[L'EntrevueApolitiqueDesPolitiques] Marc de St Imberb

Verrouillé
Xavier Krypzt-Herblain
Messages : 151
Enregistré le : 18 oct. 2012, 17:38
Type de compte : PNJ (secondaire)

[L'EntrevueApolitiqueDesPolitiques] Marc de St Imberb

Message par Xavier Krypzt-Herblain »

14H-16H : L'émission apolitique des politiques
Animée par Viviane Radingue
[Jingle]

VR - Bien le bonjour chers amis, et bienvenue à cette première édition de "L'entrevue apolitique des politiques", la fabuleuse "Ap' des Po" comme l'appellent nos attentives lectrices du magazine "Femme bien dans sa peau" qui collabore avec cette émission ! Aujourd'hui nous avons le privilège d'accueillir une personnalité politique d'envergure, puisqu'il s'agit de Marc de St Imberb !

MdSI - Oh je vous en prie, depuis mon dernier régime mon envergure n'est pas si imposante !

VR - Eh bien voilà ce qui s'appelle commencer une interview avec humour, M. le Président ! M. de St Imberb, peut-être ne connaissez-vous pas le principe de cette émission; il s'agit de parler avant tout de l'humain qui se cache derrière le politique, de l'âme qu'il y a derrière les idées partisanes... Êtes-vous prêt ?

MdSI - Je suis tout à vous.

VR - Voilà qui est palpitant ! Figurez-vous que j'étais hier à l'Université Lucas Lhardi, pour lire quelques petites informations à votre sujet. Et d'après ce que j'ai pu lire, vous êtes marquis ?

MdSI - Tout à fait, c'est un titre de noblesse que j'ai hérité de mon père... Ma famille est originaire du village de Saint-Imberb, administrativement situé à Aspen, mais coupé par une ligne de train, une voie rapide et situé sous un couloir aérien. Pas l'emplacement le plus bucolique, je vous le concède. Mais dans mon enfance, l'endroit avait du charme, et l'on pouvait se surprendre une fois le printemps venu à croquer presque malgré soi dans le fruit de quelque arbre situé sur le domaine.

VR - Vous avez donc vécu semble t-il une enfance heureuse...

MdSI - Certains diront que je suis né avec une cuillère d'or dans la bouche, ce à quoi je répondrai que ce n'est pas totalement faux. Je suis un privilégié depuis ma naissance, mon père était un haut fonctionnaire qui travaillait pour le Ministère des Affaires Etrangères; je n'ai d'ailleurs jamais eu de vrai rapport affectif avec ce père qui fut nommé ambassadeur en France lorsque je n'avais que 5 ans.

VR - Ce manque d'affection vous a sans doute perturbé par la suite...

MdSI - Vous savez, lorsqu'on est jeune on ne se rends pas bien compte. Puis avec le temps on se dit que l'on a du manquer certaines choses... Mais je ne pense absolument pas que cela était de ma faute. J'ai surtout été élevé par ma mère.

VR - Une femme donc très importante dans votre vie...

MdSI - Elle a disparu quelques temps avant que je ne revienne m'installer en Frôce.

VR - Un événement sans aucun doute immensément tragique. Je suis désolé de ce retour, mais revenons à votre arrivée en France. Vous avez cinq ans, vous venez juste d'arriver dans l'hexagone... Comment se sont passées ces années d'acclimatation à la France, si je puis dire ?

MdSI - Tout s'est très bien passé. A l'exception de quolibets au lycée du fait de mon nom de famille, bien entendu. Mais rien de bien méchant. J'ai vécu une enfance ainsi qu'une adolescence bien plus européenne que méditerranéenne.

VR - Y a t-il eu tout de même un "mal du pays" ?

MdSI - Pas tout à fait. En fait, je retournait régulièrement en Frôce, où tout ma famille était installée. C'est là-bas que je passais mes vacances, ce qui tombait bien puisqu'il s'agissait également de la destination favorite de mes camarades de classe, jusque dans mes études supérieures. Aspen, Casarastra, Chouchenn, Tosla ou encore Symphorien sont des villes desquelles je garde de merveilleux souvenirs. J'étais peu attaché à la France, mais beaucoup à la Frôce. Mais s'installer et faire sa vie en Frôce était impossible pour moi, au bout d'un certain temps. Pour une obscure raison, après la mort de mon père, la dictature m'a retiré mes droits de visas. Impossible de revoir mon pays natal, le courrier avec ma famille était lu, les communications téléphoniques écoutées. Je n'ai jamais su pourquoi, même quand j'ai fait mes recherches lors de mon passage au Ministère de l'Intérieur.

VR - Jusqu'à quand avez-vous dû attendre votre retour ?

MdSI - Jusqu'en 1999, jusqu'à la mort de Beaufoy en fait. J'avais pour l'occasion démissionné de mon poste de Maître de Conférences en France; je pensais reprendre ce travail en Frôce, tout recommencer là-bas. Mais la dictature sévissait encore, et ma femme m'avait fait jurer de ne pas mettre les pieds en Frôce avant sa chute. Faute de quoi, elle engagerait une procédure de divorce. J'étais donc coincé, "enfermé dehors", avec une famille en Frôce éparpillée et avec laquelle je ne communiquais plus. En attendant, je suis donc devenu avocat, me suis engagé dans un cabinet. J'ai attendu huit ans avant de revenir en Frôce. En 2007, à la chute de la dictature, je me suis inscrit au Parti Socialiste (Frôceux).

VR - Vous avez donc été professeur en France, diplômé en Droit ainsi qu'à Normale Sup', puis par la suite avocat... Vous auriez très bien pu continuer votre vie en France et couler de beaux jours sans entrer dans la haute politique Frôceuse.

MdSI - J'avais le sentiment que ma place était en Frôce. J'avais l'impression de n'avoir que peu oeuvré pour mon pays, et j'avais cet arrière goût d'inachevé. Je devais travailler pour mon pays, coûte que coûte. Quand ma femme est décédée en 2008, que mes enfants avaient grandi, plus rien ne me retenait en France. J'ai organisé mon départ de l'hexagone, j'ai commencé à prendre de plus en plus de responsabilités au niveau local, à Symphorien, ainsi qu'au sein de mon parti politique. Quand je me suis installé à Symphorien définitivement, le Parti Social-Démocrate (dont le bureau politique était à l'époque composé d'Ernest Fontaine, de Benjamin McGregor et de George Montgomery) m'a proposé de "monter en grade". J'ai été nommé Maire de Symphorien en même temps que je me suis présenté aux élections législatives. Puis l'escalade a été très rapide; à la suite de ces élections, Joseph Vossen était pressenti pour le Ministère de la Culture et des Sports. Il a finalement décidé de laisser sa place "aux nouveaux", et le PSD ainsi que le Premier Ministre Gino Finacci ont décidé de m'octroyer ce ministère. La suite vous la connaissez.

VR - M. le Président, qu'est-ce qui vous a fait tenir toutes ces années ? L'éloignement du pays, puis la mort de votre épouse, de votre mère...

MdSI - Avant que je ne revienne en Frôce c'était très dur. Je marchais un peu en "pilote automatique". J'avais ma famille, mais la vie étant ce qu'elle est, le bonheur n'était pas toujours au rendez-vous. Quand mon épouse est décédée, j'ai fait une grave dépression. Continuer en tant qu'avocat dans la routine n'était pas ce qu'il fallait; je devais absolument m'occuper entièrement l'esprit, ne plus penser au reste, ne vivre uniquement que pour une chose. La politique m'a permis cela. Quand on est Ministre, on est très occupé. Et lorsque ce que l'on cherche, c'est œuvrer pour son pays, on est comblé. J'ai été comblé pendant onze ans; maintenant, je n'ai plus cette impression d'inachevé. Je me retire de la haute politique l'esprit serein.

VR - Marc de St Imberb, je vous remercie de m'avoir octroyer cette entrevue apolitique. Quel parcours ! Je vous souhaite bonne continuation, en espérant vous revoir bientôt dans les studios de SRF.

MdSI - Je vous remercie Mme Radingue. A bientôt !
Rédacteur en chef et Directeur du journal "Le Temps" et de la radio "SRF Info"
Présentateur de l'émission "On dé-Krypzt l'actu" sur Canal 4
Verrouillé

Retourner vers « SRF Info »