Composition du Gouvernement

[Zélie Saint-Déodat]

La porte s'ouvre brusquement, et le bruit sec des talons de Zélie Saint-Déodat, Présidente de l'UGR, résonnent dans la salle. La demoiselle affiche un large sourire à l'attention de touts ces mâles. Elle passe derrière Yevgueni Makhno, en lui carressant délicatement le dos, du bout de ses doigts. Puis elle rejoint le fauteuil qui n'attendait qu'elle.

"Madame la Présidente. Messieurs..."

Zélie Saint-Déodat ne s'excuse jamais. Après tout, son sourire, petit avant-goût du paradis, suffirait à la faire pardonner de tout.

"Bien... On vient de me faire un topo de la situation. Bordélique... Où en est le débat interne du MLD?"

[Yevgueni Makhno]

Pour le moment, seul le MLD a montré une optique de parti de gouvernement avec l'UGR par sa simple présence et sa qualité de débat. J'en suis étonné d'ailleurs.
Ce qui est vrai aussi, c'est que le compromis est la seule manière de composer ce gouvernement. La dictature PRFiste ne doit pas durer, sous peine de créer une grave crise institutionnelle. Je le rappel, seul l'esprit républicain peut sauver le pays de la crise vers laquelle on se dirige.
Or, qui dit républicain dit respect du pluralisme. Le gouvernement doit donc être "pluriel", il ne s'agit pas non plus de rogner les os et de laisser les miettes aux autres, mais pensons à l'égalité relative: l'UGR est majoritaire relativement, le PRF est le suivant, le MLD aussi. Il n'est donc pas anormal que la répartition des portefeuilles se fasse de manière à suivre les sièges obtenus à l'Assemblée, cependant, ne laissons pas les portefeuilles moins prestigieux à ceux qui ont obtenu le moins de sièges. En effet, l'UGR n'a pas vocation à s'attribuer les gros ministères parce qu'elle a eu une majorité relative. C'est pour ça que j'invite de suite le MLD a faire des propositions, et le PRF de même sur la répartition des ministères.
Je suis toujours l'actuel Premier Ministre, et je quitterai ma fonction très rapidement, en espérant que le PRF ne bloque pas et ne joue pas la montre.

[Mays Madarjeen]

C'est amusant cette manie que vous avez à l'UGR et au MLD de réinventer la définition de la République dès qu'il faut la faire rejoindre vos intérêts. Je ne vois pas en quoi il est anti-républicain que de vouloir mettre en place une coalition, au contraire, la plupart des pays démocratiques fonctionnent ainsi, et je ne connais pas beaucoup de pays qui recourent systématiquement à l'union nationale dès qu'aucun parti n'a de majorité.

Vous nous accusez de vouloir mettre en place une "dictature de la majorité", je dirais que vous en faites de même, en exigeant que le PRF se plie aux désirs des deux autres partis principaux et participent à un gouvernement contre leur volonté. Notre position est simple : nous acceptons de gouverner avec le MLD, mais pas avec l'UGR. MLD et UGR veulent manifestement gouverner ensemble, pourquoi voulez-vous absolument insérer le PRF dans votre ménage?

Je renvoie donc la balle dans le camp de la présidence : en République, c'est au président de nommer le Premier ministre qu'il souhaite selon les ententes possibles entre mouvements politiques. La position de chacun est claire, à madame Finacci de décider quel homme ou quelle femme est plus apte à nommer un gouvernement viable.

[Louis-Damien Lacroix de Beaufoy]

Pour une fois que Monsieur Madarjeen dit quelque chose d'intelligent dans cette discussion ! J'approuve sa demande, Madame la Présidente, il vous revient de trancher.

Nous n'allons pas y passer la semaine.

[Asuka Finacci]

A l'heure actuelle, monsieur Madarjeen me parait le mieux placé, il est évident que s'il ne parvient pas à former de Gouvernement capable de passer la confiance, il devra rendre sa démission, je lui suggère donc de trouver de solides appuis. Concernant la composition, à quelques exceptions près qui lui ont été communiquées je lui laisse le libre choix tant qu'il reste dans l'esprit d'appuis larges.

J'ajoute que si aucun accord n'est trouvé dans 2 semaines, de nouvelles élections seront convoquées.

[Zélie Saint-Déodat]

Zélie hausse un sourcil en entendant le nom de la personne la mieux placée, selon la Présidente.

"Madarjeen... Ce Madarjeen là?"

Dit-elle en désignant du doigt le Pakistano-Sri Lankais qui fait le coq depuis le début de la réunion. La demoiselle affiche une moue des plus dubitatives. Puis elle sort son smart phone afin d'aller consulter les offres d'emploi sur Aspen : sa carrière de ministre est appelée à subir une pause...

[Mays Madarjeen]

Mays était très surpris d'une annonce aussi soudaine de la présidente, mais revint rapidement sur terre.

Très bien, je vous remercie pour cet honneur que vous me faites, madame la présidente. Je vais de ce pas tâcher de me montrer digne de votre confiance.

[Yevgueni Makhno]

On a pris le paki ? Crotte

[Mays Madarjeen]

Je suis d'origine indienne, pour votre information.

[Yevgueni Makhno]

Le même peuple, simple problème de religion.