Elysée 2012

[Mike Harper]

C'est quand même l'échec de l'UMP en tant que concept de rassemblement de la droite. Faire 27% quand on est censés incarner l'ensemble des tendances de la droite, être un fourre-tout idéologique en sorte ( centristes humanistes, libéraux, gaullistes sociaux, gaullistes plus conservateurs, droite pop'...), c'est tout de même faible. Cela montre le rejet dont est victime à tord ou a raison le candidat et/ou le parti qui a misé sur la personnalisation à outrance durant 5 ans.

Certainement, cela va conduire à l'éclatement de l'UMP avec une droite centriste et une droite qui décomplexe l'alliance avec le FN, un peu comme Berlusconi l'a fait avec la Ligue du Nord en Italie. Le FN prévoit cela puisqu'apparemment après avoir mis une femme à la tête du mouvement et fait taire les vieux fachos, on irait vers un changement de nom. Et mine de rien, en tant que centriste tendance gauche, cela m'inquiète pour le paysage politique des prochaines années...

[Jules Rémond]

Mike, tes commentaires et tes perspectives me font beaucoup rire.

[Patrick Carles]

Je prolongerai ce que dit Jules.

Il est juste atterrant de voir nos petits politologues en herbe tirer les "grandes leçons" du scrutin. Nous n'avons aucun recul sur rien et c'est à peine si nous sommes en mesure de nous faire une idée à peu près correcte de la répartition territoriale (sans la moindre dimension sociologique) du vote. Mais bon, c'est pas grave on fait comme ce que nous ont fait tous les imbéciles de journalistes et d'éditorialistes hier : on parle sur du vent. On parle et, en fait, on ne dit rien. Un petit peu d'humilité, m'sieurs, dames ; actuellement il n'y a strictement rien d'autre à dire que de constater des scores. Et si on attendait d'avoir des données sur la sociologie du vote (et, même si c'est largement insuffisant et critiquable, sur les sondages de sortie d'urnes pour commencer au moins).

Après, je rejoindrai (à nouveau) Jules pour son mépris pour le déversement qui tombe sur le FN. Ce n'est pas nouveau et c'est vraiment triste car infondé, injuste et inefficace puisque l'on évite en réalité de se poser sur les impostures (nombreuses) du FN. Ce qui est triste avec le Front de Gauche, c'est que beaucoup sont passés à côté de la véritable guerre culturelle qui a été mené contre les aberrations du FN pour retenir les formules (on remerciera d'ailleurs le travail de relais des médias là-dessus, passons). Mais bon, encore une fois, je ne crierai pas au loup fasciste et je serai plutôt pour que l'on cesse de fantasmer le FN et qu'on accepte de le prendre comme il est, droit dans les yeux. De le voir donc comme un parti en pleine mutation idéologique, qui se cherche une cohérence interne (nouveauté) et qui est également symbolique d'une certaine mutation des sociétés et des champs politiques européens : la dextrisation (je vous invite à lire l'excellent Voyage au bout de la Droite à ce propose.

[Jules Rémond]

Je prolongerai ce que dit Jules.

Il est juste atterrant de voir nos petits politologues en herbe tirer les "grandes leçons" du scrutin. Nous n'avons aucun recul sur rien et c'est à peine si nous sommes en mesure de nous faire une idée à peu près correcte de la répartition territoriale (sans la moindre dimension sociologique) du vote. Mais bon, c'est pas grave on fait comme ce que nous ont fait tous les imbéciles de journalistes et d'éditorialistes hier : on parle sur du vent. On parle et, en fait, on ne dit rien. Un petit peu d'humilité, m'sieurs, dames ; actuellement il n'y a strictement rien d'autre à dire que de constater des scores. Et si on attendait d'avoir des données sur la sociologie du vote (et, même si c'est largement insuffisant et critiquable, sur les sondages de sortie d'urnes pour commencer au moins).

Justement, je ressens comme un changement dans la sociologie politique. J'ai le sentiment que cette élection a pu changer quelques (pré?)notions sur l'installation sociologique des électeurs. A voir, si une étude sort à ce sujet.

Après, je rejoindrai (à nouveau) Jules pour son mépris pour le déversement qui tombe sur le FN. Ce n'est pas nouveau et c'est vraiment triste car infondé, injuste et inefficace puisque l'on évite en réalité de se poser sur les impostures (nombreuses) du FN. Ce qui est triste avec le Front de Gauche, c'est que beaucoup sont passés à côté de la véritable guerre culturelle qui a été mené contre les aberrations du FN pour retenir les formules (on remerciera d'ailleurs le travail de relais des médias là-dessus, passons). Mais bon, encore une fois, je ne crierai pas au loup fasciste et je serai plutôt pour que l'on cesse de fantasmer le FN et qu'on accepte de le prendre comme il est, droit dans les yeux. De le voir donc comme un parti en pleine mutation idéologique, qui se cherche une cohérence interne (nouveauté) et qui est également symbolique d'une certaine mutation des sociétés et des champs politiques européens : la dextrisation (je vous invite à lire l'excellent Voyage au bout de la Droite à ce propose.

Le fantasme agite les deux extrêmes de toute manière. En revanche la France s'aligne sur une dynamique, qui reste à confirmer, européenne comme tu le soulignes. Les partis se situant le plus à droite prennent de l'importance.
Importance tout à fait relative pour la France, puisqu'il ne s'agit que du premier tour. Attendons les législatives (bien qu'on ai souvent vu l'extrême droite dégonfler sur ce scrutin).

J'ai encore autre chose à dire.

C'est un message à toutes les personnes qui passent à la TV (par exemple). Vous dites "toujours (avoir) voté à gauche/droite". Bandes de cons.
EDIT: histoire de rajouter une couche, pour m'expliquer. Toujours voter dans un camp démontre la betise ultime des gens: peu importe les convictions réfléchies, tant que c'est la gauche ou la droite qui gagne. Gros LOL.

Et au passage, lire cette merde publiée sur le Monde (http://www.lemonde.fr/election-presiden ... 71069.html) est insupportable. Clairement insupportable.

[Mike Harper]

On a donc pas le droit de parler sauf vous deux en clair ?

[Jules Rémond]

Je n'ai pas dit ça. Je demande justement que les individus deviennent un peu plus... Roh, je vais pas me perdre en explications.

[Vincent Valbonesi]

Je partage pleinement les propos de Jules et Patrick sur le FN.

[Gustavo Riga]

La question est : comment abattre le Front national ? Si je ne vais pas voter au second, c'est un choix qui n'est pas définitif mais assez probable, c'est que je considère que les deux partis UMP et PS ont servi la soupe au fascisme. Il pousse sur tout ce qu'ils ont détruit, sur la dérégulation, l'ultralibéralisme qu'ils imposent tous les deux. J'ai le sentiment que voter Hollande, c'est voter fasciste. Si le Front de gauche avait atteint 20%, là je serais peut-être allé voter Hollande, car cela aurait donné du poids au discours volontariste de Mélenchon. Malheureusement nous n'avons pas reçu les forces que nous aurions escompté.

[Tony Norelli]

Ben ça alors... Si Hollande est limite un fasciste pour toi c'est qu'il y a un sérieux problème quelque part.

Faut arrêter d'utiliser le mot fasciste à tout bout de champ, d'un côté comme de l'autre... surtout quand on sait que les fascistes sont les plus opposés au capitalisme, comme au reste d'ailleurs...

Si Mélenchon n'a pas reçu les votes escomptés, c'est de la faute à qui ?

[Gustavo Riga]

Je n'ai pas dit que Hollande est un fasciste. J'ai dit que voter Hollande, c'est voter fasciste. Hollande et Sarkozy sont les candidats de la bourgeoisie au pouvoir. Par les politiques qu'ils ont menées, par leur refus de combattre le Front national, ils sont la cause principale de ce score énorme de 18%. Si je vote Hollande le 6 mai, je me tire une balle dans le pied. Car non seulement il mènera des politiques d'austérité, mais en plus cela fera monter le vote FN.

Si les fascistes étaient les plus opposés au capitalisme, je serais fasciste depuis longtemps. Moi je dis qu'ils sont les moins opposés au capitalisme, car suivant la définition de Georges Dimitrov, ils en incarnent la dictature ouverte.