[05] Le Journal de la Frôce : Edition Spéciale
Posté : 05 nov. 2011, 20:35

Il était Premier Ministre, il à disparut et aujourd'hui, il est en chair et en os devant moi, sur ce plateau : Jack Kusher, bonsoir, nous parlerons de votre histoire dans quelques instants.

Le 20h15 est évidement suspendu, le reste de l'information sera retransmis sur le site internet de Frôce 2.
-Jack Kusher est passé du statut de Premier Ministre a homme invisible, pourquoi? C'est ce que Frôce 2 lui a demandé. Ce soir et pour l'ensemble des Frôceux, il va nous le dire. Jack Kusher : Ou êtes-vous donc passé ? Que vous est-il arrivé?
-Bonsoir M. Linden Hagen, et merci de me recevoir.
Tout d'abord, je voudrais m'excuser avec la plus grande sincérité auprès des frôceux, et notamment, bien sûr, auprès de celles et ceux, nombreux, qui me faisaient confiance pour mener le gouvernement. Je les ai déçu, et il est évident que je leur dois une explication. Je n'ai pas souhaité, le moment venu, faire de communiqué en raison de la gravité de mon état, mais avec le recul je pense que je dois la vérité aux Frôceux.
Le fait est que... J'ai commencé à être victime, peu avant ma "disparition", de... troubles psychiatriques, sévères. Vous comprendrez, j'espère, que je n'aie pas souhaité m'exposer publiquement à ce moment-là, surtout dans l'état où j'étais. Peut-être que certains m'ont cru mort, mais je suis bien là aujourd'hui, et je suis, même s'il ne faut jurer de rien, sorti d'affaire, et même, je crois, plus en forme que jamais.
-Troubles psychiatriques? Vous étiez fou ? C'est une explication un peu dingue ce que vous me dites là! Vous savez que nous sommes en direct ?
-Fou, fou, c'est beaucoup dire ! J'ai été beaucoup moins fou que la plupart des membres du gouvernement qui a précédé le mien. Mais le fait est que mon état ne me permettait clairement plus d'assumer mes fonctions avec la rigueur exigée par le poste. J'ai en fait été victime de ce qu'on appelle un trouble psychotique bref, de bouffées délirantes si vous préférez. Donc oui, pendant un bref instant, ma raison a été très clairement altérée. Ce fut un épisode très difficile, mais rassurez-vous, j'ai été prise en charge de façon très professionnelle par le service hospitalier de Vauxin, et les risques de rechute sont très faibles.
-Celui signifie-t-il que vous revenez en politique aujourd'hui ? Qu'avez-vous pensé de la gestion du PRF en votre absence, ces accords pour éviter la condamnation, ces défaites écrasantes aux élections? Quels sont vos sentiments sur ces faits?
-Il est un peu tôt pour parler d'un retour en politique à proprement parler. Mais après avoir pris de longues semaines de repos, l'inactivité me pèse, c'est certain. Quoiqu'il en soit, si retour il y a, ce ne sera sans doute pas dans le paysage politique incomplet actuel.
-Donc, vous dites que vous ne désirez pas revenir en politique dans ce paysage incomplet actuel ? Pourquoi incomplet ? Pouvez-vous, sur plateau, ce soir, affirmer que vous avez l'intention de construire un parti politique?
-Incomplet, notre paysage politique l'est indéniablement, et je suis persuadé que cela ne va qu'empirer si personne ne fait rien pour remédier à cela. Pourquoi incomplet ? Tout simplement parce que les opinions de gauche sont très largement surreprésentées par rapport à la droite. Nous sommes aujourd'hui dans une situation où sur les 5 partis principaux du pays, 3 partis soi-disant différents sont de gauche dure, un de centre-gauche et un seul de droite. Et le fait est que le PRF tend à pencher de plus en plus vers le centre-droit plus que la droite à proprement parler. Alors vous allez me dire, où est le problème si cette situation reflète les opinions des Frôceux ? Mais le fait est qu'il y a encore quelques mois, Mays Madarjeen a su réunir plus de la moitié des voix des Frôceux, avec un programme fortement ancré à droite. La situation est donc claire : Aujourd'hui, en Frôce, des millions de personnes sont dans une situation de sous-représentation voire de non-représentation dans la classe politique, tout simplement parce que la mode est d'être le plus à gauche possible en délaissant les tendances nationales et conservatrices.
Concernant la création d'un nouveau parti, bon je ne vais pas vous mentir, c'est un projet auquel j'ai effectivement réfléchi, et auquel je continue à réfléchir aujourd'hui avec d'autres personnes. Mais ne comptez pas sur moi pour vous affirmer quoi que ce soit avec certitude, il ne s'agit pour le moment que d'un projet.
Mais parlons un peu de la Frôce. J'ai un peu suivi la politique malgré tout, évidemment... Je ne commenterai pas l'accession de Benjamin McGregor au premier ministère, je pense que tout le monde sait ce que je pense du personnage et de ses idées. Concernant le PRF, le constat est assez simple : Lorsque que je suis parti mon parti était un parti en difficulté, mais un parti qui venait de gagner les législatives et les présidentielles, et surtout un parti fier de ses convictions, qui n'avait pas peur des pressions que pouvaient perpétrer les uns et les autres et qui pour rien au monde n'aurait renié ses idéaux. Peu de temps a passé depuis mon départ, et pourtant le PRF que l'on voit actuellement n'a plus grand-chose à voir avec cette description... La gestion du PRF à proprement parler, je ne pense pas que le travail ait été foncièrement mauvais. Je suis passé au siège du parti, et la reconstruction semble en bonne voie. J'ai toujours eu beaucoup d'estime pour Vera Kalachnikova qui a repris les rênes du parti. Malgré tout, on a vu s'immiscer, peu à peu, le spectre de la compromission. Au final on a un parti incapable de s'opposer au gauchisme ambiant, et qui, c'est évident, finira par s'y rallier. Quelque part on voit une défaite logique du PRF qui refuse d'assumer sa droite.
-D'accord, là vous me dites que vous étiez membre d'un parti fier de ses convictions, qui n'aurait, pour rien au monde renié ses idéaux. Et ce parti, le PRF, n'est donc plus le même, est-ce bien cela votre point de vue ?
-Le fait est que le PRF d'aujourd'hui a perdu ses électeurs, et qu'il se cherche une nouvelle identité. C'est le droit le plus strict de ses dirigeants, mais c'est un choix que je ne cautionne pas. Le PRF que l'on connaissait n'aurait pas plié devant les exigences d'un Dimitri Fevernov piqué au vif parce qu'on a osé dire ce que tout le monde pensait tout bas.
-Et pour revenir à ma grande question, concernant l'affaire Fevernov contre le PRF, un mot ?
-Concernant l'affaire Fevernov, bon, tout le monde a vu ce qui s'était passé, le PRF s'incliner et mentir effrontément par manque de courage... Je pense que ce n'est vraiment pas glorieux de la part de ses dirigeants. Je ne dis même pas ça pour moi, je sais très bien qu'ils n'ont pas eu plaisir à me faire porter le chapeau, c'était les exigences ridicules de Fevernov. Je trouve simplement regrettable de voir un parti républicain céder à ceux qui veulent le museler. Comme le disait La Boétie, les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. Et c'est très clairement ce qui s'est passé, le PRF s'est joyeusement mis à genoux. Non que Fevernov soit un tyran, bien sûr, ne me faîtes pas dire ce que je n'ai pas le droit de dire.
-"Le PRF s'incline et ment, il est à genou" c'est ce que vous affirmez ! Vous êtes dur ce soir envers vos compagnons de route ! Est-ce justifié? Pourquoi autant de haine ?
-(Rires) Oh, rassurez-vous, je n'ai aucune haine envers quiconque au PRF. Ce n'est pas ma volonté de maltraiter le PRF, j'ai beaucoup d'estime pour des gens comme Sébastien Capell ou Vera Kalachnikova, par exemple. Mais oui, si le PRF me désigne comme seul responsable du communiqué ayant provoqué les foudres de l'ex-Premier Ministre, le PRF ment. Et oui, si le PRF laisse ce dernier dicter ses conditions pour avoir osé exprimer une opinion qui lui déplait, alors oui, le PRF s'incline, et se met à genou devant ceux qui tentent de l'affaiblir. Et c'est regrettable.
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Merci Monsieur Jack Kusher de nous avoir accordé cette interview !
Mesdames, messieurs, demain vous retrouverez à 20h15 James Miller pour l'édition du dimanche. A lundi pour de nouvelles éditions de 20h15 ! Bonsoir !