Edition Spéciale - Législatives Novembre 2012

[Christian Parra]

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Vous découvrirez les portraits des différentes personnalités de ces élections, avec des analyses, des partis pris, et de l'information comme vous ne l'avez jamais eu.

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[Christian Parra]

Nous commençons notre tour de parole des différentes têtes de listes par l'UDF, et Monsieur Carapin.

1/ Dans votre programme, vous voulez augmenter certains budgets, parfois certains salaires, accorder ceci et cela et du même temps baisser les impôts et même en supprimer. Votre programme est-il économiquement viable?

Il faut prendre le programme dans son ensemble, et partir de la situation réelle du pays. Quelle est la situation? Nous avons actuellement un État qui prélève plus qu'il en a besoin.

Partons de cette réalité, ajustons les impôts aux besoins réels, ce qui conduira, même après les hausses de salaire légitimes des policiers et des magistrats, à une baisse mathématique des impôts. Nous proposons de surcroît de baisser, voir de supprimer, certaines dépenses superflues.

Vous voyez, le budget d'un État est composé d'entrées de et de sorties. Nous prévoyons quelques postes de dépenses supplémentaires, compensés par une réduction d'autres. Ceci ne coûtera rien au contribuable. Quand au surplus d'impôts pris aux citoyens, ce qui est réellement confiscatoire car inutile, nous y mettrons fin. Ce surplus est justifié par le gouvernement actuel par des investissements futurs ainsi financés. Mais on ne fonctionne pas ainsi. Lorsque ces investissements viendront, il faudra juste réajuster les recettes.

Avec l'UPF, les Frôceux verront ce qu'est une gestion rigoureuse d'un budget public!

2/ Vous voulez instaurer un quota sur les droits d'asile, mais n'est ce pas illogique de fixer des quotas avant l'analyse personnelle des situations des demandeurs. Que ferons-nous des autres? Renvoyons nous les dans des pays où ils risquent pour leur vie?

Nous devons instaurer un quota pour ces entrées. Soyons clair. Les demandeurs d'asile font partis d'une fraction minime de notre immigration. Je ne propose nullement de mettre fin à ce droit humanitaire. Mais de le limiter. Comment? Hé bien, en faisant des enquêtes plus poussées, plus sérieuse. Et la Frôce a le droit de dire que chaque année, elle est en capacité d'accueillir un nombre de réfugiés et qu'a-delà, elle ne peut le faire décemment.

Pour les autres, qu'en ferons-nous? Hé bine nous les renverrons du pays de transit par lequel ils sont passés. Vous voyez, nous avons de la chance. Géographiquement, nous sommes voisins de la France, de l'Espagne, de l'Italie, de la Tunisie, de l'Algérie et de la Libye. Exceptés ces deux pays, dont peuvent être originaires quelques demandeurs d'asile, avec des dossiers clairs, les autres pays ne sont en aucun cas dangereux. Les demandeurs d'asile venant de plus loin auront obligatoirement transité par un de nos voisins, hé bine nous renverrons ces demandeurs vers ces pays, conformément aux accords internationaux.

3/ En voulant déchoir de la nationalité les personnes coupables de crimes, n'allez vous pas à l'encontre de tous les traités internationaux qui refusent la création d'apatrides?

Soyons bien clair, il s'agit d'une proposition pour les délinquants bi-nationaux ou de parents étrangers.
Vous savez, j'ai une vision de la Frôce. Nous n'avons pas à avoir honte de notre drapeau, de notre identité. Et une personne devenue frôceuse par naturalisation, ou ayant une autre nationalité, qui en se comporte pas dignement ne mérite plus de disposer de notre nationalité.

La nationalité frôceuse se respecte, voilà la logique.

4/ Vous voulez interdire le droite de grève dans les services publics, la magistrature. N'avez vous pas l'impression d'être dans un combat à rebours de l'histoire et de revenir à la situation du 19eme siècle où les salariés n'avaient pas le droit de se défendre?

Vous savez, très souvent lorsque vous avez des principes, on vus dit passéiste. Le laxisme, le laisser-aller, le désordre ferait moderne, quitte à ce qu'il nous conduise aux pires excès, notre actualité récente l'a démontré.
Pourquoi voulons-nous ne plus permettre la grève dans ces services? Concernant la magistrature, il ne vous aura pas échapper que nombre de pays dans le monde, dont les plus vieilles démocraties, appliquent cette règle. Cela se fait, et se fera en Frôce, au nom de la neutralité politique de la justice et de l'importance de ses missions.

Pour les autres services publics, soyons clairs. Ils sont payés par le contribuable. Ce dernier est en droit de les voir fonctionner. Il n'a pas à subir les conséquences d'une grève. Dans le privé, une grève est une affaire privée, pénalisant les travailleurs et le patron. Dans le public, c'est l'usager qui en subit les conséquences.

5/ Pourquoi voulez-vous augmenter les effectifs de l'armée Froçeuse, alors qu'il n'existe pas de menace militaire identifiée?

Pour vous, ce qu'a connu notre pays dernièrement n'était pas une menace identifiée? Une menace séparatiste, une tentative de Coup d'Etat, des actes de terrorisme. L'actualité démontre que nous avons plus que jamais besoin d'une armée puissante. Quand je parle de hausse des effectifs de l'armée, il s'agit bien sûr des soldats de troupe, mais aussi des troupes d'élite, des services de renseignement.

Vous voyez, le propre d'un responsable politique est de gérer les problèmes, mais aussi et surtout les anticiper. Voilà la raison de notre proposition.

6/ Comment percevez vous l'absence de la liste PPL aux législatives? N'avez vous pas enterré tout espoir de gouverner cette fois ci avec ce retrait?

Cette absence est surprenante. Elle atteste que la nouvelle direction de ce parti n'est pas à la hauteur de l'enjeu. Je lance d'ailleurs un appel aux électeurs PPL à nous rejoindre afin de voir une droite claire au pouvoir.

7/ Une nouvelle formation a émergé à droite. Comment percevez vous l'ADL? Envisagez-vous de gouverner ensemble?

Nous avons des divergences avec l'ADL, et nous assumons ces divergences. Mais la richesse de la droite est justement sa diversité. Aussi une entente, dans le respect de notre diversité, serait naturelle à mes yeux, bien plus que l'attelage gouvernemental actuel.

8/ On parle beaucoup du recentrage idéologique à venir du RPR. Qu'en pensez vous?

Le RPR est un parti de centre-droit. Il est donc à droite. Je ne comprends pas trop cette stratégie du recentrage. Vont-ils aller plus au centre? Est-ce possible? C'est que le RPR deviendrait un parti de centre-gauche et ceci je ne peux l'envisager.
En tout, son absence laisse tout un électorat orphelin, que j'appelle à voter UPF, le seul parti de droite républicain.

[Christian Parra]

La seconde interview n'est autre que celle du tête de liste de l'ADL, Monsieur Borgia, qui fait figure de petit nouveau dans ces élections législatives.

1/ Le PPL à retiré sa liste pour les prochaines législatives. Pensez vous que cela est un point positif pour votre campagne?

Si j'étais un adepte du court-termisme, je pourrais me réjouir bêtement. Mais je n'en suis pas un. Et je vois en l'absence du PPL un évènement regrettable qui crée manifestement un appel d'air pour les autres forces qui partagent certaines idées libérales et libertariennes.

2/ Le courant de pensée libertarien semble bien éloigné de la culture politique frôceuse. Ne craignez vous pas que cette absence de culture politique commune avec une partie de la population ne vous nuise?

Je ne pense pas. Certes nous partons avec moins d'avance que les autres, nous avons des repères à poser, une base à ancrer dans le paysage politique et électoral. Toutefois, deux données nous permettent de rattraper notre retard, c'est l'absence du PPL comme vous le disiez, et la rassemblement que nous proposons et qui est manifeste dans notre programme.

3/ Du fait de ce positionnement justement un peu particulier, avec qui comptez vous gouverner, si les frôceux vous placent en tête?

Avec toutes les bonnes volontés. Je me vois tout aussi bien collaborer avec des membres du RSE qu'avec des hommes de l'UPF, à condition que ces volontaires acceptent, déjà, de travailler ensemble et de porter un projet commun.
Toutefois, et je serai honnête, durant la campagne, j'ai ressenti une certaine agressivité provenant du PSD et je m'interroge, vu le passif de certains de ses membres, sur leur capacité à intégrer un gouvernement de coalition ou d'union à l'avenir. Mais pourquoi pas.

4/ Votre parti est relativement nouveau et vos effectifs ne vous semblent pas en mesure de composer un gouvernement. Comment comptez vous palier à cela en cas de victoire?

Comme je l'ai dit en réponse à votre précédente question, je ferai appel à toutes les bonnes volontés. Il me semble que le vivier politique frôceux est suffisamment riche pour avoir une petite chance de trouver un potentiel gouvernement.
Pour être plus concret, je trouve des qualités à chacun, à condition de trouver leur domaine de compétence.
Voir un ministre RSE aux affaires sociales ne me semble pas improbable, toujours à condition qu'il accepte les valeurs du parti vainqueur des élections bien sûr.

5/ Vous souhaitez quitter l'OMC alors même que cette institution défend le principe de libre échange, pouvez vous nous expliquer pourquoi?

Quelle que soit l'organisation internationale, la Frôce ne doit pas se soumettre à quelconque traité contraignant, autorisant, interdisant quoi que ce soit. Certes, nous devons ouvrir le pays au monde dans tous les sens du terme mais pas en nous plaçant sous la tutelle d'une structure supranationale.
L'exemple de l'OTAN est d'autant plus probant.

6/ Vous défendez la liberté en tout, le libre arbitre et pourtant vous interdisez l'alcool et le tabac aux jeunes. N'est ce pas là nier leur libre arbitre?

Pourquoi ne pas donner la possibilité à des enfants de 7 ans de fumer alors ? La liberté ce n'est pas faire n'importe quoi, surtout lorsqu'il s'agit de la vie d'enfants. Les enfants sont reconnus comme étant placés sous l'autorité des parents. Tant que cette « tutelle » n'est pas terminée, à la majorité, l'enfant, l'adolescent, ne doit pas avoir accès à des produits de consommation tel que l'alcool et les drogues. Un individu en pleine éducation ne peut décider par lui même ce qui est bien ou pas pour son corps et son esprit. Cela marche comme cela pour d'autres éléments de la vie de nos enfants tel que l'orientation professionnelle.
Une fois adultes, ils feront ce que bon leur semblera.
La liberté ne va pas sans le sens des responsabilités.

7/ Vous voulez instaurer l'autonomie des Universités de Frôce. Ne craignez vous pas une accentuation des inégalités entre établissement, et l'instauration d'un enseignement supérieur à plusieurs vitesses?

Je ne suis pas là pour craindre, Monsieur.
Je suis là pour donner le choix aux Frôceuses et aux Frôceux. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il y aura toujours des heureux et des malheureux, des riche et des pauvres … Et l'ADL n'en est pas, et n'en sera jamais, la cause.
En mettant en concurrence nos universités, nous créerons une émulation entre elles qui les poussera à s'améliorer, à recruter les meilleurs professeurs, à réinvestir dans la rénovation des locaux, ce qui n'est pas toujours fait aujourd'hui.
De plus, les universités qui ne seront pas assez rentables seront soit reprises soit fermées. Nous n'avons pas à nous inquiéter. S'il y a de la demande sur un territoire, alors une nouvelle université ouvrira car, justement, cela ira dans l'intérêt des investisseurs de dispenser un service facturé.
Certes, aujourd'hui nous payons relativement peu pour l'enseignement supérieur, sauf qu'à l'avenir, certes les droits d'inscription augmenteront certainement mais les parents toucheront un salaire plein qui accroîtra leurs revenus d'environ 30 %. Il y a matière à réinvestir cette nouvelle entrée financière dans l'éducation de ses enfants.
Et ne vous inquiétez pas, l'Etat, via le ministre des affaires sociales, conservera un droit d'inspection des universités et pourra émettre des avis et rendre public des rapports afin d'informer le public.

8/ Vous voulez abolir la couverture maladie, et dans le même temps décréter la généralisation des assurances privées, mais est-ce possible de décréter cela? Ne va t-on simplement pas priver les plus pauvres de toute protection?

On ne décrète rien effectivement. Mais on libéralise un secteur et les assurances et mutuelles pourront offrir ces services de façon plus étendue.
Quant aux plus pauvres, comme j'ai eu l'occasion de le dire lors des débats, il existera toujours des hôpitaux qui prodigueront des soins gratuits ou moins chers.
Personne ne restera sur le carreau.

[Christian Parra]

Nous passons maintenant à la gauche frôçeuse, en abordant l'interview de Monsieur Vossen, tête de liste du PSD.

1/ On parle souvent de "cadors" du PSD qui garderaient la maison, et on ne vous classais pas forcément parmi eux. Qu'est ce qui a fait que vous conduisez aujourd'hui la liste du PSD pour les législatives?

Par maison, vous parlez du PSD ou du Gouvernement ?
Si vous parlez du Parti, je trouve que Monsieur Fontaine s’en occupe déjà très bien.
Monsieur Fontaine souhaitait se consacrer entièrement à la gestion du PSD.
Monsieur Fontaine est quelqu’un de responsable qui assume ses fonctions fidèlement.
Concernant ma candidature au poste de Premier ministre, ce sont les membres du PSD qui m’ont accordés leur confiance. Voilà tout.

2/ On parle beaucoup en ce moment du recentrage des positions du RPR, qu'en pensez-vous?

La droite Frôceuse « politiquement correcte » va mal.
Je suis heureux, et cela au nom de la Démocratie, que l’on annonce que le RPR ne se droitisera pas d’avantage dans le but de concurrencer l’extrême droite.
La question qu’il faudrait se poser est plutôt : Le RPR réussira à t-il à reconquérir le paysage politique de droite ? Cela reste un mystère.

3/ La ligne politique du PSD semble quelquefois bien confuse, pouvez-vous nous rappeler les principes de votre parti?

Elle est très simple. Il s’agit d’œuvrer pour une société solidaire et démocratique.
Solidaire dans le sens où nous sommes en faveur d'un service public renforcé avec des garanties pour tous les Frôceux.
Démocratique, car nous voulons renforcer notre démocratie ainsi que l’égalité entre les Frôceux.
Nous voulons briser les discriminations et la division au sein de notre société.

4/ Le PSD à gouverné avec la gauche, avec la droite, quelle est l'alliance la plus naturelle pour votre parti? Le côté de la balance avec lequel vous avez le plus d'affinités politiques?

Il est clair que nous ne ferons aucune alliance avec la droite populiste et l’extrème-droite.
Nos seules affinités pour ces élections vont vers notre partenaire de Gauche du Gouvernement.

5/ Votre parti gouverne maintenant depuis plusieurs mandats successifs. Pensez vous que la vocation du PSD soit de rester sans interruption au pouvoir? Et le parti supporterait-il une cure d'opposition?

Aussi longtemps que les Frôceux nous ferons confiance, nous assumerons nos responsabilités.
Nous n’avons pas la vocation d’être un Parti pour le pouvoir, nous sommes avant tout un Parti démocratique. Chaque fois que nous avons assumé notre place au Gouvernement, nous avons été un partenaire fidèle. Beaucoup de chôses ont pu se réaliser grâce à l’esprit d’équipe.
Maintenant, si les Frôceux devraient nous désavouer, nous prendrons nos responsabilités et nous siègerons dans l’opposition.

6/ L'absence de liste du RPR ne vous condamne-elle pas à une alliance avec le RSE?

Nous ne nous sentons pas condamné de travailler avec eux.
Aussi longtemps que notre vision de la société se rejoindra et que l’entente sera cordiale, ce parti sera un bon partenaire.
Et je tiens à le redire, il est exclu que nous collaborerons avec un parti populiste.

7/ A titre personnel, vous sentez vous les épaules pour gérer les luttes intestines d'un futur gouvernement qui pourrait être aussi houleux que le précédent?

Vous savez, j’ai assumé la délicate fonction de Chef de l’Etat sous la IVème République, après la démission du Président de Montredon.
Je connais donc bien la charge de chef d’équipe. J'en ai l'expérience. L'avantage qu’il y ait aujourd’hui, c’est qu’il n’y a plus que le Chef du Gouvernement qui tient réellement les ficelles de l’équipe gouvernementale.
En tant que Premier ministre, je veillerais au consensus entre les partenaires du Gouvernement, afin de permettre de nous fixer un cap durable jusqu’à la fin de la Législature.
C'est ce dont la Frôce à besoin aujourd'hui. Un Gouvernement stable pour une législature entière.


8/ Alfred Cotis, le leader de la CFT, revenait encore il y a peu sur la baisse du salaire minimum votée par l'assemblée lors du dernier mandat, sur proposition des députés RPR. Quelle est votre position sur ce sujet épineux?

J’ai participé activement à ce débat. J’avais dit que si ils souhaitaient toucher aux salaires des Frôceux qu’il fallait également faire baisser les Impôts sur les Revenus et la CSP pour les plus bas revenus, afin que le salaire net puisse rester au même niveau à l’échelle fiscale.
Cela dit, le SMC a été adapté en fonction de la croissance.

En tant que Premier ministre, je maintiendrais cela.

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

Merci beaucoup Christian pour ces interviews de qualité.

Je pense qu'il est l'heure de faire un bilan de la campagne électorale, encore faut-il savoir si l'on peut parler de campagne, n'est-ce pas Roger ?

ROGER DELERE : Tout à fait Pierre-Alexandre. Hervé s'étendra sans doute plus en longueur sur cet aspect purement formel de ces élections, mais effectivement ce que je note, moi, en tant qu'analyste politique c'est le manque d'élan dans cette campagne. Les Frôceuses et Frôceux semblent avoir été spectateurs. Alors il y a plusieurs explications à cela, la première étant l'absence de partis importants, notamment à droite. Le RPR fait une nouvelle fois défaut, quant au PPL il crée la surprise, dans le mauvais sens du terme, en se désengageant au dernier moment.

La seconde tient, je pense, plutôt à une certaine désillusion. Soyons honnête. Tout ceux que je croise voient le PSD gagnant et ce depuis le début de la campagne. Je ne souhaite pas ôter le mérite des militants et des candidats PSD mais le désengagement d'un poids lourds (PPL) et l'absence du RPR ont créé un vide et ont tué le suspens.

L'UPF a marqué le pas lors des dernières élections et il semble peu probable, au début de la campagne, qu'ils puissent jouer un rôle à droite. A la fin de la campagne, malgré quelques tentatives, il serait grandement surprenant de voir Monsieur Carapin faire un coup d'éclat électoral.

Le PSD a donc la voie libre, surtout si l'on observe la campagne du RSE. Certes, il y a eu quelques sursauts, principalement de Madame Gasparini ou Monsieur Rolland, voire Monsieur Cypher, mais l'ensemble ne donne pas une impression de grande mobilisation.

Le PSD, donc, est favori. Il y a cependant une inconnue : l'ADL. Le parti est tout jeune, participe à sa première élection, et ne correspond en rien aux standards politiques frôceux. Cet OVNI attirera-t-il les suffrages ?
Malgré l'appel d'air créé par le PPL, il me semble difficile de mobiliser en si peu de temps un électorat tel que cela puisse battre un parti ancré dans le paysage frôceux depuis si longtemps.

Pour ma part, le PSD va remporter cette élection et gouvernera avec un RSE diminué, désolidarisé et affaibli. Autrement dit, nous allons avoir du "social-démocrate" à toutes les sauces, le poids de la gauche ne pouvant contrebalancer une victoire qui s'annonce écrasante

.

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

Merci Roger. Vous le disiez, Hervé GATEAU, a son mot à dire et autant l'annoncer, ça ne va pas faire plaisir à tout le monde.
Hervé, vous nous parlez aujourd'hui du fabuleux destin des seconds couteaux en politique.

Nous vous écoutons.

[Hervé GATEAU]

Et bien Pierre-Alexandre, oui, il y a dans notre pays une cuisine dans laquelle vivent des seconds couteaux très bien aiguisés, très bien affûtés.
Et pour cause, ils n'ont jamais servi.

Cette cuisine, c'est la vie politique frôceuse et les seconds couteaux ce sont tout ces hommes et femmes politiques qui offrent leurs services à un leader, lui jurent fidélité jusqu'à la prochaine trahison, et qui, le jour où le leader se fait vieux, se retrouvent démunis, perdus, anéantis.

Nous avons des cas récents et moins récents. Mais intéressons nous à ceux de cette campagne.
Voyons voir. Je cherche ... J'ai déjà trouvé. Qui peut me donner les noms des hommes politiques issus du RPR qui ont porté Monsieur Valbonesi au pouvoir en mars dernier et qui sont inaudibles depuis les législatives de juillet dernier ?
Pourtant, nous les avons vus ces Messieurs Dames lorsqu'il a fallu postuler pour entrer au gouvernement. Mais lorsque le leader faillit, les moutons préfèrent, par reflex, se jeter dans le ravin plutôt que de tenter de reprendre les choses en main.

Je dois vous l'avouer. Je suis quelque peu en colère, d'où le ton quelque peu sec de cette chronique. Je suis en colère de voir que la vie politique frôceuse ne tient qu'à quelques engagés. Et pour le coup, j'aimerais leur rendre hommage.
Bravo à Monsieur McGregor, Madame Gasparini, Monsieur Salinovitch, fut un temps, Monsieur Valbonesi, fut un temps également, Monsieur Finacci, Monsieur Carapin, et depuis peu Monsieur Borgia.

Quant aux autres je leur en veux terriblement. Comment expliquer qu'un parti comme le PPL sombre de la sorte après le départ de Monsieur Marhall ?
M. Toloi avait été élu Président à sa place, M. Rogin devait mener la campagne. Au lieu de ça, on a vu s'effondrer comme un chateau de carte un parti que l'on croyait immortel, comme le PSD.
Le PPL ou la dernière victime des seconds couteaux, Messieurs Toloi, Rogin, et autres opportunistes politiques qui se greffent à un leader pour s'en détacher le jour où il n'assure plus leur survie. Rappelons nous du sort terrible du PRF, navire abandonné par tous ses marins ...

Le RSE est le prochain sur la liste. Hugo Salinovitch a quitté ses fonctions pour raisons de santé. Madame Gasparini a maintenu l'illusion un temps. Le RSE semblait surmonter la passation de pouvoir. Mais Madame Gasparini ne peut pas tout à elle seule. Et les Cypher, Rolland, Lantier ? Que font-ils ? Ils attendent, ils regardent et lorsqu'un poste au gouvernement leur tombera tout frais dans l'assiette, ils le prendront, le mordilleront au début, pour finalement le recracher en attendant la prochaine occasion d'obtenir une fonction supplémentaire à ajouter à son CV.

Vous l'aurez compris Pierre-Alexandre. Aujourd'hui, je prédis, malheureusement, que la nuit prochaine sera la nuit des Seconds Couteaux.

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

Les résultats viennent de tomber et c'est sans grande surprise que le PSD arrive en tête.
Joseph Vossen sera donc notre prochain Premier Ministre.

Nous lançons une page de pub et nous revenons pour de multiples analyses, notamment de Messieurs DELERE, GATEAU et LETCHEQUE.

[Hervé GATEAU]

Bonsoir à tous.
Je vais donc commencer.

Les résultats viennent de tomber. Manifestement, nous nous trouvons dans une situation prévue. Le PSD est en tête avec une certaine avance. Le RSE n'en déplaise à Monsieur McGregor se retrouve à près de 10 points du PSD et marque donc le pas.
Campagne bâclée, engagement à peine correct, meeting sans grande originalité ni portée. Bref, le RSE paye la comparaison avec le PSD, un parti qui n'a pas beaucoup plus enthousiasmé au delà du cercle des militants mais qui a su travailler et se montrer. Lors des débats, les intervenants n'étaient franchement pas captivants mais ils ont au moins eu le mérite de montrer qu'ils étaient là, préoccupés par l'avenir du pays.
N'oublions pas que le RSE a assuré le strict minimum en terme de meeting et que le PSD a organisé une demie douzaine d'interventions dans tout le pays.

La vraie surprise vient de l'ADL. Ce n'est pourtant pas une surprise extraordinaire, de la race de celles qui dévastent tout dans l'émotion qu'elles suscitent. Non la surprise vient du fait qu'il régnait une certaine incertitude dans le résultat de l'ADL. La question était : le nouveau parti de Monsieur Borgia allait-il récupérer la place du PPL ou ne capter qu'une part infime des libéraux de droite ?
Nous avons notre réponse. L'ADL a su boucher le trou laissé béant par le PPL. Nous avons là un scénario à suspens car il semble difficilement imaginable que le PPL s'efface de nouveau aux prochaines élections et là nous risquons d'assister à un duel fratricide.

A moins que le PPL ne s'éclate entre les libéraux, qui se rapprocheraient de l'ADL, les conservateurs, qui se rapprocheraient de l'UPF, et les pragmatiques qui auraient tendance à rejoindre le parti en formation de Monsieur Bertrand.

La campagne a été, selon moi, une déception. Je ne vous parle pas de spectacle, de révélation, de show. Je vous parle en terme d'avenir. Nous nous retrouvons avec un Premier Ministre qui a déjà exercé de nombreux mandats, qui a même été Président de la République de la Vème République, du temps où l'exécutif était détenu par celui-ci, et qui, de nouveau, rechausse les crampons pour une nouvelle rencontre en amical, ne nous fatiguons pas trop.

Monsieur Vossen aux commandes, cela me semble inquiétant. J'ai beaucoup de respect pour les hommes suffisamment pragmatiques pour naviguer d'un parti à l'autre selon la direction du vent mais je m'interroge sur le futur bilan de ce gouvernement en formation. Nous allons sans doute voir naître un pseudo accord entre le RSE et le PSD qui va nous infliger la terrible douleur de voir apparaître sous nos yeux humides la composition d'un gouvernement quasi identique au sortant ... Est-ce vraiment ce que les Frôceux souhaitent ?
Je commence à me dire que oui. Les Frôceux aiment l'immobilisme et le consensuel. Alors, auditrices, auditeurs, à table ! Vous allez être servis !

[Stephane Letcheque]

Alors en ce qui me concerne, je reviens un peu Hervé.

Ces élections sont une mascarade car elles auront pour seul effet de reconduire le gouvernement sortant, les talents d'illusionniste de Monsieur Finacci en moins, et je suis tenté de dire la charisme d'huitre sèche de Monsieur Vossen en moins.
Mais nous sommes sauvés : McGregor est de retour. Ce n'est donc pas véritablement le retour du gouvernement sortant mais le retour du gouvernement de Monsieur McGregor d'il y a un an.

Bref. Je suis tenté de dire "tout ça pour ça". Une campagne ça coûte cher, y compris à la collectivité et j'ai la désagréable impression d'avoir jeté l'argent par les fenêtres pour que rien ne change.

Ce qui me donne un peu de rêve dans la tête ce sont ces mouvements de lignes qui se produisent actuellement. Le PPL défaillit, l'ADL le remplace. Bertrand, le vilain petit canard du RPR, tente sa chance en solo : pour combien de temps ? L'UPF fait un bon score mais sans briller.
Le RSE ne fait pas un mauvais score mais reste derrière le PSD ce qui revient à faire un mauvais score.

Nous allons de nouveau entré dans une période d'immobilisme, de tensions gouvernementales. Donc vivement les prochaines élections.