Meeting présidentiel 07/13 - François Bertrand

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François Bertrand
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Meeting présidentiel 07/13 - François Bertrand

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MEETING ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE JUILLET 2013
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ASPEN - PROVENCE - LOMBARDIE
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CANDIDAT FRANÇOIS BERTRAND
Les événements qui suivent se sont déroulés jeudi 18 juillet 2013. La veille du meeting, le candidat UDR avait décidé de passer son après-midi et sa soirée à Orgues-lès-Bains. Il voulait se tenir auprès des banorguains et des banorguaines pour marquer son soutien suite au déversement de pétrole au large du détroit de Gibraltar. Ces moments passés dans l'île permettraient également de diriger le déroulement de la campagne.

18:00 - Orgues-lès-Bains

C'est à l'éco-quartier des Grands Hommes que François Bertrand fit sa première apparition de fin de campagne, quelques caméras de télévision autour de lui. Dans la matinée, des tractages de jeunes militants républicains avaient eu lieu pour attirer l'attention de la population. Il se tenait droit et portait une chemise bleue décontractée à cols ouverts. A ses côtés il y avait Richard Bonsoins, le directeur des Thermes Thomas Rolland de la ville, qui voulait exprimer tout son soutien au candidat UDR. Il fit savoir brièvement aux journalistes qui lui tendaient un micro son inquiétude provoquée par la marée noire qui plongeait le pays dans l'incertitude, l'air mal à l'aise de s'exprimer en public face à des caméras et devant des millions de téléspectateurs frôceux. François Bertrand reprit la parole et lui au contraire se révélait totalement à l'aise dans cet exercice.
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« Monsieur Bonsoins qui est ici est le directeur des Thermes Thomas Rolland. Les frôceux de Lombardie comme de Septimanie y viennent se détendre. Les employés de ces thermes au nom évocateur d'un grand héros de l'Histoire de Frôce sont inquiets. Inquiets parce que la marée noire a de graves conséquences sur les conduits d'eaux de Septimanie et de Corse-Sardaigne.
Ce que doivent faire les autorités, c'est mettre en place immédiatement de quoi indemniser les habitants touchés de plein fouet, accompagner les sociétés touristiques et conduire au plus vite des équipes de secours avec pourquoi pas la mobilisation d'une aide internationale. La question environnementale n'est ni une question de droite ni une question de gauche et c'est dans le "fief acquis" des socialistes comme vous dîtes vous les journalistes que je veux réaffirmer cette vérité. Si Hugo Salinovitch, paix à son âme, était parmi nous, il aurait agi localement à sa manière et vite »


Satisfait de cette petite pique adressée au camp d'en face, François fit un geste pour faire signe aux journalistes qu'il était temps de couper.

Après que la réaction fut enregistrée, le candidat prit une serviette pour éponger la sueur de son front. Il faisait chaud, la température estivale à Orgues-lès-Bains était haute, rien d'étonnant pour une ville de Corse-Sardaigne.
Gaspard Salcedo, en bon équipier pour cette campagne, lui transmit quelques notes concernant le meeting du lendemain et dont les informations étaient gardées secrètes pour conserver l'effet de surprise jusqu'au dernier moment. Ce meeting promettait d'être explosif tant par l'ambiance, l'originalité et les personnalités présentes.

Avec le porte parole du parti, ils quittèrent l'éco-quartier avant de rejoindre un local UDR du centre ville près de la bibliothèque municipale d'Orgues. Cloîtrés dans une salle des bureaux du dernier étage où se trouvait une table ronde et des conseillers en communication, ils discutèrent environ une heure et demie des dernières formalités administratives pour le meeting. L'autorisation de la ville d'Aspen fut transmise par le conseil de François Bertrand, Gérard Castagne-Moretti, qui s'était habilement occupé de joindre à l'acte administratif un contrat de confidentialité dont les stipulations interdisaient jusqu'au moment venu la divulgation de toute information concernant le meeting par les autorités municipales de la capitale.

Après l'avocat, ce fut au tour des conseillers d'expliquer au candidat que tout était prévu pour mobiliser l'attention de l'opinion publique le dernier jour de campagne avec l'interview de Paul Rogin dans la matinée qui devrait apparaître comme un vibrant retentissement chez les électeurs libertariens ou autres de Valentino Borgia. Ils affirmèrent également par des calculs algorithmiques socio-psychologiques complexes dessinés sur un tableau numérique qu'il valait même mieux que le candidat malheureux n'appelle à soutenir aucun des deux autres candidats car cela permettait à Bertrand de ne pas avoir à assumer le bilan antisocial des libertariens. Pour faire simple, le soutien de l'ADL ne devait pas être officiel, il devait se présenter sous la forme de personnalités célèbres du parti qui avaient sans aucun doute une aura considérable parmi les sympathisants. Des personnalités comme Paul Rogin qui était une vieille connaissance de François. Louise Schneider avec qui il partageait tantôt les parts d'Antenne 5 tantôt un verre au Purple Club d'Uzarie avait catégoriquement refusé son invitation de participer au meeting. Ce fut l'opportunité pour François de comprendre que cette femme dissociait le plaisir et les affaires d'une manière anglo-saxonne qui pouvait faire froid dans le dos.

20:00

Bertrand était en train de faire une ultime relecture de son discours lorsqu'André Cesari, Vice-Président UDR et directeur de campagne toqua à la porte de son bureau. Il retira ses lunettes et écouta son ami parler. André était venu lui dire que le convoi présidentiel était bien arrivé et ensuite que quelques journalistes souhaitaient avoir un mot de sa part. Après les caméras, ce fut une station de radio qui voulait entendre la réaction du candidat. Heureux d'avoir réussi son pari et de voir Anne-Lore Zahara en personne se déplacer à Orgues-lès-Bains non sans faire par ce geste un petit clin d’œil à François, ce dernier se rendit dans une plage d'Orgues particulièrement touchée par la marée noire. Il savait que la présence d'Anne Lore n'était que temporaire et qu'elle irait se rendre le lendemain au meeting de George Montgomery, mais ne supportant pas d'être aux côtés du Premier ministre actuel, elle tenait à lui faire un pied de nez. Notamment en montrant qu'elle pouvait être présente aux côtés des frôceux touchés par la marée noire. Ce soir c'était une brève présence à Orgues, le lendemain ce serait des heures à Sainte-Marie-lès-Bains.

François accueillit l'arrivée de la présidente par intérim sous le crépitement des flashs.
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Il décida de laisser Anne Lore Zahara faire une courte déclaration en premier avant de reprendre la parole. Ne voulant pas faire dans la répétition - car il savait l'importance considérable que revêtait la communication - il donna le ton d'une autre manière.

« Ce naufrage du Rainbow est une catastrophe inédite et elle a des conséquences hautement dangereuses pour nos territoires. Au-delà des mots et des arrêtés signés dans la précipitation, il est nécessaire de faire front face à une tragédie qui doit mobiliser toute la nation ! J'ai un peu l'impression que malgré des paroles en l'air, peu de nos responsables publics se rendent vraiment compte de la gravité de ce qui est en train de se produire »

Les journalistes ayant eu leur scoop, ils repartirent sous la pression des hommes de main du candidat et de la présidente. Anne Lore échangea quelques mots avec celui qu'elle avait su apprécier et connaître dans les rangs de l'Assemblée Nationale et l'embrassa furtivement avant de reprendre la berline présidentielle.
François heureux d'une telle présence, observait l'horizon en pensant au meeting du lendemain. Soudain il reçu une tape dans l'épaule et en se tournant il remarqua Eric Delabarre. Ce dernier avait eu des contraintes qui l'empêchait de s'investir en politique comme il l'aurait souhaité mais il avait tenu à être présent au meeting de son ami. Aux côtés d'Eric un André Cesari toujours aussi consciencieux et fidèle qui esquissait un sourire en signe d'amitié et de respect.

21:00

François remonta au dernier étage pour rejoindre le bureau du secrétaire local du parti qui était provisoirement le sien. Il se mit à l'aise sur le fauteuil, croisa ses jambes et les posa sur la table. Il appuya sur le bouton rouge d'une télécommande et le grand écran plat Samsung en face du bureau s'allumait instantanément, laissant défiler des bribes de l'intervention médiatique de Valentino Borgia chez Raphael Belgard. Officiellement François ne devait rien laisser sortir, aucun signe ni d'agacement, ni de faiblesse, ni de colère. En off, il était disait-on furieux des propos tenus par le libertarien et c'était sans doute les vérités que Borgia avait asséné sur son comportement qui avaient touché un point sensible chez lui. L'expression "la vérité blesse" était assez pertinente. Ce soir-là, le recul aidant, le candidat revoyait les images avec un léger sourire en pensant que Borgia ferait un excellent psychanalyste ou chroniqueur.

22:00

Il était assez tard et il fallait se lever tôt le lendemain. Ce serait le grand jour et tout devait se passer correctement, sans aucun imprévu, sans aucune mauvaise surprise. Les surprises, François les détestait. Sauf quand c'était les siennes bien entendu. Et la campagne du premier tour lui avait permis de dévoiler tout son talent en termes de bonnes surprises et c'était grâce à ses efforts de tractation en coulisses qu'il avait réussi un coup politique magistral : réunir Vincent Valbonesi et Benjamin McGregor, deux anciens chefs de gouvernement dont un élu président de la République. Il était acquis que ces deux individus seraient aussi présents au meeting qu'il avait prévu au second tour mais il ne se contenterait pas de leur simple présence cette fois-ci pour créer la surprise, il fallait innover.
Décrochant un fixe, il composa un numéro et s'exprima d'une voix tranquille :

« Tu confirmes pour demain n'est-ce pas? Merci infiniment. Ta présence, ce sera le coup de grâce infligé à Montgomery. J'espère miser sur ça, sur la couverture médiatique et sur le soutien de Paul Rogin ainsi que des gens issus de la coalition pour rattraper l'avance qu'il a prise. Je veux croire qu'au-delà des certitudes, il est toujours possible de faire la différence. Il y a toujours de l'espoir. Toujours. Jusqu'à la dernière minute de combat »

La voix au bout du fil était inaudible, mais on pouvait entendre quelqu'un tousser. Le genre de toux virile et masculine qui pouvait vous dégoûter de terminer votre repas. François raccrocha.

23:00

Au lit, le candidat avait allumé la petite lumière de la table basse pour achever le schéma d'ensemble de son discours. Il entourait ce qui était essentiel, barrait ce qui ne l'était pas, soulignait à deux reprises ce qu'il fallait dire d'une voix profonde et tel un éternel insatisfait, déchirait quelques pages de son bloc-notes.
Il finit une heure plus tard d'achever son discours avant de le mettre en forme sur un logiciel de traitement de texte. Il écrivait lui-même ses discours et les imprimait lui-même. François n'était pas assez confiant pour s'exprimer sans notes, il ferait donc appel à un prompteur tout en assumant fièrement contrairement à ses adversaires la préparation minutieuse et calculée de son intervention.

00:00

Il était temps de se coucher. Après une dernière cigarette qu'il écrasa sur un cendrier débordant de mégots, il se glissa dans le côté droit du lit en appréciant le confort et la manière avec laquelle les artisans banorguains l'avaient fabriqué. Son PC émit un son, celui qui signalait la réception d'un nouveau mail. François se dit qu'il aurait le temps de lire le lendemain, après tout ça ne devait pas être important. La lumière s'éteignit.


Les événements qui suivent se déroulent vendredi 19 juillet 2013, le jour J du grand meeting d'entre deux tours.

06:00
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Lever matinal pour toute l'équipe de campagne présidentielle qui s'était réunie dans une grande salle de conférence qui servit pour l'occasion de salle à manger. Des croissants, du café et des crêpes étaient servis, le repas devait être copieux pour tenir en forme dans cette journée où il faudrait se dépenser physiquement et intellectuellement. Le chef de la sécurité du candidat avait mangé plus tôt que les autres et une fois terminé, il s'empressa d'appeler les chauffeurs qui conduiraient l'équipe sur le tarmac d'un petit aéroport local d'où les attendrait un jet privé qui ferait cap sur Aspen.
Alors qu'il était encore tôt, les premiers coups de téléphone se firent entendre ainsi que les programmes des chaînes d'info en continu. L'actualité était dominée par la marée noire, ce qui n'était pas pour déplaire les communicants. Ne pas parler dans un premier temps de ce dernier jour de campagne de la présidentielle pourrait s'avérer fructueux en terme d'image pour valoriser le meeting qui serait prévu.

***

Aspen

Dans le centre ville de la capitale, la place Sylvain Canelas du nom de ce préfet frôceux symbolique de la libération était en pleine activité. Par décision administrative, ce vendredi matin ne serait pas un jour où les étales des marchés pouvaient être disposées. L'équipe technique qui allait s'occuper du meeting travaillait d'arrache pied depuis l'aube à installer quelques chapiteaux autour de la place pour accueillir tout le dispositif de son et de lumière qui allait être mobilisé pour garantir l'ambiance du meeting. Le service d'ordre allait quant à lui s'occuper des barrières de sécurité et du dialogue avec la police qui était chargée de faire en sorte que l'ordre soit maintenu tout au long de la journée de campagne.

08:05

Le jet décolle, l'entourage proche du candidat et lui-même se remettent immédiatement au travail une fois que l'appareil se stabilise en haute altitude. Les quelques 461 km qui séparent Orgues-lès-Bains d'Aspen ne devaient pas empêcher l'équipe de campagne de rester en pleine action, sur le qui-vive et ce, jusqu'à vingt heures ce soir. Il fallait que tout soit parfait, que rien ne soit laissé au hasard. La marge qui séparait Montgomery de Bertrand à l'issue du 1er tour devait être coûte que coûte rattrapée.

Si cet écart était rattrapé, quel miracle ce serait! Et si François Bertrand était dimanche soir le nom du président élu ? Et s'il arrivait une dernière fois à surprendre tout le monde par sa volonté et par sa détermination ?
Il fallait dire quand même qu'avec le chantage imposé par Vincent Valbonesi, Bertrand n'avait d'autre choix que d'assurer sa victoire. Le goût du pouvoir, la volonté de réussir, son investissement conséquent pour cette campagne, son réseau d'alliés in extremis etc. tout ceci formait à la fois un paris risqué et un cocktail explosif qui l'incitait à faire de son mieux, à se dépenser comme jamais. Il le devait à tous ceux qui n'ont pas hésité une seule seconde à lui être fidèle malgré les conséquences de leurs actes sur leur avenir politique et leur appartenance politique à la coalition actuelle. Il pensait à ça alors qu'il avait la tête dans les nuages face au hublot. Le monde derrière lui s'agitait, il s'imposait cet instant bref de solitude et de réflexion, de méditation presque.

09:45 - Aspen

Des flyers et des tracts étaient distribués dans toute l'agglomération aspinoise. L'UDR estimait à cent mille personnes l'intégralité des personnes qui seraient présentes au minimum. Le stress était intense, ce chiffre était-il surévalué ou sous-évalué? On le saurait très bientôt.
La foule s'amassait progressivement sur la place, observant dans un calme brouhaha les préparatifs. Le candidat n'était pas encore là et pour cause, il venait tout juste d’atterrir dans une piste de l'Aéroport de Thomas Rolland qui lui était réservée. Alors qu'il descendait les marches de l'escalier de débarquement pour atteindre le sol où étaient réunis les principaux membres du bureau national de l'UDR qui l'attendaient, sur la place Sylvain Canelas on distribuait des barbe à papas aux enfants. Les jeunes UDR distribuaient des autocollants "François président, le choix du rassemblement" et des tee-shirt UDR d'où étaient estampillés le visage du candidat avec des nuances de couleur, un peu à la manière des tee-shirt Yes we can d'Obama. Les plus jeunes et les trentenaires n'en finissaient pas de twitter leur présence sur le lieu des hostilités, relayant l'information en temps réel pour peut être voir d'autres sympathisants assister à l’événement.
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Soudain, un convoi d'une vingtaine de véhicules noires pénétra sur le côté de la place. On ne s'attendait pas à une telle sécurité rapprochée pour un simple candidat à la présidence de la République. La foule retenait son souffle, s'agirait-il, encore une fois, d'une nouvelle grosse surprise digne de celle du meeting du 1er tour? Dans les coulisses, l'information avait du mal à filtrer. D'aucuns disaient que le candidat lui-même se cachait des informations à l'hémisphère droit de son cerveau pour que l'hémisphère gauche n'en sache rien. La bombe qui allait être lâchée devait être fidèle aux attentes suscitées.
La limousine qui était au centre du convoi s'arrêta brusquement, le chauffeur en sortit puis ouvrit la porte arrière. La surprise fut trop grande pour des militants tous rassemblés qui, ne sachant s'ils devaient huer ou applaudir, restaient bouche bée.
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C'était Marc de Saint-Imberb, l'ancien président socialiste et juge à la Cour Suprême qui apparaissait aux yeux de tous. Le vieil homme qui n'en finissait pas de tousser en montant les marches de l'estrade était accompagné de Vincent Valbonesi qui lui tenait par le bras et de Benjamin McGregor. Tout le monde savait que le candidat républicain n'aimait pas faire les choses à moitié, c'est alors que derrière l'ancien président socialiste, on pu remarquer la présence de Caroline Askalovitch, actuelle membre du gouvernement de la coalition NPS/ARC/RSLP.
Anne-Lore Zahara, Marc de Saint-Imberb, Caroline Askalovitch, Benjamin McGregor, Vincent Valbonesi, la présence de toutes ces personnalités était une photographie parfaite et un trophée inestimable pour Bertrand.
Déjà la foule en liesse était encore plus motivée et dynamique que jamais. Là elle avait des raisons d'en être convaincue, la victoire était plus proche que jamais. Mais il manquait le principal intéressé, celui qui devait remporter cette victoire, il n'était pas présent. Et tous l'attendaient pour qu'il prononce ce discours tant attendu qui devait mobiliser encore plus de frôceux en sa faveur.

François lui, était dans les loges. Il avait enfin lu le mail dont il avait négligé l'importance la veille. Ce mail était de Valentino Borgia en personne et il avait été envoyé juste avant son départ du Costa Rica. A quelques dizaines de minutes de son discours, lire les quelques lignes que lui avaient adressées cet ancien Premier ministre avait encouragé François. Il avait le choix maintenant, soit le récupérer pour son propre compte, soit le garder pour lui. Il avait décidé pour une fois de ne pas en faire étalage et le garda pour lui. Activant l'application mail de son blackberry, il lui fit cette réponse brève :
Cher Valentino,
Je te remercie pour ce message toujours aussi sincère, mais ce n'est plus étonnant venant de ta part. Sache que tes sentiments à mon égard sont réciproques. J'imagine qu'il y a Google au Costa Rica, sinon tu serais bien embêté de ne pas savoir que je serais le prochain président de la République Frôceuse contre toute attente. ;-)

Bien à toi.

François

11:00
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Contre toute attente, en quelques heures il y avait deux cent mille personnes rassemblées sur la grande place de la capitale. Ces deux cent mille personnes n'en finissaient pas de s'impatienter, la casserole bouillait et c'était l'effet recherché. Il était onze heures et François Bertrand n'était toujours pas arrivé. Le meeting serait-il déprogrammé ? Après tout la météo prévoyait quelques précipitations. Température minimale : 22° et température maximale 26°. Fort d'un climat incertain, des rumeurs circulaient, prétendant que le meeting pourrait finalement se dérouler au zénith d'Aspen.

Soudain, une musique forte résonna sur toute la place, une musique prolongée par un dispositif de son bien travaillé et réparti en différents amplificateurs. On entendait des coups de batterie et de basse, ceux qui connaissaient leurs classiques pourraient reconnaître Come With Me, de P. Diddy.
Les centaines de milliers de personnes acclamèrent une arrivée proche du candidat sans pour autant le voir sur l'estrade. C'est alors que des flammes jaillirent devant la scène, causant la surprise de tous.
Une fois les flammes éteintes, c'était avec un visage rayonnant qu'apparaissait François Bertrand.
« Je suis si heureux aujourd'hui. Si heureux de pouvoir enfin présenter le message que je voulais vous transmettre! Mais si heureux aussi de vous voir tous ensemble réunis ! »

Acclamations de la foule.

« C'est le peuple de Frôce qui est en face de moi et c'est à lui que je veux m'adresser !
Je suis si fier de vous voir ensemble sur cette grande place Sylvain Canelas comme en témoignage de ce qu'il a accomplit pour reconstruire la Frôce en 1944, pendant la libération. Comme aujourd'hui, la libération fut un moment historique qui a délivré la nation du joug de l'Axe. Souvenez vous! En 1921 la Frôce faisait un grand pas vers la démocratie et le progrès en instaurant le suffrage universel direct et en accordant le droit de vote aux femmes. 19 ans plus tard, l'Italie fasciste imposait le régime dictatorial d'Antonio Marchisio, un moment terrible pour nos aînés et nos ancêtres. Jamais nous ne devons oublier. Toujours nous devons répéter : Plus jamais ça !

Tous les pronostics nous disent perdants ! Tous les sondages veulent nous voir échouer ! Ils ont décidé de ce qui se passera dimanche à la place de tous les frôceux mais ce qu'ils découvrent aujourd'hui avec stupéfaction, c'est que vous êtes venus en masse leur dire ici ce matin que le choix n'appartient qu'à vous et à vous seuls ! »


On entendait à la chaîne des "François Président! François Président!"

« Mes chers amis, en prenant la parole devant vous à deux jours du second tour, je ne peux m'empêcher de repenser à la dernière fois. A la dernière fois où nous nous étions réunis à Sainte-Marie-Lès-Bains juste avant que les banomarisiens ne soient touchés par ce qui semble être la catastrophe la plus grave face à laquelle n'ait jamais été confrontée la Frôce !

Je veux vous dire toute mon émotion, je veux vous témoigner le sentiment qui est miens de gravité face à un défi qu'il appartiendra désormais au prochain président de la République de relever. Ce qui s'est passé mardi aux larges de Gibraltar doit amener chacun des candidats à l'élection présidentielle à la réflexion quant au rôle qui sera le siens une fois élu. J'ai pensé chaque seconde de cette campagne à la marée noire, à cette tragédie qui risque de ruiner les efforts entrepris jusqu'ici par le peuple de Frôce pour se relever et pour lutter contre le chômage et l'inflation, deux grands maux de notre économie. A chaque instants, alors que la fin de la campagne se rapprochait, je me suis posé la question. Je me suis demandé humblement si je pouvais être en mesure de faire face aux crises soudaines auxquelles sera confronté notre pays. Car la conception que j'ai du président de la République est grande, sa fonction est lourde de responsabilités à assumer. J'ai alors pensé à ces moments de solitude intenses auxquels le futur président de la République devra faire face pour réfléchir l'esprit serein et avec sang froid aux solutions à apporter pour régler les plus grandes problématiques nationales.

Et ce candidat qui agite le drapeau rouge à chaque fois ?


Huées sur toute la place.

« Ce candidat, a t-il pensé une seconde à ce qui l'attendrait s'il recevait la confiance des frôceux ? A t-il évoqué le déversement de pétrole qui menace toute la Méditerranée ? Pas une seule seconde mes amis !

Sifflements de la foule

« Dès mon investiture réalisée, si je suis élu par vos voix, j'organiserai un comité d'urgence entre tous les pays méditerranéens touchés par cette crise écologique inédite. Je vais également au nom de la Frôce faire appel à la bonne volonté des pays qui voudront apporter leur aide et leur contribution chez nous. C'est une nécessité. Avant de penser au scrutin, j'ai voulu penser à ce que les frôceux doivent traverser en ce moment-même quand mon adversaire se contente de perpétuer cette tradition qui lui est sienne de dire des mensonges encore et toujours!

Mes chers compatriotes, je veux être le président de la République qui redresse votre économie avec un plan de relance qui n'aura aucune conséquence sur vos impôts ! Je veux être le président de la République qui protège votre pouvoir d'achat tout en donnant à chacun la possibilité de réussir et d'être solidaire avec les plus démunis !


« Mes chers concitoyens, Je veux être le président de ceux qui ont une sensibilité sociale, de ceux qui ont une sensibilité libérale et enfin de ceux qui ne savent pas, parce qu'on a le droit de ne pas tout savoir ! Je veux être le président de tous les frôceux !

La foule en liesse applaudit.
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« Ne vous laissez pas duper par un candidat qui, désespéré, emploie tous les moyens pour diviser le peuple uni et rassemblé que vous formez ! Ne vous laissez pas duper par le candidat pourfendeur de votre liberté ! Honte à ceux qui parlent d'égo et d'ambitions personnelles quand le principal intérêt de leur campagne est de ne pas parler du peuple, de mentir à tous les frôceux et de ne proposer un programme qui n'est dédié qu'à une section de la nation! Qui est l'opportuniste ?

Mes amis, vous voyez à mes côtés Benjamin McGregor, social-démocrate. Ils est la preuve que ses valeurs ne sont pas incompatibles avec les valeurs républicaines ! Elles sont intégrées aux valeurs républicaines !
Mes amis, vous voyez à mes côtés Marc de Saint-Imberb, membre actuel du Nouveau Parti Socialiste. Il est la preuve que le candidat socialiste est un candidat qui n'a d'autre intérêt que le sien ! Il est la preuve que son mensonge n'est que le sien, qu'il n'est pas celui du Nouveau Parti Socialiste !
Mes amis, vous voyez à mes côtés Caroline Askalovitch ! Sa présence est la preuve que nous sommes nous aussi préoccupés par les questions environnementales et que ces questions ne doivent pas être laissées à la gauche!

À cet instant si grave, si solennel, si émouvant, si unique dans une vie d'homme, où tant de gens placent en moi tant d'espoir, j'ai su qu'au moment même où mes amis me choisissaient, je cessais de leur appartenir et que désormais je devais me tourner vers tous les frôceux, sans exception, vers ceux qui n'avaient jamais été mes amis, qui n'avaient jamais appartenu à ma famille politique, qui parfois même m'avaient combattu. Parce que le président de la République est l'homme de la nation et ne peut pas être l'homme d'un parti.
Et tous ceux qui sont là aujourd'hui le comprennent mieux que quiconque ! Parce que le président de la République parle pour tous les frôceux et pas seulement pour ses amis. Et tous ceux qui sont là l'ont aussi compris.

Beaucoup dans leurs attaques m'ont reproché mon passé. Je veux pouvoir leur répondre et leur dire que ce passé, je l'assume. J'assume sa réalité, je l'assume dans toute son intégralité. Par contre, je n'ai pas à assumer ce passé dans la version qu'en ont certaines personnes. Je n'ai pas à assumer leur version tronquée de tout mon parcours politique.
Laissez moi à présent vous dire ma vérité, vous témoigner de ma maturité, de tout ce qui fait qu'aujourd'hui mes idées ont changées. Laissez moi vous dire que ce n'est pas l'opportunisme qui guide mes valeurs, ni les tendances politique ou le sens vers lequel tourne le vent.
Sachez mes chers amis que j'ai réalisé que je devais m'ouvrir aux autres, à leurs idées, à leurs convictions, à leurs croyances qui n'étaient pas forcément les miennes. Il me fallait aller à leur rencontre, les comprendre et donc partager leurs joies, leurs peines, leurs angoisses, leurs attentes parce qu'il est impossible de comprendre quelqu'un quand on n'est pas capable de ressentir ce qu'il éprouve au plus profond de lui. Il me fallait me donner tout entier, aimer sans réserve, abolir toutes les barrières, supprimer toutes les distances, et par conséquent, à mon tour, accepter de devenir plus vulnérable et prendre le risque de souffrir.
Souffrir, tout au long de ma carrière politique j'ai souffert. Mais quoi de mieux que la souffrance pour aider chaque homme et chaque femme à se relever, à se donner les moyens de s'en sortir. C'est dans les moments difficiles que l'on peut mesurer sa propre valeur.

À ceux qui m'ont fait confiance le 14 juillet à tous ceux qui me feront confiance le 21 juillet, je veux dire que je mettrai un point d'honneur à ce que personne ne soit trompé, trahi ou déçu. Mais je voudrais m'adresser tout particulièrement à ceux qui n'ont pas encore fait leur choix, à ceux qui ont voté au premier tour pour un autre candidat, à ceux qui n'ont pas voté et qui hésitent encore. Je voudrais leur dire que je comprends leur déception et que je sais combien ce nouveau choix peut être difficile pour eux. Mais ce choix engagera l'avenir de notre pays. Je veux leur dire : vous allez avoir à vous demander lequel des deux candidats correspond le mieux, avec ses qualités et ses défauts, à l'idée que vous vous faites de la fonction présidentielle. Vous allez avoir à vous demander lequel des deux programmes est le plus à même de permettre que la Frôce reprenne confiance dans l'avenir. Vous allez choisir entre la voie du rassemblement et celle d'un socialisme archaïque.
Vous allez avoir à vous demander dans quelle mesure les valeurs qui sont celles des candidats sont compatibles avec celles auxquelles vous croyez. Il va vous falloir choisir, faire cet effort sur vous-mêmes en optant pour l'un des deux candidats que vous n'avez peut-être pas désignés la semaine dernière.
Vous allez le faire, mes chers compatriotes, parce que c'est votre devoir de citoyens, parce qu'à la fin, il faut que la Frôce soit gouvernée, parce que c'est la responsabilité de chacun de faire vivre la démocratie. Ce choix, je n'en doute pas, vous le ferez en votre âme et conscience. Ce choix, quel qu'il soit, je le respecterai parce que ma conception de la République et de la démocratie c'est le respect, le respect des autres, le respect de l'autre, de sa personne et de ses convictions.

Je pense pouvoir aujourd'hui vous dire avec un sentiment de satisfaction qui n'est pas un sentiment de supériorité, que j'ai accompli l'objectif initial que je m'étais fixé. Que je sois élu à Anthelme ou que je redevienne un frôceux parmi les frôceux, je suis satisfait d'avoir conduit en juin mon parti de cœur, celui du rassemblement, au succès électoral. Et je suis aussi ravit d'avoir porté cet espoir du rassemblement en ayant franchit le cap du premier tour, avec la surprise qui fut celle de tous à ce moment là.

Je veux vous redire encore et toujours que le projet de rassemblement que je porte n'est pas un projet pour une partie du peuple frôceux. Beaucoup s'étonnent de voir des hommes politiques répéter sans cesse les mêmes propos, mais je vais vous dire, c'est par la répétition inlassable du même discours de vérité que l'on déconstruit toute la pensée unique mensongère. Quelque soit l'issue du scrutin ce dimanche, je vous demande de vous adresser à votre famille, à vos proches, à vos amis pour transmettre ce message d'unité qui aujourd'hui, dans le contexte trouble auquel nous sommes confrontés, s'avère plus nécessaire que jamais !

Plus que jamais mes amis je vous demande de m'aider à porter le projet d'une nouvelle force, plus que jamais je vous demande de vous unir pour faire front à la menace qui risque de nuire à vos intérêts ce dimanche !

Aidez moi à défier toutes les estimations !
Aidez moi à à réaliser vos rêves !
Aidez moi à vous unir !
Aidez moi à rassembler ! »
Toute la foule s'exclame de joie, l'équipe de campagne se réunie derrière le candidat et on lui transmet un drapeau tricolore avec une colombe et des étoiles, celui de la Frôce. Il l'agitait avec émotion en même temps que l'on entendait l'hymne nationale de la République.
Plus tard ce soir, ils allaient fêter la fin de la campagne face à un groupe de rock frôceux célèbre dans un grand monument de la capitale.

19:45
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Le Zénith d'Aspen était plein à craquer. Les plus jeunes parmi les militants attendaient avec impatience leur entrée gratuite au zénith qui avait une capacité maximale de 17 000 places. François Bertrand était au centre de la scène, devant le groupe payé pour assurer une belle fin de soirée et par la même occasion, une belle fin de campagne.
D'une voix forte, le candidat qui avait troqué son costume du matin par une chemise blanche s'adressa au public :

« Mes amis, vous êtes donc inépuisables ! »

Les 17000 personnes assisent sur des sièges et les quelques centaines de plus qui s'étaient contentés du sol se levèrent subitement en chœur en hurlant de joie. Les grands écrans présents à l'extérieur du zénith pour tous ceux qui n'avaient pas pu trouver une place diffusèrent l'instant sous les regards heureux de centaines de spectateurs.

« Cette matinée ne vous a donc pas suffit ? »

Tous le public criait "noooooon" en agitant des drapeaux et en sifflant.

« Redites le encore plus fort! Je ne vous entends pas!»

Ils reprirent de plus belle et cette fois ci leur voix retentit avec plus de conviction.

« Vous êtes là ! Vous en voulez! Vous êtes le peuple de Frôce !

Je vais vous dire, j'ai besoin de vous comme jamais un candidat n'a eu besoin du peuple à ses côtés!
J'ai besoin de vous pour être le candidat du peuple de Frôce !
Ce soir vous êtes l'espoir d'une victoire finale que nous arracherons parce que nous l'aurons reçue du peuple !
Ce soir je souhaite que vous vous amusiez comme jamais ! Que vous fêtiez ces deux semaines d'efforts!

Vive la République ! Et par-dessus tout, Vive la Frôce !»


A vingt heures pile, le candidat descendit de l'estrade pour rejoindre le public et le laisser écouter le groupe de rock qui était dépêché sur les lieux.
Les artistes n'en finissaient pas de faire bouger la salle, on voyait le chanteur se mettre dans tous ses états les deux mains tenant son micro et le batteur taper les cymbales de tous les côtés avec ses baguettes de percussion tout en bougeant le trépied.
Le candidat quant à lui signait des autographes, prenait un ultime bain de foule en embrassant les ménagères de quarante ans qui insistaient pour le serrer contre leur poitrine. Plus tard, juste avant de s'en aller définitivement, il caressait avec sympathie les cheveux des plus petits.
Spectateurs selon les organisateurs : +/- 210 000
Niveau du meeting : 4, maximum
Nombre de mots : +/- 5740 (comprenant les balises html)

Maire de Lônes et Vice-Président de l'Assemblée Nationale
Président de l'Union pour une Démocratie Républicaine
« La liberté seule permet de dire la vérité » - Napoléon Bonaparte
« La franchise est la meilleure des diplomaties, sans doute parce qu'elle ne fait pas de tort à l'autre » - Ivan Tourgueniev
Verrouillé

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