Frôce - Archives V2

La Fédération démocratie frôceuse a été créée et Laurent de Montredon, lui qui n'avait qu'un petit role local jusqu'à présent, en est devenu le trésorier.
C'est un petit évènement pour la communauté politique d'Etchegorda qui sympathise avec les idées de la sociale démocratie. Sans être une personnalité reconnue, les réunions de Laurent de Montredon ont fait le tour des discussions, dans les bars, dans les associations etc ...

Aujourd'hui qu'il revient, c'est pour officialiser sur le terrain sa candidature et il ne pouvait pas oublier là d'où il vient pour faire cette annonce.
Laurent de Montredon présente bien aujourd'hui. Il a revêtu son costume italien de marque qui lui donne des airs de mafieu sicilien. Tant pis, c'est le costume le plus classe qu'il a sous la main.

Il s'avance à la petite tribune que ses soutiens lui ont préparé. Des soutiens qui proviennent en grande partie d'association de loisir, non lucrative, ou d'autres organismes de la vie locale. Enfin il prend la parole :

Chers amis,
C'est un honneur pour moi d'être devant vous ce jour pour ce grand moment dans ma vie d'homme au service du bien commun.
Je tenais absolument à lancer ma campagne des législatives dans ma ville natale, au milieu des miens, au milieu de tout ceux que j'ai voulu aidé tout au long de ces années. Vous tous, vous avez façonné l'homme que je suis. Ce sont vos expériences, vos réussites, vos échecs, vos rires, vos larmes, vos confidences, vos regards perdus qui m'ont poussé à réfléchir, à me questionner sur les solutions à apporter à notre société qui est, il faut bien le dire, gangrénée par le républicanisme technocrate de quelques politiciens jusqu'alors endormis et qui, aujourd'hui, ont entendu la sonnerie du réveil que sont les sirènes des élections !
Ces messieurs et ces dames ne veulent pas perdre leurs places au sommet du perchoir !

Et bien moi je vous le dis, je suis là, et la Fédération Démocratie Frôceuse est là pour les en faire descendre afin que de véritables travailleurs se mettent aux affaires pour s'attaquer aux vrais problèmes ! Accorder vos confiances aux sociaux démocrates que nous sommes au sein de la FDF c'est s'inscrire dans la durée. Si demain, nous venions à avoir un candidat élu au centre gauche, il lui faudrait une assemblée pour l'aider à gouverner. Nous choisir c'est donc choisir sur le long terme et s'engager vers un mouvement sans précédent !

Je vous le dis sans avoir peur de m'en détourner plus tard, nous sommes tous, au sein de la FDF, des serviteurs de la population. Rien ne nous anime d'autre que vos avenirs.

Puis, point du doigt les gens qu'il connait, un après l'autre ...

Vous Huguette ! Il nous importe que votre pension soit suffisamment élevée pour pallier à l'absence cruelle de votre mari, parti trop tôt !
Vous René ! il nous est cher de s'assurer que votre fils pourra réussir ses études dans une université cohérente, animée vers le désir de réussite !
Toi p"tit Thomas ! je t'ai connu tout jeune garçon ! Et je me souviens que tu désirais intégrer la police, pour sauver les gens des méchants ! c'était tes mots ! Et bien, il m'importe que tu intègres la police la plus respectée de la méditerrannée celle que j'aiderai à mettre en oeuvre, la police maritime, garante de notre espace marin et littoral !

C'est parce que nous avons des dizaines de projets que nous souhaitons, à la FDF, être élus !
Ce n'est pas pour pouvoir nous assoir dans des fauteuils en cuir vieillli, et fumer des cigares cubains, ce qui est bien le genre de certains députés républicains actuels !
Et pourquoi me choisir moi ?
Car justement, j'incarne, avec mes amis sociaux démocrates, la nouveauté ! Non seulement nous sommes compétents, mais en plus nous sommes novateurs ! Nos idées sont neuves, elles apportent un nouveau souffle au débat !

Voter pour moi
Voter pour la FDF, c'est voter nouveau !

Laurent de Montredon se retire légèrement du pupitre pour indiquer qu'il a terminé.
Des applaudissements suivent. Les visages sont illuminés de sourires énormes.
La soirée se poursuit sous le signe de l'espoir dans la bonne humeur.
Des tracts sont distribués. Il est décidé dans la soirée qu'il sera envoyée une invitation à la presse pour la prochaine réunion.

Une voiture arriva, la portière s'ouvrit rapidement, le portable collé à l'oreille, Benjamin McGregor s'engouffra dans un tonnerre d'applaudissement dans la foule en direction de Laurent.. Il arriva à sa hauteur, portable en poche, et lui serra très fortement la main..

Mon vieux, bravo ! C'est maintenant que ca va commencer ! Come on comme on dit ! J'aimerais rester, mais je dois y aller, j'ai beaucoup de chose à faire cette nuit et demain ! A demain Laurent ! Et encore bravo !

Benjamin McGregor reparti très vite et se dirigea vers l'aéroport rejoindre son jet afin de regagner la capitale au plus vite..

Quelques minutes après le passage du président de la FDF, on a pu voir Laurent de Montredon au téléphone, clairement occupé et en grande conversation.
On a également pu voir sa femme, collée à lui, tout sourire. Laurent de Montredon profite de cette soirée et a même pris le temps de répondre à des journalistes arrivés plus tard dans la soirée, et qui n'avaient pas prévu un tel score du natif d'Etchegorda.

Un journaliste :
Monsieur de Montredon, pressentiez vous que vous feriez un tel score ?

Laurent de Montredon :
Il est toujours très facile de dire après qu'on le savait. Pour être honnête, j'étais déchiré entre mon espoir et ma confiance envers la dynamique de la FDF et un certain pragmatisme devant notre jeunesse. Je dois avouer que cette victoire m'a surpris mais elle me donne désormais encore plus foi dans le peuple qui a compris que nous étions à la FDF les hommes et les femmes de la situation.

Une journaliste :
On a pu vous voir avec votre femme. Est-elle fière de vous ce soir ?

Laurent de Montredon :
Je le crois mais vous savez, c'est elle qui devrait être fière d'elle. Lorsqu'elle a appris que je me lançais en politique, elle a d'abord pris la mesure d'une telle décision et ça a été dur. Elle a donc dû faire des sacrifices beaucoup plus importants que les miens. Moi je fais ma vocation aujourd'hui !

Un journaliste :
Benjamin McGregor est venu vous voir tout à l'heure. Il a fait le déplacement de la capitale pour vous féliciter. Vous êtes devenus le social démocrate qui compte ?

Laurent de Montredon :
Il ne faut surtout pas tirer ce genre de conclusion. Je pense seulement que mes idées ont intéressé les frôceux et il faut maintenant que leur vote soit reconnu. Cependant, je ne suis qu'un maillon de la chaîne. Et même si j'aspire à de plus grosses responsabilités, pour servir les frôceux, je ne me vois pas comme une personnalité plus importante que je ne suis. C'est la FDF qui aujourd'hui a gagné !

Une journaliste :
Un poste de ministre vous intéresserait-il ?

Laurent de Montredon :
Pour le moment, je suis représentant parlementaire. Ne brûlons pas les étapes. Mais il est évident qu'à terme, un poste de ministre m'ira très bien.

Laurent de Montredon remercie les journalistes et retoure au milieu de la foule pour continuer de fêter la victoire de la FDF.