Les trompettes sonnent à Paris

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Jules Rémond
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Les trompettes sonnent à Paris

Message par Jules Rémond »

En attendant que le Parlement ne discute début 2013 du projet de loi du mariage pour tous, la communauté homosexuelle de France peut déjà se réjouir d'un autre dossier en cours, celui des Jeux pour tous. Pour la deuxième fois de son histoire, après avoir postulé pour 2014, Paris est en lice pour devenir la ville hôte des Gay Games 2018, et espère emporter la mise face à Orlando (Etats-Unis), Amsterdam (Pays-Bas), Londres (Angleterre), et Limerick (Irlande).
Les Gay Games, des jeux olympiques pour les homos ? Pas tout à fait. "C'est une manifestation sportive et culturelle qui n'est absolument pas réservée aux homosexuels, explique Michel Geffroy, le coprésident de la candidature parisienne. Elle est ouverte à tous, quels que soient vos préférences sexuelles, vos origines, votre condition athlétique, votre handicap... Elle a lieu tous les quatre ans et dure une dizaine de jours, avec des cérémonies d'ouverture et de clôture. Elle comprend 36 disciplines sportives et, pour la partie culturelle, notre projet prévoit des festivals de musique et de cinéma, ou encore un défilé de mode, des expos, des visites thématiques de la ville..."

On s'imagine alors des JO version miniature. Là encore, fausse route. En 2010, la 8e édition des Gay Games Cologne avait accueilli à Cologne en Allemagne près de 12 000 participants issus de 70 pays différents, quand les Jeux de Londres, à l'été 2012, souhaitaient la bienvenue à 10 500 athlètes. Ces "Jeux gays" auront mis des décennies pour atteindre un tel succès. Il faut en effet remonter à 1968 pour en comprendre les origines. Cette année-là, Tom Waddell participe aux JO de Mexico. L'Américain, homosexuel et médecin de profession, est engagé sur l'épreuve du décathlon. En battant quelques-uns de ses records personnels, il accroche une honorable 6e place finale mais n'est pas pour autant satisfait de sa compétition ! Son principal regret ? Que révéler son homosexualité soit absolument impensable pour un sportif de haut niveau : à l'époque, la peur de la réaction des autres athlètes est plus forte que tout. Lui vient alors l'idée d'organiser des Jeux où les homos n'auraient plus à se cacher... En 1982, les Gay Games naissent à San Francisco.

PEUR DU COMING OUT

Trente ans et sept éditions plus tard, c'est toujours l'aspect militant qui est au centre de cet événement. Et pour cause : il semble, encore aujourd'hui, prématuré de tirer un trait sur le combat de Tom Waddell... Aux derniers JO, sur un peu moins de 6 000 athlètes en lice chez les hommes et alors que des appels au coming out étaient lancés au nom de la visibilité, trois doigts suffisaient à compter les sportifs ouvertement gays : le plongeur australien médaillé d'or à Pékin Matthew Micham et les cavaliers britannique Carl Hester et néerlandais Edward Gal.

"Il est encore très difficile aujourd'hui de sortir du placard pour un sportif de haut niveau, affirme Michel Geoffroy. Et à une autre échelle, il existe toujours dans certains clubs des personnes qui sont exclues en raison de leur différence... Les Gay Games sont un outil contre toutes les formes de discriminations qui existent dans le sport. Le but, c'est de montrer que tout le monde peut faire du sport avec tout le monde. Et puis, c'est la manifestation sportive et culturelle la plus importante au monde, ça pourrait être une belle répétition de Paris 2024 si la ville obtient enfin les JO !" Sans parler des retombées économiques liés à l'arrivée soudaine de plus de 10 000 touristes supplémentaires.

LAURA FLESSEL POUR MARRAINE

Ce discours a déjà convaincu de grands noms et Paris 2018 accumule les soutiens, dont celle d'une marraine de choix, Laura Flessel. La double championne olympique et porte-drapeau de la délégation tricolore à Londres a entraîné dans son sillage quelques appuis sportifs, comme celui de la vice-championne olympique et capitaine de l'équipe de France de basket-ball Céline Dumerc. De leur côté, les Fédérations françaises de volley-ball, d'athlétisme, ou encore le Comité national olympique français approuvent. Mais ce sont les soutiens politiques qui sont les plus nombreux. Paris 2018 a recueilli les encouragements de Jean-Marc Ayrault, de la porte-parole du gouvernement, ou encore des ministères des sports, de la culture et des affaires étrangères. Le maire de Paris Bertrand Delanoë y est favorable et le groupe parisien d'Europe-Ecologie-Les Verts, lui, va même jusqu'à dire qu'"en pleine crise budgétaire et sociale, cette candidature fait davantage sens qu'une nouvelle course aux JO pour 2024".

Car quand les récents Jeux de Londres ont coûté 11 milliards d'euros, le budget de l'organisation des Gay Games parisiens est estimé à... 5 millions. Une partie serait financée par les participants eux-mêmes, grâce aux droits d'inscription. Pour le reste, l'équipe organisatrice compte sur des sponsors et des subventions. "C'est une équipe dédiée et réunie au sein de l'association Paris 2018 qui prendra toute l'organisation à son compte, aidée par les assos membres de la FSGL, la Fédération sportive gay et lesbienne française", explique sa présidente Christelle Foucault. La FSGL, qui prend aujourd'hui en charge la majorité des coûts liés à la candidature, est la seule fédération nationale sportive gay et lesbienne au monde. Elle représente plus de 30 clubs gays et lesbiens et 3 500 membres répartis dans toute la France. "Ce sont clairement les infrastructures qui alourdissent le budget de Paris 2018, continue-t-elle. Si on veut regrouper la plupart des lieux de compétition dans un périmètre restreint comme l'esprit des Gay Games le veut, il faut louer un espace privé." Paris 2018 se tournera donc autant que possible vers des infrastructures publiques : "Bertrand Delanoë s'est a priori engagé à mettre à notre disposition les lieux dont nous aurons besoin."

"DÉRIVE COMMUNAUTAIRE"

Ce sont justement les mots "infrastructures publiques" qui ont dû faire tiquer le journaliste et fondateur de Reporters sans frontières Robert Ménard. "On veut 'ouvrir le mariage à tous' mais on rêve d'un entre-soi (...) Nos LGBT (lesbiennes, gays, bi-sexuel(le)s et transgenres) voudraient que l'on finance tout ça. Mais avec l'argent de tous, hétéros compris !", écrit-il dans une tribune où il explique qu'après s'être renseigné sur l'événement, il ne lui voit aucun intérêt. "A y être, on pourrait aussi imaginer des rencontres sportives réservées aux adeptes du fétichisme, du sado-masochisme ou de la position du missionnaire. On pourrait, demain, face à la domination de 'l'homme blanc', réunir les athlètes par couleur de peau", poursuit-il, dénonçant ce qui n'est à ses yeux qu'une "dérive communautaire".

Avec un "Tous égaux" érigé en slogan, la candidature de Paris est lancée. Il appartient maintenant à la Fédération des Gay Games (FGG) de trancher. Plusieurs critères seront prioritairement examinés par l'organisation américaine : les projets sportifs et culturels, la capacité d'hébergement de la ville, ses infrastructures, ses transports et la sécurité. Fin mai 2013, la FGG retiendra trois candidates parmi les cinq potentiellement hôtes. Si Paris en fait partie, une commission se déplacera alors dans la capitale pour évaluer la qualité et la faisabilité du projet. La décision finale de la FGG sera rendue publique en octobre 2013.
Souce: http://www.lemonde.fr/sport/article/201 ... _3242.html


Je n'ai pas bien peur des potes de Delanoe. Mais faut arreter les conneries et se réveiller un peu. Les "gays games", non mais oh ! Sans déconner ! Bientot les "muslims games" ou encore les "blacks games" ? Bien sur, ça ne révolte pas grand monde, parce qu'au final, tout le monde n'en a rien à carrer que quelqu'un soit homosexuel ou hétérosexuel, ou noir ou musulman. Je ne comprend vraiment pas ce qui se trame sous ma fenêtre. Il y a tellement, mais tellement de choses plus importantes que de chercher à détruire l'image de l'homme blanc con et hétéro et raciste. Que la mairie de Paris et le conseil régional d'Ile de France logent déjà ses demandeurs de logements prioritaires depuis des dizaines d'années avant d'aller lecher le piédestal de la communauté gay.

Je ne suis pas spécialement quelqu'un de haineux, mais gay pride, gay games, mariage gay, adoption gay ça commence à faire un peu trop pour une trop petite minorité. Les priorités ne sont pas là. C'est pas parce que tu es homo ou hétéro que tu vas pas être un jour au chômage, ou avoir des frais médicaux importants, ou un endettement important. D'autant plus que ce genre de manifestation "culturelle" (parce qu'en vérité je vois pas ce que les associations LGBT etc ont de culturelles) finit par désengager du terrain politique crédible toute revendication. Je vous assure, les homos ne sont pas tous du Marais, ne sont pas tous cools, ne sont pas tous folles, ne sont pas tous fans de Prince, ne consomment pas tous de la drogue, n'ont pas tous une vie sexuelle ultra débridée, et ne défilent pas tous à moitié à poil sur des chars que la mairie de Paris autorise chaque année, avec des enfants dans la foule.
Fabio Martini
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Re: Les trompettes sonnent à Paris

Message par Fabio Martini »

Ils sont libres comme tout le monde de se réunir. Les communautés religieuses, les syndicats... se réunissent plus souvent avec des évènements mais pourtants sont aussi des minorités et cela ne pose pas de problème. L'évènement n'a pas l'air d'être trop couteux et d'attirer des personnes à Paris donc tant mieux.
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Mays Madarjeen
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Re: Les trompettes sonnent à Paris

Message par Mays Madarjeen »

Ah tiens, j'avais oublié de répondre à ce sujet.

Pour ma part, j'ai été longtemps assez opposé aux manifestations homos comme on pouvait en voir (Gay Pride et compagnie), parce que je trouvais qu'ils donnaient une image tronquée de l'homosexualité, et que je ne me sentais absolument pas représenté par ces gens-là (je ne suis pas du tout efféminé, et absolument pas à l'aise avec l'idée d'apparaitre nu en public). Mais pour avoir discuté une fois avec la présidente de Gaylib (la branche homo de l'UMP), je me suis rendu compte que ces gens-là qui me représentaient si peu étaient aussi ceux qui me représentaient le mieux.

Je m'explique : avant, l'adage concernant l'homosexualité était plutôt "vivons heureux, vivons cachés". Il fallait vivre son identité en silence, sans se montrer, comme s'il fallait avoir honte de ce qu'on était. Du coup, à partir du moment où on ne se montre pas, on ne peut rien revendiquer. L'intérêt des événements comme la Gay Pride, du coup, c'est de donner de la visibilité à une partie de la population qui vivait dans le secret. Certes, ça implique de balancer des clichés à la gueule de tout le monde, mais ça permet aussi de faire entendre nos revendications, notre droit au respect.

S'il n'y avait pas ces tantouzes pour se trémousser à poil sur des chars (je caricature un poil), les gouvernements de gauche comme de droite n'auraient jamais eu l'idée de sanctionner les agressions homophobes, les discriminations sur l'orientation sexuelle, ou de mettre en place petit à petit une égalité des droits entre les couples homos et hétéros (comme le PACS).

Du coup, ouais, je suis favorable à ce qu'il y ait des initiatives comme les Gay Games. C'est sympa, convivial, absolument pas discriminatoire vis-à-vis des hétéros, et c'est surtout un endroit où les homos peuvent s'éclater tout en vivant ouvertement leur différence. Alors, qu'on me parle de dérive communautaire, ça me fait un peu rire, parce qu'il ne me semble pas que le homos cultivent le rejet de l'hétérosexualité. Il ne faut pas inverser les rôles, ce sont les homos qui sont victimes de haine et de rejet, pas les homophobes qui se plaignent de trop les voir.
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Ciaran McKenna
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Re: Les trompettes sonnent à Paris

Message par Ciaran McKenna »

Personnellement, ce qui me dérange, car il y a quelque chose qui me dérange dans ces jeux, ce ne sont pas les jeux en eux-mêmes, ce qu'ils représentent et revendiquent, mais la manière dont ils sont présentés = les JO pour gays.
Je pense que l'esprit des JO est suffisamment ouvert et justement fondé sur l'acceptation de tous pour que les gays n'aient pas besoin de JO "juste pour eux", un peu comme s'ils ne pouvaient pas participer aux JO normaux. Après je conçois que c'est un peu idéaliste et je comprends ton point de vue Max, étant donné que le milieu du sport est encore ultra-fermé à la sortie de placard. Pour pratiquer différents sports depuis tout petit (sports co et indiv), et avoir côtoyer des gays dans les deux cas, ça reste ultra-confidentiel et difficile à exprimer.

J'ai quand même le sentiment qu'un ou des gays affirmés dans une équipe mixte (gays et hétéros) ou participant aux JO classiques aura bien plus d'impact médiatique et pourra plus faire bouger les choses qu'une équipe composée uniquement de gays ou des Gay Games, puisque c'est tout de même ça le but de telles manifestations.
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Mays Madarjeen
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Re: Les trompettes sonnent à Paris

Message par Mays Madarjeen »

Selon l'article, les Gay Games ne sont absolument pas réservés aux homos. En fait, c'est davantage un événement gay-friendly qu'un événement pour homos. D'ailleurs, l'article précise que Laura Flessel est la marraine de la candidature parisienne, pourtant elle n'est pas du tout homosexuelle, et son soutien est d'autant plus fort qu'elle a été la porte-drapeau pour le pays tout entier lors des derniers JO.
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Jules Rémond
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Re: Les trompettes sonnent à Paris

Message par Jules Rémond »

Samir Nasri était sensé être le porte drapeau français en remplaçant Zidane. Ca ne l'empêche pas d'insulter les journalistes.

Ce que je veux dire par là, c'est Flessel a beau être une escrimeuse, elle n'apporte QUE son image. Tout comme Brad Pitt qui fait "Fight Club" et qui tourne des spots de pub pour Chanel. Il ne s'agit que d'image, c'est en rien recevable. On ne demande pas d'adhérer à l'initiative. Sinon Flessel elle militerait depuis longtemps dans des associations LGBT et n'aurait pas attendu ce "happening".

Et c'est surtout ça en fait, le happening. Le coup du "gay-friendly", c'est très cool comme comm', comme image. Si on devait pitcher le truc, ça se ferait comme ça: "Les homos vous accueillent dans une ambiance bonne enfant afin de participer aux gay-games, ouvert à tous bien sûr parce qu'on est pas irrespectueux du reste du monde".
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Re: Les trompettes sonnent à Paris

Message par Niamh Fourcade »

Nasri est gay ? Il ferait un beau couple avec Gourcuff ceci dit...
Niamh FourcadeDirectrice de la Bibliothèque Nationale, journaliste sportive et accessoirement cordialement veuve
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