23/06/2013 - George Montgomery
Posté : 23 juin 2013, 04:21
Le 20 heures« Nous ne pouvons pas cautionner un discours qui engage la Frôce dans lequel nous, membres du NPS, nous ne nous reconnaissons pas »Invité : M. George Montgomery, ministre d'Etat, ministre de l'intérieur et de la défense
L’invité du 20 heures de Canal 4 est M. George Montgomery, ministre d’Etat, ministre de l’intérieur et de la défense. M. Montgomery, merci d’avoir accepté notre invitation.
Il est tout à fait normal pour moi que d’être devant les frôceux pour présenter et expliquer mon action au Gouvernement.
La polémique autour du discours de M. Charles de la Tour est toujours aussi vive, aussi bien dans la classe politique que dans les médias, quelle est votre réaction sur cette polémique ?
Je crois que tout a été dit sur cette soit disant polémique. Mais en réalité, il n’y a pas de polémique au sein de notre Gouvernement. Je peux vous affirmer par expérience du poste de Premier ministre que M. Thomas François mène le navire Frôce de la plus belle des manières jusqu’à présent et qu’il n’est pas nécessaire de remettre en cause tout une organisation pour une simple querelle de personnes, même si elle a été franche il faut le reconnaitre.
Mais sur le fond M. le ministre d’Etat, M. de la Tour a-t-il eu raison de sonner la charge contre la Russie et la Chine qui soutiennent ouvertement le pouvoir du président syrien Bachar Al Assad ?
Je ne suis pas le ministre des affaires étrangères de ce Gouvernement, je n’ai pas en charge la politique de la Nation. Mais ne pas avoir en charge la politique internationale du pays ne doit pas pour autant nous empêcher d’exprimer un avis ou une vision différente de celle proposée. Un ministre n’est pas une marionnette que l’on agite quand bon nous semble. Comme d’autres, pas forcément de gauche, j’ai toujours milité pour laisser une grande marge de manœuvre aux membres du Gouvernement. Si nous formons une équipe, nous devons avoir confiance les uns dans les autres. Mais sur un tel sujet, nous ne pouvons pas cautionner un discours qui engage la Frôce dans lequel nous, membres du NPS, nous ne nous reconnaissons pas.
Il existe donc des dissensions au sein de ce Gouvernement ?
Il n’est pas interdit de débattre au sein d’un Gouvernement Mme Savary, nous ne faisons rien de mal. Et si l’un de nous s’exprime publiquement, il n’a pas à se flageller pour autant, il n’a tué personne et n’a blessé personne. Pour un pays libre comme la Frôce, c’est un comble qu’un ministre soit contraint au silence. En ce sens, je ne partage absolument pas l’expression d’un célèbre ministre français de l’intérieur au sujet de la participation des uns et des autres à un Gouvernement.
Donc M. de la Tour a eu tort d’attaquer aussi ouvertement la Russie et la Chine selon vous ?
Evidemment. J’ai suffisamment côtoyé les milieux diplomatiques pour savoir qu’un tel discours a fait l’effet d’une bombe dans bon nombre de chancelleries. C’est l’ancien Premier ministre qui vous parle là. On ne fait pas avancer une cause en stigmatisant, en isolant ou en provoquant une ou plusieurs nations. Cette pratique n’est pas une pratique républicaine et elle n’est pas une pratique dans la diplomatie moderne comme dans celle des siècles précédents. Le propre de la diplomatie c’est de favoriser le dialogue et la concorde, par conséquent, insulter et provoquer des pays avec des amalgames douteux, c’est très regrettable. Voilà quel était le sens de l’intervention médiatique de mon ami et collègue du Gouvernement, M. Benjamin McGregor.
Soutiendrez-vous M. McGregor si celui-ci était contesté au sein du Gouvernement ?
Je ne soutiendrais pas M. McGregor par soucis de déranger et d’offenser les autres partis de la coalition, non. Je soutiendrais M. McGregor parce qu’il est membre du NPS, mon parti, qu’il a été un exceptionnel Premier ministre, un candidat malheureux à la présidence de la République, un grand président de l’Assemblée nationale et un remarquable parlementaire. Pour toutes ces raisons, sa voix compte plus que d’autres et je ne cautionne pas ceux qui font de son mandat actuel un mandat de seconde zone ou différent de celui des autres membres du Gouvernement. Benjamin McGregor est aussi nécessaire que le ministre des affaires étrangères, il est aussi nécessaire que la ministre de l’économie, des finances et de l’industrie. Instaurer une hiérarchie entre les ministres est une absurdité, nous sommes une équipe, pas des adversaires.
Donc un départ de M. McGregor n’est pas souhaitable selon vous ?
Il n’est pas souhaitable parce qu’il provoquerait la destruction simple et directe de l’accord de coalition passé entre trois partis pour permettre à M. Thomas François de devenir Premier ministre. Je ne vois aucune raison de provoquer la chute d’un homme pour qui j’ai de l’estime et qui doit aujourd’hui prendre les bonnes décisions dans le respect de l’ensemble des partenaires de la coalition.
Bien, venons en enfin à votre projet de loi sur la déchéance de nationalité des individus portant les armes contre les forces de sécurité frôceuses. Celui provoque une polémique et chose surprenante, l’UDR semblerait s’opposer à ce projet de loi, quelle est votre réaction ?
L’UDR est doublement frustré depuis quelques mois maintenant : premièrement l’UDR a perdu les élections législatives de juin 2013, deuxièmement l’UDR se sent trompé qu’un ministre de gauche puisse prendre une décision qu’un ministre de droite se sentirait comme étant le seul capable d’agir. Et bien nous, la gauche peut aussi agir sur ces questions et prendre ses responsabilités. Le NPS a fait campagne sur des valeurs, sur des engagements. Nous reviendrons dessus parce que la droite se dit faussement troublée ou choquée ? Ces mêmes gens de droite qui soutenaient encore il y a quelques années la fin du droit à l’avortement sous l’égide de M. Marshall ? Les frôceux ne sont pas dupes. La forme change mais le fond reste. Par conséquent, si l’UDR se sent trompé par mon projet de loi, j’en suis sincèrement désolé mais les frôceux ont droit à une politique en matière de sécurité à la hauteur de leurs espérances.
Ce projet de loi est tout de même une première pour la gauche frôceuse, socialiste d’autant plus. Vous ne pouvez pas nier que cette culture de la sévérité n’est pas une tradition ancestrale de votre famille politique ?
Le socialisme est en perpétuelle évolution. Il y a un siècle, nous étions vent debout contre l’économie de marché. Aujourd’hui, nous reconnaissons cette économie de marché tout en lui apportant les critiques nécessaires pour son perfectionnement et une plus grande prise en charge des plus défavorisés. Nous évoluons parce que notre monde évolue. La gauche se devait de reprendre ces thèmes à la droite. Nous avons enclenché le processus lors de la campagne des législatives, c’était indispensable de proposer une autre vision et je pense et que nous nous en sortons plutôt bien si j’en crois l’accueil que je reçois lors de mes nombreux déplacement à travers le pays. On prend ce projet de loi en étendard pour affaiblir ma position, c’est le jeu politique. Mais je préfère me préoccuper du fond et des idées que contient ce projet de loi, à savoir l’extrême sévérité de la République à l’égard de ceux qui s’en prennent à ses représentants. Il est du devoir du ministre de l’intérieur et de la défense de faire respecter l’ordre républicain, c’est ce que je m’efforce de faire, tout en donnant des moyens supplémentaires aux forces de sécurité frôceuses et à la justice de notre pays.
Dernière question M. le ministre d’Etat : des nouvelles élections sont prévues au sein du NPS pour désigner une nouvelle équipe dirigeante, avez-vous des ambitions pour ces élections internes qui seront cruciales pour l’avenir étant donné la fusion entre les socialistes et les sociaux-démocrates ?
Effectivement, le NPS va connaitre une belle activité interne cet été avec ces élections. Je crois savoir qu’elles se tiendront lors d’un formidable Congrès que l’équipe en place est en train d’organiser, probablement dans une ville historique pour le socialisme frôceux de ces dernières années, et j’en suis particulièrement fier. Pour revenir à votre question, non, je n’ai pas d’ambitions pour ces élections internes mais je prendrais position comme d’habitude, pour le meilleur candidat ou la meilleure candidate possible pour diriger le parti pour les années et les échéances électorales à venir.
Merci pour vos réponses M. Montgomery.