RSE / Interview
Posté : 03 sept. 2012, 22:53
Alessandra Gasparini a écrit :1 / Quel bilan tirez-vous de l'action du Gouvernement Dellas ?
Quel bilan pouvons nous sérieusement tirer d'un gouvernement mené par un homme qui à été lâché par ses propres Ministres, fusillé en place publique lors du débat à l'Assemblée, et qui se retrouve comme par magie encore Ministre lors du remaniement? Sérieusement...
Ce gouvernement n'a été qu'une mascarade. Il n'avait d'ailleurs politiquement aucun sens et le RSE à dénoncé cela depuis le début. Au final il ne restera rien de ce mandat, excepté la volonté de baisser les salaires des travailleurs Frôceux, ce qui est particulièrement fâcheux pour un gouvernement mené par un homme de gauche. Heureusement l'action combinée des syndicats et du RSE à fait pencher la balance mais le reste du mandat gouvernemental reste pour le moins bien insignifiant.
2 / Quel score visez-vous pour cette élection ?
Nous avons un double objectif lors de ces élections:
Tout d'abord retrouver les scores plus en phase avec l'influence réelle du RSE. Certains ont prédits la mort de notre parti avec les précédents résultats. Ils en seront pour leurs frais... Les dernières législatives ont été un accident de parcours et mes camarades et moi-même comptons bien nous rappeler au bon souvenir de certains.
Ensuite nous voulons virer en tête, clairement, car le RSE n'est pas un parti gauchiste qui se contenterait de râler dans son coin, et de fantasmer une société idéale. Nous voulons mettre les mains dans le cambouis pour agir concrètement contre la crise, le chômage et la misère. Et pour cela quoi de mieux que de mener soit même les négociations au soir du premier tour?
3 / Si votre liste venait à l'emporter, vous serez chargé de former le prochain Gouvernement. Y a t-il des listes prioritaires dans votre esprit en cas de négociation et au contraire, y a t-il des listes avec lesquelles vous excluez toute négociation ?
Nous ne sommes pas dogmatiques. La vie, la politique sont faites de négociations, de concessions aussi. Nous le savons et nous nous y préparons. En conséquence nous n'excluons personne par principe. Nous avons des points communs avec certaines listes, et des divergences aussi, nous avons commencé de le voir dans les premiers débats. Nous espérons seulement que des discussions franches et constructives pourront voir le jour à la fin de ces élections.
4 / La récession s'installe en Frôce et l'inflation est encore haute, quelles mesures prônez vous pour relancer la croissance tout en évitant une explosion de l'inflation ?
C'est une excellente question. Bien souvent les responsables politiques frôceux masquent leurs renoncements sur la question des salaires en arguant le problème de l'inflation. Ce qu'il faut c'est une double action: l'une sur les salaires et les minimas, l'autre sur les prix.
Spécifiquement en période de crise, nous ne pouvons pas baisser les salaires. Cela reviendrait à condamner à encore plus de misère une frange importante de nos concitoyens et serait totalement préjudiciable à l'ensemble de l'économie. Au contraire il faut augmenter les salaires et les minimas sociaux, pour injecter de la respiration dans l'économie, du pouvoir d'achat pour les classes populaires et moyennes. C'est comme cela que nous sortirons de la spirale infernale de la crise, de l’austérité et de la récession.
Mais la question de l'inflation est un véritable problème qui ne doit en aucun cas être négligé. Voilà pourquoi ces hausses doivent être progressives afin que l'économie ait le temps de les assimiler. Il faut également agir directement sur les prix, ce que nous avons déjà fait lorsque les loyers ont été bloqué lors de mon passage au gouvernement. Mais cela ne suffit pas, il faut faire une loi de garanti des prix aux producteurs, afin de contrôler le prix des matières premières, nationaliser les secteurs vitaux pour l'économie frôceuse afin d'en assurer la pérennité, comme par exemple l'énergie ou l'eau. Il faut aussi bloquer les prix des produits de première nécessité.
C'est cette double action qui permettra de juguler efficacement l'inflation, tout en donnant de l'air à nos concitoyens.
5 / Les occupations de lieux publics se multiplient dans l'Archipel Cofonoria, pensez-vous qu'un référendum sur le statut de l'Archipel Cofonoria soit souhaitable ?
Sur ce dossier il faut savoir raison garder car énormément d’excès de langages ont été commis, la plupart du temps par de hauts responsables, ce qui les rends d'autant plus problématiques. Ces manifestants perturbent le fonctionnement de la République, ce n'est pas acceptable. Néanmoins ce ne sont pas des terroristes, ni des animaux. Il n'ont fait qu'envahir des mairies, sans dégradations, ni violences, si l'on se réfère aux nouvelles données dans la presse.
Cela traduit un véritable malaise dans notre pays quand à la question de la démocratie locale. Des citoyens ne devraient pas à avoir à envahir leur propre mairie pour se faire entendre. Un référendum peut être effectivement la solution, mais pas n'importe comment. Il faut procéder à la tenue d'un vaste débat, et pas seulement sur l'Archipel Cofonoria, mais dans toute notre République. Ce n'est qu'à l'issue d'un temps où la parole pourra s'exprimer librement qu'une consultation du peuple pourra s’effectuer.
6 / Toujours en ce qui concerne les occupations de lieux publics, souhaitez vous que les troubles à l'ordre public deviennent un délit ?
Il est évident que pour le bon déroulement de la vie en société il est nécessaire que le trouble à l'ordre public devienne un délit. Toutefois il faut rester très vigilant quand à l'application d'une telle loi tant on sait que cela peut devenir un outil de répression terriblement efficace contre toute forme de contestation.
J'ai notamment en exemple la puante loi sur le syndicalisme en Frôce que le RSE abrogera dès le lendemain des élections et qui devait à la base réglementer les pratiques syndicales en Frôce, et se traduit dans les faits par une restriction scandaleuse d'un droit fondamental.
7 / En matière de politique internationale, quelle puissance doivent être selon vous les alliés principaux de la Frôce ?
La Frôce doit retrouver une voix qui porte à l'échelle internationale. Pour ce faire elle ne doit suivre docilement aucune grande puissance, spécifiquement lorsque ces dernières ont la fâcheuse tendance à déclencher des conflits un peu partout.
Afin d'oeuvrer pour un monde de paix et de coopération entre les peuples il faut jeter des ponts dans des domaines comme la science, l'éducation, l'art, la médecine, l'économie avec de nombreux peuples, quels que soit leurs dirigeants. Par exemple les jeunes Marocains n'ont pas à pâtir d'un régime autoritaire et poussiéreux, et il est tout à fait envisageable de voir un partenariat entre des université marocaines et froceuses.
Il faut également se prémunir du danger de l'impérialisme, et nous savons que l'histoire de notre pays est malheureusement riche à ce sujet. La position géographique et stratégique de la Frôce fait de nous une cible de choix pour l'impérialisme de tout poil. Pour ce faire il faudra refuser la logique des blocs entre l'OTAN et l'axe Russie-Iran de l'autre côté. La Frôce doit prendre la tête de ce que nous pourrons appeler un second mouvement des pays non-alignés. Pour se faire il est tout à fait envisageable de contracter une alliance militaire strictement défensive, et j'insiste sur le "strictement", avec des Etats tels que le Brésil, la Bolivie, la Suisse, l'Irlande etc, afin de nous prémunir de ce danger et de ne pas rester isolé.
8 / Le ministère de l'éducation a récemment lancé un débat poursuivant l'alignement du système scolaire frôceuse sur les systèmes scandinaves, plus pauvres en heures de travail que la plupart des systèmes latins. Approuvez-vous ce choix ?
En matière d'éducation comme dans d'autres domaines, nous devons bien nous garder d'avoir des "modèles" que l'on penseraient pouvoir calquer dans notre pays. D'autant plus qu'une forme de bien-pensance voudrait que les pays scandinaves soient de véritables paradis terrestres, où les enfants joueraient nus dans les prés, au milieu des arc-en-ciel et des cascades de chocolat...
La réflexion autours des rythmes scolaires est toutefois intéressante. Si il s'agit de coller au mieux au rythmes de l'enfant alors c'est une bonne chose, mais méfions nous des bonnes intentions. En Italie les enfants n'ont cours que le matin et l'après-midi est réservée pour d'autres activités, sportives ou culturelles, sauf que vu que l'école publique ne se charge pas de ça, il existe de grande disparité entre classes sociales et beaucoup de jeunes sont livrés à eux même toutes les après midi, sans la surveillance des parents qui travaillent.
9 / Pensez-vous que l'usage de l'énergie nucléaire doit être maintenu en Frôce ?
La question est sensible, et doit être traitée avec le plus grand sérieux, car il s'agit de l'avenir énergétique de notre pays, de son indépendance, mais aussi de sa sûreté. Le nucléaire est assurément une énergie qui n'est pas sans risques. Nous proposons donc la sortie progressive du nucléaire, car nous ne sommes pas actuellement en l'état de fermer les centrales, tout en garantissant un approvisionnement énergétique suffisant à l'économie et aux ménages Frôceux.
J'ajoute également que la réduction des gaz à effet de serre demeure notre priorité et qu'il n'est pas question de fermer des centrales nucléaires pour ré-ouvrir des centrales à charbon ou à gaz, comme cela c'est fait en Allemagne par exemple. La solution viendra donc des énergies renouvelables, qui doivent progressivement prendre de plus en plus de part dans le total énergétique, tout en renforçant durablement la recherche sur ces énergies propres.
10 / Le revenu minimal actuel connu sous le nom d'AMA est de 225 plz. Pensez-vous que ce montant soit adapté aux réalités frôceuses ?
Ma réponse sera claire: Personne ne peut vivre, ni même survivre dans notre pays avec un tel revenu. Vivre avec l'AMA n'est pas un choix. Qui oserait décemment dire que vivre avec si peu est un choix? La plupart des allocataires de l'AMA sont des gens en rupture familiale et sociale. Ce dispositif permet de leur maintenir la tête hors de l'eau, le temps qu'ils se réinsèrent pleinement dans la société. C'est un droit à une seconde chance qui est précieux dans une société où la peur du lendemain et de la misère est de plus en plus présent.
Le RSE propose le doublement de l'AMA afin d'atteindre un montant plus digne car on ne peux pas condamner quelqu'un à vivre avec si peu, en Europe, au 21eme siècle.