#18 le Face à Face : 10h-12h / Arthur le Guen

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Pierre-Alexandre Bonnardot
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#18 le Face à Face : 10h-12h / Arthur le Guen

Message par Pierre-Alexandre Bonnardot »

Monsieur le Guen bonjour,
Nous sommes ravis de vous accueillir pour la première fois à PAB d'autant plus que c'est pour venir nous expliquer les tenants et les aboutissants de votre engagement à droite et plus précisément officialiser dans les médias la création de votre parti politique le Rassemblement pour une Droite Forte.

Vous ne le savez peut être pas, mais chez PAB, nous avons l'habitude d'aller droit au but et nous ne nous embarrassons guère de formules arrondies. Ainsi, ma première question sera la suivante :

La création de ce nouveau parti, à droite de l'échiquier politique, n'est-il pas un aveu masqué d'absence totale d'unité dans les rangs nationalistes, libéraux et conservateurs de notre pays, rangs qui sont, vous en conviendrez, les clans qui dessinent le visage de bien des Droites politiques dans le monde ?

Non, l'émergence du Rassemblement pour une Droite Forte est tout sauf un aveu masqué d'absence totale d'unité à droite, au contraire même. Avec l'effondrement du PRF, la dissolution du RPR et la disparition du PPL, le bord droit de l'échiquier politique était en morceaux. Les électeurs du PRF, du RPR puis du PPL se sont retrouvés dans une situation difficile dans laquelle ils se devaient de faire un choix. Il y avait les libertariens de l'ADL d'un coté, qui pouvaient plus ou moins satisfaire les libéraux, et l'UPF qui a peut-être réussi à capter quelques conservateurs, mais s'il y a une chose qui est sûre, c'est qu'un grand vide s'est créé à droite. Ce vide n'a jamais réellement été comblé. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé avec Eliott Marshall de créer le Rassemblement pour une Droite Forte. Face à une gauche qui détient depuis déjà trop longtemps tous les pouvoirs et qui compose sans gêne avec ce mal absolu qu’est l’extrême-gauche, nous avons l'ambition et le devoir de refonder la droite de demain sur des bases solides pour préparer la reconquête lors dès les prochaines échéances législatives.
Si je vous comprends bien. L'ADL et l'UPF ne sont que de partis annexes et clivants puisque vous pensez qu'ils ne captent qu'une partie de l'électorat.
Et puis les derniers chiffres des élections de novembre ne prouvent en rien que ces électeurs se sont retrouvés orphelins. Les Libertariens et les Nationalistes ont fait des scores tout à fait convenables et surtout, l'abstention, qui aurait dû être forte selon votre théorie, était tout à fait normale.
Ne pensez-vous pas qu'arriver sur la scène politique en vous affichant dès le début comme LE parti de la droite ne pourrait pas froisser vos éventuels futurs partenaires que sont l'UPF et l'ADL ?

Je ne vois pas les choses comme cela, non. Je n'ai pas l'impertinence de prétendre que l'ADL et l'UPF sont des partis annexes. Seulement, l'ADL et l'UPF capte un électorat bien précis. Je ne suis pas certain que les anciens sympathisants et membres du PRF, du RPR et du PPL se retrouvent pleinement dans les idées véhiculées par un parti libertarien ou par un formation politique comme celle de Monsieur Carapin. Comprenez qu'il y a quand même un fossé béant entre des libertariens d'un coté et des nostalgiques d'une certaine époque de l'autre. Je pense sincèrement que lors des dernières élections législatives, l'électorat de droite à dû se reporter par défaut, de manière à faire barrage à une gauche qui s'accroche au pouvoir depuis déjà quelque temps. C'est parfaitement naturelle.
Enfin, à ce que je sache, l'ADL ne s'est jamais positionné sur l'échiquier politique, ce sont les médias qui la classe à droite.
Les médias et la commission électorale. Mais nous avons bien compris que vous vous affichiez comme le grand parti de droite, rassembleur, fédérateur, en tous cas, qui a ce désir. Mais alors, Monsieur Le Guen, quand viendra le temps des alliances, vers qui vous tournerez vous, vous le président de la formation de droite républicaine ?
La Commission Electorale, si vous le voulez. Mais allez demander à Monsieur Borgia s'il se dit de droite. Il ne vous répondra pas par l'affirmative, croyez moi. Les libertariens sont généralement en dehors du clivage gauche/droite.
Le temps des alliances, je veux bien croire que c'est une chose qui est constamment dans la tête des gens au PSD et au RSE pour se maintenir au pouvoir. Mais croyez-moi, ce n'est pas une chose à laquelle je pense. J'ai, pour le moment en tête l'avenir et la montée en puissance de ma famille politique. J'ai en tête l'écriture de notre projet politique pour la droite de demain, pour la Frôce de demain. J'ai en tête de m'opposer à la politique actuelle et de proposer une alternative crédible. Nous sommes capable de l'emporter aux prochaines élections si on se lance dans la bataille de toutes nos forces. J'y crois.
Bien. Deuxième point. Nous n'avons pas encore votre programme sous les yeux, il est certainement en cours d'élaboration mais si l'on s'arrête sur les récents déclarations, et les communiqués du RDF, on remarque d'importantes similitudes avec le feu PPL. De plus vous comptez dans vos rangs Monsieur Elliott Marshall, fils de leader historique de PPL. Etait il vraiment utile de créer une nouvelle formation alors que vous auriez pu bénéficier d'un électorat acquis qui représente à peu près en moyenne 20% des suffrages et qui s'est reporté, récemment, peut être à défaut, sur le partie de Monsieur Borgia, président de l'ADL. N'avez-vous vraiment pas conscience d'avoir fait une erreur en créant une nouvelle structure ?
Créer le Rassemblement pour une Droite Forte n'est pas une erreur pour la simple raison que nous n'avons pas l'intention d'être un PPL bis. Nous comptons, certes, dans nos rangs, des libéraux et des conservateurs, mais nous avons vocation à rassembler bien plus largement à droite. Nous n'aimons pas coller des étiquettes. Au Rassemblement pour une Droite Forte, nous sommes avant toutes choses pragmatiques et nous refusons de céder aux dogmes, quel qu'ils soient. Notre intérêt supérieur est la Frôce. Nous croyons en la Nation, seul cercle d'appartenance à l'échelle de l'homme et du monde, et en l'unité de la République. Nous nous opposons avec force au communautarisme qui détruit la Frôce et dissout notre identité. Nous sommes attachés au principe de laïcité, que nous entendons faire respecter sans concession. Nous croyons au travail, au mérite et à l’effort récompensé, notamment par le biais d’une meilleure association entre le capital et le travail. Nous croyons en l’excellence économique, en l’innovation et à la liberté d’entreprendre. Nous soutenons la solidarité entre les territoires, entre les villes et le monde rural. Nous croyons en la dignité de l’homme, qui exige la solidarité envers les plus faibles sans céder à l’assistanat qui abaisse. Nous croyons en l’école de la Nation qui doit exalter la mémoire de notre histoire nationale et transmettre à chaque enfant l’héritage irremplaçable de nos valeurs, afin que chacun d’eux puisse s’épanouir en donnant le meilleur de lui-même dans le respect des autres comme de l’autorité légitime des maîtres. Nous croyons en la famille, cellule de base de la société, et nous sommes engagés pour la pérennité du modèle familial. Nous croyons en la nécessité de maîtriser nos dépenses publiques et nous pensons qu'il est indispensable de réduire notre dette. Nous souhaitons transmettre aux générations futures une Frôce au budget équilibré, tout en assurant la pérennité des services publics régaliens. Nous croyons en une fiscalité juste qui ne pénalise plus les classes moyennes.
Nous incarnons une droite fière de ses valeurs et décomplexé.
Je l'ai déjà dit, nous lutterons avec acharnement chaque jour contre la gabegie socialiste, le communautarisme, le laxisme et le matraquage fiscal.
Oui, j'entends tout ça et les auditeurs l'entendent également, mais au delà de votre discours, vous le dites vous-même, vous avez dans vos rangs des libéraux et nationalistes, disons plutôt que vous avez hypothétiquement des libéraux et des nationalistes mais ... ces deux catégories d'électeurs ont déjà des partis qui répondent plus que vous ne pourrez jamais le faire à leurs attentes.
De plus, excusez moi de vous interpeler là dessus, mais l'un des membres fondateurs de votre parti, Monsieur Bertrand, était en procédure pour faire officialiser son propre parti qui, à bien des égards, partageait les valeurs du RDF mais qui, il y a quelques temps, étaient exclus du RPR pour ses affinités avec le PPL sur certains points du moins. Qu'avez-vous à dire aux auditeurs qui sont quelque peu sceptiques, et certains mails en attestent, sur la solidité de votre équipe et donc du RDF ?

Tout d'abord. Vous semblez ne pas différencier libéraux et libertariens. Les libéraux ont voté par défaut pour l'ADL suite à la disparition du PPL car ils étaient les seuls encore hier à prôner le moins d'Etat. Seulement, contrairement aux libertariens, les libéraux ne sont pas contre toutes formes d'Etat. Il faut bien comprendre que pour les libertariens, l'Etat est le mal absolu. Pour les libéraux, l'Etat à toute sa place dans un certain nombre de domaine.
Ensuite, à propos de l'UPF, c'est un sujet complexe. Ils n'ont jamais clairement réfuté l'époque de Charles Lacroix de Beaufoy. Ce qui me dérange au plus haut point.
Nous, nous sommes clair dans notre vision des choses. Nous avons pour ambition de réunir la droite, comme elle n'a pas été réuni depuis déjà trop longtemps. Nous ne sommes pas l'ADL, nous ne sommes pas l'UPF, nous avons notre propre électorat.
Quant à Monsieur Bertrand, je vous propose de lui demander vous même. Monsieur Bertrand avait un véritable défaut au RPR, il était de droite, d'une droite décomplexé. Or, le RPR a toujours eu honte d'être classer à droite de l'échiquier politique. Monsieur Bertrand ne partageait pas les valeurs du PPL, sinon il aurait rejoins ce parti à l'époque.
Je pense au contraire que nous avons là une équipe solide, une nouvelle génération qui monte, un nouveau parti de droite qui se donne pour principal objectif la reconquête dès les prochaines élections. Les auditeurs n'ont réellement aucune raison d'être sceptiques.
Très bien, ils jugeront et vous en aurez le résultat aux prochaines élections.
Passons au fond des choses désormais.
Vous êtes pour une droite forte. Et effectivement, contrairement au RPR vous revendiquez cette appartenance. Vous détenez peut être là la solution pour qu'un parti de droite accède au pouvoir. Mais sur le fond, au delà du discours, être d'une droite forte c'est quoi ? Vous utilisez le terme décomplexé, on peut le comprendre mais dans le programme quelles sont les idées piliers que vous défendez ? Allons y, si vous deviez en choisir 3, ce seraient lesquelles ?

Etre d'une droite forte, c'est exposé sans tabou et sans craindre les foudres de la police de la pensée, ses valeurs. C'est refuser de se laisser dicter par la gauche quoi penser. C'est assumer, sans rougir la fierté d'être frôceux, d'appartenir à une belle et grande Nation, la Frôce, c'est refuser la gabegie socialiste qui met à mal l'avenir de notre pays, celles de nos enfants et de nos petits enfants, c'est rejeter le communautarisme qui détruit la Frôce et dissout notre identité, c'est refuser le laxisme classique de la gauche en matière de sécurité sans craindre, une fois de plus, les foudres du politiquement correct, c'est également la défense de la famille. La liste est longue. La droite forte, fière de ses valeurs, n'a pas peur d'être classé à droite, elle assume ses positions et ses choix.
Enfin, pour répondre à votre dernière question. Si je devais choisir trois idées piliers que nous défendons, je dirais : la Nation, qui est le seul cercle d'appartenance à l'échelle de l'homme et du monde, qui assure l'unité de la République ; le travail, le mérite et l’effort récompensé - pour nous, cela ne fait qu'un - ; et enfin, la famille, cellule de base de la société.
Travail, famille, patrie ? Vous êtes sûr de ne pas marcher sur les plates bandes de Monsieur Carapin ou d'un autre politicien bien connu pour cette devise ?
Il n'y a pas besoin de s'appeler Carapin ou Pétain - car c'est à cela que vous faites référence - pour défendre le travail, le mérite et l’effort récompensé. La droite française le fait, est-elle pour autant au même niveau que Monsieur Carapin ou cet ordure de Pétain ? Je ne le pense pas. Faut-il être Carapin ou Pétain pour aimer son pays ? Non. Faut-il être à l'UPF ou être un pétainiste pour refuser le mariage homosexuel et l'adoption par les couples de même sexe ? Je ne le pense pas non plus. Nous défenfons ce que toutes les droites républicaines du monde occidental défendent. Les parallèles douteux que vous venez de faire ne vous grandissent pas Monsieur Bonnardot !
Ce parallèle douteux comme vous dites Monsieur le Guen, tous les auditeurs l'ont fait en vous écoutant nous dire que vos trois idées piliers étaient le travail, la famille et la nation. En réagissant ici même à ce micro, je vous donne l'occasion de réagir et de vous expliquer.

Bien. Je vous souhaite en tous cas bonne chance dans votre entreprise. Nous nous reverrons sans doute très bientôt pour discuter plus en profondeur.
Merci Monsieur le Guen.

Merci Monsieur Bonnardot.
Verrouillé

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