#8 Savoir et Comprendre - 5h-10h

[Pierre-Alexandre Bonnardot]

Mesdames et Messieurs bonsoirs,
quel plaisir de vous retrouver ce matin, vraiment. J'ai toujours autant de bonheur à prendre l'antenne pour décortiquer un peu le paysage politique de notre pays et c'est bien parce que nous l'aimons que parfois, nous nous insurgeons verbalement, nous hurlons au scandale, nous titillons notre classe politique.

Aujourd'hui, Roger Delere va tenter de nous donner une analyse des débuts du gouvernement Finacci. C'est une chose assez délicate tant que le gouvernement est à la fois discret et travailleur, inaudible mais besogneux, du moins semble-t-il.
Mais Roger approfondira tout ça mieux que moi.

Ensuite Hervé Gateau, dans sa traditionnelle chronique, nous présentera le fabuleux destin d'une personnalité en l'occurrence Monsieur Marshall.

Et pour terminer, nous écouterons certaines de vos réactions à notre répondeur PAB radio.

Roger, la parole est à vous.

ROGER DELERE

Merci Pierre.
Le gouvernement de Monsieur Finacci est, selon moi, le meilleur gouvernement de centre/centre gauche/gauche que le pays ait connu, dans l'art de faire illusion. Pas de provocation de ma part dans ces propos Pierre, vous me connaissez. Je veux simplement dire que, sans doute, l'aura de Monsieur Finacci et peut être son esprit du consensus et du dialogue, font qu'il parvient à conserver un semblant d'unité et d'unisson dans son gouvernement. Pourtant, Hervé le rapportait hier, des bruits de couloir circulent et font état de tensions au sein du gouvernement, toujours entre les frères ennemis RSE/PSD. Depuis le printemps dernier déjà, ces deux poids lourds de la gauche frôceuse se mènent une guerre larvée qui finira sans doute un jour par faire des victimes. Pour l'heure, ce sont les piques qui fusent. Paraît-il que Monsieur Montgomery ait vivement reproché aux membres RSE du gouvernement la décision de Madame Lantier, présidente de l'Assemblée Nationale, de nommer un membre PPL à la vice présidence de l'assemblée. Après tout, on comprend le PSD qui finit par croire qu'il est le seul parti de Frôce à vouloir demeurer cohérent avec sa ligne politique. Le PSD réagit régulièrement à ces contournements de la logique par un étonnement tout crédule. Cela se vérifie notamment avec l'attitude de Laurent de Montredon lorsqu'il est devenu Premier Ministre en janvier dernier, lorsque le même Montredon a pris Arthur de Milon, chef de la droite, comme ministre de l'économie, ou qu'il a choisi Monsieur Salinovitch comme premier Ministre et aujourd'hui lorsque Madame Lantier choisit un PPL à la vice président de l'assemblée nationale. A mon avis, le PSD a de quoi en vouloir au RSE qui ne se comporte pas tout le temps avec beaucoup de distinction.
Et pourtant, disai-je le gouvernement poursuit sa route, sans réellement rencontrer d'écueils handicapant son avancée. Le Premier Ministre et Madame Gasparini se sont déplacés à l'étranger et devraient en ramener des avancées notables, des débats ont été lancés sur la décentralisation, le sport, la protection des mineurs ...

Mais tout cela piétine quand même lourdement. Le débat sur la décentralisation se fait de manière quasi anonyme et dans l'intimité des grands débatteurs habituels, qui plus est sans déchaîner les passions. Notons que les seules idées annoncées proposent notamment de refourguer aux régions des attributions telles que le ... bien-être. Je doute que cela soit avec cela que les indépendantistes, mêmes pacifistes, se retrouvent ne serait-ce qu'à moitié satisfait.
Les projets concernant le sport rappellent d'anciens projets de loi ... Je ne rentrerai pas plus en détail pour ne pas lasser l'auditoire.

En réalité, je crois que le véritable souci de ce gouvernement qui aurait pu s'en tirer à bon compte en faisant le dos rond c'est le problème des revendications extra-politiques, autrement dit la question cofonorienne qui ne trouvera certainement pas sa réponse avec Monsieur Finacci, et la question des terroristes d'état qui ont touché l'avion du Premier Ministre, qui ont fait exploser une bombe à Aspen et qui viennent de viser le couple Marshall.

Merci Roger, tout de suite après, Hervé Gateau !

[Hervé GATEAU]

Monsieur Marshall ou l'art et la manière de faire exister la droite. C'est sur ce point en particulier que j'aimerais m'arrêter. Rappelons nous, il y a un an.

La Fédaration Démocrate Frôceuse est en structuration, le quatuor McGregor, Skorpio, Montredon, Faraday travaille à un projet hors norme, dont ils ne mesurent pas eux même les futures conséquences. Ce projet, c'est l'hégémonie de la gauche frôceuse pendant une année entière, avec un petit couac, je vous le concède, en mars dernier.
La Fédération balaye tout sur son passage lors des législatives d'octobre 2011. L'extrême gauche est réduite au minimum vital, le centre se meurt, la droite accuse le coup. Le PRF entre alors dans une période d'hibernation qui lui sera finalement fatale.

Pourquoi cette introduction ? Pourquoi parler de la FDF alors que l'on est supposé refaire le parcours d'un leader de droite libérale que certains rangent dans l'armoire de l'extrême droite ou de la droite dure ?
Et bien parce que l'histoire, souvent, construit des ponts que l'on n'aurait pas pu imaginer voir se construire, car Monsieur Marshall doit sa carrière politique à ce fameux Quatuor qui ne connaissait même pas Monsieur Marshall, ou si peu.
Sans FDF pour acculer la droite, pas d'homme providentiel de la droite. Sans FDF pour dégoûter un à un les grands personnalités du PRF, pas de petit nouveau pour prendre la barre et donner un nouveau cap !

Monsieur Marshall vient de prendre sa retraite politique. On pourrait s'étonner qu'un homme comme lui, qui n'a cessé de se battre pour faire entendre ses idées, évoque le choc post traumatique d'un attentat raté, pour prendre sa retraite.
Je crois surtout que les raisons qui l'ont mené à quitter la politique sont toutes autres. Et c'est étonnant que Monsieur Marshall ne s'en soit pas fait le porte parole plutôt que de passer pour un choqué de la République.
Monsieur Marshall avait une mission, il l'a accompli, fin de l'histoire. Voilà à quoi nous pourrions résumer ce choix inattendu et pourtant raisonnable.

Désormais Marshall s'arrête, pour ne pas sombrer à son tour, pour ne pas vivre le même destin des Kalachnikova & co qui ont un à un constaté les défaites, pris en pleine figure les revers ... Jean Baptiste Marshall, lui, s'arrête en pleine gloire, une gloire qui a fait de son parti, d'abord, le premier parti de droite et 3ème ou 4ème parti de Frôce selon les sondages et résultats.
Une gloire qui a entrainé toute la droite dans son sillage avec l'émergence, et c'est la rançon du succès, de différents courants, tels que les nationalistes et les libertariens.
Dans quelques temps, lorsque nous ferons les portraits, peut être, de Messieurs Carapin et/ou Borgia, nous commencerons par raconter l'histoire de Monsieur Marshall parce que sans Marshall, pas de Carapin ni de Borgia.