[Présidentielle juillet] Débat Education

[Gavroche Finacci]

Début du débat : Mardi 16 juillet 0 heures
Fin du débat : Vendredi 19 juillet 20 heures

Thèmes abordés : Éducation, enseignement supérieur et recherche

Règles à respecter :

- Le but étant de se comporter d'une manière proche à un vrai débat, les balises quotes sont strictement interdites
- Il est interdit de poster deux fois à la suite
- Il est interdit de poster avant l'heure officielle du début du débat
- Bien entendu, les propos répréhensibles par la loi française sont strictement prohibés
- Les journalistes sont autorisés à participer s'ils restent neutres
- Toute personne qui n'est ni journaliste, ni candidate ne doit pas poster sur ce topic
- L'édition de messages est totalement interdite. C'est à l'auteur de vérifier si personne n'a posté.

Tout manquement aux règles sera puni de la suppression du message et d'une pénalité sur la pondération.

De plus, nous vous demandons de privilégier les interventions courtes pour garder un débat dynamique, les pavés que nous avons vus dans le passé ne sont absolument pas réalistes et n'encouragent pas à la participation. Si les débordements se font trop nombreux, nous imposerons une limite de mots dans le futur.

[François Bertrand]

Je l'ai dit dans mon meeting à Sainte-Marie-lès-Bains, la jeunesse sera l'une de mes priorités si les frôceux me font l'honneur de m'accorder le mandat de président de la République. L'éducation est le moyen par lequel cette jeunesse s'épanouit et s'émancipe, quel président serait capable de laisser de côté ce volet essentiel de l'action publique sans mettre en péril l'avenir de notre pays?
Je veux redonner de l'espoir à nos jeunes, leur dire qu'ils peuvent compter sur notre confiance et notre soutien pour réaliser leurs rêves et leurs projets. Mon projet pour l'éducation il est simple. Je suis de ceux qui pensent qu'on ne peut avoir un système éducatif de qualité qu'à partir du moment où le mérite et l'effort sont des valeurs promues.
Je veux d'abord saluer le travail de Mme Caroline Askalovitch qui le temps de sa participation indépendante au gouvernement actuel a su redonner ses lettres de noblesse à la politique d'éducation et de formation professionnelle.
Ensuite, je veux réaffirmer avant toute chose le droit pour les familles frôceuses de choisir le lieu de scolarisation de leur enfant librement parce que rien selon moi ne justifie sinon un égalitarisme arbitraire, que l'on impose à des foyers d'inscrire des enfants à l'école qui correspond à la volonté de l'Etat. A ceux qui pensent qu'imposer une carte scolaire, c'est permettre la mixité sociale, je leur dis que ce n'est pas de cette manière que l'on favorise l'excellence.
Encourager l'esprit d'innovation et la volonté de création doit pouvoir se faire dès le lycée avec une introduction à la culture de l'entrepreneuriat pour que chacun comprenne le travail d'une entreprise, de quelque dimension qu'elle soit, et qu'il ressente pourquoi pas l'envie de s'investir soi-même à la création d'entreprise.

Je ne sais pas quelles sont les mesures que propose M. Montgomery mais les miennes ont le mérite d'être claires. Je les exposerais tout au long du débat.

[George Montgomery]

Ma candidature doit être véritablement inquiétante pour M. Bertrand et ses équipes pour parler autant de mon projet politique. Puisque vous l’attendez avec impatience, je vais le détailler point par point pour résoudre vos inquiétudes et apporter des réponses aux interrogations des frôceux.

La mesure que j’estime comme étant la plus nécessaire aujourd’hui, c’est bien la fin de l’école privée en Frôce. Alors que nous sommes une République, démocratique, solidaire et sociale, voici qu’une minorité se permet d’envoyer ses enfants dans des établissements privés uniquement pour échapper à la mixité sociale qui fait la force depuis des siècles de notre Nation. Je ne peux concevoir qu’une certaine caste de notre pays s’échappe aux responsabilités qui sont les siennes. En agissant ainsi, cela constitue une rupture d’égalité. L’éducation est gratuite, obligatoire et elle doit devenir équitable. Non pas égalitaire par un nivellement par le bas, mais équitable. J’insiste sur le mot. Il parait que selon les valeurs qui fondent notre ciment social, l’égalité est un idéal.

Avec le système actuel, cette égalité est rompue puisque une minorité privilégiée profite des richesses familiales pour prendre une avance que la majorité, issue de la classe moyenne, ne pourra jamais rattraper plus tard sauf cas exceptionnel. Je souhaite offrir la même chance à tous les enfants de Frôce. Enfin, la fin définitive d’un enseignement religieux dans nos écoles semble une évidence au regard de nos principes et de notre Constitution mais il n’est pas encore assuré. Par conséquent, la religion doit quitter définitivement la sphère scolaire. Je ne peux supporter plus longtemps l’inégalité qui règne entre nos enfants, uniquement du fait de la condition de leurs parents. L’inégalité scolaire, elle se fait par le travail et le mérite, elle ne doit pas se faire par la condition financière des parents. Je resterais inflexible sur ce point.

[Urumi Asato]

Monsieur Bertrand, ne craignez vous pas que la mise en avant de l'excellence mène aux mêmes problèmes que la France, c'est à dire un accroissement de l'écart entre les élites et les élèves les plus en difficulté, souvent plus en nivelant vers le bas le niveau des élèves en difficulté qu'en augmentant vraiment le niveau des élites ?

[François Bertrand]

Mlle Asato, je vous remercie de m'amener à préciser ma pensée.
Sachez que l'inégalité des chances de réussite scolaire est un combat que je souhaite mener. L'excellence est aussi un combat que je souhaite réussir. C'est ce juste milieu entre deux principes sains et indispensables qui me permet de me revendiquer sans complexes du centre républicain.

Pierre Bourdieu, cet éminent sociologue acharné au travail, a démontré que le capital social économique et culturel des parents déterminaient le devenir scolaire de leur progéniture. Je ne nie pas cet état de fait, c'est pourquoi le système de bourses et tous les moyens destinés à garantir une égalité des chances doit être maintenu. Egalité des chances ne veut pas dire égalitarisme comme l'entendent les socialistes, il s'agit très simplement de donner à chacun les moyens de réussir quelque soit les conditions sociales d'origine.
Quant à l'excellence, elle doit être distinguée de la politique d'égalité des chances. Il s'agit là des programmes et des innovations impulsés par les chefs d'établissement scolaires et universitaires, c'est tout le sens du Budget Incitatif d'Excellence que j'ai souhaité mettre en oeuvre lorsque j'étais ministre en accordant des financements aux universités qui ont des projets ambitieux.

M. Montgomery propose la fin de l'école privée en Frôce. Il démontre par cette proposition sa volonté inflexible, comme il le dit, de monter les frôceux les uns contre les autres, même les enfants! Il démontre également ce que vous, mademoiselle Asato, décrivez comme "nivellement vers le bas" puisqu'il sous-entend que l'école publique est inefficace. Au lieu de régler les problèmes vous préférez faire dans la simplicité en les éliminant. Il y a de meilleures écoles que les écoles publiques? Ne nous posons pas la question de ce qui ne va pas, contentons nous de fermer ces écoles privées. Je dénonce une mesure liberticide, antidémocratique et inefficace.

[George Montgomery]

La fin de l’école privée en Frôce n’est qu’une suite logique de la laïcisation de notre République. C’est le chemin de l’histoire que je propose aux frôceuses et aux frôceux de reprendre de pleins pieds après quelques errements pendant le règne sans partage des libéraux. Je ne conçois pas l’école de la République comme la première étape de distinctions des individus. La distinction ne doit pas se faire à cet âge-là. Par cette mesure, je ne souhaite pas monter les frôceux les uns contre les autres. Je souhaite uniquement rétablir l’égalité des chances entre les enfants de la République, et ce, quel que soit la condition financière et sociale des parents. La mixité sociale est une richesse. Je suis moi-même le fruit d’un mélange, que ce soit dans mes origines ou dans mes expériences professionnelles. Je n’aurais peut-être pas eu ce parcours si je n’avais pas eu la chance de côtoyer des gens issus d’un autre milieu, d’une autre condition et avec des valeurs différentes des miennes. Je suis farouchement opposé au logiciel de reproduction social des élites que prône M. Bertrand et ses amis libéraux qui sous couvert de beaux mots, comme la liberté, la démocratie, le libre choix, perpétuent l’inégalité des chances dans l’école de la République.

[François Bertrand]

L'enseignement religieux n'est pas une atteinte à la laïcité, c'est un enseignement théologique qui permet à ceux qui en sont destinés de s'ouvrir aux religions. Je le considère comme un apport de plus à la culture générale prônée par cet esprit critique tant recherché par l'Ecole républicaine.

C'est encore un autre procès d'intention que vous me faîtes en m'identifiant à la reproduction sociale des élites, ce qui est d'autant plus étonnant puisque je viens juste de dire que je considérais l'égalité des chances comme un corollaire de l'excellence et que je ne souhaitais ni opposer l'un à l'autre ni diaboliser l'un pour mieux glorifier l'autre.

[George Montgomery]

Non M. Bertrand. Quand on assiste à un cours de français, d’espagnol ou d’italien avec un Christ accroché en haut du tableau et que l’on doit se signer avant le début du cours, j’appelle ça une violation manifeste du principe de laïcité de la République frôceuse. Je sais que vous avez pour habitude de tolérer beaucoup de choses aux côtés des ultralibéraux qui vous soutiennent après vous avoir combattu, mais tout de même !

Comment pouvez-vous dire que vous défendez l’égalité des chances alors que vous perpétuez la tradition de la droite frôceuse de maintien d’une école privée dont on connait tous les bienfaits et les méfaits ? Soit vous êtes un partisan de la laïcité et de ce fait, on l’applique partout. Soit vous assumez une distinction entre les enfants de Frôce selon la fortune des parents, et par conséquent, votre laïcité est toujours autant inutile puisque l’on sait que les parents ne viennent pas chercher une croyance en Dieu mais un isolement social, une peur de la mixité sociale qui est pourtant le ciment de notre société.

Je ne suis pas ici pour cacher la vérité aux frôceux. Je suis ici pour parler franchement et honnêtement. Et l’idée que certains estiment normal de placer leurs enfants à l’abri des individus qui composent la société dans leur singularité m’effraie au plus haut point. Je vous le dis M. Bertrand, je ne veux pas d’une Frôce des communautés, je ne veux pas d’une Frôce des groupes de pression, je ne veux pas d’une Frôce malade socialement comme peut l’être la société américaine qui place l’origine et l’identité personnelle au-dessus de tout. Je ne veux pas d’un communautarisme en Frôce et encore moins à l’école, lieu d’excellence pour l’apprentissage de la vie en communauté justement.

[François Bertrand]

Je suis républicain et en tant que tel l'école privé je ne la tolère que dans le cadre du respect des valeurs que nous souhaitons voir apparaître à l'école de la République. Je rejoins donc avec plaisir l'analyse que vous faîtes du communautarisme. Ce dont je faisais allusion tout à l'heure, c'est l'enseignement théologique lorsqu'il n'impose pas un culte dominant aux élèves mais qu'il s'ouvre à l'histoire des principales religions du monde. Je pense que cet enseignement là peut être toléré car laïcité n'est pas athéisme d'Etat.
Mais ne réduisez pas l'école privé aux écoles confessionnelles. Interdire les écoles confessionnelles, oui. Interdire les écoles privés qui ne le sont pas, non. Il faut bien dissocier ces deux choses complètement différentes pour qu'il n'y ait pas d'amalgame, pour ne pas tout mettre dans un même sac.
Avec la collaboration si je me souviens bien de Mlle Asuka Finacci, j'ai réaffirmé la nécessité pour tout enfant frôceux de suivre un parcours scolaire obligatoire en interdisant l'instruction à domicile. L'enfant ne peut s'épanouir en société et intérioriser un système de normes et de valeurs communes que grâce au vivre-ensemble que permet l'Ecole et l'identification morale à des personnes différentes des parents, les professeurs par exemple.

La recherche en Frôce n'est que trop peu soutenue bien qu'il existe un crédit d'impôt à la recherche depuis août 2011. La politique de croissance passe également par l'innovation et la recherche scientifique, c'est pourquoi il devient aujourd'hui indispensable de doter notre pays de centres de recherche performants et de promouvoir les cursus scientifiques intéressants pour former les scientifiques ainsi que les ingénieurs de demain.

[George Montgomery]

Il est difficilement possible d’être épanoui dans une société et d’intérioriser un système de normes au sein d’une école privée qui regroupe uniquement des enfants de privilégiés qui vont à Uzarie l’été pour la plage et à Anglès l’hiver pour skier. Il me semble donc assez difficile de côtoyer toutes les couches d’une société en étant dans une école qui sélectionne à l’entrée ceux qui auront le droit et le compte en banque nécessaire pour bien y figurer. L’école privée est une source de discrimination colossale pour beaucoup de familles frôceuses, je souhaite y mettre un terme définitif.