Conférence de presse #2
28 Juin 2013
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Monsieur le Président de l’Union africaine, cher Haile Mariam Dessalegn,
Mesdames et Messieurs,
Je commencerai par vous remercier, cher Haile, de se déplacement dans notre pays. Cette rencontre a permis à notre pays de montrer son attachement au développement de l’Afrique, continent de l’avenir. Aujourd’hui, la croissance de nombreux pays de l’Afrique dépasse les 5%. Ce continent connaît une expansion importante, tant sur le plan diplomatique que sur le plan politique. En 15 ans, le monde a considérablement changé. La Chine, l’Inde, le Brésil se sont affirmés comme de nouvelles puissances. Ces pays ont fait leur entrée, et une entrée parfois fracassante, sur la carte des bailleurs. La pression exercée par le changement climatique sur les pays les plus vulnérables s’est considérablement accrue.
Dans le même temps, des progrès spectaculaires en matière d’accès à l’éducation, à la santé ont été réalisés. Ces progrès ont permis à 600 millions de femmes et d’hommes de sortir de la pauvreté. Les Objectifs du Millénaire pour le développement ont été un formidable catalyseur.
Mais il reste encore tant à faire. Tant à faire pour les 1,3 milliards d’êtres humains qui vivent encore avec moins de 1 pluzin par jour. Tant à faire pour le milliard de personnes qui ne mangent pas à leur faim, et qui sont pourtant, bien souvent, des paysans. Tant à faire pour les 100 millions d’enfants qui ne sont toujours pas scolarisés. Tant à faire pour les millions de femmes qui n’ont pas accès à des services de santé de base. Malheureusement, l’Afrique connait encore ses difficultés, alors que nous sommes au XXIe siècle. C’est pour ces hommes et ces femmes au Sud que nous agissons. C’est pour eux et avec eux que nous sommes engagés pour le développement et la solidarité internationale. C’est pour eux et avec eux que nous nous battons pour cet objectif, qui n’est pas un slogan, qui n’est pas une utopie, l’objectif d’éradiquer la faim et l’extrême pauvreté. Car la pauvreté prive l’homme de la liberté la plus essentielle : celle de choisir son avenir. Cette politique nous la menons au nom des valeurs de notre République, au nom de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Ces valeurs universelles sur lesquelles nous fondons le destin de notre pays, une Frôce solidaire, une Frôceouverte sur le monde. La pauvreté ne connaît pas de frontières, la solidarité non plus. Cette politique de développement, nous la menons dans une relation d’égal à égal.
Ainsi, la Frôce souhaite désormais développer un véritable partenariat avec l’Afrique mais pas seulement.Le nouveau partenariat avec les pays en développement, et en particulier avec les pays africains, ne peut se construire que dans une relation d’égal à égal. Nous sommes en train d’écrire une nouvelle page de notre histoire avec l’Afrique : les relations obligées du passé ont laissé la place à des relations choisies. Et c’est tant mieux. Si la priorité de notre politique de développement reste et restera l’Afrique, c’est parce que c’est là que se trouvent aujourd’hui les besoins les plus importants. 34 des 49 pays les moins avancés sont des Etats africains. C’est aussi là que se trouvent de formidables promesses. Le Sud ne veut pas que le Nord le regarde avec je ne sais quelle condescendance. Il y a en Afrique, en Asie, dans le monde arabe, en Amérique du sud, partout, des hommes et des femmes qui font l’Histoire. Aujourd’hui, comme hier. Valoriser ces talents, ces idées, ces initiatives, et permettre leur éclosion, c’est aussi l’ambition de notre politique de développement. Aujourd’hui, la République frôceuse propose de développer une véritable politique d’échange, un véritable partenariat dans de nombreux domaines. Ce travail doit se faire avec de nombreux pays mais aussi doit être un travail concernant l’ensemble du gouvernement : le renforcement des capacités des organisations paysannes concerne également le ministre de l’environnement, la formation et l’éducation de la population concerne également le ministre de l’éducation, le développement d’une politique sanitaire concerne également le ministre de la santé, la lutte contre le terrorisme concerne également le ministre de l’Intérieur et de la Défense.
Cette rencontre avec le président de l’Union africaine a permis de fixer les premières lignes de notre politique de développement. Nous souhaitons axer l’ensemble de nos effets sur l’agriculture, première source d’alimentation du continent africain. Mais, nous devons également prendre en compte l’ensemble des domaines : les infrastructures, l’éducation, la santé, l’agriculture, l’économie. D’ici dix ans, notre politique devra avoir commencé à porter ses fruits. Cette politique permettra la naissance d’une agence nationale du développement chargé de mener la politique de coopération entre la Frôce et l’Afrique. Cette politique d’aide je la considère comme nécessaire pour le peuple africain mais pas seulement. Nous devons également venir en aide aux autres pays du monde qui le demande et qui en ont besoin. Prenons l’exemple d’Haïti ou le cas de certains pays asiatiques qui peuvent également connaître des difficultés en termes agricoles, par exemple. Cette politique fera l’objet dans les prochaines semaines d’un projet de loi que je souhaite présenter devant l’Union Africaine. D’ici au mois de juillet, nous devrons, en accord avec le gouvernement dans son ensemble, avoir fixé les grandes lignes de notre politique de partenariat avec l’Afrique, dans un premier temps, puis avec l’ensemble des pays qui le réclament.
Mesdames et Messieurs,
Notre politique de développement devra traduire notre vision du monde. Mais elle traduit aussi notre vision de nous-mêmes et de notre pays.
Je vous remercie