[Debat] Modification de la loi sur les académies frôceuses

[Benjamin McGregor]

Si, il peut y avoir des universités qui font tout, mais quelques unes. Il faut des universités qui ne font qu'un certains domaines et d'autres qui font tout.

[Vincent Valbonesi]

Si, il peut y avoir des universités qui font tout, mais quelques unes. Il faut des universités qui ne font qu'un certains domaines et d'autres qui font tout.

Pour avoir eu l’occasion de vivre en France, les étudiants ne sont pas stupides : avant de choisir leur université, ils choisissent celles qui sont spécialisées-réputées-reconnues comme étant les meilleures dans leur domaine de prédilection ou tout simplement pour ce qu’ils souhaitent faire à l’avenir dans un but professionnel.

Quand on peut faire des études de droit, on se rend à l’université de Paris Assas, d’Aix, de Lyon ou de Bordeaux, pas ailleurs sauf par défaut. Pourquoi ? Parce que ces universités-là ne font que ça : du droit. Personne ne vient à l’université Paul Cézanne d’Aix-en-Provence pour l’économie mais pour le droit. Ce que j’ai fait moi-même dans ma jeunesse.

Même chose pour la médecine, c’est Paris pour les parisiens et Montpellier pour la moitié de la France. Pourquoi ? Parce que Montpellier est reconnue comme étant l’université en tête dans ce secteur-là. Je mets simplement en évidence des facteurs connus de tous. Quand on a le choix entre l’université de pointe dans ce que l’on veut faire et une université quelconque qui qualifie aussi bien en droit, qu’en économie, qu’en lettres, qu’en histoire, qu’en médecine, qu’en chimie, qu’en physique, qu’en psycho, et bien désolé de vous dire que ça n’a plus aucune valeur et c’est contreproductif pour tout le monde : l’université et l’étudiant diplômé.

Ce n’est en rien une position idéologique mais je souligne simplement le faire qu’il faut admettre qu’une université soit plutôt spécialisée dans un domaine que dans cinq domaines. C’est pour ça que les grandes villes (= grandes universités) ont des plusieurs universités, c’est pour permettre une meilleure spécialisation. Par exemple, pour avoir fréquenté dans la jeunesse l’université d’Aix-Marseille et bien la décomposition était la suivante : Université Aix-Marseille I c’était les lettres, l’université Aix-Marseille II c’était la médecine et l’université Aix-Marseille III c’était le droit.

Car l’essentiel de mon propos c’est le suivant : au plus une formation est rare, au plus elle est de qualité, au plus elle a de la valeur sur le marché du travail.

Je ne dis pas qu’il faut une seule université spécialisée pour un seul domaine, mais avoir 10 universités sur 25 qui font du droit, ça n’a pas de valeur. C’est ce que l’on constate partout en France et en Europe. Il faut de la spécialisation, ce qui est aussi une bonne chose pour la ville plus généralement. Quand on parle de Montpellier, c’est la ville des docteurs, quand on parle d’Aix, c’est la plus prestigieuse fac de droit, à Nice : les ingénieurs avec Sophia Antipolis.

[Thomas Rolland]

Les pôles universitaires paratagent essentiellement les formations qu'a cité monsieur McGregor. Elles sont donc semblables sur bien des points, mais, comme la souligné monsieur Valbonesi, il n'y a pas d'intérêt de multiplier à l'identique des universités. Il faut dynamiser tout cela, on est tous d'accord là dessus. Les universités partagent donc des formations communes par facilité pour les étudiants, et des formations / unités de recherches spécifiques, autrement dit, des spécialités.
Cela peut parraitre un peu juste pour le moment, mais ne vous inquiétez pas, le pôle public de recherche est un dispositif qui peut donner encore d'autres spécialités à des facultés de sciences humaines ou autres. L'éducation n'est pas un circuit fermé et peut encore évoluer.