

Il lui adressa son plus beau sourire. L'espace d'un instant, elle avait eu l'air préoccupé. Puis son inquiétude s'était effacée et avait laissé place à un charmant sourire.

Comme je vous le proposais, j'ai ce fameux Whisky de fût, un héritage familial. Mais bien entendu, si je sais ce breuvage très voluptueux, je peux comprendre qu'il soit trop âpre pour le délicat palais d'une gente dame. Je ne saurais donc que vous conseiller ce Beaucastel de 1990 ... Quoique ... En général, les dames préfèrent la légèreté du grain blanc. Je crois avoir un Yquem de 1986 dans ma cave, si vous préférez.

[Niamh Fourcade]

NIamh buvait les paroles d'Alexian, il était si charmant, si rassurant. C'était un homme qui savait parler aux femmes. Et il avait l'air d'être cultivé.

- Je ne sais pas, répondit elle. Je ne m'y connais pas trop en vin. Enfin, je sais reconnaitre un bon d'un mauvais, mais je ne me rappelle jamais des noms. Je pense que je vais vous faire confiance cette fois. Allons y pour la légèreté. Yquem donc. Et vous que prendrez vous ?

[Alexian d'Amplepuis]

Alexian était intérieurement bouleversé par l'éclatante beauté du regard de Niamh, et la douceur suave de son timbre de voix. Mais il avait aussi cette part de flegme britannique, hérité de ses racines écossaises, qui lui dictait une certaine conduite à tenir. Et cette conduite de gentleman ne prévoyait pas de succomber aussi vite aux atouts d'une jeune femme, aussi belle et raffinée soit-elle. Il posa donc un regard qui mêlait à la fois espièglerie et bienveillance sur son invitée.

- L'Yquem accompagnera parfaitement les quelques toasts au foie gras maison que j'avais préparés en début de soirée. Je vous accompagnerais donc dans cette délicieuse dégustation ! Dois-je ajouter un couvert pour le dîner, Milady ? Ou bien avez-vous quelque affaire importante à régler après ce substantiel apéritif ?

[Niamh Fourcade]

Foie gras, Niamh en raffolait. Elle ne pouvait dire non. Et si le repas d'Alexian était aussi raffiné que l'apéritif, elle ne pourrait résister plus longtemps. De son plus beau sourire, elle acquiesça.

- Vous le proposez si gentiment, je ne peux refuser un diner en votre compagnie, dit elle d'un ton savoureux.

Alexian semblait aux anges, mais elle savait qu'il ne fallait pas aller trop vite en besogne. C'est pourquoi elle tenta d'en savoir plus sur son hôte.

- Donc, Alexian. Vous permettez que je vous appelle Alexian ?

Sans attendre sa réponse, elle enchaina.

- Que faites vous dans la vie ?

[Alexian d'Amplepuis]

Alors qu'Alexian apportait un plateau avec les toasts promis dans une main, et un limonadier de grande facture dans l'autre, il accueillit la question de Niahm en se mordant la lèvre, alors qu'elle ne le voyait pas. Il savait que si elle posait cette question, c'est qu'il avait réussi à susciter un certain intérêt pour lui en elle. Mais il fallait rester mesuré. Et comme il n'aimait pas vraiment parler de ses affaires, il allait probablement demeurer concis dans ses explications ...

- Et bien j'ai beaucoup d'intérêt. A la base, j'ai une formation de journaliste. Mais ça ne m'intéresse plus guère, à dire vrai. De temps à autre, je n'hésite pas à sortir un petit édito pour le journal le plus offrant ! (Il rit). Non à dire vrai, avec tous ces apprentis journalistes qui espèrent percer, j'ai l'impression de voir émerger une concurrence déloyale sur un marché de l'information, où il vaut mieux savoir faire le buzz plutôt qu'intéresser ...

Il marqua un temps d'arrêt, puis reprit.

- En fait, j'essaie de me rendre utile dans d'autres domaines. Je m'intéresse à la finance et au monde de l'entreprise notamment. A la mort de ma mère, je suis devenu actionnaire majoritaire d'une grande société industrielle de la Silicon Glen, en Ecosse. J'en ai revendu la plus grande partie, afin de diversifier mes activités. Mais ce que je préfère, c'est d'être à la base de projets novateurs. J'aime les gens qui ont des idées ... Enfin bref, ce sont des discussions de Ronds de cuir ! Et je m'ennuierais de vous agacer à en parler plus longtemps. Je peux juste vous dire que je suis également intéressé par tout ce qui peut se présenter. Comme vous pouvez le voir (il montra la table d'architecte placée dans l'alcôve au fond du salon) j'essaie même de m'intéresser à l'aménagement de mon propre intérieur ! (il rit à nouveau) Un homme de goût, doit avoir un intérieur de goût !

Il s'arrêta un instant, et sourit.

- Et vous, Lady Fourcade ? - Ou puis-je vous appeler Niahm ? - Que pouvez-vous me dire à votre sujet ?

[Niamh Fourcade]

Niamh dégustait les toasts autant que les paroles d'Alexian. L'homme était fascinant, une intelligence pure, un grand esprit. Cet homme transpirait la réussite. Elle fut ravi d'entendre qu'ils avaient beaucoup de points communs.

- Oui Niamh, ça ira très bien Alexian. Même si j'aime votre côté médiéval avec ce Milady, c'est en tout point charmant.

Elle s'arrêta quelques secondes pour boire une gorgée du délicieux breuvage, et continua.

- Vous savez que je suis également journaliste. Enfin, journaliste sportive. Il y a quelques années, je parcourais le monde, suivant les équipes sportives frôceuses. Et un jour j'ai voulu arrêter. Changer de direction. Ce fût...

Elle hésita. Devait elle parler de Quentin ? Non c'était trop tôt.

-... peu importe... j'ai par la suite tenter une nouvelle carrière, et je suis maintenant Directrice de notre Bibliothèque Nationale. Je reste dans les écrits comme vous pouvez le voir.

Elle ria, elle lui semble qu'il le souriait en retour.

- Mais j'ai gardé ma passion pour le sport. Je suis également gérante de la fédération de rugby. Un sport, une passion familiale si j'ose dire. Vous aimez le sport ?

Le regardant, elle ne douta pas qu'Alexian tenait une forme d'athlète, elle ne serait pas étonné d'apprendre qu'il court tous les matins. IL été archétype de l'homme approchant la cinquantaine, mais voulait conserver une forme de trentenaire.