Rencontre Montredon/Valbonesi

[Laurent de Montredon]

Tout est prêt ce soir pour accueillir le Premier Ministre Vincent Valbonesi. Le Président a demandé à ce qu'on organise un repas léger afin de pouvoir discuter des sujets importants. Laurent de Montredon attend la venue du Premier Ministre, en regardant par la fenêtre.

[Vincent Valbonesi]

En républicain exemplaire, Vincent s’était rendu au Palais d’Anthelme pour assister à la cérémonie d’investiture du nouveau Président de la République. Quelques minutes après la fin de la cérémonie, et alors que Vincent était en train de féliciter Laurent, ce dernier lui fit parvenir une convocation pour un dîner de travail léger dans la soirée au sein même du Palais présidentiel. L’heure était donc venue pour Vincent de retourner à Anthelme pour y rencontrer Laurent. On fit monter le Premier ministre dans un des salons du palais.

- Monsieur le Président, bonsoir. Encore une fois toutes mes félicitations pour votre investiture. L’avenir du pays pour les temps à venir dépendra de vous et de votre équipe gouvernementale qui sera issue des législatives à venir. Je souhaite à titre personnel que cette cohabitation temporaire se déroule dans un cadre respectueux et un dialogue républicain.

[Laurent de Montredon]

Laurent salua Vincent Valbonesi et écouta son introduction :

- Nous sommes sur la même longueur d'onde.
Je dois vous avouer que j'ai dû me faire violence pour accepter de perdre deux semaines en ne prononçant pas à la dissolution de l'Assemblée nationale.
Après réflexion, le calendrier n'aurait été que peu changé et surtout, je respecte le fait que vous soyiez le dernier Premier Ministre élu. Vous avez de la légimité à occuper le poste que vous occupez. Je ne peux pas vous jeter comme une vulgaire chaussette.

Asseyez-vous, je vous en prix.

Laurent fait signe aux serveurs d'apporter les apéritifs alcoolisés, un vin de Côte d'Or sous appelation Vosne Romaney.

Bien, Monsieur Valbonesi, il y a quelques points que j'aimerais éclaircir pour les derniers instants de votre mandat. Je dois présider les conseils des ministres. Ma question est simple : avez-vous prévu d'en tenir d'ici la fin de votre mandat ?

[Vincent Valbonesi]

- Effectivement, une dissolution aurait pu être la solution si les échéances législatives n’étaient pas aussi proches. Je crois même que les élections ne pouvant avoir lieu uniquement le weekend, en sachant que votre investiture a été prononcée il y a deux jours de cela, que le dépôt des candidatures n’a pas été ouvert, il aurait été impossible de procéder à ces élections avant la date communiquée par la Cour Suprême. Cette solution était probablement la meilleure, je retiens donc votre sens des responsabilités.

Le Premier ministre prit place sur une chaise à table. D’éducation bourgeoise et fervent défenseur des bonnes manières, il prit son Smartphone pour le ranger dans la poche intérieure gauche de sa veste. Tout en prenant un verre de vin, il écoutait le Président.

- Il est probable qu’un ultime Conseil des ministres ait lieu si des exigences de circonstances l’imposent. Cependant, le gouvernement, par respect pour le résultat de la présidentielle et les éventuels conflits de compétence qui pourraient ressurgir dû au fait que nous venons tout juste de changer de Constitution, n’a pas prévu de proposer de nouveau projet de loi jusqu’aux prochaines élections. Le gouvernement reste à votre disponibilité si un projet ou une réforme ne peut attendre les législatives, si celle-ci n’est pas d’ordre politique, ce serait un honneur que d’y participer. La nouvelle Constitution bouscule beaucoup de texte, il est préférable de réformer rapidement les textes afin de les mettre en accord avec les nouvelles dispositions constitutionnelles du pays.

[Laurent de Montredon]

Je vois.
C'est une piste ...

Il but une gorgée de vin tout en jetant un coup d'oeil par la fenêtre.

En réalité, je pensais à autre chose.
J'ai l'ambition d'envoyer des émissaires extraordinaires au quatre coins de la méditerrannée afin de négocier les bases d'un accord pour la méditerranée.
Etant donné qu'il s'agit de l'avenir du pays, je ne vois pas d'objections à ce que vous et moi y travaillions. Il s'agirait de réfléchir aux principes, objectifs et règles à mettre en place qui seraient proposés par nos émissaires aux pays méditerranéens.
Quant je parle de pays méditerranéens, je pense dans un premier temps aux îles et pays de petites tailles qui composent le bassin méditerranéen, du genre Malte, Chypre, la Sicile mais aussi la Catalogne qui de par son autonomie peut envisager un tel accord ...

[Vincent Valbonesi]

- Il serait préférable de faire un état des lieux tout d’abord de l’état de nos relations diplomatiques avec l’international. Notre absence sur la scène internationale s’est traduite par une probable baisse d’influence. Il sera important, tout au long de votre mandat de travailler à la reconquête de la place de la Frôce dans le monde. Les pays européens et la méditerranée devront être les deux principales zones d’influence de la diplomatie frôceuse.
Ensuite, concernant votre projet en lui-même, quelle est votre volonté ? J’ai bien conscience de la notion d’accord global pour cette région, mais j’ai besoin de connaître si celui-ci doit déboucher sur la création d’une organisation politique ? Économique ? Culturelle ? Tout ça à la fois ? C’est assez flou pour l’instant.

[Laurent de Montredon]

Oui c'est flou pour le moment car rien n'a encore été fixé dans le marbre.
Je suis en train de recruter les futurs émissaires extraordinaires et c'est avec eux et le gouvernement que seront mis sur le papier les règles et principes du futur accord à proposer.
De prime abord, je penche personnellement pour un accord économique et culturel.

[Vincent Valbonesi]

- Un accord global doit être proposé aux partenaires de la méditerranée. Il faut un volet économique et un volet culturel. Le volet politique est difficilement possible du fait de la présence de la majorité de ces pays au sein de l’UE alors que la Frôce n’en fait pas partie. Si nous souhaitons garder cette indépendance, il est alors plus que nécessaire de favoriser l’entente économique et culturelle.

Concernant le volet économique, il faut favoriser le libre-échange entre notre pays et ces pays. Il serait intéressant de produire un tableau des droits de douanes existants entre la Frôce et ces pays afin de voir, dans quelle mesure, nous pourrions les abaisser afin de favoriser le commerce. Nous devrions également discuter du développement de l’économie durable dont la Frôce à besoin tant sa dépendance au pétrole est flagrante. Pensons également que lorsque notre pays n’aura plus de pétrole, il nous faudra compenser avec autre chose. Un travail international sur cette question me semble important. Je pense aussi à l’installation d’une commission intergouvernementale globale avec les pays qui participeront à ce projet s’il vient à son terme. De cette manière, il sera plus facile de discuter avec des émissaires déjà présents en Frôce.

Je n’ai pas réellement d’idée concernant ce que nous pourrions faire de plus au niveau de la culture.

[Laurent de Montredon]

Au niveau culturel, il a plusieurs pistes comme le développement de filières d'échanges interuniversitaires, la création d'unité d'enseignement basée sur l'histoire de la méditerranée, la collaboration d'historiens, la création d'une fête de la méditerranée ...

Au niveau économique effectivement, la question de la dépendante énergétique est intéressante ce qui devrait nous pousser à nous rapprocher à terme de pays d'Afrique du nord.

Je note toutes vos suggestions et je les présenterai devant les futurs émissaires.

Le libre échange que vous préconisez est effectivement souhaitable. Encore faut il que celui ci se fasse en des termes favorables à tout le monde.
Il faudrait également se renseigner sur notre capacité d'exportation et nos lacunes sur les différentes marchés frôceux pour ne pas se voir envahi de nouveaux concurrents qui plomberaient notre marché national.

Votre ministre de l'économie pourrait il se charger de recueillir ces informations ?