[Editorial] La coalition à tâtons

[Xavier Krypzt-Herblain]

Editorial

LA COALITION A TÂTONS

Hôtel Belley, Hier matin.

Le discours de politique général de la chef du gouvernement a officiellement lancé la coalition dans une course politique semée d’embûches.

"Je ne compte pas faire de ce gouvernement le plus extraordinaire. Je ne tiens pas à ce que mon nom reste gravé à jamais dans le marbre." Le ton est donné. Ce gouvernement ne restera pas dans les annales, et même son membre le plus éminent en est au courant. Ces deux phrases montrent-elles une certaine nonchalance gouvernementale, semblable à celles que l'on peut observer pendant les campagnes électorales, ou bien sont-elles la démonstration d'une certaine lucidité de la part de Mme Tomas ?

On ne peut pas dire que le gouvernement soit parti sur les chapeaux de roues; il a fallu attendre plusieurs semaines avant le discours de politique générale de Mme Tomas, et bien que certains ministres aient pris l'initiative de commencer la présentation de textes de lois, il n'y a au compteur rien de bien palpitant. La nomination de la nouvelle chef du CNS par le tout nouveau Ministre de la Culture et des Sports Marc Okonda (décidément beaucoup de turnover dans ce milieu), des débats sur les taux horaires dans l'enseignement secondaire qui ont fait couler beaucoup d'encre (preuve de la soif de l'opinion publique à se mettre quelque chose sous la dent), une Ministre des Affaires Etrangères très communicante mais peu entrepreneuse, un Ministre de l'Intérieur qui reste sourd aux déflagrations de la capitale.

Pour l'heure, les aspects les plus importants de la politique gouvernementale semblent axés sur l'économie et les institutions. Rosalinda Hanke, Garde des Sceaux, a ainsi lancé un débat très suivi et très bipolarisé sur le renforcement des pouvoirs du Président de la République, comme un appel émanant de la coalition : "nous ne voulons plus nous unir ainsi !"
Les spécialistes restent réservés sur le référendum qui devrait se dérouler dans les prochaines semaines; théoriquement, les électeurs du RSE, de l'UPF/AN et de l'ADL devraient se mobiliser contre ce texte ce qui représente, toujours en théorie, plus de la majorité des Frôceux. Mais les récents événements, l'impasse des derniers résultats législatifs, pourraient faire passer la réforme centriste.
Au niveau économique, M. de St Imberb a présenté sans trop se mouiller un texte qui devrait réunir à la fois la droite et la gauche. Ce texte, qui exonère d'impôts partiellement ou totalement les emplois créés dans les TPE, est un texte qui se veut rassembleur; le Ministre de l'Economie n'a pas le choix s'il veut garder sa légitimité en tant que membre d'une coalition majoritairement de droite, et membre d'un parti de gauche. A l'heure où ce texte est présenté à l'Assemblée Nationale, un autre est présenté en débat public : la création d'un service de contrôle fiscal. Nous en reparleront dans un prochain article.

La coalition gouvernementale part donc tranquillement sur un chemin semé d’embûches, sous les projecteurs de l'opinion publique et des partis socialistes et nationalistes. Pas vraiment de politique claire pour le moment, difficile de situer les actions déjà entreprises sur l'échiquier politique; ce manque d'action nous pousse, pour le moment, à être patient et surtout vigilent. Le journal "Le Temps" fera de son mieux dans les prochaines semaines pour décrypter au maximum les actions gouvernementales, et l'actualité en général. Les affaires reprennent.

[François Bertrand]

Angelina Fernandez fait bien son travail et les communiqués reflètent son action au service de la politique diplomatie de la Frôce.
C'est simple, un communiqué ça sert à informer le public des actions menées. Et il y a un travail de fond derrière.
Je ne conçois pas le métier de ministre comme productif selon le nombre de projets de loi pondus.

Mme Tomas, quant à elle, est humble dans ses propos et elle a tenu à dire le sens qu'elle donnait à son travail. Un travail au service des frôceux sans considérations particulières, partisanes ou soucieuses d'un quelconque intérêt. A mon sens, cela ne veut pas pour autant dire qu'il faudra négliger tous les accomplissements de ce mandat ainsi que les réussites.