[Mairie d'Aspen] Conseil Municipal

[Benjamin McGregor]

Il allait répondre à la question, bien qu'il fut surpris par le ton employé par Louis-Damien, quand Romain Kelmann fit son apparition dans l'entrée de la porte, contemplant les murs et le plafond, l'air pensif. Il se contenta de dire " Eh bien il va falloir revoir tout ça, simplement ! ". Au même moment, Jean-Baptiste revenait vers eux, le ventre gargouillant.

[Jean-Baptiste Marshall]

Le jeune Romain Kelmann fit son entrée dans la salle. On aurait dit un enfant dans un magasin de jouets. Jean-Baptiste ne l'avait jamais rencontré et jusqu'à maintenant, il n'avait que peu entendu parlé de lui. C'était donc désormais l'occasion pour Jean-Baptiste de se faire une véritable opinion sur ce petit nouveau en politique.

Jean-Baptiste s'avança de quelques pas pour lui donner une franche poignée de main.

Monsieur Kelmann. Enchanté de faire votre connaissance.

[Romain Kelmann]

Romain fut sorti de ses rêveries par la brusque poignée de mains de Jean-Bapstiste Marshall. Voyant l'air interrogatif et souriant de Marshall, Romain sut au fond de lui qu'il n'était pas pris totalement au sérieux. Il était temps de montrer qu'il n'était pas le mauvais sosie de son frère.

Bonjour. Monsieur Marshall, je présume?
Mon chauffeur a tenu absolument à me déposer au plus près de la Mairie. J'aime les voyages en voiture, car ils me permettent d'avancer sur mes dossiers. J'ai cru comprendre que vous étiez en charge du Développement Economique d'Aspen. Quels sera votre angle d'attaque pour ce grand chantier?

[Jean-Baptiste Marshall]

Jean-Baptiste laissa échapper un petit sourire devant la remarque de Romain Kelmann. Cela faisait dès années que l'on ne présumait plus son identité. L'égo de Jean-Baptiste fut un peu bousculé, mais il se dit rapidement qu'il devait s'agir d'une formule improvisée et légèrement maladroite de la part d'un petit nouveau en politique qui tentait d'être pris au sérieux par des vieux routards de la politique. Rien de bien méchant. Jean-Baptiste ne lui en tint pas rigueur.

Oui, oui. Vous présumez bien. rires Je pense que l'on peut se tutoyer.

Vous avez un chauffeur ? Quelle chance. C'est l'un des avantages quand on est ministre.

Jean-Baptiste lui tapota amicalement l'épaule tout en se tournant de nouveau vers Louis-Damien et Benjamin McGregor.

Mon angle d'attaque ? L'instauration d'une véritable fiscalité locale, faible qui plus est. C'était l'un des points essentiels de mon programme municipal lorsque je briguai la mairie d'Aspen. C'est également un point du programme de Monsieur Lacroix de Beaufoy. Heureux hasard.
Pour cela, je devrai m'entretenir avec notre actuel ministre de l'Economie, des Finances et du Travail pour réformer le code économique.
Nous allons en rediscuter ensemble tout à l'heure.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Louis-Damien était peut-être le seul à ne pas avoir de jugement particulier sur Romain, du fait qu'il venait d'entrer en politique. Intérieurement, il se dit qu'il avait probablement plus de chances et d'ambition que son frère aîné. Quand il aborda d'entrée de jeu la question du conseil municipal, Lacroix eut une lueur dans les yeux, le genre de lueur que l'on pouvait lire dans le regard d'un homme assez satisfait d'avoir misé sur le bon cheval. Alors qu'il gardait une oreille sur leur conversation, il se servit un verre d'eau fraîche, attentif. Quand son ancien adversaire eut tôt fait d'expliquer son angle d'attaque, Louis-Damien lui répondit :

- Monsieur Marshall, en politique, j'ai l'intime conviction que le hasard n'existe pas, ni dans les idées, ni dans les nominations. Bien, je vous propose de finir vos verres et de passer dans l'autre salle pour que l'on parle plus amplement de tous les détails concernant la politique urbaine d'Aspen.

[Jean-Baptiste Marshall]

Jean-Baptiste ne s'attarda pas sur la première remarque de son ancien adversaire et se contenta d'afficher un léger sourire montrant par la même occasion une certaine approbation de la tête.

Concernant l'invitation de Monsieur Lacroix de Beaufoy à rejoindre l'autre salle pour se mettre au travail, Jean-Baptiste emboîta le pas sur les autres.

Très bien. Allons-y alors.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Lacroix pénétra dans la pièce voisine où se tenait une table rectangulaire. Il s'installa au bout de la table, où ses affaires étaient déjà posées. Il y avait d'autres sièges dans le cas où certains citoyens auraient voulu participer à la réunion. Il s'installa, laissa les autres faire de même et posa ses papiers devant lui, stylo-plume en main.

- Bon, comme vous le savez tous, cette première réunion va consister à répartir les feuilles de route et à y ajouter des précisions. Comme vous le savez, j'ai beaucoup d'ambitions pour cette ville et pour son rayonnement à l'extérieur. J'ai fait appel à vous pour m'épauler, car je connais votre motivation et votre envie de voir notre Capitale devenir le centre du "monde". Est-ce que vous avez des questions, déjà sur le rôle que vous allez jouer au sein de la municipalité.

[Jean-Baptiste Marshall]

Jean-Baptiste s'installa sur la droite de Louis-Damien. Il réajusta sa cravate et posa son smartphone à côté de lui. Louis-Damien demanda à Benjamin McGregor, Romain Kelmann et lui même s'ils avaient des questions. Ce à quoi Jean-Baptiste répondit :

Non. Je n'ai pour le moment aucune question qui me vient à l'esprit. J'attends d'abord de voir la feuille de route que vous allez nous donner.

[Benjamin McGregor]

Je n'ai pas de question pour le moment, monsieur Lacroix.

[Romain Kelmann]

Pas de question de mon côté non plus.