Coalition-Gate : l'affaire continue

[Xavier Krypzt-Herblain]

COALITION-GATE : L'AFFAIRE CONTINUE

Prise dans la tourmente, la coalition gouvernementale ne démentit aucune information dévoilée hier par "Le Temps". Le Premier Ministre reste, quant à lui, muet.

Ce que Mr McGregor a qualifié de "problème interne au Gouvernement" est au coeur des discussions de ces derniers jours. En effet, mardi après-midi une source confidentielle au sein de l'Alliance Nationale informait le journal "Le Temps" de tentatives d'intimidation de Mr Borgia par les membres du parti Nationaliste. Cette tentative de chantage aurait pour but de faire respecter un accord officieux signé par l'Alliance Nationale de Mme Delaunay et le 1er ministre; cet accord prévoyait le départ de Mr de Milon du gouvernement (le Garde des Sceaux ayant apporté sa démission, mais celle-ci n'ayant pas été encore acceptée par Mr Borgia) étant donné sa candidature aux présidentielles, départ qui devrait être définitif en cas de défaites aux élections présidentielles. Si cet accord n'était pas respecté, nous devrions nous attendre à voir l'Alliance Nationale voter contre les textes du gouvernement.

Dès la publication de ces informations, les réactions n'ont pas été longues à se manifester. A la réaction plutôt virulente de Mr de St Imberb, Mr Pastor et Mme Delaunay ont répliqué sur l'âge avancé de l'ex Ministre de l'Environnement, presque comme s'il s'agissait d'un argument politique. Mr de Milon a, quant à lui, déclaré que le journal "Le Temps" avait "oublié" de faire du journalisme, réaction logique étant donné que les lecteurs ne peuvent connaître la source. Néanmoins, nous tenons à déclarer encore une fois que les informations envoyées au "Temps" à la rubrique "Les murs ont des oreilles" doivent obligatoirement émaner de sources faisant partie du groupe impliqué.
Mr McGregor, quant à lui, a tenté d'écarter le PSD de cette affaire en déclarant qu'il ne s'agissait que d'un sujet interne à la coalition. Sans doute pas une parole désintéressée de la part du candidat à la présidentielle, quand on sait que l'homme ne perd d'habitude jamais l'occasion d'attaquer ses adversaires sur la moindre faille. Néanmoins, le RSE semble avoir décidé de faire la sourde oreille sur le sujet. Pour quelles raisons messieurs Peruzzi et Salinovitch rateraient-ils une occasion de tenter d'abattre le gouvernement ?

Ce qui est en tout cas frappant dans cette affaire, c'est l'absence de démenti de la part de la coalition, qui n'a pourtant pas fait comme si le communiqué n'existait pas : l'information a de l'importance a leurs yeux, puisqu'ils ont pris part au battage médiatique qui a suivi la publication. Ni Mr de Milon, ni Mme Delaunay, ni Mr Pastor n'ont jugé utile de démentir. Dès lors, nous pouvons considérer l'information comme exacte; si elle ne l'était pas, il faudrait alors admettre que la coalition a raté sa communication sur le sujet.

Et qu'en est-il du principal intéressé dans cette affaire, Mr Borgia ? Deux sources confidentielles ont ainsi écrit au "Temps" aujourd'hui même : l'une d'entre elle affirme que Mr Borgia aurait piqué une "gueulante" ce matin à Belley, ce qui par ailleurs paraît curieux étant donné le caractère du personnage. Une source plus sérieuse nous a confié que Borgia était ce matin "tout sourire" en présence d'amis, "comme si la tentative de pression des nationalistes ne faisait pas effet" sur lui. Tôt cet après-midi, Mr Borgia aurait été vu dans une agence de voyage; après questionnement de l'hôtesse de l'agence, effectivement, Borgia aurait réservé 4 billets pour les Maldives.

Impossible donc de connaître l'état d'esprit du Premier Ministre, nous ne pouvons émettre que des suppositions. Un conseiller de Belley a néanmoins déclaré ce midi au "Piemonte Bistrot" à des journalistes du temps que "les nationalistes et Delaunay ne font pas leur travail et trahissent la confiance du peuple en mettant plusieurs jours pour mettre au débat les textes proposés par le gouvernement, juste pour servir leurs propres intérêts."
Le Premier Ministre ne pourra pas ignorer longtemps la pression des Nationalistes, si celle-ci se trouve officiellement fondée, d'autant plus que les deux groupes parlementaires UPF et AN ont aujourd'hui fusionné pour ne faire qu'un seul et même groupe. Groupe de pression ?

[Stefano Peruzzi]

Si la coalition en place ne peut pas tenir, toutes les conséquences devront être entendues par le pouvoir exécutif. Bien qu'un gouvernement minoritaire soit possible selon la Constitution, il n'est pas souhaitable que les frôceux aient à supporter une période d'instabilité due à des querelles d'egos, cette instabilité étant favorisée par le refus systématique de nombreux ministres de rechercher le compromis dans les cas où l'opposition pense qu'il est possible, je pense notamment au projet sur l'immigration qui est si extrémiste qu'on peut douter de sa constitutionnalité et à la loi sur l'AMA qui ressemble plus à un fantasme idéologique qu'à une vraie lutte contre un prétendu assistanat.

Il y aurait alors deux solutions, la première serait la constitution d'un nouveau Gouvernement qui peut être un nouveau gouvernement de coalition ou une union nationale, bien que la situation ne me paraisse pas propice à une union nationale elle reste une possibilité à explorer, la seconde serait de rendre la parole aux frôceux en convoquant des élections législatives anticipées.

Ce que montrent aussi ces querelles d'egos, c'est que les nationalistes sont définitivement le "maillon faible" de cette coalition, jamais le RSE ne lancerait de bouderie stérile pour des questions d'egos et je pense qu'à gauche comme à droite ou au centre nombreux sont ceux à suivre cette ligne, lors de la crise terroriste nous étions prêts à Gouverner avec toutes les forces politiques dans le cadre d'une union nationale, pendant que l'UPF se lamentait sur le fait d'avoir un portefeuille peu à son goût, caprice quelque peu osé pour un parti qui n'avait alors que 26 députés, chose que même la Ligue Patriotique n'avait pas osé faire de son temps. La politique frôceuse a besoin d'apaisement et de respect et ce n'est pas avec les nationalistes que ces vertus reviendront à leur plus haut.

[Arthur Carapin]

Réagissant aux propos de Peruzzi, Arthur Carapin déclara:

Ses propos sont affligeants. Nous assistons au manuel du parfait petit menteur en une leçon. Monsieur Peruzzi falsifie l'histoire, il oublie toutes les crises conduites par le RSE, il ment sur la lutte contre le terrorisme et oublie que j'ai été alors le seul à prendre position. Les nationalistes ne sont en rien les maillon faible de la coalition. L'Alliance Nationale a passé un accord et tente de le faire respecter. L'UPF n'a rien à voir là-dedans!
En tout cas, si maillon faible il existe, c'est bien le RSE qui est le maillon faible de la Frôce!

[Marie Delaunay]

Réaction de Marie Delaunay, présidente de l’Assemblée Nationale, lors d’une émission de radio matinale.

Je me rends à l’Hôtel Belley pour déjeuner avec le Premier ministre de la situation actuelle de la coalition. Pour l’heure et sauf déclaration contraire de ma part ou de celle de M. Pastor, l’Alliance Nationale a suspendu sa participation à la coalition, donc au Gouvernement et au Parlement. Par ailleurs, les informations qui circulent concernant notre volonté de permettre l’entrée d’Arthur Carapin au Gouvernement sont fondées. Concernant l’attitude de l’Alliance Nationale vis-à-vis de la présidentielle, elle ne change pas d’un iota, nous appelons à faire battre Arthur de Milon qui ne mérite aucunement d’être élu par le suffrage des frôceux à la présidence de la République. Notre dernier communiqué explique expressément les raisons de cette décision. Par conséquent, pour l’heure, il est inutile d’en dire plus, ce déjeuner avec le Premier ministre est probablement le rendez-vous de la dernière chance pour la poursuite de la coalition, auquel cas, la présidente de la République prendra assurément un malin plaisir à dissoudre. Ce que personne ne souhaite, y compris à gauche, soyez en assuré.

[Valentino Borgia]

La radio locale d'Aspen a réussi à obtenir une réaction par téléphone du Premier Ministre aux derniers évènements, et suite à son communiqué officiel :

- Oui je déjeune avec Madame Delaunay ce midi pour statuer sur l'avenir de la coalition.
Nous avons tous les deux de bonnes raisons de défendre nos positions. Le but ne sera pas de les faire évoluer mais de trouver l'accord qui conviendra à tout le monde.
[...]
Oui la dissolution est plus que jamais possible. Madame le Président de la République m'a contacté hier parce qu'elle souhaitait savoir si j'étais toujours en mesure d'assurer la stabilité de la gouvernance. Je l'ai assuré qu'à l'heure actuelle, rien n'était inquiétant. Mais il est clairement compréhensible que Madame Finacci envisage la dissolution. Et, sans avoir le pouvoir pour aller contre, je ne m'opposerai pas au principe d'une dissolution si elle m'apparait fondée.
[...]
Si elle est fondée ? Je vous répondrai après le déjeuner.
Bonne journée.

[Marie Delaunay]

A la sortie de son déjeuner avec le Premier ministre, Marie Delaunay fit une déclaration sur le perron de l’Hôtel Belley devant une foule de journalistes de Frôce et d’Europe. La situation était suffisamment troublée pour que les affaires frôco-frôceuse intéressent au-delà de nos frontières.

Je sors d’un déjeuner avec le Premier ministre comme le savez. Je vous annonce qu’il n’y aura aucun accord, ni aucun rabibochage entre l’Alliance Nationale, désormais premier groupe parlementaire de la droite et le futur ex-Premier ministre Borgia. Je profite de cette tribune devant vous pour déclarer toute ma stupéfaction quant aux méthodes du Premier ministre Valentino Borgia. En effet, j’ai soumis à M. Borgia la possibilité de faire entrer M. Carapin au Gouvernement tout en maintenant M. Pastor à son poste, étant donné qu’il n’avait pas accepté sa démission.

Evidemment, cette proposition était plus qu’intéressante pour nous et pour la préservation de l’intérêt général. Mais le Premier ministre, se trouvant dans une impasse face à cette solution et face à notre bonne volonté, a décidé, en plein milieu de notre déjeuner, pour couper court à toute discussion, d’accepter la démission de M. Pastor, chose qu’il refusait de faire jusqu’à ce que je lui fasse cette proposition étant donné la force nouvelle que représente l’Alliance Nationale et l’Union des Patriotes Frôceux à l’Assemblée Nationale et dans le paysage politique du pays.

Je dénonce aujourd’hui des pratiques d’un autre temps, des pratiques anti-démocratiques. Je regrette aujourd’hui devant vous d’avoir placé beaucoup trop d’estime envers un homme qui n’a rien de digne, rien de politique, rien d’honnête et encore mois, rien de patriote. Notre objectif désormais ? Mettre dehors cet infâme individu qui n’aura qu’une réaction une fois dégagé du pouvoir : fuir hors du pays !

[Valentino Borgia]

Appelé à réagir aux propos de Madame Delaunay, le premier ministre réagit :

- Nous reconnaissons là la verve à peine exubérante de Madame la Présidente de l'Assemblée Nationale. Madame Delaunay s'étonne qu'une démission aboutisse. J'ai envie de lui dire qu'il ne faut pas la proposer alors. L'Alliance Nationale a seulement eu les yeux plus gros que le ventre et ils se retrouvent à devoir remettre leurs "acquis" en jeu.
Fidèle à mes idées et principes, je ne pouvais pas réintégrer un ministre démissionnaire. Le gouvernement n'est pas un moulin et ceux qui veulent faire respecter les engagements devant le peuple frôceux devraient le savoir.
Il n'y a donc plus de coalition et je m'en vais de ce pas avertir la Présidente de la République qui procèdera sans doute à une dissolution de l'Assemblée.
Je vous remercie.

[Bill Hunter]

Ayant appris la nouvelle qu'il n' y avait plus de coalition au gouvernement, Bill Hunter réagit lors d'une émission de radio.

Je ne suis pas du tout étonné que la "coalition des perdants" soit terminé. Je l'avait dis plusieurs fois lors de l'annonce des dernières législatives qu'un gouvernement de l'ADL,du RDF et de l'AN ne duerait pas et qu'elle serait instable. Les Frôceux auront vu qu'une coalition de la famille poitique de droite serait instable et qu'il n'y aucune raison de s'en réjouir.

Les Frôceux devront se prononcer lors de nouvelles éléctions, voudront- ils reconduire Mr Borgia à Belley qui nous a prouvé qu'il ne pouvait pas avoir la diriger un gouvernement de la droite ou voudront- ils changer de gouvernement et placer la gauche à Belley? Sans surprise, pour moi la réponse est claire et je ferais tout mon possible pour que le RSE soit conduit à Brlley.

[George Montgomery]

Réaction de George Montgomery, député et ancien Premier ministre.

Cette situation est aberrante mais elle reflète l’instabilité politique qui était prédestinée à cette coalition qui n’avait finalement aucun fondement crédible. On peut toujours essayer de se rabibocher, de trafiquer, de mettre un point d’orgue à montrer à l’opposition que l’on travaille ensemble, main dans la main, mais finalement, c’est toujours la vérité qui ressort, parfois même, encore plus violemment que s’ils avaient eu le respect envers les électeurs d’annoncer clairement leurs intentions.

Je regrette aujourd’hui que la Frôce soit bloquée, aussi bien par un parti d’extrême droite que par le Premier ministre, chef d’un parti ultralibéral. Par essence, ces deux idéologies ne peuvent travailler ensemble, l’expérience du pouvoir, l’épreuve du pouvoir dirais-je même viens d’en faire la démonstration criante. Des élections présidentielles doivent avoir lieu dimanche, attendons le verdict du peuple mais je crains tout de même que le futur président, puisqu’il s’agira il me semble d’un homme, aura une lourde tâche à accomplir si aucune n’est décision n’est prise.

Il reste encore une année pleine avant les prochaines élections législatives, je pense qu’une union nationale doit voir le jour entre les forces politiques républicaines et modérées et du pays. Pour être totalement honnête et vu la composition de l’Assemblée Nationale, je pense à une union nationale majoritaire au Parlement regroupant le RSE, le PSD, le CH, l’ARC et l’ADL qui n’a foncièrement rien d’extrémiste, surtout quand je vois les personnalités qui la compose. Le paysage politique doit être en mesure de prouver qu’il peut avancer. C’est en tout cas la proposition que je souhaite soumettre à la présidente de la République.