Salon du Premier Ministre (PM, Mr Dellas,Mme Van de,Mr Milo)

[Laurent de Montredon]

Laurent de Montredon a invité ses collaborateurs et en particulier Monsieur de Milon, Monsieur Dellas et Madame Van de Sensualist pour un conseil réduit.

Madame, messieurs,
Je vous ai convié car je souhaite que l'on discute en comité réduit des mesures que l'on peut prendre pour assurer à la Frôce une stabilité économique durable.

Je suis conscient que les solutions préconisées par Monsieur de Milon ne seront pas les mêmes que celles préconisées par Madame Van de Sensualist mais je souhaite que l'on trouve un terrain d'entente.

Il est évident que, dans un premier temps, les mesures voulues par Monsieur de Milon ont, pour nous gens de gauche, le terrible défaut de faire du mal aux classes populaires.
Et il est évident que les mesures préconisées par certains politiques de gauche se font, selon les politiques de droite, au détriment de l'économie du pays.

Je pense que ces deux visions peuvent trouver des points communs. C'est pour ça que nous sommes ici également.

Geler le SHG est une chose mais elle n'est pas l'unique manière de parvenir à nos fins. D'autant plus que, les prix augmentant, nous donnons un premier signal peu agréable aux classes populaires.
Pour moi il est hors de question de laisser des gens dans la misère, le froid, de les priver d'un revenu correct. Si j'ai accepté de geler le SHG, c'est parce que j'ai considéré que celui ci avait permis aux petits revenus d'améliorer considérablement leurs précédents salaires au moment de la création du SHG.

Désormais, il nous faut trouver des solutions qui prendront également l'argent où il se trouve.
Si nous devons freiner les réformes sociales, nous ne devons pas pour autant reculer sur les avancées qui ont été faites dans ce domaine dernièrement.
Par exemple, je m'opposerai toujours à la baisse du SHG. Le devoir des politiques n'est pas de faire marche arrière. Et surtout pas d'aller constamment dans le sens de ce qui nous environne. Je veux dire par là que l'augmentation de l'inflation peut également être dûe à autre chose que la politique menée dernièrement. Nous vivons dans un contexte très instable au niveau de l'économie mondiale. Notre économie qui s'aligne également sur celle des pays du Maghreb a logiquement été affectée par le printemps arabe, sans oublier que l'Europe, à laquelle nous sommes traditionnellement et culturellement attachés, subit l'une des pires crises de son histoire.

J'aimerais donc que l'on soit constructif et que nous ne tombions pas dans le réflexe de la panique et des mesurettes à court terme.

[Arthur de Milon]

Arthur salua tout le monde, sortit un dossier de sa sacoche et s'assit à côté de son collègue de l'Intérieur. Il posa son dossier devant lui et en feuilleta quelques pages, tout en écoutant le Premier Ministre. Puis, il pris la parole.

Oui, Monsieur le Premier Ministre, je suis du même avis que vous concernant les classes populaires. Vous remarquerez que je défends un courant modéré au sein de la droite et que je ne suis pas le méchant défenseur des grands patrons et des grands financiers. Ainsi, je m'oppose par exemple à la réforme du Code économique proposée par Messieurs Vueling et Perruzzi car j'estime que la baisse de fiscalité des entreprises est trop brusque et nuit au bon équilibre de nos comptes publics. Il va falloir trouver des sources de recettes ailleurs, c'est mon boulot, et cela, les deux représentants parlementaires dont je viens de parler ne semblent pas s'en être inquiétés. C'est pour cette raison que j'avais lancé un appel à voter contre cette loi. Je propose une réforme plus modérée.

Je partage également votre point de vue s'agissant des causes de l'inflation record que la Frôce connait actuellement. Les Gouvernements successifs, le votre encore moins que les autres, Monsieur le Premier Ministre, n'ont pas grand chose à voir là-dedans. S'il est évident que la mise en place de mesures telles que le SHG a pu aider à la hausse des prix, la baisse de compétitivité de nos PME et la montée du chômage, ce n'en est pas la cause première et fondamentale. Ce sont des circonstances extérieures qui sont en très grande partie à la base de nos problèmes d'inflation.

Par conséquent, que préconisez vous ?

[Crystal Van De Sensualist]

C. Van De Sensualist arriva chargée de plusieurs dossiers. Elle s'asseya à côté du Premier ministre.

M. de Milon, je suis surprise d'entendre que vous ne souteniez pas les amendements préconisés par Stefano Peruzzi. J'ai relu votre intervention lors du débat sur le code économique. Et votre position était pourtant claire à l'époque. Vous aviez déclaré que vous souteniez les deux premiers amendements M. Peruzzi, mais que vous opposiez à celui sur la fiscalité des entreprises. Il est vrai que les amendements proposés par Stefano Peruzzi l'ont été pratiquement en même temps que l'annonce de l'inflation record. Mais je vous comprends sur ce point, nous nous trouvons dans une situation compliquée.

Il nous faut soutenir, la consommation des ménages. Et le seul moyen dans notre pays, tant que le SHG est gelé, c'est de baisser la TVA. Baisser le taux d'imposition sur le revenu n'aurait pas un effet immédiat à mon sens. Et peut-être, augmenter l'impôt sur la fortune.

[Arthur de Milon]

Madame Van de Sansualist, oui je soutiens les deux premiers amendements. Le premier car il est logique. Le second car il est dans le programme du PRF et dans l'accord de Gouvernement. Je l'avais d'ailleurs repris dans mon projet de projet de loi. Tenez.

Arthur lui tendit un document.

Pour autant, j'ai toujours défendu une baisse moins forte de l'impôt sur les PME. Lisez donc le premier article de mon projet. Enfin, concernant la baisse de la TVA, je suis heureux de vous l'entendre dire car c'est également ce que je suis en train de mettre en œuvre.

Il lui tendit un second document.

Voilà. Je n'ai en aucun cas changé d'avis entre temps, soyez-en certaine Madame.

[Laurent de Montredon]

Monsieur Valbonesi le répète sans cesse, je n'ai pas de compétences extraordinaires en économie. Il faut bien avouer qu'il n'est pas loin de la vérité. C'est pour ça que j'ai désiré m'entourer d'hommes et de femmes compétents. Les préconisations, j'attends que vous les formuliez et qu'on en parle ensemble.

Les premiers éléments avancés sont bons et je les trouve tout à fait adapté.
Par contre, j'ai l'impression qu'il manque quelque chose, une sorte de mesure de grande ampleur qui raviverait pour de bon l'économie.
Il nous faut un grand coup de fouet, quelque chose qui réveillera notre pays.

Je suis prêt à l'assumer même si c'est impopulaire, à la condition que cela respecte ce que j'ai dit dans mon discours d'ouverture.
Je suis prêt à entendre vos propositions les plus ambitieuses allant dans ce sens. Je ne souhaite pas brimer votre parole.
Je ne veux surtout pas être accusé de faire des mesurettes.

[Arthur de Milon]

Arthur sourit nerveusement.

Il y a de fortes chances pour que la réforme du Code économique soit rejetée. Dès lors, puis-je vous proposer d'assembler en un seul projet de loi toutes les mesures que j'ai proposées (baisse de la TVA à taux réduit, baisse légère de l'impôt sur les PME etc) et d'y ajouter les mesures que je soutenais dans la réforme du Code (les deux amendements) ?

Je peux également y ajouter une taxation des produits importés, genre TVA sociale (promis je ne l'appellerai pas ainsi, je sais que vous n'aimez pas ce terme et moi non plus), qui compenserait une baisse de la TVA normale.

Enfin, dans un second temps, je peux rédiger un texte pour favoriser l'innovation des entreprises. Qu'en pensez-vous ?

[Laurent de Montredon]

Pourquoi pas.

Qu'en pensent les autres ministres ?

[Arthur de Milon]

Vous n'êtes pas convaincu, ça s'entend. Je vois ce que vous voulez dire par "grand coup de fouet" mais je vous avoue que je suis un peu à court d'idées...

[Laurent de Montredon]

Non ce n'est pas une question de conviction. C'est juste qu'il manque selon moi LA mesure phrare.

[Arthur de Milon]

C'est ce que je dis. Je suis à court d'idées. Mais il suffirait que quelqu'un me donne une ou plusieurs idées de grande mesure phare pour que je la mette en œuvre.