Frôce - Archives V2

Plus que quelques minutes avant le début du meeting. Les militants sont venus en masse dans la ville de Farelle, dans laquelle sont implantés plusieurs membres du parti. Quelques journalistes sont venus couvrir l'évènement, qui sera peut être l'un des tournants de la campagne du PPL.

Les lumières de la salle s'allument désormais de plein feux, une par une, et laisse entrer sur la scène Yékèlz Tolôï, président du PPL, sous les applaudissements.

Mes amis, quelles joie. Quelle joie de voir que vous êtes présents, ici à Farelle, pour défendre nos convictions lors de ces législatives qui s'annoncent plus indécises que jamais. Vous conaissez comme moi les valeurs de notre parti, notre idendité. Nous ne sommes pas là pour participer au jeu politique habituel, baffoué par les mensonges et les promesses irréalisables des gouvernements successifs. Non, si nous sommes réunis aujourd'hui, c'est pour apporter un message d'espoir en Frôce, un message d'ambition et de réalisme. Un message dans lequel chacun de nous exprime son souhait d'être libre, de ne pas être un simple agent imposable qui finance les dérives publiques d'un état en perdition.

Applaudissements

Des années durant, notre société s'est employée à endormir les esprits les plus courageux, à décourager les esprits les plus inventifs, à montrer du doigts ceux qui créent la richesse. Cette société, ce n'est pas la notre. Ce n'est pas notre idéal, ni notre souhait. Dans celle que nous voulons, chacun gagne ce qu'il mérite de percevoir, chaque effort est récompensé, chaque risque est apprécié. C'est sur ces valeurs que nous avons mis au point notre programme économique, qui est celui de l'emploi et du mérite, celui des efforts et de la récompense. Parce que nous avons confiance en chacun des agents, en chacun des employeurs ou des employés, nous voulons voir la liberté d'entreprendre mener notre pays à la conquête de marchés, de richesses, d'innovations. Le culte de l'assistanat et du tout-état n'a plus lieu d'être à notre époque. Il faut savoir s'adapter, et nous faisons confiance aux Frôceux pour réaliser cela. C'est ainsi que nos mesures phares ont été récemment dévoilées : Suppression des droits de succession, non remplacement progressif de 9 fonctionanires sur 10, suppression de l'impôt sur le revenu, révision des taxes en vigueur.

Applaudissement de la foule, motivée et debout !

Cette liste est évidemment non-exhaustive, mais ce seront les premières mesures votées par les députés de la Liste de la Liberté.
Mes amis, mes compatriotes, chaque voix compte, chaque bulletin à son importance. Face aux démagogies gauchistes et aux programmes irréalisables qui détruisent notre économie, réagissons ! Réagissez ! Nous comptons sur vous, et vous pouvez compter sur nous !
Je laisse désormais la parole à un militant que vous conaissez tous. Un homme qui a su faire vivre et revivre la droite Frôceuse, un homme qui a connu les plus hautes fonctions de l'état. Il s'est toujours battu pour ses idéaux face aux vents et marrées, face aux critiques de toutes parts. Mes amis, aujourd'hui c'est homme est au PPL. Aujourd'hui, il se présente sur nos listes et défends les intérêts de la Frôce comme personne.

"Zénodore, Zénodore !" crient les spectateurs !

Oui, vous l'avez bien compris, je laisse désormais la parole à Zénodore Du Plessis, qui vient vous annoncer ce que nous comptons faire pour la sécurité des Frôceux.

Merci à tous, encore merci, croyez en nous, croyez en vous !

Sous un tonnerre d'applaudissement, Yékèlz quitta l'estrade et alla s'asseoir au premier rang, préssé d'écouter son ami Zénodore.

Tandis que le discours du Président du PPL approche de la fin, Zénodore du Plessis, avec la décontraction qui caractérise les grands professionnels (ou les sots), relit ses notes avec détachement. Il n'est, évidemment, pas l'auteur de son discours. Sa plume, et directeur de cabinet, Célian d'Overney, lui souffle à l'oreille quelques formules. Mais Zénodore n'en a cure. Bras croisés, il ballade son regard sur la croupe de quelques militantes jeunes et avenantes qui donnent de leur temps pour l'organisation du meeting.


Dans la salle retentissent les appels d'une foule déjà conquise, Zénodore quitte donc les petites donzelles pour les feux de la rampe. Le sourire n'a jamais été aussi blanc. Et l'accueil est chaleureux. Du Plessis, ancien Président, habitué aux dérapages et au train de vie bling bling, reste très populaire (enfin... surtout quand il est devant des militants de son parti...).

Il prend place, continuant à distribuer des sourires trop blancs pour être innocents. Parlez donc, Monsieur du Plessis.

Mes chers amis, bonsoir.

Je vais passer sur les salamaleks, me contentant de remercier Monsieur Tolôï pour son engagement dans le Parti et cette campagne. Allez, en voiture.

Zénodore dépose ses notes sur le pupitre et commence son discours.

Notre parti se propose de lutter activement pour la liberté des Frôçeux. Je dirais même les libertés. Elles sont multiples. Mais je vais axer mon propos ce soir sur un ennemi de nombre d'entre elles : l'insécurité. Véritable fléau de nos sociétés, hérité de politiques latitudinaires et d'attitudes permissives.

Latitudinaire... Diantre...

Pour illustrer sa démonstration à venir, Zénodore désigne, dans la salle, une demoiselle qu'il ne connait pas, et qu'il n'a jamais vu.

Sophie doit être libre d'aller faire du shopping en ville avec la certitude qu'en garant sa voiture dans la rue elle la retrouvera intacte à la même place.

Nouveau signe vers un homme d'âge mûr.

Urbain doit être libre de tenir son commerce sans avoir à soupçonner de vol le premier entrant.

Ainsi de suite...

Hicham et Charlotte doivent être libre de laisser leurs jeunes enfants jouer devant la maison avec l'assurance qu'il ne leur arrivera rien. Anne-Claire doit être libre d'aller faire un footing dans un sous-bois sans risquer sa vie. Balthazar et Marie doivent être libre de partir en week-end à la campagne sans retrouver leur domicile mis à sac. Simone doit être libre de traverser Aspen en tramway sans risque de se faire arracher son sac, trainer par terre ou cracher au visage.

Les Frôçeux doivent pouvoir s'émanciper de la peur tenace qui les étreint aujourd'hui à cause du manque probant de sécurité. Il faut mettre fin au laxisme. Il faut agir, et vite ! Pas de liberté pour les ennemis de la liberté.

La phrase est de Saint-Just. Mais du Plessis le passe sous silence. Si on peut la lui attribuer, ce sera toujours ça de gagner...

Pour ce faire, il convient de changer radicalement son fusil d'épaule. Il faut sévir, et traiter ces ennemis comme il se doit. Distribuer de grands coups de pieds au cul et quelques grosses mandales sur le coin de la gueule.

Ce sont des images, hein…

Quelques rires se font entendre. L'assemblée se souviendra surement de quelques démêlées judiciaires…

Nous proposons donc un durcissement général des peines. Plus de sévérité pour décourager les délinquants en puissance. Cette mesure, couplée à la mise en place de peines plancher pour l'ensemble des crimes et délits, va quelque peu perturber la masse scélérate qui aura été habituée au laisser-faire le plus abject.

Mais pas de ça avec nous. Peines incompressibles, perpétuité réelle, suppression de l'excuse de minorité. et même, allons-y, rétablissement de la peine de mort pour les criminels, violeurs et terroristes. Oui, ça change.

Quelques applaudissements accueillent la chose.

Mais je ne vais pas énumérer les différents points de notre programme. Il est en vente, pour 10 pluzins, à l'entrée de la salle. N'hésitez pas, ça remplira les caisses...

Non, Zénodore ne rigole pas.

On ne va pas épiloguer, la sécurité, c'est le PPL !

Du Plessis accueille les applaudissements avec un large sourire. Puis il plie ses notes, montrant par là que son intervention est terminée, et pour encourager la mutation des applaudissements en une ovation.

Il quitte la salle en faisant des signes de victoire.

Comme promis, les militants du Parti cofonorian étaient bien présents en marge du meeting du PPL à Farelle. Leur volonté était de sensibiliser sur la question cofonorianne ; encore une fois, Patrick Carles était présent.

Je pense qu'il n'est pas utile de revenir aujourd'hui sur l'ensemble des aberrations que l'on peut retrouver dans le programme du PPL. Il est vrai que certaines mesures telles le non-remplacement de neufs fonctionnaires sur dix ou l'abaissement de la majorité pénale ont de quoi faire froid dans le dos. Il est vrai qu'il est excessivement agaçant d'entendre des gens prétendre défendre la liberté et ne défendre en réalité que la liberté d'entreprendre en rognant sur tout le reste.
Toutefois, nous sommes ici réunis afin de mettre en avant le grand mépris que le PPL apporte à l'Archipel Cofonoria en ne considérant ni le retard infrastructurel de l'Archipel (alors qu'une commission présidée par Mike Harper l'avait largement démontré) ni même les questions culturelles (alors ne parlons pas de la libération de Cofonoria). Ceci est lamentable et nous comptons bien rappeler les membres du PPL, comme l'ensemble de la classe politique frôceuse, à leurs lacunes.

Monsieur Carles,
le PPL a entièrement confiance en la volonté des habitants de chaque région pour combler les retards (quels qu'ils soient), contrairement aux partis d'assistés. Nous croyons en la volonté et la capacité de chacun pour améliorer les choses, et y trouver une juste récompense aux efforts. Il ne s'agit pas de mépris mais, bien au contraire, d'une confiance en chacun des habitants de ce pays que nous aimons. Et c'est parce que nous aimons ce pays qu'il n'est pour nous pas question d'aborder un sujet tel que l'indépendance de Cofonoria. Il est aujourd'hui aberrant et irréaliste de prôner un quelconque détachement de la Frôce, vu la situation économique de l'île et son attachement au pays.

J'ai bien entendu la réponse de M. Toloöî.

Je suis ravi de l'entendre parler de la "situation économique" de "l'Île" (il s'agit d'un archipel), il n'en sait rien. Comme il ne sait rien de l'histoire de la formation de la Frôce. De ce fait, sa réponse à la question de l'indépendance tombe à l'eau et ne mérite même pas d'être prise au sérieux.
En outre sa réponse sur la question du développement de Cofonoria prouve qu'il ne prête pas la moindre attention aux questions de la politique d'aménagement du territoire (sait-il même que cela existe ?) et est tout bonnement incapable de sortir de son doux rêve d'économie hyper-libérale qui n'existe que sur des petits bouts de papiers.

M'enfin… je ne peux que prier pour qu'il ait raison sur un point : que les cofonorians décident de prendre leur destin en main en se dirigeant vers notre indépendance.

J'ai bien parlé de l'île en question, cessez donc de jouer sur les mots, cela ne change rien au sujet.
Contrairement à votre propension à sous-estimer les habitants de notre pays, je leur fais entièrement confiance pour ne pas suivre les sirènes du mensonges et des catastrophes économiques que cela engendrerait pour chacun d'eux, pour chacun de nous. Rien ne vous empêche d'acheter votre propre île monsieur Carles, vous pourrez y faire régir vos lois comme bon vous semble, et elle sera même indépendante ! Mais par pitié, cessez donc de mépriser à ce point notre peuple.

La réaction de M. Tolöî ne fait que confirmer sa méconnaissance totale de l'Archipel cofonorian. Je persiste donc à dire que je ne peux le prendre au sérieux et m'empresse d'affirmer que ce ne sont pas les frôceux que je méprise… mais bien lui et son inculture.