Bureau du Ministre

[Marc Okonda]

Le Ministre de la Culture et des Sports reçut dans l'après-midi un court message vocal sur son répondeur.

"Monsieur le Ministre, c'est Marc Okonda à l’appareil. Je vous appelais juste pour vous remercier. Je viens de lire votre interview, diffusée aujourd'hui même dans le Temps, interview assez intéressante d'ailleurs, et je voulais que vous sachiez que j'apprécié la confiance que vous réitériez publiquement à mon égard. Merci.
Sinon, j'ai commencé à prendre contact avec des fédérations, et j'espère également pouvoir vous faire parvenir un rapport sur les chiffres que vous m'avez demandé d'ici peu. Ca avance, doucement mais ça avance.

Voila, Monsieur le Ministre, c'est tout. Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi et à plus tard."

[Thomas François]

Avant de rejoindre son nouveau ministère, Thomas attendais l'arrivée de son successeur Marc Okonda, pour la traditionnelle passation de pouvoir. Fier que le Président du Conseil National du Sport que Thomas avait nommé il y a un peu plus d'un mois soit nommée à la tête de la Culture et du Sport.

[Marc Okonda]

Marc avait du mal à comprendre ce qui lui arrivait. Il avait à peine eu le temps de s'installer au CNS, de poser ses cartons, qu'il avait été nommé Ministre. Une partie de lui n'était toutefois pas dupe. La crise politique qui avait suivi les élections demandait à tous les partis de mettre de l'eau dans leur vin, et nommer un Ministre apolitique permettait d'éviter de nouvelles tractations délicates. Surtout qu'on lui avait confié un Ministère qui avait la réputation d'être mineur, pour éviter tout souci : s'il ratait, il se crasherait tout seul, et en silence, et serait vite oublié. Mais surtout, il se disait aussi qu'il était peut-être un bon atout au niveau de la communication. Un ancien sportif, jouissant d'une légère notoriété, qui en plus est issu de l'immigration et des quartiers difficiles. Cela faisait la belle histoire sur laquelle les journalistes aimaient s’appesantir pour quelques pages dans les premiers jours de nomination d'un gouvernement. Une histoire qui permettait de donner une bonne première impression du gouvernement aux citoyens. Il était en tout cas lucide sur une chose : ce n'est pas sa compétence qui l'avait fait être nommé, il n'avait jusque là rien eu le temps de faire. Ce qui signifiait qu'il aurait tout à mettre en oeuvre pour montrer qu'il est plus qu'un outil de dépannage avec une once de célébrité, et qu'il méritait les "Monsieur le Ministre" dont on le gratifiait depuis hier.

Il retrouva Thomas dans son nouveau bureau, comme convenu. En le voyant, il se mit à sourire sincèrement, et s'approcha avec le bras tendu afin qu'ils se serrent la main. Marc et lui ne se connaissaient finalement pas tant que ça, mais leur collaboration avait été extrêmement sympathique. Thomas était un homme qu'il avait immédiatement su apprécier et respecter.

Bonjour Monsieur le Ministre. Avant toute chose, je tiens à vous remercier. Parce que sans vous, je ne pense pas que j'en serais là aujourd'hui. Vous m'avez fait confiance, et vous m'avez ouvert des portes sans pour autant n'avoir aucune garantie derrière. Vous avez pris des risques en me nommant, mais vous l'avez fait quand même. Sachez que quand je regarde ce bureau, quand je vois que je vous succède à ce Ministère, je n'oublie pas que je vous dois une bonne partie de tout cela.

[Anne Lore Zahara]

Une déclaration de candidature avait été envoyée par Anne Lore Zahara au Ministre des Sports et de la Culture concernant le Conseil National du Sport. Cette missive se trouvait sur le bureau de Marc Okonda.