Borgia I - Consultation des partenaires sociaux

[Fabio Martini]

Fabio Martini prit la parole après le représentat du patronat.

Pour ma part, je ne suis pas opposé au travail des retraités. Les retraités ont besoin d'une occupation et certains adorent leurs jobs ! Si en plus, la Frôce a besoin d'eux alors prennons les ! Les médecins, les ingénieurs, les contremaîtres sont autant d'emplois où nous avons de grands besoins et où l'échange avec la jeunesse peut être intéressant.

Une de mes idée du syndicat est d'aider à mieux vivre ensemble et de défendre tout le monde. L'échange intergénérationelle peut être accru avec ce texte de loi.

Par contre, j'ai des réserves sur le temps de travail. Je pense qu'un mi-temps permettrait aux retraités d'avoir les "joies" de la retraite tout en continuant une vie profesionnelle riche et épanouie.

[Hélène Le Menn]

Comme d'habitude Mr Capell prête à ses interlocuteurs des propos qui ne sont pas les leurs... Je n'ai jamais dit que tous les patrons ou chefs d'entreprise étaient tous "des pourris". Déjà j'ai parlé de "P-DG"... Je n'ai pas l'impression que vous savez ce que ça veut dire... "Président-Directeur Général"... Un chef d'entreprise n'est pas obligatoirement "P-DG". Enfin bref, excusez-moi Mme la Ministre, ce n'est point le sujet.


Il y a une chose que j'ai du mal à saisir dans votre réforme, Mme de Cassagne. Avec la "tendance actuelle sur le marché du travail", comment voulez-vous incitez les séniors à continuer de travailler après avoir pris une retraite. De une, c'est complètement contradictoire et de deux, c'est limite "suicidaire" pour les séniors dont le chômage explose autant que celui des jeunes. Je suis qu'en donnant une pension de retraite correcte aux futurs retraités de ce pays, ils prendront leur retraite. Et ainsi laissant leur poste aux plus jeunes. C'est un choix politique qui nous paraît plus juste et plus logique, nous à la CFT !

Pour l'expérience, évidemment, je suis pour. Mais cela n'est pas nécessaire de remettre en cause la définition même du mot "retraite"... Je dis par là, que par exemple, les entreprises devraient anticiper (elles le font très souvent d'ailleurs) le fait que certains de ses employés vont bientôt partir en retraite pour embaucher une personne plus jeune et ainsi inciter le futur retraité à lui transmettre son expérience, son savoir-faire.

[Valentino Borgia]

J'entends bien votre argumentaire Madame Le Menn.
Mais les motivations du gouvernement et de la ministre de l'économie et du travail sont toutes autres.

Nous ne sommes pas en train de discuter sur l'opportunité, l'utilité absolue ou bien d'imaginer quelles serait l'ampleur de ce nouveau mode de travailler.
Nous avons pour but de donner le choix aux Frôceux.

Si vous voulez, c'est un peu comme le débat du mariage pour tous en France actuellement. Les opposants se permettent d'élaborer tout un tas de scénarii douteux sur l'après acceptation de la loi en disant même que de toute manière certains homosexuels sont contre ou ne sont pas intéressés.

Après tout, ce n'est pas le sujet.
Nous voulons donner les mêmes droits à tous en quelques sortes. Un retraité ne doit plus être un ancien actif que l'on range chez lui et à qui l'on demande uniquement de lire les journaux et se plaindre de sa maigre pension.
Non seulement nous pensons que les retraités volontaires ont du potentiel et encore à donner à la société s'ils le désirent mais en plus, nous considérons que même avec les meilleurs efforts possibles, certains retraités considèreront toujours leur pension comme insuffisante.
Notre projet de loi leur permettra de l'améliorer.

Mais ne caricaturez pas. Un cadre partant à la retraite aura autant de raison qu'un ouvrier de reprendre une activité s'il le désire pour maintenir le train de vie qui était le sien lorsqu'il était actif.

[Catherine de Cassagne]

A une époque où les systèmes de retraites manquent d’argent, je trouve plutôt sain d’encourager la production de richesses, qu’elle soit réalisée par un jeune de 25 ans ou par un senior de 65 ans. De plus, un retraité ne travaillera pas obligatoirement avec cette loi puisqu’il s’agit d’offrir la possibilité. L’Age de la retraite est de 62 ans, ce n’est pas pour autant que 100 % des actifs qui atteignent 62 ans partent à la retraite. Il ne s’agit là que d’une barrière légale plus symbolique qu’autre chose. Il n’y aura pas de vieilles loques dans les entreprises frôceuses, car excusez-moi M. Capell mais la différence entre un travailleur de 62 ans actif ou de 63 ans retraité, quelle est-elle ? Il n’y en a pas. Le projet du gouvernement est un projet qui n’a qu’un seul but : offrir la liberté de choix.

[Elise Lantier]

C'est une proposition de réforme qui me semble très intéressante et qui met dans la loi la réalité vécue par les Frôceux.
Malheureusement le gouvernement n'a pas l'ambition d'améliorer le niveau des pensions de retraite et donc le pouvoir d'achat des Anciens, ce qui est regrettable. Néanmoins le gouvernement laisse le Frôceux responsable et libre de faire face à hauteur de ses compétences en ces temps de crise économique.

Ma seule inquiétude porte sur de nouvelles difficultés qui vont se poser:
- Quelle employabilité des séniors, ou retraités?
- Le risque de voir certains retraités usés incapables de bonifier leur pension de retraite car ne pouvant/voulant pas retourner travailler
- Quel impact sur le chômage des jeunes?

Cette loi n'est pas neutre et les conséquences risquent d'être nombreuses...

Le gouvernement devrait faire un pas en avant en revalorisant les pensions de retraite selon ses possibilités. Ce serait une condition sine qua non pour un passage en douceur de cette loi. Le gouvernement doit prouver sa bonne volonté. Les retraités seront ainsi disposés à consentir à de nouveaux efforts. Selon une logique Gagnant-gagnant.

[Catherine de Cassagne]

Je comprends votre propos Mme Lantier mais j’insiste sur le fait que nous agissons sur les retraites puisque vous n’êtes pas sans savoir qu’un projet de loi portant sur la revalorisation des retraites agricoles est en débat au sein même de mon ministère.

Pour ce qui est de la hausse générale des pensions, cela coûte de l’argent que l’Etat n’a pas et que l’Etat n’a pas l’intention de prendre aux frôceux par des hausses d’impôts et taxes diverses. Cependant, nous comptons sur la libéralisation du système de retraites, c’est-à-dire l’entrée de la retraite par capitalisation, pour augmenter le pouvoir d’achat et les revenus issus des pensions des retraités d’aujourd’hui mais surtout de demain. Enfin, je rappelle que rien n’a été dit par quiconque sur le niveau des pensions parce qu’il est justement correct et qu’il n’y a aucune situation de crise particulière, à l’exception des pensions agricoles qui étaient indignes. Mais rien actuellement n’impose à notre gouvernement d’augmenter les pensions.

Un nouveau mode de calcul pour les augmentations, peut-être, une augmentation pour le simple plaisir d’augmenter, non.

[Elise Lantier]

Je comprends très bien votre démarche. Je tiens à saluer votre disponibilité et votre sens du dialogue. Cette modification du code du travail apporte des libertés supplémentaires, je ne vois pas comment m'y opposer.

Nous ne sommes pas d'accord sur certaines analyses néanmoins, notamment concernant la libéralisation du système des retraites, mais il s'agit d'un autre débat. Sur cette question je serai beaucoup plus vigilante...!

[Catherine de Cassagne]

Je vous conseille de faire un tour dans mon ministère. J'ai discuté avec mes collaborateurs de l'opportunité d'augmenter le minimum vieillesse qui est quant à lui d'utilité publique. Un projet de loi vient de voir le jour, il doit répondre, en partie, je pense, à vos demandes.

[Valentino Borgia]

Mesdames Messieurs,
Je clos cette concertation. Nous pouvons en déduire que les projets du gouvernement conviennent aux partenaires sociaux.
Je ne peux que les inviter à les soutenir au moment de leur mise au vote.

Je vous remercie.