05 - Le Grand Rendez-Vous - Arthur de Milon

Marie-Claire Savary
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Marie-Claire Savary
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05 - Le Grand Rendez-Vous - Arthur de Milon

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Le Grand Rendez-Vous

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Mesdames et messieurs, chers téléspectateurs de Canal 4, bonsoir. Bienvenue pour une nouvelle émission de votre rendez-vous politique de référence, je reçois le candidat à l’élection présidentielle, ancien Garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Institutions, et président de Frôce Airlines, Arthur de Milon. Bonsoir Monsieur de Milon, merci d’avoir accepté l’invitation de la rédaction pour cette entrevue.

Bonsoir Marie-Claire Savary. Merci de m'avoir invité sur votre plateau.

Une question que tout le monde se pose pour commencer, où étiez-vous depuis votre départ, pour le moins précipité du pays, il y a maintenant plusieurs années ? A peine de retour, vous êtes au gouvernement, existe-t-il un lien, un accord, une promesse faite par un haut responsable politique national qui a permis votre retour sur le devant de la scène politique dès votre arrivée ?

Je m'attendais à cette question. J'ai quitté la Frôce il y a deux ans en raison de problèmes de santé. Je n'entrerai pas dans les détails car cela concerne ma vie personnelle et je ne suis pas certain que cela intéresse grandement les Frôceux. J'ai entendu Monsieur Salinovitch qui me traitait d'opportuniste. J'aimerais bien qu'il m'explique en quoi j'ai été opportuniste. A l'inverse de nombreux autres, je me suis efforcé de toujours rester fidèle à ma famille politique, la droite modérée et libérale, incarnée par le PRF dans un premier temps, puis le RDF aujourd'hui. S'agissant de mon entrée au Gouvernement, aucun accord officieux ne m'a été proposé. Je ne suis pas un homme qu'on achète. Monsieur Borgia m'a contacté au lendemain des élections législatives pour me proposer un poste important dans son équipe. Au vu de mon expérience, cela paraissait logique, quoique d'aucuns puissent en dire. J'ai donc accepté.

Le ministère de la Justice était votre premier choix ? Vous n’êtes pas connu pour être un homme de droit, ni même un homme portant une si grande attention aux institutions. C’est une thématique plutôt fade pour un homme d’action comme vous, votre parcours professionnel en témoigne. Vous savez bien que ce n’est pas le Garde des Sceaux qui dicte une politique qui fait bouger les choses.

Non, il est vrai que la Justice n'était pas mon premier choix. J'ai exercé plusieurs fonctions ministérielles, notamment à l'Intérieur, et je suis plutôt réputé comme un spécialiste des questions régaliennes ou économiques. Néanmoins, dans une coalition gouvernementale, il faut savoir faire des concessions. Toutefois, je ne suis pas arrivé à la Justice par hasard. Si je suis docteur en droit et inscrit au barreau depuis plusieurs années, je n'ai pas encore l'expérience juridique et judiciaire de Monsieur Montgomery et c'est la raison pour laquelle j'ai souhaité qu'il me conseille. J'ajoute que j'essaie de faire bouger les choses, même dans un ministère qui ne se prête pas à la réforme et à l'action.

Justement, sur la réforme et l’action dans ce ministère, votre feuille de route est quand même assez fournie. Il apparait comme évident que le temps ne sera pas suffisamment long pour permettre l’accomplissement de toute votre feuille de route. Quelles sont vos priorités ?

En effet, la feuille de route que m'a confiée le Premier Ministre est fournie. La grande priorité est la réforme territoriale, qui visera à accroitre largement la décentralisation de nos institutions. J'y travaille actuellement et une commission parlementaire va être constituée pour m'aider. Le principal axe de cette mesure consistera à donner une voix aux citoyens avec des Conseils de quartier. D'autres textes ont déjà été proposés ou adoptés. C'est le cas de la reconnaissance du vote blanc, du discours du Premier Ministre devant l'Assemblée, de la rédaction d'une Charte des droits fondamentaux ou encore de l'interdiction des signes religieux ostentatoires. J'ai également voulu accorder une importance capitale aux prisons et aux conditions de vie des détenus. C'est à ce titre que j'ai lancé une mission d'évaluation des conditions de détention ainsi qu'un programme de construction de 1000 places de prison. Enfin, les effectifs de la magistrature et de l'administration pénitentiaire ont été revus à la hausse pour permettre une plus grande efficacité.

La création de Conseil de quartier n’est pas une profonde réforme des territoires Monsieur le ministre, d’autres gouvernements ont fait bien plus pour la décentralisation. On pense notamment au gouvernement de l’ancien Premier ministre Vincent Valbonesi avec son Code générale des collectivités territoriales qui est devenu aujourd’hui une référence en matière de législation locale pour les juristes et les exécutifs locaux, Code soutenu par une très large partie de la classe politique. Quelle est votre ambition pour une véritable décentralisation ? Car permettre aux citoyens de discuter, c’est déjà en vigueur dans la plupart des municipalités du pays sans qu’il n’y ait pourtant besoin d’un texte pour cela.

Je ne le conteste pas et les grandes lignes de ce Code resteront inchangées. Mais un nouvel échelon quartier-commune verra le jour. Nous souhaitons donner aux citoyens, à travers les Conseils de quartier, de véritables pouvoirs de décision concernant l'économie de proximité et certains services publics. Les citoyens peuvent prendre en charge leur vie ensemble. Ils pourront décider ensemble et directement. Cela s'inscrit dans la volonté du Gouvernement de rendre la maitrise de leur destin et de leur liberté aux Frôceux.

Venons-en maintenant à l’actualité du Gouvernement plus généralement, quel est votre sentiment sur le début de l’action de vos collègues, aussi bien sur les questions économiques, sécuritaires, sanitaires etc. Le rythme actuel des réformes est-il satisfaisant selon vous ?

Oui, le rythme impulsé par le Premier Ministre est le bon. Plusieurs projets de loi ont déjà été proposés, débattus et adoptés, par moi-même et mes collègues : la réforme de l'autonomie des universités, la réforme de la fiscalité, celle des hôpitaux, la reconnaissance du vote blanc, la décentralisation, l'intervention au Mali, la réorganisation de la sécurité intérieure sont autant de mesures actées ou en passe d’être concrétisées qui vont redresser notre pays et durablement changer la vie des Frôceux. La Frôce change, la Frôce avance, et c'est tant mieux.

La révision générale des politiques publiques initiée par votre collègue du Gouvernement, Catherine de Cassagne, a provoquée l’une des plus importantes manifestations depuis plus d’une décennie. Tout ce chambardement est-il justifié selon vous ? Y a-t-il trop de fonctionnaires pour supprimer plus de 30 000 postes chaque année ? Comprenez-vous les accusations de casse de la fonction publique à l’égard de votre action Gouvernementale ?

Je comprends évidemment la forte mobilisation en réaction à la réforme menée par Madame de Cassagne. En revanche, je ne comprends pas les accusations qui nous sont lancées. Il n'y a aujourd'hui aucune casse de la fonction et de l'action publiques. Nous ne procédons à aucune casse de la fonction publique. Nous réduisons les effectifs de fonctionnaires, c'est vrai, mais parce que c'est budgétairement nécessaire et parce que nous croyons en un État moins présent, moins omnipotent, mais plus efficace, plus rigoureux et plus ciblé. Moins dépenser et mieux dépenser, tel est le mot d'ordre de notre action en matière de réforme de l'État.

Pourquoi avoir choisi de renoncer à un poste au Gouvernement pour être candidat à l’élection présidentielle ? La candidature de l’ancien Premier ministre Vincent Valbonesi a été une surprise pour beaucoup d’observateurs, cette candidature est-elle un handicap pour vous ?

Il va de soi que je ne pouvais demeurer Ministre tout en étant candidat à la fonction présidentielle. Il y aurait eu un douteux mélange des genres. Voilà pourquoi j'ai remis ma démission au Premier Ministre. Il est vrai que la candidature de Monsieur Valbonesi a été une surprise, je le reconnais volontiers. Mais je suis prêt à parier que peu d'observateurs avaient prédit également ma candidature. Passé l'effet de surprise, et nonobstant le fait indiscutable que ce soit un homme de grande expérience, je ne pense pas que la candidature de Monsieur Valbonesi soit un handicap sérieux. Au contraire, le rapport semble être inverse. De toute évidence il a décidé de m'attaquer personnellement. Sans doute est-ce parce qu'il a peur de moi (rires).

D’après vous Arthur de Milon, à combien de pourcentage estimez-vous vos chances de l’emporter dimanche prochain face aux deux autres candidats ?

Je ne vais pas faire de pronostics. Ce n'est pas mon rôle et les Frôceux ne comprendraient pas que j'attente ainsi à leur liberté. De toute façon, quel qu'il soit, le choix que feront les Frôceuses et les Frôceux dimanche prochain sera le bon.

Pourquoi avoir choisi d’être candidat à l’élection présidentielle, quelles sont vos motivations et vos projets pour la magistrature suprême ?

Candidat unique de la droite lors de la présidentielle il y a quelques années, j'ai décidé de me présenter à nouveau au suffrage des Frôceux. Madame Finacci a rempli son rôle avec efficacité, élégance et talent. Je veux m'inscrire dans la continuité de son action. Une action au service de tous, un engagement sans faille pour la Frôce toute entière, au-delà des clivages et des conflits partisans qui détruisent notre Nation dès lors que l'intérêt général est en jeu. J'aime la Frôce, je lui dois tout. Si les Frôceux me font confiance, je m'engage à être un Chef de l'État représentant des citoyens, un arbitre chargé de rassembler le peuple de Frôce et de garantir le respect des libertés. Je m'engage à être un Président de la République qui prônera le débat dans la tolérance, le progrès dans la justice. Je m'engage à incarner une Frôce grande, libre et indépendante. La Frôce que nous aimons.

Justement Monsieur de Milon, comment voyez-vous cette fonction de président de la République qui a pourtant perdue la très large partie de ses prérogatives ?

Fidèle à la tradition du régime parlementaire, le Président de la République doit être en dehors du jeu politique et politicien. Il a un rôle d'arbitre : il tempère et modère. Il incarne la nation toute entière et doit veiller au rassemblement des Frôceuses et des Frôceux. Il est l'image de la stabilité, de l'unité et de l'indépendance nationales. Enfin, par-dessus tout, il veille à ce que l’intérêt général soit toujours au cœur de toute action publique. Telle est ma conception de la fonction du Chef de l'Etat. Il a perdu ses attributions exécutives et son pouvoir en matière de direction de l'action gouvernementale, mais son rôle n'en est pas moins important.

Comme le veut la tradition, nous allons terminer cette entrevue par les questions internationales. A ce titre, quelle est votre sentiment sur les évènements qui secouent actuellement la Tunisie suite à l’assassinat d’un avocat opposant politique qui a eu pour conséquence la démission du Premier ministre islamiste Hamadi Jebali ?

Je déplore évidemment ces événements qui, encore une fois, sont le fruit de quelques intégristes acharnés et rétrogrades. Le printemps arabe ne doit pas être détourné de son but premier. Le peuple tunisien a le droit à la démocratie, à la liberté. Mais il faut lui laisser le temps d'y accéder. Nous ne pouvons pas les encourager à installer un modèle calqué sur celui des démocraties contemporaines, nous savons bien que cela ne fonctionnera pas.

Cette émission touche à sa fin. Souhaitez-vous ajouter un mot Monsieur de Milon ?

Oui. J'aimerais que la campagne de dénigrement menée à mon égard cesse. Nous sommes dans une campagne présidentielle, pas dans un combat de coqs. Certains qui prétendent assurer la plus haute fonction de l'État manquent visiblement de hauteur et de modération dans leurs propos. J'ajoute enfin qu'il est ridicule de m'accuser de nostalgie vis-à-vis de la dictature, d'extrémisme, de nationalisme ou de sionisme. Je suis probablement le représentant de la droite frôceuse le plus modéré, le plus pragmatique, le plus à gauche de la droite si je puis ainsi m'exprimer.

Je vous remercie pour votre participation Monsieur de Milon. Cette émission sera rediffusée à 23h30, merci pour votre fidélité, tout de suite, le journal télévisé présenté par Laurent Villaseca. A la semaine prochaine, si vous le voulez bien.
Directrice de l’information de Canal 4

Présentatrice de l’émission politique « Le Grand Rendez-vous »
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