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Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 02:05
par Enzo Barras
Je n’ai jamais choisi la fonction publique parce que je n’ai jamais eu l’ambition d’être un planqué
Je crois que tout est dit dans cette phrase. En même temps, on ne peut pas t'en vouloir, le rapport que Woerth avait commandé sur le nombre d'absences non prévues, et sur les arrêts maladies, qui montraient que les fonctionnaires étaient plus assidus au travail n'est jamais sorti, sauf dans le Canard Enchainé. Tu ne connais rien de l'usure d'un infirmier qui travaille dans un hôpital, tu ne connais rien de l'usure d'un professeur qui se fait insulter toute la journée par des gamins qui voit à la TV que tout est permis, tu ne connais rien de certains agents du TP ou des impôts, qui pendant plusieurs années, avant que l'Etat ne soit condamné, était payé en dessous du SMIC.

Pour ce qui est du coup de pied dans la fourmilière, je me demande ce qui coûte le plus cher. La SNCM (où la CGT demande juste que son concurrent ait à appliquer les lois sociales françaises) ou DEXIA? Qui a créé la crise dans laquelle nous sommes? Les banques à qui la BCE prête à taux réduit ou bien le particulier qui se retrouve à emprunter à des taux "légèrement" supérieur?

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 02:36
par Vincent Valbonesi
Oui c’est vrai, il n’y a que vous pour comprendre la souffrance des fonctionnaires. Uniquement parce que nous apportons des solutions différentes, nous sommes indignes dans ce débat, nous ne comprenons rien, nous ne connaissons rien, ralalala sacré mentalité franchement, quelle intolérance.

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 02:53
par Enzo Barras
Tu parles d'intolérance, alors que tu écris que les fonctionnaires sont des planqués? Je ne dis pas que les fonctionnaires ont plus de souffrance que d'autres travailleurs, ce serait faire une comparaison qui n'a pas de sens (et qui va dans la direction d'un certain président qui veut opposer les travailleurs entre eux). Je dis juste que les fonctionnaires n'ont rien de l'image qui est renvoyée par les médias, les hommes politiques et des personnes dans ton genre, qui dès que l'on ose décrire la réalité de la fonction publique différente du fantasme national, crie à l'intolérance, car c'est tellement plus simple de pointer du doigt, que de rassembler.

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 03:19
par Asuka Finacci
Eh béh… je trouves Jules d'une patience incroyable face à toutes les pseudos analyses à cheval entre le niveau d'un mauvais éditorial de la presse bobo et du pire Café du Commerce.
Essaie de trouver un journaliste bobo ou un pilier de bar ici, je pense qu'on n'est pas franchement servis.

Je comprends que certaines analyses te paraissent peu pertinentes, mais les qualifier de pseudo-analyses c'est à la limite du mépris.
Pour faire une comparaison avec un autre domaine, je vais prendre l'exemple du duo d'humoristes qui a fait un flop à "On n'est pas couchés" pour diverses raisons, le soir même beaucoup de personnes se sont permises de les qualifier de "pseudo-humoristes pas drôles", gageons que s'ils étaient des pseudo-humoristes, il serait inutile pour eux d'ajouter des dates à leur spectacle et il serait impossible de trouver la vidéo d'un sketch réussi de leur part. On peut trouver que leur prestation fut mauvaise, comme tu peux trouver qu'une analyse est mauvaise, mais parler de pseudo-analyse, c'est un jugement hâtif.
Non, Sarkozy n'est pas d'extrême Droite (à la fois, Marine Le Pen est-elle même d'extrême Droite ?)
Supposons que l'on prenne l'ensemble de leurs points de vue et qu'on les classe selon la terminologie admise "gauche/droite" (qui est déjà fortement réductrice), il est impossible que l'un d'entre eux soit sur le niveau le plus à droite sur un grand nombre de sujet (les vues économiques de Marine Le Pen ne respirent pas la vision traditionnelle de droite par exemple). Donc dans l'absolu, le qualificatif d'extrême droite n'est pas le mieux approprié.

Mais à partir du moment où le plus grand nombre semble avoir choisi de se restreindre à l'axe droite/gauche, un deuxième type de classement, plus relatif, peut voir le jour, et il se trouve que Marine Le Pen étant considérée (à tort ou à raison) comme la personnalité politique française disposant d'une notoriété suffisante pour ne pas être négligée la plus à droite par un nombre important de personnes, dont les plus influentes sur l'information, le terme la définit comme le point extrême de la droite française. Et par extension, si Nicolas Sarkozy fait campagne en rapprochant ostensiblement ses vues de celles de Marine Le Pen, ces mêmes personnes peuvent avoir le sentiment d'une dérive vers l'extrême droite "relative". Dérive qui est considérée comme un interdit par beaucoup de personnes (peut être un reste des dérapages de Le Pen père ?)
Au-delà, je suis très remonté par ceux qui tentent de faire un tabou des question migratoires
Ces questions ont un intérêt réel (bien que la proposition de Nicolas Sarkozy de division par 2 de l'immigration légale est irréaliste comme elle impliquerait la dénonciation de nombreuses conventions internationales, chose qu'une personne de la droite "traditionnelle" ne fera pas, ce que je dis n'est du reste pas une lubie de gauchiste comme Eric Zemmour dit exactement la même chose), mais il s'agit de voir la façon dont elles sont traitées. Parler des limites de l'immigration économique ou du dispositif de lutte contre l'immigration illégale, c'est répondre à une interrogation réelle, se servir de cette question pour livrer l'étranger comme bouc émissaire, c'est du populisme de bas étage, et je pense que c'est ça qui provoque beaucoup de retenue sur les questions migratoires sur la partie la plus à gauche de l'axe politique communément admis en France.
on en revient aux "Tous sauf X". [...] Cela dit, j'ai bien conscience que cela date d'au moins de 2002 en France (je ne m'avance pas avant, je n'ai pas bossé dessus, si quelqu'un a des éléments, je les écoute avec plaisir), mais c'est tout de même triste de voir ce que sont devenus le et la politique.
Les chars russes de 1981, le général de Gaulle considéré comme un dictateur potentiel, "Moi ou le chaos"... Le rejet est un élément basique de tout scrutin uninominal, surtout lorsqu'il encourage le vote tactique (les votes à un ou deux tours sont particulièrement sensibles à cet élément). Le meilleur moyen de réduire l'influence du rejet serait de se limiter à des élections à la représentation proportionnelle, avec les risques d'instabilité qui vont avec bien entendu.
De deux, dans tes partis qui ont "vocation" à gouverner, tu mets le MoDem. Je rappellerai simplement que tout aussi sérieux qu'il puisse t'apparaître, il a fini 5è derrière le FdG et très loin derrière le FN. Alors un peu de respect et d'honnêteté intellectuelle (à défaut d'humilité) seront les bienvenus à l'avenir.
Il ne faut pas oublier que la force ne fait pas tout, EELV avec des résultats minables a bien plus de chances d'être dans le prochain gouvernement que le Front National dont la candidate a obtenu 17,9 % des suffrages exprimés et le premier parti cité est donc vu comme plus "gouvernemental" par beaucoup de personnes.

Dans l'absolu, tout parti qui sollicite les suffrages a "vocation" à gouverner sauf quelques cas très particuliers (LO par exemple), donc je pense qu'il n'est pas équitable d'exclure le FN et le FdG de cette définition, mais ce n'est qu'un avis personnel.

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 06:22
par Patrick Carles
Supposons que l'on prenne l'ensemble de leurs points de vue et qu'on les classe selon la terminologie admise "gauche/droite" (qui est déjà fortement réductrice), il est impossible que l'un d'entre eux soit sur le niveau le plus à droite sur un grand nombre de sujet (les vues économiques de Marine Le Pen ne respirent pas la vision traditionnelle de droite par exemple). Donc dans l'absolu, le qualificatif d'extrême droite n'est pas le mieux approprié.

Mais à partir du moment où le plus grand nombre semble avoir choisi de se restreindre à l'axe droite/gauche, un deuxième type de classement, plus relatif, peut voir le jour, et il se trouve que Marine Le Pen étant considérée (à tort ou à raison) comme la personnalité politique française disposant d'une notoriété suffisante pour ne pas être négligée la plus à droite par un nombre important de personnes, dont les plus influentes sur l'information, le terme la définit comme le point extrême de la droite française. Et par extension, si Nicolas Sarkozy fait campagne en rapprochant ostensiblement ses vues de celles de Marine Le Pen, ces mêmes personnes peuvent avoir le sentiment d'une dérive vers l'extrême droite "relative". Dérive qui est considérée comme un interdit par beaucoup de personnes (peut être un reste des dérapages de Le Pen père ?)
Sauf que le positionnement politique ça n'est pas de la géographie relative. On aura beau dire ce que l'on veut, au second tour en 2002, Jacques Chirac était à Droite et pas à Gauche (les 5 années suivantes l'ont démontré).
Ces questions ont un intérêt réel (bien que la proposition de Nicolas Sarkozy de division par 2 de l'immigration légale est irréaliste comme elle impliquerait la dénonciation de nombreuses conventions internationales, chose qu'une personne de la droite "traditionnelle" ne fera pas, ce que je dis n'est du reste pas une lubie de gauchiste comme Eric Zemmour dit exactement la même chose), mais il s'agit de voir la façon dont elles sont traitées. Parler des limites de l'immigration économique ou du dispositif de lutte contre l'immigration illégale, c'est répondre à une interrogation réelle, se servir de cette question pour livrer l'étranger comme bouc émissaire, c'est du populisme de bas étage, et je pense que c'est ça qui provoque beaucoup de retenue sur les questions migratoires sur la partie la plus à gauche de l'axe politique communément admis en France.
J'entends bien. Cela dit, l'attitude du mutisme est ridicule puisqu'elle ne laisse le champ d'expression qu'à une seule conception de l'immigration. En outre, je sais que les chercheurs de Gauche qui ont alerté les partis de Gauche sur l'importance d'avoir un discours clair sur la question se sont fait rembarés par ce qu'ils appellent "boboland". C'est aussi parce qu'on a peur d'ouvrir la boîte de Pandore quand l'électorat des banlieues vote massivement pour soi.

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 08:50
par Tony Norelli
Sujet verrouillé jusqu'à ce que les résultats soient officiellement diffusés, afin d'éviter toute révélation anticipée du résultat. :)

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 20:12
par Niamh Fourcade
Bah vous savez quoi, aujourd'hui je suis bien content.

Bien content d'avoir quitté la France. Bon courage ceux qui y sont encore... Ca va faire mal...

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 22:25
par Vincent Valbonesi
Je me contenterai simplement d’un : Pauvre France.

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 22:30
par Enzo Barras
Niamh Fourcade a écrit :Bah vous savez quoi, aujourd'hui je suis bien content.

Bien content d'avoir quitté la France. Bon courage ceux qui y sont encore... Ca va faire mal...
J'étais jeune, mais je me souviens d'avoir entendu la même phrase (à peu près) d'un oncle en 1997. Ca m'avait marqué, j'avais 10 ans, et je me demandais ce qui allait nous tomber dessus. Lisant Astérix, j'ai compris ce qui allait nous tomber dessus. Pendant quelques années, on avait bien vécu, mais cing ans plus tard, le ciel nous était tombé sur la tête. Ca promet pour Mai 2017.

Allez les gars, pleurez pas, la France est un pays de droite et le restera toujours, permettez-nous d'avoir nos 5 ans de temps à autre.

Re: Elysée 2012

Posté : 06 mai 2012, 22:47
par Lluis Camps
Merde, en regardant les réactions de nos amis, je suis retrouvé il y a 5 ans et je me suis dit que j'étais con.

Oui, je me considère plus de gauche que de droite mais voir tout blanc et tout noir c'est d'une connerie incroyable. Dire qu'avec Hollande ce sera le cauchemar c'est tout aussi bête que de dire que le bilan de Sarko est catastrophique. Un peu de nuances ne fait jamais de mal dans des soirées comme celle-ci où l'euphorie et la déception dominent. Et puis ce qui me fait mal c'est que vous vous excluez des autres, en pointant le doigts sur les citoyens "ah les cons !", c'est dommage d'être comme cela mais souvenez vous en 2007 quand vous étiez heureux et que vous ne compreniez pas la désillusion dont étaient victimes les millions de français qui avait voté pour la "folle" de Royal.

Excusez moi de promouvoir un peu de tolérance dans les deux camps messieurs.