[Legislative janvier 2013] : meeting RSE

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Thomas Rolland
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[Legislative janvier 2013] : meeting RSE

Message par Thomas Rolland »

Toute la journée, les militants RSE avaient arpenté les rues pour distribuer des tracts de campagne et pour rappeler aux habitants de la ville qu'un meeting RSE aurait lieu en fin de journée, dans le Zénith d'Anglès. Ce fut grâce à eux que le soir, la salle fut comble. Un peu plus de 9000 personnes s'étaient massivement mobilisées dans une ambiance bon enfant. L'attente fut comblée par un DJ et plusieurs amis artistes de Noah Gayet qui avait accepté d'enflammer la salle avant le grand show qui allait s'y dérouler. Et la musique d'entrée mit tout le monde d'attaque :
Ce fut dans un nuage épais de fumée et sous plusieurs jets de flammes que Thomas Rolland fit son apparition sur la scène sous l'ovation du public visiblement très en forme...

Frôceuses, Frôceux, mes chers compatriotes ! Bonsoir !

La foule se mit aussitôt à scander à l'unisson : "Thomas, à Belley ! Thomas, à Belley !". Le principal concerné eut un large sourire et salua le public. Après quelques instants, il put poursuivre :

Attendez-vous à ce que ça ne soit pas une courte intervention, l’enjeu ne le permet pas. Je tiens tout d’abord à vous remercier d’être venu si nombreux, autant que vous êtes à ce premier meeting de campagne. Anglès est une belle ville, j’y viens souvent d’ailleurs pour chiner un peu sur les marchés pour venir y saluer nos militants et ses habitants. Dommage qu'elle soit dirigée par un Maire libéral totalement à côté de ses pompes !

L'évocation de Borgia déclencha un tonnerre d'approbations et de plusieurs rires dans la salle.

Bien sur, tout le peuple de Frôce n’est pas ici ce soir, et certains pour des raisons qu’ils finiront bien par regretter. Pour ceux qui n'ont pas pu rentrer dans cette salle, ce meeting est enregistré et sera disponible sur le site officiel du RSE. Nos voisins les français ont connu un énorme spectacle, des plus cyniques ces dernières semaines et ont semblé accepter avec humour (surement riaient-ils jaunes) l’exil fiscal d’un certain Depardieu. Les français ne sont pas les seuls touchés par la lâcheté fiscale des plus hauts revenus, en Frôce aussi nous sommes touchés, mais le cas français, de leur réaction face à cela est, somme toute, assez particulière : leur gouvernement social-démocrate a accepté, comme si c’était une mode encré dans les mœurs, que des espèces de nantis aillent voir ailleurs sans qu'on ne vienne leur réclamer le moindre compte. Cet exemple anodin, mes chers compatriotes est une bonne illustration de ce qu’on ne doit pas faire en politique.
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Ca m’a toujours fait doucement rire de voir ces nantis crier l’amour de leur pays, chanter l’hymne national, de se sentir pleinement frôceux et pourtant refuser de participer à l’effort collectif du peuple. Mais mes chers compatriotes, qu’est-ce qu’un peuple ? Certains vont vous dire qu’un peuple est une ethnie partageant le même sang… Oui on entend encore ça à droite, du côté extrémiste, là bas, chez l’AN et l’UPF. Ca ne tient pas la route, pas une seconde (accrochez vous, c’est un peu technique) : pour ceux-là, la nationalité frôceuse se transmet par le droit du sang. Cela présuppose que la nationalité frôceuse soit un don naturel de l’Histoire et qu’elle ne soit pas issue d’un processus historique où le peuple est une création politique. Car si le peuple est issu d’une convention entre des individus qui décident d’être ensemble, le peuple frôceux, la proposition subit une incohérence logique : les premiers frôceux issus de cette convention et qui, par cette convention, se sont faits frôceux n’étaient pas fils de frôceux et leurs enfants ne le seront pas non plus si on applique stricto sensu le droit du sang. Car je le rappelle : le Royaume de Frôce fut créé à la suite d‘un traité en 1598. Donc, rien que là, l’UPF et l’AN se trompent radicalement, surtout quand on sait que notre pays s’est formé à partir de plusieurs cultures différentes. L’amour de la République n’est pas une question de sang ou de préférence nationale, « l’amour de la République est un sentiment, non une suite de connaissances » disait Montesquieu.

Moi, je vais vous dire ce qu’est un peuple, puisque ceux qui se disent patriotes se lourdent comme pierre qui tombe sur ce sujet, et non en vous donnant une définition, mais en retournant la question : par quoi un peuple est un peuple ? Là ça commence à devenir intéressant : et bien, par convention, que cela soit de manière tacite comme dans les tribus ou explicite par les lois. Un peuple est un peuple quand il accepte non de vivre de manière égoïste, mais quand il accepte la loi, la convention en y reconnaissant l’incarnation de la liberté. Car attention, le libertarianisme n’est rien d’autre qu’une idéologie anti-républicaine : un peuple est une pluralité d’individus ramené à l’unité, ce n’est pas une agrégation, mais une association, un symbiose. Se sentir du peuple Frôceux, c’est éprouver dans son unité l’union avec une communauté. Or le libertarianisme c’est cette idéologie qui veut satisfaire les désirs de chacun ! Je ne suis pas en train de dire, que l’on n’a pas le droit de désirer, mais on a bien le droit de ne pas être d’accord ! Or ce libertarianisme qu’ils défendent à l'ADL, j’ai envie de vous dire, qu’il vous empêche d’être un peuple. Je m’en vais vous l’expliquer : accepter tout, comme on peut tout accepter à un enfant, c’est exercer sur lui une mauvaise éducation (il ne comprend pas ce qui est bien et ce qui est mal) et ne pas lui expliquer pourquoi une chose est bonne, c’est peut-être même plus grave. Accepter, au niveau politique toute liberté, qu’elle soit acceptable ou non, c’est rabibocher les plaisirs de quelqu’un au lieu de réconcilier le peuple avec des droits dont il peut en discuter ; c’est rompre l’union qui est à respecter et à construire sous un accord commun, c’est même interdire le droit d’autrui de discuter de ce qui est acceptable ou non, et finalement de détruire toutes les valeurs et toute éducation morale possible. L’idéologie de monsieur Borgia est une idéologie anti-républicaine, tant sur le plan philosophique et politique, que sur le plan économique !


A nouveau, la foule accueillit le discours avec engouement. On sentait bien dans la salle que les détracteurs de Borgia s'étaient déplacés en masse. Thomas eut un sourire bienveillant et décida de ne pas se faire déconcentrer :

Car sur le papier ça à l’air beau : « Une économie libre pour plus d'emploi, moins de charges, moins d'impôts, et la libre disposition de votre argent » ! Que c’est joliment dit, hein ? Moi, ma grand-mère me disait toujours, « il n’y a pas de justice pour les petits ». Et monsieur Borgia compte régler l’injustice, l’inégalité, la souffrance en laissant faire, comme les révolutionnaires attendant le Grand Soir, en restant les bras croisés que le monde devienne juste et parfait de lui-même ? Monsieur Borgia doit comprendre que le monde n’est pas là pour nous faire plaisir, et ceci n’a jamais été aussi vrai qu’aujourd’hui. Moi, j’accuse monsieur Borgia d’être un attentiste qui n’a aucune conscience des réalités, préférant une idéologie néolibérale à un pragmatisme politique ! Et tant que monsieur Borgia continuera à tenir de tels propos, je ne pourrais que le ranger dans la classe des ennemis de la république, où on y retrouve, en vrac : les financiers, les traders, les exilés fiscaux, les patrons coupables de plans sociaux injustifiés !

Il marqua une courte pause pour laisser retomber les applaudissements.

Le monde, mes camarades, il est fait de forces. Qu’importe l’échelle, le domaine (économique, social, politique,…) il est fait de forces qui s’opposent, se sont toujours opposées selon un rapport tenant lieu du pouvoir que l’une pouvait exercer sur l’autre. Quand il y a un plan de restructuration d‘entreprise, c‘est-à-dire un plan de licenciement, vous savez très bien, tout comme moi qu'un rapport de force se joue entre les salariés (aidés par les syndicats) et les dirigeants, qui les uns comme les autres défendent leurs intérêts et dans la lutte exercent leurs forces. Dans un tel monde, le libéralisme de l’ADL ou du RDF n’est qu’une condamnation du peuple Frôceux à une aliénation au pouvoir économique. Mais regardons de plus près leur programme à l’Alliance Démocratique Libertarienne : « Abrogation des lois basées sur le concept de "Salaire Minimum ou Garanti" » : vous savez ce que ça veut dire ça ? Ca c’est une grande demande du patronat. Ca dit que pour régler le chômage, on va supprimer toute base de salaire, autrement dit, on embauchera les gens non en fonction de leurs compétences mais c’est à celui qui acceptera d’être payé au taux horaire le plus bas qui sera embauché. Et aux autres salariés de l’entreprise de faire de même pour se mettre à niveau ! Il n’y a pas, mes camarades de niveau de misère acceptable. C’est ça que propose l’ADL ?! Attendez, ce n’est pas fini : « Mise en place de négociations entreprise par entreprise concernant la durée du temps de travail »... Vous croyez, qu’avec un tel niveau de chômage, de tels risques économiques contingents, les salariés vont pouvoir négocier ? Vu le contexte actuel on ne leur donnera plus d’autre choix que le travail à flux tendu et une hausse du temps hebdomadaire de travail. Une autre : « Rendre l'accès au logement libre de contraintes imposées par l'Etat » ! Non, mais vous savez sur quoi légifère l’Etat, monsieur Borgia ? Sur les normes de salubrités minimales exigées qui respectent la vie et la dignité humaines, et c’est ça que vous voulez supprimer pour lutter contre les prix des loyers ? Rendre possible, acceptable, le fait de loger des personnes dans des 5m² ? Et là, attention, c’est le pompon ! C’est dans la mesure qu’ils appellent le « Grand Plan Emploi » : « mise en place de modalités afin de faciliter […] la mise au chômage partiel des salariés, s'accompagnant d'un effort financier de la direction et des actionnaires, pouvant se concrétiser sous la forme d'une baisse temporaire des salaires pour les premiers et des dividendes pour les seconds. », là c’est l’exemple même de ce qui ne faut pas faire. Déjà, l’effort financier se pose au conditionnel, et en plus c’est un véritable trompe l’œil : on vous met au chômage, donc nous on baisse nos revenus… Non mais attendez, parce qu’une personne qui se trouve au chômage perd proportionnellement plus de pouvoir d’achat que ces pourris toujours aussi gavés d’argent bien qu’ils baissent leur revenus. L’un est condamné à la misère tandis que l’autre n’ira pas chez Gucci dimanche...

Il fut interrompu par le public après cette réplique particulièrement cinglante qui eut un effet euphorique sur le public, totalement conquis par la rhétorique.

Et puis... des capitalistes accepter de se baisser leur revenu… Moi je ne demande pas leurs avis. C’est à croire qu’on ne vit pas dans le même monde ! Ce n’est pas comme ça qu’on dirige un pays ! Un vrai homme politique, mes camarades, il se tient devant vous, comme moi et vous dit avec la plus grande des fermetés « Non mes chers compatriotes, vous ne paierez pas la crise ! » et croyez-moi que ce d’en haut vont nous entendre et ça va bouger !

Un tonnerre d'applaudissements résonna dans tout la salle, on avait l'impression que le sol tremblait. Thomas leva le pouce vers le haut quand les militants entonnèrent un "On va gagner ! On va gagner !". Il eut du mal à reprendre la parole...

Et, au lieu de ce libéralisme qui n’est rien d’autre, ainsi que je l’ai souvent dit, qu'une volonté de se laisser faire, de se soumettre aux volontés du pouvoir économique, car oui, l’économie est un pouvoir, un pouvoir maintenant lâché du lest par le pouvoir politique, nous au Rassemblement Socialiste et Ecologiste nous voulons un pouvoir politique qui lutte ! Peuple de Frôce, nous sommes des insoumis !

A nouveau, il fut interrompu par une ovation du public et de nombreux sifflet d'encouragement. Il haussa la voix pour pouvoir continuer :
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Quand un plan social tombe sur des salariés, que doit faire le politique selon vous ? Allez voir les ouvriers, un casque sur la tête ? Non, il agit, use de son pouvoir et entend faire de l’économie un domaine du politique, et vous savez comment ? Par la loi ! Si le rapport de force est une question de pouvoir, le politique doit en user pour défendre ce qui est juste et aider la masse salariale productive à défendre son outil de travail. C‘est son devoir. Le rapport de force est le processus par lequel l’économie redeviendra un domaine du politique. Les autres ne savent pas le faire ? Nous on le peut, les textes sont déjà prêts s’il le faut. Car aujourd’hui on vit en période de crise, les chiffres sont tombés comme un courroux, mais mes camarades, l’espoir demeure. Une crise, c’est le moment où tout peut s’effondrer, comme tout peut se relever, mais mes compatriotes, il y a encore des personnes de gauches avec des mesures de gauche dans ce pays, et ils ne sont nulle par ailleurs qu‘ici. Car il y en a qui ont l’angoisse d’une dette (vous l’avez vu vous, récemment ?), et d’autres, assis entre deux chaises, la rose en berne à la main, ne sachant plus quoi faire. Mes chers compatriotes, la raison et le cœur sont à gauches, et le Rassemblement Socialiste et Ecologiste, se voulant d’un volontarisme pour le bien commun et l’avenir de nos enfants, entend agir sur les deux fronts : défendre vos emplois et agir face à la crise par une politique de relance !

J’entends déjà ceux qui risquent de nous dire « aucun politique ne dit le contraire », sauf que nous avons un discours de vérité ! Pour sortir de la crise, la solution est une vraie politique de gauche. Je vais donc essayer de vous faire montrer en quoi la solution ne peut venir que de la gauche, non en vous présentant notre programme économique, sur lequel un de mes camarades et amis interviendra plus longuement, mais sur le domaine de l’écologie politique.

En tant que ministre de l’Education, de la Santé, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, j’ai travaillé à ce que l’innovation soit une priorité sur le long terme pour notre économie : cela fait partie du processus historique qu’un peuple soit en avance sur le reste du monde. L’humanité n’est pas toujours restée à l’âge de pierre, dès lors il devient évident économiquement de développer des secteurs d’activités inédits ou naissants. Il est clair que nous ne pouvons nous mettre sur le niveau de la Chine du point de vue des salaires, mais est-ce pour autant la seule variable ? Nous avons une main d’œuvre ouvrière et intellectuelle de qualité dans notre pays. La sortie de crise ne peut se faire si nous n’exploitons pas notre potentiel productif. Si nous sommes les premiers sur les marchés, nous serons les premiers à embaucher, les premiers à exporter. Nous devons être la source même de notre autonomie. Cela ne se fait pas sans impulsion, surtout quand le contexte économique est dès plus moroses, or, nous vivons dans un âge d'or de l'avancement technologique. Ainsi il faut faire de l’Etat le premier moteur de l’impulsion économique. C’est à l’Etat de faire des plans de relance, et beaucoup sont envisageables. C’est là que se concentre l’essentiel de notre écologie politique : elle doit être populaire, c’est-à-dire pour le peuple et par le peuple.

Quelque chose qu’on pourrait lancer rapidement : je suis allé à Orgues-les-Bains le mois dernier, discuter avec le maire et camarade Hugo Salinovitch ; mais il y en a des choses qu’on peut faire dans nos régions et dans nos villes ! Outre la mise en place d'un programme de reforestation dans les zones urbaines et périurbaines je pense par exemple à la construction de tunnels ferroviaires. Pourquoi on ne ferait pas ça ? On a de l’argent, alors faisons tourner les machines, remplissons les bons de commandes, aidons les PME non en leur réduisant leurs charges seulement, mais en leur faisant produire de la richesse. Il n’y a rien de plus logique, c’est une évidence première auquel l’Etat doit contribuer si l’impulsion ne vient pas d’ailleurs. Mais il y a beaucoup de travail à trouver de ce côté-là : on peut développer un grand réseau de fret ferré public ou créer une ligne à grande vitesse reliant la Provence à la Catalogne. Ca donne du travail tout ça, dans les bâtiments et travaux publics. Tiens d’ailleurs, autre chose, puisqu’on parle du BTP : pas loin du village dans lequel je suis né, des familles ont construit des maisons, ma foi, somme toute, assez modestes, pas plus grand qu’un T3 avec cuisine et tout cela, mais entièrement écologique. Attendez, moi je vous parle pas de l’écologie à des prix exorbitants : ils avaient une petite éolienne de maison, de quoi récupérer l’eau de pluie, ils se chauffaient au bois. Mais, pourquoi ne pas appliquer cela aux Habitations à Loyer Modérés ? On pourrait aider des entreprises à ce lancer sur des prototypes d’installations écologiques bon marché, pour que chacun produise son énergie et baisse sa facture d’électricité. C’est une idée à faire germer dans les entreprises que les « HLM verts » telles que nous les appelons au Rassemblement Socialiste et Ecologiste. C’est une innovation qui ne demande pas des années d’études, et qui peuvent être sous-traitée dans beaucoup d’entreprises. En voilà une idée concrète.

Vous voyez, c’est comme ça qu’on relance, par des idées concrètes et l’aide à l’innovation. Imaginez, vous avez une idée d’entreprise écologique, et aucune banque ne veut vous prêter d’argent. L’Etat a le contrôle de sa banque, on vous fait un prêt à taux zéro ! L’argent existe, il ne faut pas le laisser dormir, et vu que les nantis n’investissent pas, l’Etat le fera à leur place et en récupérera tous les avantages. Ils ne savent pas ce qu'ils perdent ! Nous, nous le savons, nous avons conscience du potentiel de la Frôce ! En plus, cela nous permettra aussi d’engager la transition vers la sortie du nucléaire et de lancer, à partir du pôle public de recherche sur lequel nous avons travaillé, un investissement massif dans les énergies renouvelables. Aucune piste pour l’emploi et la relance ne doit être écartée, surtout quand ces pistes riment avec innovation ! L'heure est au défi économique et écologique ! Et nous le relèverons !


Il ponctua sa phrase avec un mouvement énergique de la main provoquant plusieurs applaudissements dans la salle.

Voyez comment le Rassemblement Socialiste et Ecologiste a déjà dans ses cartons nombre de solutions pour les emplois de demain. Nous faisons le pari de l’action concrète, tant sur le plan écologique comme vous avez pu l’entendre, que sur le plan économique, tel que vous en parlera dans quelques instants, un de nos camarades ! Pour l’heure Frôceuses, Frôceux, le temps est à la conviction que c’est par une politique de Gauche, qui régule et pose des plans contre le chômage et pour l’emploi par le moyen du peuple qui se nomme l’Etat, que notre pays sortira de cette crise. N’ayons pas peur de retrousser les manches, nous avons d’ores et déjà les solutions concrètes qui aideront les PME à produire et à se créer dans une écologie politique.

Il poursuivit malgré les acclamations, en accentuant sa voix.

Frôceuses, Frôceux, mes chers compatriotes, vous allez être amenés à voter, encore une fois ce 20 janvier. Je vous demande et vous annonce donc, que le bulletin que vous mettrez, si ce dernier est celui du Rassemblement Socialiste et Ecologiste, ce bulletin sera de cœur et de raison à Gauche, car ce n’est que par une gauche de gauche que nous resterons la nation fière et forte que nous sommes !

Mes chers camarades, donnons-nous le pouvoir de cette réussite, soyons-en convaincu dans nos cœurs, car l’espoir vient de la gauche. Non peuple de Frôce, vous ne paierez pas la crise ! Non peuple de Frôce vous ne subirez pas injustement la précarité ! Non, peuple de Frôce, ton histoire et ton destin ne sont pas finis !


Obligé de s'arrêter à cause des vivas du public, il ne put ajouter la suite qu'au bout de deux bonnes minutes :

Nous incarnons tous ensemble la force productive de ce pays à qui il manque une politique ambitieuse, concrète et de Gauche. Alors n’ayez plus peur de le dire « nous sommes de gauche ! » et allons mettre à ces nantis, ces ploutocrates, ces financiers, ces fraudeurs, ces exilés fiscaux, à ces actionnaires, à ces marchands de délocalisations, la branlée du siècle !

Il brandit le poing sous une nouvelle ovation. Les militants se remirent à chanter : "Thomas, à Belley !" tous en choeur. Thomas le regarda avec un sourire, et pendant cinq bonnes minutes, il salua le public, bien déterminé à faire du bruit ce soir. En criant presque pour se faire entendre, il conclut :

Le 20 janvier, le bulletin de gauche c'est le « Rassemblement Socialiste et Ecologiste » !
Vive le socialisme, vive la république et vive la Frôce !


Les militants du premier rang se mirent à jeter des roses rouges sur la scène. Thomas en saisit une au vol et en respira le parfum en riant. Il la plaqua ensuite contre son coeur et de son autre main, il envoyer un baiser à la foule survoltée, remontée à bloc par cette entrée en matière. Alors qu'il quittait la scène sous les acclamations d'une foule debout, l'obscurité tomba sur la salle? Une courte entracte musicale commença...
A la fin de la musique, un projeteur circulaire s'alluma sur une silhouette. A la surprise générale, Dimitri Fevernov s'avança vers le micro, en saluant la foule. L'ancien leader altermondialiste et Président de la République reçut un accueil chaleureux et enjoué de la part du public. Il laissa les acclamations tomber doucement et tendant le bras gauche sur le côté. Au même instant, une grande affiche fut déroulé du haut de la scène :
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Citoyennes et citoyens, camarades, bonsoir !

Certains d'entre vous seront surpris par ma présence en ces lieux. Vous vous demandez surement pourquoi un ancien adhérent et militant néo-communiste, altermondialiste est parmi vous ce soir. Votre question est légitime car il est vrai que nous avons eu par le passé des différences d'opinions sur de nombreux thèmes. Des différences normales et logiques, que nous avons su respecter et partager pour mieux dialoguer. Aujourd'hui, la raison de ma présence est simple, je viens vous parler d'économie, puisque le RSE s'est décidé à faire le choix d'un changement de cap que j'apprécie et qui me pousse à en soutenir la liste. Oui, dimanche, dans l'urne, je glisserais sans hésitation, ni remords le bulletin RSE. Je le ferais en tout confiance car ces membres ont tous montré leur implication au sein de notre République, leur attachement viscéral aux valeurs de la gauche et leur détermination. Et j'en appelle toutes les vraies forces de gauche à en faire de même, qu'elles soient écologistes, socialistes, altermondialistes ou communistes. Notre pays a plus que jamais besoin de forces vives et d'un élan. Cet élan se trouve dans le RSE aujourd'hui, avec vous tous !


Le public lança des cris d'approbation qui le firent sourire, ce qui était fort rare.
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Il redevint sérieux et poursuivit, avec pragmatisme.

Le constat, aujourd'hui, il est simple. Notre économie va mal, nul ne peut le nier, pas même les membres du RSE qui sont présents au Gouvernement. Mais ce n'est pas dramatique. La droite voudrait faire croire le contraire, prendre les électeurs pour des gens sans jugeotte et sans capacité de réflexion. Elle voudrait vous prendre pour des imbéciles en débitant des âneries par dizaines ! Elle voudrait faire de la crise actuelle un prétexte pour appliquer une politique libérale, la même politique qui a provoqué le drame économique de 2008 partout dans le monde, à commencer par les Etats-Unis, cet exemple à ne pas suivre sur pratiquement tous les points, en Europe ! Et je me dois ce soir de faire un cours d'histoire. Oui... encore... J'ai l'impression qu'à chaque fois que je m'adresse à la droite, je deviens un enseignant face à une classe de cancres. Je parle, j'explique, j'expose pour en arriver toujours au même résultat navrant : ils ne comprennent pas, ils n'ont pas envie de comprendre. Ils se bornent dans leur étroitesse d'esprit, dans leur fantasme libéral. Ils vivent dans une réalité économique tout autre, bercé par les faveurs de l'argent, du pouvoir et de l'exploitation des ouvriers. Mais malgré tout, je vais la leur faire cette belle leçon d'histoire. Toutes les vérités sont bonnes à dire ! En Europe, disais-je donc, seule la Frôce a été épargnée. Or, en 2008, la gauche était au pouvoir. Et elle n'a pas mené de politique libérale, elle a appliqué des grands principes du socialisme moderne. Elle a su mettre en place de solides plans de relance économique pour maintenir nos bons résultats, pour alimenter la croissance, diminuer le chômage, garder une fiscalité saine, sans aucune dette. Mais ce bilan est oublié, enterré pour le lobby libéral. Aux mensonges par omission s'ajoutent les mensonges par populisme. Ils sont tellement peu au fait de la situation économique nationale, qu'ils ont créé une dette sortie de nulle part, comme ça de derrière les fagots ! Allez pouf, comme par magie, Le Gouvernement Vossen aurait selon eux ruiné le pays, mis à bas toute l'économie nationale, provoqué la fuite des emplois à l'étranger, tué notre industrie, notre savoir-faire ! Comment ne pas avoir envie de pleurer devant de telles absurdités ? Comment ne pas avoir honte de cette droite la plus stupide du monde qui attend les bras croisés que les marchés se régulent eux-mêmes et qui n'a toujours pas compris que l'indépendance économique d'un Etat lui appartient et qu'il a un rôle entier à jouer dans l'encadrement des acteurs de l'économie ? Mais bon sang ! Combien de crises leur faudra-t-il pour arriver à l'évidence ? Pour qu'ils comprennent enfin que leur modèle capitaliste, leur productivisme est en train de ruiner toutes les ressources de la planète les unes après les autres ? Que la mondialisation est en train d'appauvrir et de fragiliser tous les pays développés ? Que la misère ne se combat pas par la coupure des allocations mais par une politique économie ambitieuse, une régulation assumée ? Après 1929, 1970 et ses chocs pétroliers, 2008, ne serait-il pas temps d'arrêter l'hémorragie, d'arrêter le saccage humain et de réfléchir à de véritables réformes ? Ne serait-il pas temps de tourner le dos à un modèle épuisé, un modèle générateur d'injustices ? La réponse est OUI, il est grand temps et il y a URGENCE !

Comment pouvons-nous rester les bras croisés quand la moitié du monde crève de faim ou de soif ? Comment pouvons-nous regarder sans broncher les patrons et les riches se faire la belle avec des valises plein de fric en laissant un pays exsangue ? Que craignons-nous ? De voir des gens comme Depardieu s'exiler ailleurs pour voir si l'herbe est plus verte ? Et alors ? Ils s'en vont, est-ce un motif valable pour trembler d'effroi, de peur ou de crainte ? Est-ce une raison valable pour se soumettre à leur mentalité égoïste et arriviste ? Qu'ils partent s'ils n'aiment pas la Frôce, elle ne pourra qu'y gagner. Mais qu'ils sachent que nous ne les oublierons pas quand il faudra passer à la caisse. Qu'ils sachent que l'argent ne les protégera pas de l'effort national à fournir ! Le PSD est un parti allié mais en tant qu'allié depuis de nombreuses années, nous nous devons aujourd'hui de tirer la sonnette d'alarme. Nous leur disons, attention ! Il y a urgence et il faut réagir. La situation économique actuelle est la conséquence d'une gestion beaucoup trop laxiste. La Frôce n'a pas besoin de mesurettes, de petites réformes sans consistance. Il faut s'attaquer aux véritables problèmes, à la finance, à ces nantis qui s'accaparent les richesses pour ne pas les partager. A ces manipulateurs sans scrupule qui vous tiennent en laisse ou vous menacent de partir. Il faut taper d'un grand coup de pied dans la fourmilière, arrêter les compromis, ne pas oublier que dans compromis, il y avant tout compromettre ! Nous sommes de gauche, nous ne devons pas nous en détourner, au contraire. La direction doit être claire, le cap parfaitement établi. L'objectif doit être atteint, il en va de notre responsabilité à tous. Il faut frapper du poing sur la table, dire non aux concessions sans contrepartie, il faut arrêter d'être les couillons de la farce ! La social-démocratie a montré ses limites, elle a montré ses faiblesses, que la finance n'hésitera jamais à exploiter, malgré tous les bons sentiments de nos amis sociaux-démocrates. Désormais, il faut orienter la barre et à GAUCHE TOUTE !


Il accentua les derniers mots ce qui déclencha un tonnerre d'applaudissements qui couvrit sa voix. Il laissa l'enthousiasme retomber légèrement et ajouta, en faisant des gestes de la main, en signe contestaire :

Fini les financiers voyous qui jouent avec l'argent de leurs épargnants, qui jouent au petit hasard la chance les économies des gens honnêtes. Nous devons travailler au durcissement de la législation à la matière, à la mise en place d'un contrôle régulier et répressif sur les abus. Nous devons encadrer la Finance pour ne pas nous faire déborder. Comment ? En créant une autorité de régulation publique qui veillera à ce que les traders et les banquiers respectent la loi. Avec une législation que nous voulons sévère, qui dissuade les fraudeurs, les spéculateurs, qui permette de savoir où va l'argent, pourquoi, dans quel intérêt. Nous voulons que la Finance ne soit plus exonérée de toute contribution à la Société. Nous voulons la soumettre au patriotisme économique. Pourquoi obligerait-on les citoyens à respecter les valeurs républicaines alors que des bandits les piétinent chaque jour ? Pourquoi laisserait-on une partie de la population exonéré de tout devoir envers notre pays ? Au nom de quel sacro-saint principe libéral ? La liberté ? La flexibilité ? L'investissement par les riches ? Nous nous insurgeons contre ce système inégalitaire, ce système d'asservissement généralisé des travailleurs et des artisans. Il y en a assez de payer leurs palaces, de payer leurs pots cassés ! Assez de demander toujours aux mêmes, aux plus modestes et à ceux qui font vivre les emplois en Frôce de payer, payer, payer et toujours payer ! MAINTENANT CA SUFFIT !!!

Tout au long de ce passage, le public ne cessait d'applaudir. Et quand il eut terminé, les gens lancèrent des sifflets et des cris d'approbation. Dans la salle, il y avait une clameur sourde qui commençait à monter. Le discours de Dimitri semblait déchaîner un trop-plein d'injustices encaissées depuis quelques jours. Il eut du mal à reprendre la parole, la foule se mit à chanter son soutien au RSE et à Fevernov. après avoir fait un signe de main, il put continuer.

Nous voulons créer un impôt citoyen, un impôt qui s'appliquerait à tous les exilés fiscaux où qu'ils soient dans le monde ! Les Etats-Unis qui pour une fois dans leur existence ont eu une bonne idée appliquent ce principe. Et qu'on ne vienne pas me dire que c'est un pays socialiste ! Nous sommes frôceux, nous appartenons tous à un pays. Après tout, la nationalité frôceuse, c'est un dû à la République. Elle offre des droits ET des devoirs ! Il est normal que cette terrible injustice soit réparée et ça en devient même urgent. En abaissant à 90 jours le minimum de la durée de résidence en Frôce, soit à 3 mois, nous lutterons plus efficacement contre l'exil fiscal et nous en limiterons le nombre. Jean-Luc Mélenchon, un de mes proches camarades, que j'ai pu rencontrer plusieurs fois lors de réunions, a dit avec justesse : "Les riches, les importants, les puissants n'ont d'autre patrie que l'argent. Ils n'aiment pas leur patrie". Et d'ajouter avec raison : "S'ils s'en vont, au revoir, mais leur fortune et leurs moyens, ils appartiennent à ceux qui les ont produits par leurs efforts". Oui ! Ils appartiennent au peuple, aux consommateurs, aux travailleurs, à ce qui se lèvent tôt pour nourrir leur famille, pour payer leur loyer ! A ceux qui galèrent tous les jours pour boucler leur fin de mois, à ceux qui trop longtemps ont été ignorés et oubliés par l'Etat social-démocrate, snobés et piétinés par les libéraux. A ceux qui ne disent rien, qui subissent et qui ont perdu foi en la politique ! A ceux qui par désespoir, parce qu'ils ont le sentiment d'être incompris et trompés accordent leurs voix à l'extrême droite, en pensant qu'elle pourra les comprendre. Mais quel est le projet de l'extrême droite aujourd'hui ? Il s'agit d'un programme libéral dissimulé sous quelques points protectionnistes. D'un programme qui cautionne l'enrichissement des riches et l'appauvrissement des pauvres ! D'un programme qui élève la haine et la xénophobie comme seul point d'appui pour redresser notre pays. Est-ce vraiment notre Frôce, ce pays riches en valeurs républicaines ? Les étrangers ne sont pas responsables de tous les maux, ils les subissent comme nous. Quelle est donc cette politique qui sanctionne les victimes plutôt que les coupables ? Ah çà ! On peut dire qu'elle correspond à l'extrême droite, elle lui va même très bien. Mais à part taper sur des innocents, elle ne propose rien de concret pour combattre la misère, pour combattre le capitalisme. L'extrême-droite est simplement le suppôt du libéralisme, le fer de lance de la discrimination et de l'injustice. Elle ne protégera jamais les travailleurs et les gens modestes.

Je parle à ces gens-là ce soir, à ces déçus, à ces désespérés, à ces travailleurs qui gagnent l'argent au prix d'un dur labeur, à ces citoyens éclairés qui comprennent l'injustice de notre société, l'injustice de ce système capitaliste sur le déclin. Maintenant, j'ai une faveur à vous demander, j'aimerais que vous fassiez tous une minute de silence, un minute unique sans un mot, sans un bruit. Sans qu'il n'y ait rien. Plus de bruit à partir de maintenant.


Très réceptif, le public suivit cet étrange invitation au mot. Le silence tomba donc pendant une minute. Durant ce moment très fort, on sentait dans la salle comme une tension, une sorte de force de cohésion qui galvanisait chacun de participants et des militants. Le symbole de Dimitri était fort. Après soixante secondes qu'il regarda défiler sur sa montre, il reprit doucement la parole :

Comme votre silence, le leur est assourdissant. C'est un silence avant la tempête. Le silence de la colère, dont nul ne se méfie, à tort. Je vous le dis sans détour, si la Frôce ne relève pas le défi d'une nouvelle voie économique, si elle persiste et signe dans la politique actuelle, nous en paierons le prix. Parce que la colère légitime de ces personnes là finira par s'exprimer, et quand ce sera le cas, ce sera avec violence, avec fracas, avec grand bruit. Nous avons le DEVOIR de l'apaiser, le DEVOIR de réformer, le DEVOIR de réguler !

Une salve d'applaudissements vint couvrir sa voix à nouveau et il fut contraint de marquer une pause.

Nous devons nous attaquer en priorité à la croissance et à l'enrayement de la délocalisation. Et pour cela, nous avons besoin d'un système qui avantage les produits frôceux. Ainsi, tout produit vendu sur le territoire ou en dehors, qui aura été produit au minimum à 80% en Frôce recevra la Certification Production Frôceuse, un label d'état accordé comme un gage de qualité, une récompense nationale. Cette certification entraînera immédiatement une réduction de la TVA appliquée sur le produit. En réduisant le TVA, le produit sera moins coûteux, plus avantageux ce qui en favorisera les ventes. L'argent ainsi récupéré permettra de financer la chaîne de production et de payer les salariés. Les entreprises qui produisent en Frôce se verront aidées par l'Etat, via des subventions mais aussi via un cadre sur les centres de vente. Ainsi, tous les produits CPF seront mis en avant dans les magasins, avec des règles de positionnement strictes. Nous envisageons à terme, la mise en place de partenariats entreprise/état/distribution pour l'instauration de réductions sur ces mêmes produits. En parallèle, nous appliquerons une modulation de l'impôt sur les sociétés. Cette modulation variera selon la volonté de l'entreprise de vouloir innover en matière d'environnement, de technologies et de bien-être salarial. Elle sera évidemment plus importante pour les entreprises qui font le choix de "relocaliser" leurs activités en Frôce, et qui aspirent à obtenir la certification CPF. L'objectif est clair, nous voulons soutenir les entreprises frôceuses, leur permettre de prospérer et de conserver puis créer des emplois. Un grand plan national sera lancé sur tout le territoire afin d'aider nos PME, véritable ciment de notre économie. Cette aide fera l'objet de discussions mais nous envisageons dans un premier temps l'instauration des prêts à taux zéro directement effectués par la Banque de Frôce. Cet argent permettra à l'entreprise d'innover dans le cadre de ses activités et de se développer. Et nous resterons bien évidemment vigilants à la santé économique de nos entreprises en apportant un soutien constant pour leur maintien sur le territoire.

Nous engagerons l'action de l'Etat dans la promotion constante du savoir-faire frôceux sur la scène nationale comme internationale. La politique d'import/export priorisera ainsi les produits CPF. Dans le même temps, nous mettrons en place des mesures phares contre les délocalisations. Le licenciement économique ne sera permis qu'après l'accord de l'Etat attribué suite à une étude fiscale. Et dans le cas où cette autorisation est accordée, nous renforcerons les prérequis et les mesures des plans sociaux-économiques et des licenciements. Ce, dans l'intérêt de protéger les salariés et de leur assurer une reconversion, une formation et des indemnités solides. Nous prioriserons la mise en place de coopératives de salariés pour la reprise d'entreprises viables ou abandonnées. Ce système de SCOP qui a montré son efficacité chez nos voisins français maintiendra les activités sur le territoire frôceux. Les salariés pourront être aidés par d'autres investisseurs frôceux, des citoyens ou encore des Maries ou des Provinces. L'objectif à terme et d'assurer une reprise, quelle soit totale ou partielle par ces acteurs de la vie économique. Pourquoi nous concentrer sur les investisseurs frôceux ? Pour éviter la gabégie du dossier Kent & Derek. Cette entreprise n'aurait jamais du être privatisée. Elle possède des brevets précieux, classés secret-défense. Il est facile dans le système actuel de prendre possession d'une entreprise quand on a de l'argent et l'intention d'en détourner les richesses. Nous ne pouvons laisser n'importe qui se saisir de nos entreprises et ne pas avoir de compte à rendre à l'état ou aux salariés sous couvert d'une législation différente. Ainsi, nous renforcerons le contrôle sur l'investissement étranger et nous donnerons aux syndicats tous les moyens possibles pour lutter contre ces prises de contrôle.

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Toujours dans le cadre de la croissance, nous redonnerons à l'Etat son rôle principal de régulateur et de catalyseur de la relance. Notre pays a un grand potentiel et nous devons profiter de ses richesses pour l'atteindre. L'Etat doit investir massivement dans l'économie pour moderniser nos infrastructures. Cela passe par la réfection des logements, leur mise aux normes HQE, l'amélioration de nos axes routiers, la création de nouvelles voies de transport, la rénovation des gares, des ports et des aéroports, l'innovation énergétique en vue de notre indépendance, l'aménagement de nos zones urbaines, la modernisation de nos écoles, de nos hôpitaux, des moyens policiers et militaires. Un projet empli d'ambition qui va nécessiter de la part de l'Etat un investissement soutenu. C'est pour cela que nous sommes favorables à la suppression de l'obligation d'équilibre budgétaire. Il ne s'agit pas de se dire que nous allons dilapider des millions et des millions pour des projets anecdotiques. L'argent des impôts ne va pas être dépensé en fioritures ! Mais notre pays ne pourra réellement progresser qu'avec des mesures ambitieuses qui ont un coût. L'équilibre budgétaire, en période de crise est probablement l'une des premières barrières à la relance économique. En gardant le monopôle monétaire pour la Banque de Frôce, nous sommes assurés de fixer nous-même nos taux d'intérêts, qu'il s'agisse du taux directeur ou des taux d'emprunt. L'endettement public systématique est néfaste, l'endettement public ponctuel est salutaire quand on veut atteindre les objectifs qui sont les nôtres aujourd'hui. Cet investissement portera ses fruits. Nous allons recréer ce cercle vertueux. Par la relance et la régulation, nous obtiendrons la croissance, l'augmentation de notre PIB, des richesses et donc des revenus de l'Etat. Par le maintien et le soutien à la création d'emploi, nous augmenterons le nombre de cotisations et diminuerons les versements d'indemnités chômage. Par une politique orientée sur l'excellence frôceuse, sur la simplification des échanges monétaires, nous soutiendrons l'exportation de nos produits et leur internationalisation.

Ce projet est concret, il apporte des réponses urgentes, nécessaires à la reprise économique. Il s'inscrit fièrement et décidément à gauche. Mais il ne sera que poussière, qu'encre sur du papier sans votre soutien. Dimanche, camarades, mobilisez-vous massivement aux urnes et apportez votre soutien au RSE. C'est par la force de vos votes que nous pourrons mettre en oeuvre nos mesures ! Et il n'y aura pas de petite contribution ! Chaque geste, chaque soutien sera précieux et utile ! MOBILISEZ-VOUS ! Vive la République solidaire et vive la Frôce prospère ! Merci.


Une ovation accueillit la fin de son discours. Dimitri salua la foule d'un signe de main et s'éclipsa alors que la musique reprit.
L'ancien Président de l'Assemblée Nationale, Stefano Peruzzi, un homme très apprécié par les militants fut accueilli par des applaudissements nourris et des sifflets d'approbation. Le projecteur fut braqué sur lui alors qu'il arrivé au milieu de la foule, en serrant des mains aux personnes l'entourant. Après quelques minutes marquées par une progression agitée, il monta sur scène et salua le public avec un grand sourire charmeur.

Camarades, bonsoir !

Comme vous le savez, l’heure est grave pour la Frôce. Nous traversons la pire crise économique depuis l’anéantissement du système dictatorial qui a mis notre pays à genoux pendant tant d’années, 4 % de récession, 9 % de chômage, ce ne sont pas que des chiffres, ce sont des millions de compatriotes dans la détresse, et le premier devoir de la nation c’est de leur venir en aide.

Alors que certains dont le maire de cette ville prônent les pleins pouvoirs au patronat pour sortir de la crise, méthode dont nous avons vu l’effroyable inefficacité tant en Grèce et au Portugal que chez nos voisins espagnols, nous avons le courage d’affirmer face à tous les pseudo-spécialistes qui gangrènent l’économie du monde entier que la solution c’est une authentique politique économique de gauche, c’est le respect du peuple plutôt que celui des empires financiers, c’est chercher la croissance là où elle est plutôt que la détruire sous la bannière de sacrifices vains.

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A ce titre nous pensons que la baisse du SMC dictée par le RPR, parti vassal du patronat comme le montre très clairement le parcours professionnel de monsieur Valbonesi est une erreur historique qu’il sera difficile de corriger. Nous avions alors été les seuls à protester contre l’anéantissement de la croissance et nous en voyons aujourd’hui le sinistre résultat. Non seulement le SMC n’a pas dynamisé l’emploi, mais il a aussi plombé la croissance.

Mais ne pas répéter les erreurs du passé implique aussi de ne pas reproduire les erreurs dans le sens inverse, une augmentation trop brusque entraînerait une inflation terrible, et ce serait insulter les travailleurs que de les payer avec une monnaie qui ne vaut plus que le papier sur laquelle elle a été imprimée. A ce titre nous proposons le refus de toute baisse du salaire minimal, nous ne ferons pas boire au peuple frôceux une goutte de plus du poison de l’austérité et nous proposons une augmentation de 2 % sur ce mandat afin de compenser l’inflation récente sans pénaliser les entrepreneurs soucieux du bien de note économie.

Notre ami Dimitri Fevernov a parlé dans son discours de la relance par les investissements publics qui est une nécessité, mais pour une économie performante le secteur public ne doit pas être le seul débouché, et en ce qui concerne le privé nous devons mettre en avant les principaux attributs de la Frôce qui sont notre expertise technique mais aussi et surtout notre immense potentiel touristique. A ce titre, nous souhaitons que les paiements dans les principales devises étrangères soient acceptés par les commerçants, la conversion étant faite à titre gratuit par la Banque de Frôce. Tout doit être fait pour placer les touristes dans les meilleures conditions pour faire de la Frôce la principale destination touristique mondiale plutôt qu’une ex-dictature austère.

La nécessité de réserver un accueil de qualité aux touristes me pousse à évoquer l’aspect diplomatique de notre programme, en effet nous proposons de développer des traités de dispense de visa avec la France et l’Espagne en plus de l’Italie qui a déjà accepté, à titre personnel je serais même favorable à développer de tels traités avec nos principaux alliés tels que la Finlande et bien d’accélérer les démarches pour obtenir un visa dans les autres pays, faire de l’entrée sur le territoire un parcours du combattant est la meilleure méthode pour tirer une balle dans le pied de notre industrie touristique au nom de lubies nationalistes d’un autre siècle !


La foule marqua son soutien par de nombreux quolibets à l'encontre des dits nationalistes, obligeant Stefano à attendre, non sans se départir d'un sourire amusé.

L’action socialiste a pour vocation d’être internationaliste et à ce titre nous souhaitons continuer le développement du TSCP initié par Alessandra Gasparini, ce traité est une chance pour la paix mondiale en établissant un groupement solidaire des nations neutres face à l’impérialisme américain et à la très dangereuse attitude de l’axe russo-chinois. J’entends d’ici les accusations d’anti-américanisme du RDF, mais je pense que nous n’avons aucun intérêt à lécher les bottes du pays qui a installé papy et qui passe plus de temps à mentir à l’ONU qu’à résorber les inégalités sur son territoire. J’entends d’ici l’UPF s’insurger contre notre refus de discuter avec la grande Russie, que ce soit clair, je n’ai rien contre le peuple russe, la culture russe est d’ailleurs intensément riche, mais je n’ai aucune envie que l’image de la Frôce soit associée au dictateur Poutine, si nous nous sommes débarrassés de notre dictateur ce n’est pas pour soutenir celui des autres !

A nouveau interrompu par les acclamations de la foule, Stefano dut forcer un peu la voix pour pouvoir poursuivre :

Notre vocation internationaliste est également une vocation en faveur de l’autodétermination des peuples et à ce titre, nous défendrons avec la plus grande vigueur la reconnaissance de la Palestine et du Kosovo, nous respectons les peuples israéliens et serbes, mais il n’est pas dans l’intérêt des masses laborieuses de ces pays de subir les conséquences désastreuses des lubies nationalistes de leurs gouvernements. L’autodétermination doit être un droit pour chaque peuple et c’est le devoir sacré des socialistes frôceux que de lutter pour qu’il soit appliqué. Nous combattrons, comme nous avons combattu nos oppresseurs avec la même fougue, la même détermination !

Il marqua un temps d'arrêt pour que les applaudissements se manifestent. On entendait des slogans "Peruzzi Président", au premier rang, mais le concerné décida d'enchaîner :

Nos principes d’internationalisme font que nous souhaitons également un renforcement considérable du rôle de l’Assemblée Nationale de l’ONU au détriment du Conseil de sécurité, laisser le pouvoir à un club fermé de cinq pays, aussi respectables soient-ils, est une forme d’aristocratie des temps modernes, un fonctionnement digne du Moyen Âge et profondément sujet à de multiples blocages, là où les peuples du monde entier demandent une vraie action pour la paix, nul peuple ne se joint à une guerre sans manipulation.

Nos principes moraux nous poussent également à nous joindre à l’action mondiale en faveur de l’abolition de la peine de mort, barbarie d’un autre temps, un temps où la vendetta remplaçait la justice, un temps où la punition remplaçait la rédemption, un temps où l’hystérie remplaçait la raison. La peine de mort est un châtiment cruel, contre-productif, qui ne tolère aucun risque d’erreur et qui rabaisse la justice au rang de simple assassin, il n’existe aucune raison tangible de la garder où que ce soit et quelles que soient les circonstances et nous nous battrons contre son application, à ce titre nous refuserons d’extrader qui que ce soit vers un pays pratiquant ce châtiment si nous ne recevons pas une garantie de non application de la peine de mort.


A nouveau, il marqua une pause pour laisser les gens réagir et au bout de quelques secondes, il poursuivit, l'air déterminé et assuré, son charisme débordant sur le public :

Notre action s’inscrira également dans le cadre de la lutte contre les paradis fiscaux, un cadeau fiscal fait aux riches se fait toujours au détriment du peuple que ce soit par l’augmentation de ses impôts ou la dégradation de ses services publics. En tant que socialistes, notre devoir est de protéger les peuples contre la voracité de certains tricheurs, nous serons particulièrement fermes sur ce sujet, il est temps de ranger les petites listes grises et noires au placard pour placer ceux qui encouragent la triche dans une situation qui les poussera à reconsidérer leurs choix.

Nous serons également très fermes en ce qui concerne les trafics de toute sorte, en particulier le trafic d’êtres humains, notre devoir de socialistes est de protéger le peuple et non de l’arroser de billets de 100 pluzins en disant que demain tout ira mieux, les trafiquants comptent parmi les personnes les plus détestables, s’enrichir sur la détresse d’autrui, en détruisant sa santé ou pire en le réduisant en situation d’esclavage est un acte condamnable à tous points de vue et nous ne pouvons rester impassibles, à ce titre nous multiplierons les coopérations avec tous les pays de bonne volonté afin de mettre hors d’état de nuire le plus de réseaux de trafics possibles.

Je ne peux pas parler de diplomatie et de valeurs sans évoquer notre soutien à la démocratie, l’idéal d’atteindre un jour un authentique processus démocratique pour tous les pays est ancré dans les gênes de notre mouvement, et à ce titre nous soutiendrons sans réserve tout mouvement visant à établir une démocratie laïque en évitant tout recours inutile à la violence, si le prochain Nelson Mandela se dresse devant nous, notre devoir est de rentrer dans l’Histoire à ses côtés au lieu de rester du côte le plus facile, celui des tyrans. La lutte contre les tyrans n’est pas seulement un devoir de socialiste, c’est un devoir sacré pour tous les frôceux, notre peuple est venu à bout de Drouet, aidons nos amis à en faire de même !


Il allait reprendre lorsque le public lui fit une ovation nourrie. Il y avait un tel vacarme qu'il fut impossible pour lui de parler pendant cinq longues minutes, malgré plusieurs tentatives. Il décida donc de s'écorcher la voix sur la fin de son discours, en criant presque dans le micro pour couvrir la clameur qui montait.

C’est cet amour de la démocratie qui nous pousse également à souhaiter un renforcement des liens économiques et diplomatiques avec les nations démocratiques émergentes telles que le Brésil, le président Lula est un modèle pour nous tous, un authentique démocrate qui a accepté les règles constitutionnelles de son pays et qui a su agir pour réduire les inégalités et ce n’est pas un hasard s’il a quitté ses fonctions auréolé d’une forte popularité. En développant des liens avec ces nations plutôt qu’en scellant un énième pacte avec les Etats Unis ou la Russie, nous entrerons dans la marche de l’Histoire en nous tournant vers le renouveau démocratique dans le monde.

Nos relations diplomatiques doivent aussi se faire avec nos voisins, nous avons de forts liens historiques et culturels et nous détourner d’eux serait un acte effroyablement ridicule, à ce titre nous souhaitons le développement d’une vraie union méditerranéenne, au vu de la situation actuelle, les peuples latins seraient bien plus inspirés de s’unir plutôt que de se soumettre au diktat d’Angela Merkel qui réinvente l’impérialisme en Europe.

Pour une Frôce fière de ses valeurs de liberté, de justice et de démocratie, pour une politique au service du peuple plutôt qu’à celui d’une élite, pour une action diplomatique plus juste, votez pour le Rassemblement Socialiste et Ecologiste le 20 janvier !

Je vous remercie.


Il eut le plus grand mal à terminer car sa voix commençait à s'érailler. Thomas et Dimitri remontèrent sur scène à ses côtés pour chanter l'hymne national avec le public. Il passèrent ensuite deux bonnes heures à serrer des mains et à discuter avec les militants enjoués et profondément motivés par ce début de campagne énergique. La salle mit plus de trois heures et quart pour se vider. A la sortie, des militants RSE distribuaient le programme et des goodies à l'image du parti. On y trouvait des badges RSE, des t-shirts "I love you Thomas" ou encore des stylos verts et rouges avec le logo du parti.
Ministre de l’Education, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Représentant parlementaire
20 députés

Porte-Parole du Rassemblement Socialiste et Ecologiste

« Homo sum, et humani nihil a me alienum puto. » Térence
Verrouillé

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