[Présidentielle juillet] Débat Justice

[Valentino Borgia]

Un recul appliqué par des gouvernements socialistes, notamment en France.
Il me semble que nous pouvons faire mieux. En tous cas, moi Président, je promets aux Frôceux de cesser ces traficotages qui accentuent les inégalités entre citoyens et créent de l'amertume pour celles et ceux qui n'ont pas commis de crime, qui tâchent de se montrer responsables et à qui on dit "cela ne vous dérange t il pas que l'on tire un trait sur des rentrées fiscales pour faciliter le retour à l'emploi d'ex détenu, tout en vous demandant de payer plus cher votre électricité, votre gaz, votre mutuelle ...".

Si vous vous en sentez le courage Monsieur Bertrand, je vous en félicite mais même avec beaucoup de courage, cela n'enlèvera en rien le caractère inéquitable de la mesure.

[François Bertrand]

Ce n'est pas en divisant que l'on réussit à mener les frôceux vers la prospérité et la paix sociale.
Je ne comprends pas ce changement de ton... Alors que vous parliez de réinsertion juste avant vous voilà en train de stigmatiser les anciens détenus qui justement veulent se réinsérer et pour ce faire vous prenez à témoin ceux qui n'ont pas "commis de crimes" et qui sont "responsables".
Je vous pose donc la question, considérez-vous qu'il existe deux catégories de frôceux? Votre point de vue est tout aussi inéquitable.

[George Montgomery]

Le retour à la vie active des anciens détenus est un problème que je connais bien. J’ai pu m’en rendre compte et apporter des réponses lors de mon passage comme Garde des Sceaux. Cette approche du terrain, je l’ai et je pense être en mesure, également vis-à-vis de ma présidence sur la durée à la Cour Suprême d’apporter un autre regard.

La détention, c’est une sanction. La première pour le détenu. Cette sanction est bien souvent dissuasive mais elle n’empêche pas dans certains cas l’accomplissement d’une nouvelle infraction. Tout comme je demanderais la rénovation de l’intégralité des cellules jugées dans un état non conforme aux législations internationales de base, je concrétiserais les dispositifs d’aide au retour à la vie active des anciens détenus. Car le rejet de la population hors de l’enceinte de la prison est une des causes de la récidive. Il est inutile de parler d’exonérations de charges pour les employeurs. Seule la compétence doit être le maitre mot de cette politique publique. C’est bien là un réflexe de droite que de trouver, par n’importe quel moyen, la possibilité de donner une nouvelle niche fiscale au plus riches des frôceux. Je dénonce cette attitude. Un employeur embauchera un employé parce qu’il est qualifié et compétent.

C’est donc en prison, s’il n’a pas pu le faire avant, au demandeur d’emploi prisonnier d’engranger de l’expérience et des qualifications. La prison n’est pas une fin en soi. Et c’est l’objet de la politique pénitentiaire que je mettrais en place si je suis élu Président de la République. L’alternative à la prison est indispensable. Par conséquent, participer à la formation des détenus jugés non dangereux ou dont la date de sortie est proche, doit être érigé comme une mission de service public. Les services sociaux et de retour à l’emploi seront renforcés à l’intérieur même des prisons, tout comme la possibilité pour les entreprises de travailler avec les prisonniers. C’est une question de donnant donnant : l’entreprise accorde sa confiance à un détenu et le détenu gagne de l’expérience et des formations dans l’entreprise.

Je redonnerai confiance à tous ces hommes et ces femmes qui désespèrent de ne rien faire en prison, qui ont l’envie de se réinsérer dans la vie active une fois sortie de prison. Il n’y a pas de fatalité. Nous pouvons et devons faire plus pour eux.

[François Bertrand]

M. Montgomery, cessez donc de m’étiqueter comme vous le faîtes. Je ne suis ni de gauche ni de droite, je suis un homme libre.

Parlons de niches fiscales, vous pensez réellement qu'alléger les charges patronales relève du don aux plus aisés? Je suis fermement contre l'allègement fiscal excessif pour le patrimoine des plus favorisés mais quand il s'agit de la croissance, vous ne pouvez nier l'importance d'alléger le poids de l'imposition subit par les entreprises. Raison de plus pour laquelle vous ne pouvez le nier, c'est que vous avez fait partie d'un gouvernement qui a baissé la pression fiscale des entreprises en déterminant un nouveau barème de l'impôt sur les sociétés.

Reproduire la misère et encourager le nivellement vers le bas, c'est sans doute votre credo. Je vais vous dire pourquoi.
Vous pensez qu'un détenu doit engranger expérience et pratique en prison. Mais que croyez vous qu'on propose comme métiers en prison? Vous pensez réellement qu'un détenu qui aura passé son concours d'avocat en prison pourra accumuler de l'expérience? Vous avez beau critiquer les mesures proposées, vous ne répondez pas au problème qui se pose à un employeur susceptible de discriminer confronté à un ancien détenu.
Je vous rejoins quant à la nécessité de former les détenus ou en tout cas de leur laisser la possibilité de suivre des études et le cursus de leur choix. Là où je ne vous rejoins pas, c'est quand vous voulez conférer l'exclusivité de cette formation aux détenus "jugés non dangereux" (je me demande quels sont vos critères) et à ceux dont la date de sortie est proche. J'ai un peu l'impression que vous nous concoctez cette proposition à l'arrache comme on dit, sur le tas, et que vous n'y avez pas réfléchit.

[George Montgomery]

Je n’ai pas lu une seule ligne dans aucun quotidien, ni même entendu une seule seconde dans un débat télévisé un syndicaliste représentant les intérêts du patronat frôceux se plaindre du poids des cotisations sociales patronales dans notre pays. Là encore, je note que votre admiration du système français vous fait perdre vos repères mais en aucun cas le régime frôceux concernant la fiscalité du travail est déficitaire, en crise ou en surcharge. C’est votre lubie et cela confirme mon propos précédent : c’est une volonté de donner un cadeau supplémentaire aux plus riches dans notre pays puisque rien, et je le répète, rien, ne l’impose et personne ne le réclame.

Concernant mon crédo, il ne consiste ni dans la reproduction de la misère ni dans le nivellement par le bas. Je propose ici même des solutions pour résoudre autant que faire ce peu la question du chômage des anciens détenus. Si vous pensez qu’alléger des charges permettra aux détenus de retrouver plus rapidement le chemin de l’emploi, vous avez faux sur toute la ligne. Pourquoi ? Parce que le taux de chômage dans notre pays est déjà élevé, parce que des individus qualifiés sont déjà dans le cercle très ouvert des demandeurs d’emplois. Par conséquent, croyez-vous vraiment qu’un employeur, qui n’embauche déjà pas trop, embauchera un individu sans qualification parce que vous accordé de votre haute bienveillance un allégement des cotisations sociales ?

A la différence de vous M. Bertrand, je ne prétends pas avoir réponse à tout et tout connaitre sur tout. Par conséquent, s’agissant d’évaluer la dangerosité des détenus à l’approche de leur libération, il existe déjà des médecins qualifiés pour déterminer ce risque. Ce n’est pas parce que le peuple portera un homme à la Présidence que ce dernier se verra attribuer des compétences qu’il n’a pas. Les compétences médicales et psychiatriques ne sont pas vôtres M. Bertrand, par conséquent, je me demande bien comment vous allez pouvoir vous-même déterminer tout ce que vous nous dites depuis tout à l’heure qui n’a ni queue ni tête.

Dernier point, il ne s’agit pas de charges patronales mais de cotisations sociales. Je sais que la sécurité sociale et l’assistance des plus démunis n’est pas votre fort, mais n’allez pas faire croire aux plus crédules, actuellement en souffrance ou en détresse, que c’est un geste surhumain pour des entreprises de participer à l’effort collectif. M. Bertrand, sans les mains des ouvriers, sans les cerveaux des cadres, vous et vos camarades capitalistes n’êtes rien. Ne l’oubliez pas !

[François Bertrand]

Vous êtes affligeant dans votre manichéisme gauche/droite capitalisme/anticapitalisme.
Vous semblez avoir fait le choix d'être le candidat de la division.

[George Montgomery]

Il y a certainement une forme de compliment dans cette dernière phrase M. Bertrand.

Entre le candidat de la division que je devrais être selon vous, parce que je soutiens les intérêts de tous les frôceux, et le candidat du rassemblement que vous vous dites être, il y a un monde d’écart. A la différence du candidat du pseudo rassemblement que vous êtes, je ne traite pas les individus différemment. Je n’accorde pas des privilèges ou des passe-droits aux uns et aux autres. La République c’est l’égalité des chances. Votre ami Jean-Baptiste Marshall ne doit plus vous reconnaitre depuis le temps. Je pensais sincèrement pouvoir me retrouver avec moi sur les valeurs de la République, mais visiblement votre goût des plus riches dépasse votre goût de la République et de la Nation dans son ensemble.

[François Bertrand]

C'est ahurissant de voir à quel point vous aimez amalgamer les riches en tant qu'individus et les entreprises. Apprenez à distinguer les personnes morales des personnes physiques et après nous pourrons débattre sérieusement.
Permettez moi de vous rappeler que l'exonération de charges proposée permet la réinsertion des anciens détenus qui veulent intégrer le marché du travail. Et vous voulez me faire la leçon en disant que j'accorde des privilèges aux uns pour mieux mépriser les autres, pour faire dans la division?
Vous dîtes être sincère dans votre volonté de nous retrouver autour des valeurs de la République. Vous comprendrez donc qu'en voyant l'animosité avec laquelle vous vous êtes empressé de m'attaquer avec un manque total de respect, j'émette quelques doutes sur la valeur de cette sincérité.

Vous n'avez pas le monopole de la justice, vous n'avez pas non plus le monopole du cœur.

[George Montgomery]

J’attaque vos idées et vos propositions M. Bertrand. Nous sommes ici dans le cadre d’un débat contradictoire. Votre rôle comme le miens n’est pas d’être un béni oui-oui. Nous sommes ici pour proposer et débattre, c’est ce que j’efforce de faire malgré vos non réponses. Que vous ne supportez pas la contradiction, c’est une chose, mais affirmer haut et fort que je suis irrespectueux, c’est ridicule.

Vous faites dans la division, oui. En donnant aux employeurs un allègement de cotisations sociales, vous n’allez pas augmenter le taux d’employabilité des anciens détenus, je vous le dis. Pourquoi ? Parce que la très grande majorité des détenus recouvrent la liberté sans avoir suivis une seule formation. Alors pour le prisonnier qui a pris cinq ans ferme et qui était diplômé avant de commettre un délit ou un crime, ses chances seront plus élevées. Mais concernant le criminel, qui a purgé sa peine de dix ou vingt ans alors qu’il en avait vingt quand il est entré en prison, que lui proposez-vous ? Vous pensez naïvement qu’un employeur embauchera un ancien détenu pour ses beaux yeux et pour toucher quelques pluzins d’allègement de cotisations ? Il sera perdant en compétitivité et n’embauchera toujours pas votre ancien détenu.

Votre politique, c’est celle de l’argent, ma politique, c’est celle de la solidarité et de la deuxième chance.

[François Bertrand]

La politique de réinsertion des anciens détenus que je propose, c'est aussi ça la deuxième chance.
Que vous le vouliez ou non, diaboliser l'argent ne vous mènera pas loin dans la conduite des affaires publiques. Quand vous allez mettre en place votre politique, c'est un budget que vous devrez prévoir et non pas une tirade ou un élan de générosité.
L'allègement des charges patronales n'est qu'un seul outil législatif, qu'un point de mon programme que j'ai mentionné et malgré ça vous vous permettez de préjuger du reste de celui ci sur le plan économique et sur le plan judiciaire. Bien sur qu'il y a toujours une marge d'incertitude, que l'employeur ne sera pas forcément tenté d'embaucher malgré l'exonération. Mais au moins c'est une mesure, c'est une proposition, quand vous vous contentez tout simplement de rien.

Je ne vous demande pas d'adhérer à mes idées, je vous demande d'admettre que les gens auxquels vous êtes confrontés ne sont pas forcément détestables et ne méritent pas forcément l'anathème. Donc non, vous ne faîtes pas qu'attaquer mes idées, vous vous en prenez également à ma personne.
Je vous le dis tout de suite, vous ne réussirez pas à me pousser vers un camp idéologique. Mais si ça vous fait plaisir continuez donc! Les frôceux nous regardent, les frôceux sont intelligents. Les frôceux sauront qui de nous deux est le candidat du rassemblement!