[Casarastra - 15/01] Meeting RSE
Posté : 15 janv. 2013, 18:10
Prévu depuis plusieurs jours, le second meeting du RSE avait été très préparé, comme le précédent. Il se déroulait à Casarastra, dans l'Arène, une salle accueillant plus de 15000 personnes en plein air. Le froid de l'hiver s'était bien installé dans la ville et bon nombre d'habitants avaient hésité à venir. C'était pour cette raison que Noah, en charge du bon déroulement des évènements avait organisé juste avant une grillade offerte par le RSE à tous les spectateurs. Et il n'avait pas peur que les gens désertent car les militants avaient passé beaucoup de temps à annoncer l'évènement et l'ambiance serait au rendez-vous. Un problème de taille s'était posé. Comment faire d'un meeting sur la sécurité et la justice, un moment convivial et surtout dynamique. La scène était tout ce qu'il y avait de plus simpliste. Un pupitre, un écran géant et des projecteurs mobiles. Deux allées avaient été dégagées par des barrières de sécurité, de chaque côté. Après la grillade, les gens furent conviés à prendre place dans l'Arène. Une demie-heure plus plus tard, la musique s'enclencha.
Les lumières s'éteignirent pendant deux secondes laissant le public applaudir et appeler la suite. Puis alors que les acclamations commençaient à être de plus en plus bruyantes, un projecteur s'alluma sur la scène et dévoila Stefano Peruzzi, un sourire ravi sur le visage. Il s'avança jusqu'au pupitre alors que la foule s'était levée. Il les salua de la main et d'un bonsoir énergique. Après quelques instants, il put commencer.
Camarades, bonsoir !
Le public répondit par des cris de soutien.
Je vois que vous êtes en forme ! Vous voyez ça tombe bien, moi aussi ! Je suis même gonflé à bloc, camarades. Pourquoi ? Parce que cette élection, nous allons la GAGNER !
Evidemment, la foule ne put que soutenir ces propos qui déclenchèrent une ovation. Les projecteurs s'allumèrent éclairant la salle et ses multiples visages enjoués. Certains se mirent à chanter "On va la gagner, on va la gagner, on va, on va, on la gagner !". Stefano eut un rire satisfait et poussa la chansonnette avec eux. Il reprit la parole :
Et avant de la gagner, nous allons nous battre, nous allons TOUT donner pour pulvériser la Droite !
A nouveau, le public montra son soutien par des applaudissements nourris et des sifflets. Stefano les laissa chanter à tue-tête "On va gagner !". Ce ne fut qu'au bout de cinq minutes qu'il put poursuivre.
Ce soir, je suis venu vous parler d'un sujet qui a été piétiné lors du débat officiel. La sécurité. Pour nous tous, ici, aujourd'hui, la sécurité est un enjeu primordial, le peuple ne peut s’épanouir que dans un cadre de sécurité économique, de sécurité sociale et de sécurité physique. Il est du DEVOIR de tout socialiste de se préoccuper vivement de l’épanouissement du peuple. La droite nous rabâche ses vieilles propositions, sorties du placard. Elles sentent encore l'anti-mite... et elles sont plus proches de la politique spectacle que des réalités du terrain. Il ne vous aura pas échappé que le débat avait tourné autour d'une thématique en particulier : l’autorisation du port des armes à feu à des fins d’autodéfense, probablement plus pour enrichir leurs amis de l’industrie de l’armement que pour protéger le peuple mais passons sur ce point pour en venir à l’essentiel c’est-à-dire à la contre productivité de ce type de mesure.
Le monde selon le RDF, c’est en Frôce des méchants armés qui tuent des gentils non armés parce que la loi est là pour protéger les criminels alors qu’en Amérique les gentils armés peuvent faire peur aux méchants armés grâce à leurs armes de guerre pour protéger leurs vies. Ce que l’Histoire ne dit pas, c’est que le gentil citoyen armé n’a pas toujours le temps de trouver son arme, qu’on ne considère pas comme suspecte une personne qui trimballe sur elle en permanence un engin de la mort alors que ce n’est pas son métier et qu’une personne qui souffrirait de troubles psychologiques peut facilement mettre la main sur une arme à son premier délire. La droite se garde bien de donner ces détails. Parce qu'elle sait qu'ils viennent ruiner sa politique sécuritaire. Il est évident que je me fais une joie de les sortir de sous le tapis !
Il marqua une pause alors que les gens applaudissaient avec vivacité ce qu'il venait de dire.
La morale de cette histoire, ce sont les chiffres qui nous l’enseignent, les Etats Unis comptent 4 fois plus d’homicides par habitant que l’Italie, pourtant peu épargnée par le crime organisé, 6 fois plus d’homicides par habitant que l’Allemagne pourtant porteuse d’une Histoire qu’on peut qualifier d’au moins aussi violente que celle des Etats Unis et 14 fois plus d’homicides par habitant que le Japon terre d’origine des jeux vidéo violents pointés du doigts par les républicains qui ne savent plus comment excuser une conduite qui leur place du sang sur les mains. Certains se gausseront de ces statistiques y voyant un délire de technocrate, qu’ils aillent voir les familles des victimes de la folie de leurs modèles américains avant de parler de leur petite liberté à disposer d’une mitraillette !
Stefano avait haussé le ton sur la dernière phrase ce qui déclencha des acclamations et des "Bien envoyé", lancés par les personnes au premier rang.
Face à la propagation des armes, le RSE prône une conduite responsable, l’interdiction pure et simple des armes à feu pour les personnes ne disposant pas de l’usage légal de la violence en dehors de la pratique de la chasse. Nous ne laisserons pas les psychopathes poser la main sur un fusil si facilement ! Si pour certains, la vie passe après l'argent, au RSE, nous pensons tout le contraire. Pour nous, il n'est pas question d'armer les citoyens avec un pistolet ou un fusil. Nous préférons, à cette méthode de bourrin d'un autre siècle, ARMER LES CONSCIENCES !
Le public se mit à applaudir. Stefano le regarda, sérieux et rigoureux.
De plus, nous souhaitons que la lutte contre les trafics d’armes se fasse sans relâche et à ce titre nous créerons une brigade de lutte contre les trafics ! Lutte contre le trafic d’armes, mais aussi contre le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue, s’enrichir sur la détresse humaine est une pratique profondément méprisable, une pratique honteuse ! Et nous nous devons d’agir avec la plus grande fermeté sur ce sujet. Lutter contre les trafics passe aussi par le développement d’une offre légale lorsqu’elle n’est pas directement nuisible à autrui, à ce titre la loi Marie Madeleine doit être protégée et la vente de cannabis doit être légalisée et encadrée.
Les moralistes hurleront à la destruction de la société frôceuse, mais ils ont déjà hurlé en 2010 avec l’autorisation du mariage homosexuel, ils ont déjà hurlé en 2003 lorsque la liberté de manifester est revenue, ils ont déjà hurlé en 1921 lorsque les femmes ont obtenu le droit de vote, ils ont déjà hurlé en 1867 lorsque l’Etat s’est séparé de l’Eglise. Et pourtant, nous sommes toujours là, notre société est toujours prospère. Les moralistes ont toujours eu un monde de retard, mais nous, allons dans le sens de l’Histoire, ayons un monde d’avance !
Les applaudissements reprirent de plus belle. Stefano enchaîna.
La brigade de lutte contre les trafics ne sera pas la seule unité que nous mettrons en service, nous souhaitons développer une véritable police des transports, la promiscuité des lieux rend certains actes délictueux nettement plus faciles, je pense bien sûr à la présence de plus en plus forte des pickpockets, et il est temps d’agir afin que les frôceux retrouvent une pleine confiance en leurs transports en commun ou privés, c’est un acte essentiel de la route de la Frôce vers la transition énergétique et ne pas s’y tenir serait une faute grave.
Nous devons également rétablir le lien de confiance entre nos policiers qui font un travail admirable et les citoyens afin de faciliter le maintien de l’ordre, c’est en se comprenant mieux que la coopération s’installera et que le travail de la police gagnera en qualité, à ce titre nous soutenons de la façon la plus absolue les démarches de renforcement de la police de proximité, une police humaine et efficace c’est ce que nous devons au peuple et ce dont le peuple a besoin. La police fait un travail remarquable et nous ne leur jetterons pas la pierre. Nous ne les accuserons pas d'être un budget trop important à la charge du contribuable. Nous ne tomberons pas dans les bassesses de l'ADL. Nous sommes fiers de nos policiers et il faut qu'ils sachent que le RSE militera toujours pour que l'exercice de leur fonction se fasse dans le meilleur des cadres et de la considération. Nous ne laisserons personne enterrer la police frôceuse !
Il tapa du poing sur son pupitre, sous les applaudissements du public.
L’humanisation de l’image de la police ne pourra se faire qu’en se débarrassant de certains symboles renvoyant vers le style du policier ‘’cow-boy’’, à ce titre nous mettrons en place un contrôle rigoureux de l’utilisation des grenades lacrymogènes, ces projectiles peuvent provoquer des lésions et ils ne sont pas à balancer à la légère en premier ressort pour tout regroupement à disperser, mais bien comme ultime recours pour l’application de la loi républicaine.
Nous interdirons l’utilisation du taser, dans l’absolu cette arme est moins dangereuse qu’une arme à feu traditionnelle, mais son utilisation comme arme supposée non létale est une aberration car cette arme peut tuer et pas seulement dans des cas exceptionnels, un rapport alarmant d’Amnesty International a clairement mis en avant ces risques. La question est délicate, mais au nom du principe de précaution, nous pensons que l’utilisation du taser, en plus d’avoir une mauvaise image est dangereuse tant que cette arme est associée à l’idée d’arme qui n’est pas conçue comme pouvant donner la mort. Certains verront dans ce principe de précaution une marque de faiblesse, je leur répondrai que c’est une marque de respect, on ne joue pas avec la santé des frôceux, même délinquants, de manière aussi grossière. Une vie reste une vie. Il ne convient qu'à nous, politiques, de la rendre meilleure.
Plusieurs acclamations nourries montèrent à nouveau. Stefano haussa un peu la voix pour les couvrir et continuer :
Toujours dans ce cadre d’humanisation, nous ferons en sorte que seuls soient fichés ceux qui ont été condamnés pour des faits graves afin de lutter contre la récidive, bien que nous soyons tout à fait favorables à ce que le prélèvement temporaire d’ADN soit forcé dans le but d’atteindre la manifestation de la vérité, notre âme révolutionnaire nous dicte de nous tenir loin de la tentation du fichage systématique, un fichier peut toujours tomber entre de très mauvaises mains et c’est un principe de précaution que d’agir contre un fichage trop étendu. N'oublions pas que la Frôce a connu des abus sur le domaine, lors de la période sombre de son Histoire.
Enfin, nous créerons une ligne téléphonique permanente pour les victimes de harcèlement en tout genre. Il arrive qu’une victime n’ose pas se livrer dans le cadre froid d’un commissariat, comment leur en vouloir dans de tels cas ? La lutte contre le harcèlement, c’est un combat particulièrement symbolique pour quiconque défend les intérêts des plus modestes, c’est combattre le lien dominant/dominé dans son expression la plus illégitime et la plus brutale.
La police ne sera pas la seule institution à être concernée par cette nouvelle volonté de confiance, nous souhaitons également relancer les rapports entre nos forces armées et la population frôceuse. D'ailleurs, à ce titre, il faut donner à nos forces armées un statut de force de défense stricte, la Frôce n’a pas vocation a être une puissance belliciste, notre armée doit servir à protéger la patrie, mais jamais à attaquer autrui frontalement. La Frôce combat par le biais du TSCP toute forme d’impérialisme, le renoncement constitutionnel à l’attaque est selon nous le moyen de placer la Frôce au dessus de ces règlements de compte barbares et sanguinaires.
La foule applaudit à nouveau tandis que Stefano, qui commençait à être un peu aphone à cause d'une laryngite guérie depuis un jour, prit un verre d'eau pour le boire.
Toujours en ce qui concerne l’armée, nous souhaitons mettre fin aux aberrations d’un autre âge que sont la cour martiale et la loi martiale, la cour martiale est une rupture flagrante de l’égalité républicaine, sa place est dans les poubelles de l’Histoire avec la peine de mort et le fichage systématique. En Frôce, la seule justice qui vaille est la justice de la République. Et c’est notre amour de justice et de démocratie qui nous pousse à exclure le recours à la loi martiale, ce système profondément liberticide n’a en aucun cas sa place dans une nation moderne et qui plus est démocratique, le plan de vigilance anti-terroriste m’apparait largement suffisant pour combattre les principales menaces du monde moderne en matière de sécurité nationale.
La sécurité, c’est un devoir de la République envers le peuple frôceux, et c’est avec ce devoir à l’esprit que le Rassemblement Socialiste et Ecologiste sollicite vos suffrages pour que sécurité rime avec travail, rigueur et respect plutôt qu’avec spectacle ! Le 20 janvier, nous aurons besoin de vos voix pour marquer la différence et mettre le cap à gauche toute !
Le public lança des sifflets des acclamations en guise de réponse. Stefano esquissa un sourire et disparut dans le noir alors que l'ovation se poursuivait. Une nouvelle pause musicale s'enclencha.
Le projecteur se ralluma sur le côté droit de la scène, peu avant la fin du dernier clip. La foule eut alors la surprise de voir entrer Noah sur la scène, en train de danser cette fameuse danse du cheval. Il y eut bien évidemment des rires et des applaudissements. Pour l'occasion, Gayet avait mis un jean délavé, des chaussures de cow-boy et une chemise sombre sur laquelle il avait ajouté un petit gilet de cuir. Il portait également un chapeau de cowboy. Quand il arriva devant le pupitre, il mima la descente du cheval sous les acclamations d'un public amusé et surpris. Il s'avança lentement vers le pupitre et toisa le public avec un air de dur qui en l'occurrence déclenchait l'hilarité générale. Gayet mit la main dans sa poche et en sortit une étoile de shériff où était écrit : Noah Gayet - Justicier. D'un geste habile, il dégagea une arme accrochée à sa ceinture tout en regardant le public avec sérieux. On aurait dit un film de Clint Eastwood... Il se mit alors à parler d'une voix qu'il avait virilisée et grossie :
Il parait que certains d'entre vous ici n'ont pas de papier. En tant que Justicier de la Brigade Citoyenne, service financé par la vente de programmes en carton de l'ADL, je vais vous demander de sortir vos papiers et de les poser à vos pieds sans geste brusque. Ensuite, calmement et très doucement, sans faire d'histoire, vous allez mettre les mains derrière la tête et vous allonger sur le sol. On va la faire simple. Celui qui fait un pas de travers, je le perfore d'un petit coup de colt !
Les rires se poursuivirent dans la salle. Noah fronça les sourcils et dégaina.
Du respect pour un bénévole de la sécurité ! Non mais ! Je voudrais vous y voir à ma place. D'ailleurs, tant que vous y êtes, vous déposerez vos armes aussi sur le sol. Comme on va avoir un peu de mal à s'y retrouver, vous me ferez des tas. Alors les armes en plastique, les menottes coquines et les petits pétards, ça sera sur votre gauche, mais gauche-gauche, quoi. Sur la droite de votre gauche, presque au centre quoi, vous allez mettre vos pistolets à bille, les armes de paint-ball et vos lances-pierres. Ah et oui, les fusées de feu d'artifice seront à ranger là également, à y être autant que ça stimule un peu ce côté...
Il y eut à nouveau des éclats de rire. Noah garda son sérieux en enchaîna, en balayant le public de son arme.
Au centre, vous pouvez jeter des fleurs, de préférence des chrysanthèmes...
L'hilarité du public faillit être contagieuse. Noah se retenait pour ne pas rire lui-même. Et il enchaîna :
Pour les armes à feu, les fusils et les grandes, ce sera sur votre droite. Enfin, n'oubliez pas de déposer les armes de guerre, les lance-missiles, les bombes conventionnelles mais là ce sera sur votre extrême droite. Et défense de les lâcher sur votre voisin, sauf s'il est musulman.
Il y eut des huées dans la salle accompagnées d'applaudissements.
Ah ? Il y a des musulmans dans la salle ?
Plusieurs "oui" résonnèrent et Noah répondit au tac au tac :
Non mais que fait la police ! Oh, suis-je bête... la police c'est moi... Bon... ceux qui sont musulmans, je vais vous demander de quitter cette salle bien gentiment... Hop hop hop ! La sortie c'est par là-bas. Pas un pas de plus ou je tire !!!
Il brandit l'arme en l'air sous les rires et il appuya sur la gâchette. Un coup de feu résonna alors que du colt sortit une myriade de confettis et un drapeau, celui du RSE. Sous le courant d'air, le chapeau tomba sur la scène.
Oh les chameaux !!! Ils m'ont menti !!! Décidément... Programme en carton et armes en plastiques ! Tu parles d'un navet. Bon allez, je t'enlève tout ça moi...
Il tira fortement sur son jean à la façon des stripteaseurs. Ce dernier se déchira sous les cris surpris du public laissant apparaitre un pantalon noir, habillé. Il enleva le gilet rapidement et changea rapidement de chaussures.
Non, non n'applaudissez pas. C'était mon métier avant tout ça.
L'éclat de rire fut général alors que la clameur du public se fit entendre davantage. Noah ajusta son costume et s'approcha alors du pupitre. Le calme se fit dans la salle, tandis qu'il prit la parole :
Avouez quand même que l'ADL aurait pu faire ça comme clip de campagne. Au moins cela aurait eu le mérite de dire la vérité et que la vérité. Mais qu'importe ! Je n'ai pas résisté à l'envie de leur donner des idées, ils semblent tellement à court dans les débats qu'ils ne cessent de se répéter. Quand même, pour clore ce chapitre sécurité, je voudrais tendre un hommage appuyé aux milliers de policiers que compte notre pays. Je voudrais leur dire que je suis fier du travail qu'ils font chaque jour et que nous allons faire en sorte qu'ils puissent exercer dans le meilleur cadre possible.
La foule applaudit avec vigueur.
Et je ne dis pas ça parce que j'aime leurs uniformes, les menottes et les matraques...
Un nouvel éclat de rire général résonna dans l'assemblée alors que Noah esquissa un sourire entendu.
La République Frôceuse n'a pas d'ennemis parmi les citoyens honnêtes. Bien au contraire, chaque citoyen est une pierre de notre édifice. Quand la pierre et bancale, il faut la réparer pour qu'elle puisse remplir sa fonction première. Nous autres, militants du RSE, nous avons toujours privilégié cette vision de la société. Une société où un délinquant peut se réinsérer. Car ne l'oublions pas, le but premier de la prison, c'est de réinsérer. A ceux qui disent que nous sommes laxistes, que nous avons fait exploser, par nos méthodes, la criminalité, à ceux qui appellent de leurs tristes voeux, une répression absolue, des peines d'un autre temps, d'une autre espèce, la peine de mort... à ceux-là, ce soir, je leur dis d'arrêter de se regarder le derrière et de lever la tête pour regarder la réalité en face ! Notre société a des problèmes auxquels nous proposons des solutions. Dans quel but devrions-nous agir aux plus près des quartiers en difficultés par exemple ? Pas dans celui de trouver un alibi, un excuse à un délinquant. Mais avec l'objectif affirmé de trouver une réponse à l'engrais des criminels, à cette terre fertile qui annonce une récolte de malheurs. Je ne vais pas avoir la prétention ce soir de me faire justicier. Je laisse aux personnes compétentes en la matière tout le mérite de leur travail. Mais je sais que ces personnes travaillent dans le but d'éradiquer la criminalité et c'est également notre but. Parce qu'en Frôce, il ne peut exister AUCUNE, je dis bien AUCUNE, zone de non-droit.
Il y eut des applaudissements nourris et quelques sifflets de soutien.
Quand la droite nous dit qu'il faut durcir la rétention et la promouvoir comme seule issue possible, nous répondons...
Il fit signe au public qui lâcha un "NON !" sonore.
Ce n'est pas comme ça que nous envisageons la Justice Frôceuse. La prison n'est pas et ne doit jamais être une peine prononcée à la légère. L'isolement, la rupture du lien social, les conditions de détention sont des facteurs de récidive. Et le pire dans cette récidive, c'est qu'elle se fait plus violente que jamais la fois d'après. Quel est l'intérêt de garder un type à l'ombre pendant 25 ans, sans qu'il ne s'implique dans la société, dans sa vie personnelle ? Il n'y en a aucun, si ce n'est sanctionner avec la plus absurde des sévérités, à l'aveugle. Bien sûr, un criminel, reste un criminel. Et il n'est pas question de laisser sortir des assassins, des violeurs ou des psychopathes. La réflexion qui se pose c'est est-il judicieux d'enfermer un voleur dans la même cellule que deux autres meurtriers. Est-il judicieux d'envoyer en prison une personne qui a une famille ou qui peut encore en fonder une ? La Justice se doit d'être à l'écoute des causes de la criminalité. Elle se doit de décider avec parcimonie de l'incarcération ou non d'une personne. Pour autant, celle-ci n'est pas affranchie de toute dette envers la société. Elle devra réparer ce qu'elle a brisé, réparer son forfait, par le travail d'intérêt général. Elle devra rétablir la confiance, en se réinsérant dans le milieu professionnel, en suivant un programme de réinsertion personnalisé dans la société, en s'abstenant de tout méfait. En clair, si la prison est évitée ce sera en échange de contreparties rigoureuses, que la Justice fera appliquer à la lettre. Dans le cas contraire, ce sera l'entrée directe en prison. Ces prisons frôceuses, dont la droite fait l'éloge, ont la facheuse tendance à être surpeuplées. C'est un peu comme le ghetto vous savez, on prendre un groupe d'individus, on les parque dans un endroit comme du bétail et on ferme la porte, en se disant que peu importe ce qu'il peut bien se passer à l'intérieur, du moment que ça ne ruine pas notre petit quotidien, ce n'est pas important. Or, mélanger les meurtriers avec les voleurs ou les fraudeurs, ça n'est pas une méthode pour les aider, au contraire. Il faut que les grands criminels soient séparés des autres, c'est pour cette raison que nous envisagerons la construction de prisons spécialisées. D'un côté les peines légères, de l'autre les peines lourdes. Je vous le disais, il ne sera pas question d'arrêter la détention, mais de la rénover en profondeur. Et ça, la droite ne le comprend pas. Elle n'a pas saisi qu'en protégeant les délinquants des grands maîtres du crime, nous les empêcherons de franchir le pas à leur tour, nous leur éviterions d'être influencés et manipulés. La vraie justice ça n'est pas de mettre tout le monde dans la même pièce et de s'essuyer les mains. La vraie justice c'est de donner aux gens une seconde chance pour se rattraper et réparer leurs erreurs. Notre Justice, n'abandonnera jamais des hommes et des femmes par paresse ou étroitesse d'esprit !
La foule se mit à applaudir mais Noah poursuivit :
Quand je vois une personnage âgée dans la rue qui tombe, je l'aide à se relever. Quand je vois un jeune de 18 ans qui a volé une voiture, ou qui a servi de dealeur à une organisation criminelle, je lui tends la main pour qu'il reparte sur de bonnes bases. Je lui dis, tu as fait une connerie, répares-la et recommence à zéro. Alors bien sûr, il faut avoir de la volonté en face, il faut avoir l'audace de tenter l'expérience, de se racheter. Mais les personnes qui réagissent ainsi sont bien plus nombreuses que vous ne le pensez. Elles ont besoin d'un étrier pour se remettre en selle, d'un soutien. Soyons ce soutien !
Cette fois il laissa monter les acclamations pendant plus d'une minute.
Quand la droite veut inscrire de délit de faciès dans le code pénal, nous disons...
A nouveau, la foule lâcha un "NON !" énergique.
Exactement ! Et nous ajoutons que nous voulons faire l'inverse. Nous voulons durcir les sanctions des infractions à caractère discriminatoires. C'est une question de respect de tolérance. S'en prendre à une femme, à une personne homosexuelle, juive ou musulmane... s'en prendre à un blanc ou un noir, c'est une attitude honteuse et scandaleuse que pourtant bien de politiques nationalistes adoptent sans en rougir. Nous sommes une Frôce de valeurs et de respect. L'intolérance, la discrimination, la haine de l'autre, toutes ces tares n'ont rien à faire chez nous ! Je vous parle de dicrimination physique comme je pourrais vous parler de discrimination sociale. Ainsi, aujourd'hui, une personne qui n'a pas d'argent, en plus de vivre cette situation au quotidien comme un poids lourd, ne peut pas accéder à la même justice que les autres. De quel droit serait-elle lésée par rapport à d'autres ? Pourquoi ne pourrait-elle pas faire valoir son intégrité ? Parce qu'elle n'a pas un compte bancaire suffisamment rempli ? Est-ce ainsi que la justice doit fonctionner à deux vitesses ? En pronant une forme de méritocratie ? Et à cette discrimination, s'en ajoute une qui est républicaine ! Pourquoi interdire aux immigrés d'accéder aux mêmes droits qu'un citoyen frôceux ? Pourquoi s'enticher d'une durée de résidence obligatoire ? Ces personnes ont fait leurs démarches dans les règles, elles ont beaucoup à apporter à notre pays. Et nous leur claquerions la porte au nez ? Qui viendra pleurer quand elles montreront leur désintérêt profond pour la Frôce ? Toujours les mêmes, ceux qui se méfient de tout le monde et qui, quand c'est le moment de faire un bilan, nous sortent l'excuse des étrangers, des immigrés. Eh oh ! Ils ont bon dos ces gens, ils sont aussi respectables que vous et moi. Et leur diversité enrichira la nôtre. N'oublions pas que la Frôce est un pays fraternel, né de l'union de royaumes qui n'avaient pas grand chose à voir. Aujourd'hui, où que nous soyons quelle que soit notre situation, nous sommes Frôceux et c'est une FIERTE !
Il y eut à nouveau une salve d'applaudissements que Noah laissa volontairement s'exprimer.
Nous ferons preuve de la plus grande des fermeté, comme toujours face aux criminels de la dictature et aux organisations qui les ont soutenu. Il est absolument inadmissible que des entreprises, des groupements associatifs ou politiques qui ont cautionné des tueries sans nom et des barbaries révoltantes puissent encore exister et prospérer dans notre pays. De la même façon que nous durcirons les peines à l'encontre des organisations criminelles qui font de l'argent sur le trafic de drogues, d'être humains ou encore d'armes. Et nous déploierons un dispositif sans égal pour lutter efficacement contre l'incitation à l'anorexie. Il ne s'agit ni plus ni moins qu'une incitation au suicide, de façon lente et insidieuse. Un meurtre déguisé, une façon d'ôter la vie à une personne en faisant jouer un complexe physique. Nous avons tous eu, et nous aurons tous, un jour ou l'autre des bourrelets. Le corps est comme il est, il faut s'accepter ainsi. Si pour vous et moi, cela peut paraître simple, pour d'autres, il y nécessité d'être aidé. Ces personnes ne doivent être les victimes de manipulateurs pernicieux. La lutte contre la criminalité implique aussi une lutte contre la corruption. Ainsi, nous obligerons toute personne politique frappée d'inéligibilité à vie de, à démissionner de son mandat en cours ou à en être destituée. Quand on a un pouvoir entre les mains, il faut être exemplaire et servir la République sans écart ! N'ayons pas peur de remettre au goût du jour l'honnêteté politique ! Notre pays en a besoin !
La foule marqua son approbation par des applaudissements. Noah en profita pour faire une courte pause et d'éclaircir un peu la voix.
On ne peut pas parler de Justice sans rappeler les formidables avancées de notre pays en ce domaine. La séparation des pouvoirs, un fait marquant qui permet à nos tribunaux d'être indépendants aujourd'hui et donc d'agir sicto sensu grâce aux textes de lois. Des textes qu'il nous appartiendra par ailleurs de simplifier pour que chacun puisse les comprendre. On peut créer un cadre claire sans pour autant écrire en hébreu ! Un autre fait marquant, aura été l'abolition totale de la peine de mort. Il faut dire que cette pratique, en plus de créer une vendetta nationale, place la justice elle-même au stade de meutrière. Le RSE a toujours eu un temps d'avance sur le reste de la classe politique, nous avions, à l'époque milité pour la présomption d'innocence, et nous avons remporté ce combat. Aujourd'hui, nous voulons instaurer un Habeas Corpus, c'est à dire une limite à la mise en détention. Cela s'incrit dans notre volonté de préserver la présomption d'innocence mais aussi et surtout de limiter le recours aux gardes à vue, devenues bien trop fréquentes ces dernières années. Une personne pourra donc préparer sereinement sa défense et éviter de se voir détenue alors qu'elle est innocente. Un système de caution sera mis en place. Il s'agit d'un droit fondamental, que nous ferons inscrire dans notre Constitution !
Mais la justice, au délà des procès et des condamnations, c'est aussi une justice démocratique. Nous créerons donc des conseils régionaux dont les membres seront élus à l'Assemblée Nationale. Leur but sera de représenter les localités dans l'hémicycle et par là même d'agir pour que les résultats soient effectifs sur le terrain, pour le quotidien des gens. Et dans le même temps, pour que les serviteurs de la République soient au véritable service de la Frôce, nous limiterons le cumul des salaires. L'enrichissement des politiques ne doit pas se faire sur le dos des Frôceux et sur leurs impôts. Et il convient en plus dans cette période de crise de donner l'exemple !
Il y eut à nouveau des applaudissements.
Chers amis, la Frôce a su montrer par le passé qu'elle avait l'audace de réformer et d'innover. Elle a réussi avec brio ce qu'elle entrepris sous les années où la gauche était au pouvoir. Mais le travail n'est pas terminé. La lutte contre l'insécurité, contre la fracture sociale et les injustices se poursuit au quotidien. Nous ne devons relâcher aucun effort. C'est pour cette raison que le 20 janvier, je vous appelle à voter en masse pour le RSE, pour que nous soyons le premier parti de gauche, le moteur de l'action gouvernementale mais aussi et surtout le premier parti de Frôce. Face à l'anarchie libertarienne, face au capitalisme et au nationalisme nauséabond, vous avez le choix de la raison et de la compétence. Nos ministres ont toujours donné pour la République, ils ont toujours travaillé, même quand des problèmes se sont dressés sur leur route. Ce pays a besoin de vous et nous aurons besoin de vous pour construire notre avenir, un bel avenir. Avant de vous quitter, je voulais vous remercier d'avoir bravé le froid pour être là ce soir. La chaleur de vos coeurs réchauffent les nôtres.
Le public, ravi se mit à applaudir bruyamment.
Je souhaite également remercier les artistes équestres qui vont se produire devant vous ce soir. Vive Casarastra ! Vive la République et vive la Frôce !
Des deux allées dégagées, une troupe montée sur de magnifiques chevaux fit son entrée sous l'ovation du public. Le spectacle dura un peu plus d'une heure. Ce ne fut qu'à partir de ce moment là que la salle commença à se vider.
Les lumières s'éteignirent pendant deux secondes laissant le public applaudir et appeler la suite. Puis alors que les acclamations commençaient à être de plus en plus bruyantes, un projecteur s'alluma sur la scène et dévoila Stefano Peruzzi, un sourire ravi sur le visage. Il s'avança jusqu'au pupitre alors que la foule s'était levée. Il les salua de la main et d'un bonsoir énergique. Après quelques instants, il put commencer.

Le public répondit par des cris de soutien.
Je vois que vous êtes en forme ! Vous voyez ça tombe bien, moi aussi ! Je suis même gonflé à bloc, camarades. Pourquoi ? Parce que cette élection, nous allons la GAGNER !
Evidemment, la foule ne put que soutenir ces propos qui déclenchèrent une ovation. Les projecteurs s'allumèrent éclairant la salle et ses multiples visages enjoués. Certains se mirent à chanter "On va la gagner, on va la gagner, on va, on va, on la gagner !". Stefano eut un rire satisfait et poussa la chansonnette avec eux. Il reprit la parole :
Et avant de la gagner, nous allons nous battre, nous allons TOUT donner pour pulvériser la Droite !
A nouveau, le public montra son soutien par des applaudissements nourris et des sifflets. Stefano les laissa chanter à tue-tête "On va gagner !". Ce ne fut qu'au bout de cinq minutes qu'il put poursuivre.
Ce soir, je suis venu vous parler d'un sujet qui a été piétiné lors du débat officiel. La sécurité. Pour nous tous, ici, aujourd'hui, la sécurité est un enjeu primordial, le peuple ne peut s’épanouir que dans un cadre de sécurité économique, de sécurité sociale et de sécurité physique. Il est du DEVOIR de tout socialiste de se préoccuper vivement de l’épanouissement du peuple. La droite nous rabâche ses vieilles propositions, sorties du placard. Elles sentent encore l'anti-mite... et elles sont plus proches de la politique spectacle que des réalités du terrain. Il ne vous aura pas échappé que le débat avait tourné autour d'une thématique en particulier : l’autorisation du port des armes à feu à des fins d’autodéfense, probablement plus pour enrichir leurs amis de l’industrie de l’armement que pour protéger le peuple mais passons sur ce point pour en venir à l’essentiel c’est-à-dire à la contre productivité de ce type de mesure.
Le monde selon le RDF, c’est en Frôce des méchants armés qui tuent des gentils non armés parce que la loi est là pour protéger les criminels alors qu’en Amérique les gentils armés peuvent faire peur aux méchants armés grâce à leurs armes de guerre pour protéger leurs vies. Ce que l’Histoire ne dit pas, c’est que le gentil citoyen armé n’a pas toujours le temps de trouver son arme, qu’on ne considère pas comme suspecte une personne qui trimballe sur elle en permanence un engin de la mort alors que ce n’est pas son métier et qu’une personne qui souffrirait de troubles psychologiques peut facilement mettre la main sur une arme à son premier délire. La droite se garde bien de donner ces détails. Parce qu'elle sait qu'ils viennent ruiner sa politique sécuritaire. Il est évident que je me fais une joie de les sortir de sous le tapis !
Il marqua une pause alors que les gens applaudissaient avec vivacité ce qu'il venait de dire.
La morale de cette histoire, ce sont les chiffres qui nous l’enseignent, les Etats Unis comptent 4 fois plus d’homicides par habitant que l’Italie, pourtant peu épargnée par le crime organisé, 6 fois plus d’homicides par habitant que l’Allemagne pourtant porteuse d’une Histoire qu’on peut qualifier d’au moins aussi violente que celle des Etats Unis et 14 fois plus d’homicides par habitant que le Japon terre d’origine des jeux vidéo violents pointés du doigts par les républicains qui ne savent plus comment excuser une conduite qui leur place du sang sur les mains. Certains se gausseront de ces statistiques y voyant un délire de technocrate, qu’ils aillent voir les familles des victimes de la folie de leurs modèles américains avant de parler de leur petite liberté à disposer d’une mitraillette !
Stefano avait haussé le ton sur la dernière phrase ce qui déclencha des acclamations et des "Bien envoyé", lancés par les personnes au premier rang.
Face à la propagation des armes, le RSE prône une conduite responsable, l’interdiction pure et simple des armes à feu pour les personnes ne disposant pas de l’usage légal de la violence en dehors de la pratique de la chasse. Nous ne laisserons pas les psychopathes poser la main sur un fusil si facilement ! Si pour certains, la vie passe après l'argent, au RSE, nous pensons tout le contraire. Pour nous, il n'est pas question d'armer les citoyens avec un pistolet ou un fusil. Nous préférons, à cette méthode de bourrin d'un autre siècle, ARMER LES CONSCIENCES !
Le public se mit à applaudir. Stefano le regarda, sérieux et rigoureux.
De plus, nous souhaitons que la lutte contre les trafics d’armes se fasse sans relâche et à ce titre nous créerons une brigade de lutte contre les trafics ! Lutte contre le trafic d’armes, mais aussi contre le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue, s’enrichir sur la détresse humaine est une pratique profondément méprisable, une pratique honteuse ! Et nous nous devons d’agir avec la plus grande fermeté sur ce sujet. Lutter contre les trafics passe aussi par le développement d’une offre légale lorsqu’elle n’est pas directement nuisible à autrui, à ce titre la loi Marie Madeleine doit être protégée et la vente de cannabis doit être légalisée et encadrée.
Les moralistes hurleront à la destruction de la société frôceuse, mais ils ont déjà hurlé en 2010 avec l’autorisation du mariage homosexuel, ils ont déjà hurlé en 2003 lorsque la liberté de manifester est revenue, ils ont déjà hurlé en 1921 lorsque les femmes ont obtenu le droit de vote, ils ont déjà hurlé en 1867 lorsque l’Etat s’est séparé de l’Eglise. Et pourtant, nous sommes toujours là, notre société est toujours prospère. Les moralistes ont toujours eu un monde de retard, mais nous, allons dans le sens de l’Histoire, ayons un monde d’avance !
Les applaudissements reprirent de plus belle. Stefano enchaîna.
La brigade de lutte contre les trafics ne sera pas la seule unité que nous mettrons en service, nous souhaitons développer une véritable police des transports, la promiscuité des lieux rend certains actes délictueux nettement plus faciles, je pense bien sûr à la présence de plus en plus forte des pickpockets, et il est temps d’agir afin que les frôceux retrouvent une pleine confiance en leurs transports en commun ou privés, c’est un acte essentiel de la route de la Frôce vers la transition énergétique et ne pas s’y tenir serait une faute grave.
Nous devons également rétablir le lien de confiance entre nos policiers qui font un travail admirable et les citoyens afin de faciliter le maintien de l’ordre, c’est en se comprenant mieux que la coopération s’installera et que le travail de la police gagnera en qualité, à ce titre nous soutenons de la façon la plus absolue les démarches de renforcement de la police de proximité, une police humaine et efficace c’est ce que nous devons au peuple et ce dont le peuple a besoin. La police fait un travail remarquable et nous ne leur jetterons pas la pierre. Nous ne les accuserons pas d'être un budget trop important à la charge du contribuable. Nous ne tomberons pas dans les bassesses de l'ADL. Nous sommes fiers de nos policiers et il faut qu'ils sachent que le RSE militera toujours pour que l'exercice de leur fonction se fasse dans le meilleur des cadres et de la considération. Nous ne laisserons personne enterrer la police frôceuse !
Il tapa du poing sur son pupitre, sous les applaudissements du public.
L’humanisation de l’image de la police ne pourra se faire qu’en se débarrassant de certains symboles renvoyant vers le style du policier ‘’cow-boy’’, à ce titre nous mettrons en place un contrôle rigoureux de l’utilisation des grenades lacrymogènes, ces projectiles peuvent provoquer des lésions et ils ne sont pas à balancer à la légère en premier ressort pour tout regroupement à disperser, mais bien comme ultime recours pour l’application de la loi républicaine.
Nous interdirons l’utilisation du taser, dans l’absolu cette arme est moins dangereuse qu’une arme à feu traditionnelle, mais son utilisation comme arme supposée non létale est une aberration car cette arme peut tuer et pas seulement dans des cas exceptionnels, un rapport alarmant d’Amnesty International a clairement mis en avant ces risques. La question est délicate, mais au nom du principe de précaution, nous pensons que l’utilisation du taser, en plus d’avoir une mauvaise image est dangereuse tant que cette arme est associée à l’idée d’arme qui n’est pas conçue comme pouvant donner la mort. Certains verront dans ce principe de précaution une marque de faiblesse, je leur répondrai que c’est une marque de respect, on ne joue pas avec la santé des frôceux, même délinquants, de manière aussi grossière. Une vie reste une vie. Il ne convient qu'à nous, politiques, de la rendre meilleure.
Plusieurs acclamations nourries montèrent à nouveau. Stefano haussa un peu la voix pour les couvrir et continuer :
Enfin, nous créerons une ligne téléphonique permanente pour les victimes de harcèlement en tout genre. Il arrive qu’une victime n’ose pas se livrer dans le cadre froid d’un commissariat, comment leur en vouloir dans de tels cas ? La lutte contre le harcèlement, c’est un combat particulièrement symbolique pour quiconque défend les intérêts des plus modestes, c’est combattre le lien dominant/dominé dans son expression la plus illégitime et la plus brutale.
La police ne sera pas la seule institution à être concernée par cette nouvelle volonté de confiance, nous souhaitons également relancer les rapports entre nos forces armées et la population frôceuse. D'ailleurs, à ce titre, il faut donner à nos forces armées un statut de force de défense stricte, la Frôce n’a pas vocation a être une puissance belliciste, notre armée doit servir à protéger la patrie, mais jamais à attaquer autrui frontalement. La Frôce combat par le biais du TSCP toute forme d’impérialisme, le renoncement constitutionnel à l’attaque est selon nous le moyen de placer la Frôce au dessus de ces règlements de compte barbares et sanguinaires.
La foule applaudit à nouveau tandis que Stefano, qui commençait à être un peu aphone à cause d'une laryngite guérie depuis un jour, prit un verre d'eau pour le boire.
Toujours en ce qui concerne l’armée, nous souhaitons mettre fin aux aberrations d’un autre âge que sont la cour martiale et la loi martiale, la cour martiale est une rupture flagrante de l’égalité républicaine, sa place est dans les poubelles de l’Histoire avec la peine de mort et le fichage systématique. En Frôce, la seule justice qui vaille est la justice de la République. Et c’est notre amour de justice et de démocratie qui nous pousse à exclure le recours à la loi martiale, ce système profondément liberticide n’a en aucun cas sa place dans une nation moderne et qui plus est démocratique, le plan de vigilance anti-terroriste m’apparait largement suffisant pour combattre les principales menaces du monde moderne en matière de sécurité nationale.
La sécurité, c’est un devoir de la République envers le peuple frôceux, et c’est avec ce devoir à l’esprit que le Rassemblement Socialiste et Ecologiste sollicite vos suffrages pour que sécurité rime avec travail, rigueur et respect plutôt qu’avec spectacle ! Le 20 janvier, nous aurons besoin de vos voix pour marquer la différence et mettre le cap à gauche toute !
Le public lança des sifflets des acclamations en guise de réponse. Stefano esquissa un sourire et disparut dans le noir alors que l'ovation se poursuivait. Une nouvelle pause musicale s'enclencha.
Le projecteur se ralluma sur le côté droit de la scène, peu avant la fin du dernier clip. La foule eut alors la surprise de voir entrer Noah sur la scène, en train de danser cette fameuse danse du cheval. Il y eut bien évidemment des rires et des applaudissements. Pour l'occasion, Gayet avait mis un jean délavé, des chaussures de cow-boy et une chemise sombre sur laquelle il avait ajouté un petit gilet de cuir. Il portait également un chapeau de cowboy. Quand il arriva devant le pupitre, il mima la descente du cheval sous les acclamations d'un public amusé et surpris. Il s'avança lentement vers le pupitre et toisa le public avec un air de dur qui en l'occurrence déclenchait l'hilarité générale. Gayet mit la main dans sa poche et en sortit une étoile de shériff où était écrit : Noah Gayet - Justicier. D'un geste habile, il dégagea une arme accrochée à sa ceinture tout en regardant le public avec sérieux. On aurait dit un film de Clint Eastwood... Il se mit alors à parler d'une voix qu'il avait virilisée et grossie :

Les rires se poursuivirent dans la salle. Noah fronça les sourcils et dégaina.
Du respect pour un bénévole de la sécurité ! Non mais ! Je voudrais vous y voir à ma place. D'ailleurs, tant que vous y êtes, vous déposerez vos armes aussi sur le sol. Comme on va avoir un peu de mal à s'y retrouver, vous me ferez des tas. Alors les armes en plastique, les menottes coquines et les petits pétards, ça sera sur votre gauche, mais gauche-gauche, quoi. Sur la droite de votre gauche, presque au centre quoi, vous allez mettre vos pistolets à bille, les armes de paint-ball et vos lances-pierres. Ah et oui, les fusées de feu d'artifice seront à ranger là également, à y être autant que ça stimule un peu ce côté...
Il y eut à nouveau des éclats de rire. Noah garda son sérieux en enchaîna, en balayant le public de son arme.
Au centre, vous pouvez jeter des fleurs, de préférence des chrysanthèmes...
L'hilarité du public faillit être contagieuse. Noah se retenait pour ne pas rire lui-même. Et il enchaîna :
Pour les armes à feu, les fusils et les grandes, ce sera sur votre droite. Enfin, n'oubliez pas de déposer les armes de guerre, les lance-missiles, les bombes conventionnelles mais là ce sera sur votre extrême droite. Et défense de les lâcher sur votre voisin, sauf s'il est musulman.
Il y eut des huées dans la salle accompagnées d'applaudissements.
Ah ? Il y a des musulmans dans la salle ?
Plusieurs "oui" résonnèrent et Noah répondit au tac au tac :
Non mais que fait la police ! Oh, suis-je bête... la police c'est moi... Bon... ceux qui sont musulmans, je vais vous demander de quitter cette salle bien gentiment... Hop hop hop ! La sortie c'est par là-bas. Pas un pas de plus ou je tire !!!
Il brandit l'arme en l'air sous les rires et il appuya sur la gâchette. Un coup de feu résonna alors que du colt sortit une myriade de confettis et un drapeau, celui du RSE. Sous le courant d'air, le chapeau tomba sur la scène.
Oh les chameaux !!! Ils m'ont menti !!! Décidément... Programme en carton et armes en plastiques ! Tu parles d'un navet. Bon allez, je t'enlève tout ça moi...
Il tira fortement sur son jean à la façon des stripteaseurs. Ce dernier se déchira sous les cris surpris du public laissant apparaitre un pantalon noir, habillé. Il enleva le gilet rapidement et changea rapidement de chaussures.
Non, non n'applaudissez pas. C'était mon métier avant tout ça.
L'éclat de rire fut général alors que la clameur du public se fit entendre davantage. Noah ajusta son costume et s'approcha alors du pupitre. Le calme se fit dans la salle, tandis qu'il prit la parole :
Avouez quand même que l'ADL aurait pu faire ça comme clip de campagne. Au moins cela aurait eu le mérite de dire la vérité et que la vérité. Mais qu'importe ! Je n'ai pas résisté à l'envie de leur donner des idées, ils semblent tellement à court dans les débats qu'ils ne cessent de se répéter. Quand même, pour clore ce chapitre sécurité, je voudrais tendre un hommage appuyé aux milliers de policiers que compte notre pays. Je voudrais leur dire que je suis fier du travail qu'ils font chaque jour et que nous allons faire en sorte qu'ils puissent exercer dans le meilleur cadre possible.
La foule applaudit avec vigueur.
Et je ne dis pas ça parce que j'aime leurs uniformes, les menottes et les matraques...
Un nouvel éclat de rire général résonna dans l'assemblée alors que Noah esquissa un sourire entendu.
La République Frôceuse n'a pas d'ennemis parmi les citoyens honnêtes. Bien au contraire, chaque citoyen est une pierre de notre édifice. Quand la pierre et bancale, il faut la réparer pour qu'elle puisse remplir sa fonction première. Nous autres, militants du RSE, nous avons toujours privilégié cette vision de la société. Une société où un délinquant peut se réinsérer. Car ne l'oublions pas, le but premier de la prison, c'est de réinsérer. A ceux qui disent que nous sommes laxistes, que nous avons fait exploser, par nos méthodes, la criminalité, à ceux qui appellent de leurs tristes voeux, une répression absolue, des peines d'un autre temps, d'une autre espèce, la peine de mort... à ceux-là, ce soir, je leur dis d'arrêter de se regarder le derrière et de lever la tête pour regarder la réalité en face ! Notre société a des problèmes auxquels nous proposons des solutions. Dans quel but devrions-nous agir aux plus près des quartiers en difficultés par exemple ? Pas dans celui de trouver un alibi, un excuse à un délinquant. Mais avec l'objectif affirmé de trouver une réponse à l'engrais des criminels, à cette terre fertile qui annonce une récolte de malheurs. Je ne vais pas avoir la prétention ce soir de me faire justicier. Je laisse aux personnes compétentes en la matière tout le mérite de leur travail. Mais je sais que ces personnes travaillent dans le but d'éradiquer la criminalité et c'est également notre but. Parce qu'en Frôce, il ne peut exister AUCUNE, je dis bien AUCUNE, zone de non-droit.
Il y eut des applaudissements nourris et quelques sifflets de soutien.
Quand la droite nous dit qu'il faut durcir la rétention et la promouvoir comme seule issue possible, nous répondons...
Il fit signe au public qui lâcha un "NON !" sonore.
Ce n'est pas comme ça que nous envisageons la Justice Frôceuse. La prison n'est pas et ne doit jamais être une peine prononcée à la légère. L'isolement, la rupture du lien social, les conditions de détention sont des facteurs de récidive. Et le pire dans cette récidive, c'est qu'elle se fait plus violente que jamais la fois d'après. Quel est l'intérêt de garder un type à l'ombre pendant 25 ans, sans qu'il ne s'implique dans la société, dans sa vie personnelle ? Il n'y en a aucun, si ce n'est sanctionner avec la plus absurde des sévérités, à l'aveugle. Bien sûr, un criminel, reste un criminel. Et il n'est pas question de laisser sortir des assassins, des violeurs ou des psychopathes. La réflexion qui se pose c'est est-il judicieux d'enfermer un voleur dans la même cellule que deux autres meurtriers. Est-il judicieux d'envoyer en prison une personne qui a une famille ou qui peut encore en fonder une ? La Justice se doit d'être à l'écoute des causes de la criminalité. Elle se doit de décider avec parcimonie de l'incarcération ou non d'une personne. Pour autant, celle-ci n'est pas affranchie de toute dette envers la société. Elle devra réparer ce qu'elle a brisé, réparer son forfait, par le travail d'intérêt général. Elle devra rétablir la confiance, en se réinsérant dans le milieu professionnel, en suivant un programme de réinsertion personnalisé dans la société, en s'abstenant de tout méfait. En clair, si la prison est évitée ce sera en échange de contreparties rigoureuses, que la Justice fera appliquer à la lettre. Dans le cas contraire, ce sera l'entrée directe en prison. Ces prisons frôceuses, dont la droite fait l'éloge, ont la facheuse tendance à être surpeuplées. C'est un peu comme le ghetto vous savez, on prendre un groupe d'individus, on les parque dans un endroit comme du bétail et on ferme la porte, en se disant que peu importe ce qu'il peut bien se passer à l'intérieur, du moment que ça ne ruine pas notre petit quotidien, ce n'est pas important. Or, mélanger les meurtriers avec les voleurs ou les fraudeurs, ça n'est pas une méthode pour les aider, au contraire. Il faut que les grands criminels soient séparés des autres, c'est pour cette raison que nous envisagerons la construction de prisons spécialisées. D'un côté les peines légères, de l'autre les peines lourdes. Je vous le disais, il ne sera pas question d'arrêter la détention, mais de la rénover en profondeur. Et ça, la droite ne le comprend pas. Elle n'a pas saisi qu'en protégeant les délinquants des grands maîtres du crime, nous les empêcherons de franchir le pas à leur tour, nous leur éviterions d'être influencés et manipulés. La vraie justice ça n'est pas de mettre tout le monde dans la même pièce et de s'essuyer les mains. La vraie justice c'est de donner aux gens une seconde chance pour se rattraper et réparer leurs erreurs. Notre Justice, n'abandonnera jamais des hommes et des femmes par paresse ou étroitesse d'esprit !
La foule se mit à applaudir mais Noah poursuivit :
Quand je vois une personnage âgée dans la rue qui tombe, je l'aide à se relever. Quand je vois un jeune de 18 ans qui a volé une voiture, ou qui a servi de dealeur à une organisation criminelle, je lui tends la main pour qu'il reparte sur de bonnes bases. Je lui dis, tu as fait une connerie, répares-la et recommence à zéro. Alors bien sûr, il faut avoir de la volonté en face, il faut avoir l'audace de tenter l'expérience, de se racheter. Mais les personnes qui réagissent ainsi sont bien plus nombreuses que vous ne le pensez. Elles ont besoin d'un étrier pour se remettre en selle, d'un soutien. Soyons ce soutien !
Cette fois il laissa monter les acclamations pendant plus d'une minute.
Quand la droite veut inscrire de délit de faciès dans le code pénal, nous disons...
A nouveau, la foule lâcha un "NON !" énergique.
Exactement ! Et nous ajoutons que nous voulons faire l'inverse. Nous voulons durcir les sanctions des infractions à caractère discriminatoires. C'est une question de respect de tolérance. S'en prendre à une femme, à une personne homosexuelle, juive ou musulmane... s'en prendre à un blanc ou un noir, c'est une attitude honteuse et scandaleuse que pourtant bien de politiques nationalistes adoptent sans en rougir. Nous sommes une Frôce de valeurs et de respect. L'intolérance, la discrimination, la haine de l'autre, toutes ces tares n'ont rien à faire chez nous ! Je vous parle de dicrimination physique comme je pourrais vous parler de discrimination sociale. Ainsi, aujourd'hui, une personne qui n'a pas d'argent, en plus de vivre cette situation au quotidien comme un poids lourd, ne peut pas accéder à la même justice que les autres. De quel droit serait-elle lésée par rapport à d'autres ? Pourquoi ne pourrait-elle pas faire valoir son intégrité ? Parce qu'elle n'a pas un compte bancaire suffisamment rempli ? Est-ce ainsi que la justice doit fonctionner à deux vitesses ? En pronant une forme de méritocratie ? Et à cette discrimination, s'en ajoute une qui est républicaine ! Pourquoi interdire aux immigrés d'accéder aux mêmes droits qu'un citoyen frôceux ? Pourquoi s'enticher d'une durée de résidence obligatoire ? Ces personnes ont fait leurs démarches dans les règles, elles ont beaucoup à apporter à notre pays. Et nous leur claquerions la porte au nez ? Qui viendra pleurer quand elles montreront leur désintérêt profond pour la Frôce ? Toujours les mêmes, ceux qui se méfient de tout le monde et qui, quand c'est le moment de faire un bilan, nous sortent l'excuse des étrangers, des immigrés. Eh oh ! Ils ont bon dos ces gens, ils sont aussi respectables que vous et moi. Et leur diversité enrichira la nôtre. N'oublions pas que la Frôce est un pays fraternel, né de l'union de royaumes qui n'avaient pas grand chose à voir. Aujourd'hui, où que nous soyons quelle que soit notre situation, nous sommes Frôceux et c'est une FIERTE !
Il y eut à nouveau une salve d'applaudissements que Noah laissa volontairement s'exprimer.
Nous ferons preuve de la plus grande des fermeté, comme toujours face aux criminels de la dictature et aux organisations qui les ont soutenu. Il est absolument inadmissible que des entreprises, des groupements associatifs ou politiques qui ont cautionné des tueries sans nom et des barbaries révoltantes puissent encore exister et prospérer dans notre pays. De la même façon que nous durcirons les peines à l'encontre des organisations criminelles qui font de l'argent sur le trafic de drogues, d'être humains ou encore d'armes. Et nous déploierons un dispositif sans égal pour lutter efficacement contre l'incitation à l'anorexie. Il ne s'agit ni plus ni moins qu'une incitation au suicide, de façon lente et insidieuse. Un meurtre déguisé, une façon d'ôter la vie à une personne en faisant jouer un complexe physique. Nous avons tous eu, et nous aurons tous, un jour ou l'autre des bourrelets. Le corps est comme il est, il faut s'accepter ainsi. Si pour vous et moi, cela peut paraître simple, pour d'autres, il y nécessité d'être aidé. Ces personnes ne doivent être les victimes de manipulateurs pernicieux. La lutte contre la criminalité implique aussi une lutte contre la corruption. Ainsi, nous obligerons toute personne politique frappée d'inéligibilité à vie de, à démissionner de son mandat en cours ou à en être destituée. Quand on a un pouvoir entre les mains, il faut être exemplaire et servir la République sans écart ! N'ayons pas peur de remettre au goût du jour l'honnêteté politique ! Notre pays en a besoin !
La foule marqua son approbation par des applaudissements. Noah en profita pour faire une courte pause et d'éclaircir un peu la voix.
On ne peut pas parler de Justice sans rappeler les formidables avancées de notre pays en ce domaine. La séparation des pouvoirs, un fait marquant qui permet à nos tribunaux d'être indépendants aujourd'hui et donc d'agir sicto sensu grâce aux textes de lois. Des textes qu'il nous appartiendra par ailleurs de simplifier pour que chacun puisse les comprendre. On peut créer un cadre claire sans pour autant écrire en hébreu ! Un autre fait marquant, aura été l'abolition totale de la peine de mort. Il faut dire que cette pratique, en plus de créer une vendetta nationale, place la justice elle-même au stade de meutrière. Le RSE a toujours eu un temps d'avance sur le reste de la classe politique, nous avions, à l'époque milité pour la présomption d'innocence, et nous avons remporté ce combat. Aujourd'hui, nous voulons instaurer un Habeas Corpus, c'est à dire une limite à la mise en détention. Cela s'incrit dans notre volonté de préserver la présomption d'innocence mais aussi et surtout de limiter le recours aux gardes à vue, devenues bien trop fréquentes ces dernières années. Une personne pourra donc préparer sereinement sa défense et éviter de se voir détenue alors qu'elle est innocente. Un système de caution sera mis en place. Il s'agit d'un droit fondamental, que nous ferons inscrire dans notre Constitution !
Mais la justice, au délà des procès et des condamnations, c'est aussi une justice démocratique. Nous créerons donc des conseils régionaux dont les membres seront élus à l'Assemblée Nationale. Leur but sera de représenter les localités dans l'hémicycle et par là même d'agir pour que les résultats soient effectifs sur le terrain, pour le quotidien des gens. Et dans le même temps, pour que les serviteurs de la République soient au véritable service de la Frôce, nous limiterons le cumul des salaires. L'enrichissement des politiques ne doit pas se faire sur le dos des Frôceux et sur leurs impôts. Et il convient en plus dans cette période de crise de donner l'exemple !
Il y eut à nouveau des applaudissements.
Chers amis, la Frôce a su montrer par le passé qu'elle avait l'audace de réformer et d'innover. Elle a réussi avec brio ce qu'elle entrepris sous les années où la gauche était au pouvoir. Mais le travail n'est pas terminé. La lutte contre l'insécurité, contre la fracture sociale et les injustices se poursuit au quotidien. Nous ne devons relâcher aucun effort. C'est pour cette raison que le 20 janvier, je vous appelle à voter en masse pour le RSE, pour que nous soyons le premier parti de gauche, le moteur de l'action gouvernementale mais aussi et surtout le premier parti de Frôce. Face à l'anarchie libertarienne, face au capitalisme et au nationalisme nauséabond, vous avez le choix de la raison et de la compétence. Nos ministres ont toujours donné pour la République, ils ont toujours travaillé, même quand des problèmes se sont dressés sur leur route. Ce pays a besoin de vous et nous aurons besoin de vous pour construire notre avenir, un bel avenir. Avant de vous quitter, je voulais vous remercier d'avoir bravé le froid pour être là ce soir. La chaleur de vos coeurs réchauffent les nôtres.
Le public, ravi se mit à applaudir bruyamment.
Je souhaite également remercier les artistes équestres qui vont se produire devant vous ce soir. Vive Casarastra ! Vive la République et vive la Frôce !
Des deux allées dégagées, une troupe montée sur de magnifiques chevaux fit son entrée sous l'ovation du public. Le spectacle dura un peu plus d'une heure. Ce ne fut qu'à partir de ce moment là que la salle commença à se vider.