Matiou Callet a écrit :Mais vous êtes tous aussi affligeants…
Vus confondez marxisme, communisme et régimes revendicant une inspiration marxiste.
Encore une fois, la Société communiste nécessite la destruction de l'État. Il y avait un État en URSS à ce qu'il me semble. On ne peut donc pas parler de société communiste.
Pour poursuivre là dessus. Je dirai que l'échec du marxisme et des marxiens est tout d'abord son penchant philosophique. Hegel n'a ni tort, ni raison. Si on le résume brièvement, pour lui l'histoire n'est que la recherche de la synthèse entre l'Homme et la Matière. Il constate que ce qui pousse l'Homme en temps que groupe humain, ensemble collectif et non pas de somme des individualités, c'est cela. L'Homme est ainsi qu'un rouage de l'Histoire. Il considère qu'il y a eu très peu d'exemples de cette synthèse: Napoléon dans le domaine politico-militaro-économique, Beethoven dans le domaine musical, et encore quelques autres.
Or, Marx faisait parti des jeunes hégéliens. Et c'est là que se fonde l'idéologie de Marx (car il y a une différence entre les "marxistes" -qui sont ceux "qui n'ont pas lu Marx", et les "marxiens", ceux qui ont lu Marx et qui ne s'en éloignent pas tout en le critiquant -Kautsky, etc).
Marx considère tout d'abord que seul le domaine économique dans son "mode de production" est le moteur de l'Histoire. Première critique: vouloir ramener au mode de production l'ensemble des changements et des évolutions historiques est simple, voire simpliste. Ensuite, Marx considère l'Homme comme un rouage de la mécanique du mode de production dépendant de l'époque. Seconde critique: nier l'individualité humaine en n'en faisant qu'un agrégat de déterminisme est aussi simple que de déclarer l'individu rationnel.
Marx a ainsi poser le postulat suivant: de tout temps, il y a eu une classe dominante possédant le privilège de ne pas travailler mais d'en récolter les fruits, et une classe dominée ne possédant rien si ce n'est sa force de travail. Il prend l'exemple des esclaves et des citoyens, des paysans et des serfs, du tiers etat et de la noblesse, et enfin du prolétariat et de la bourgeoisie.
Pour Marx toujours, il y a lutte entre classes, lutte implicite ou explicite. La lutte implicite est une constante et préexiste même à la classe elle même, on dit alors que la classe est "en soi" (que son état détermine implicitement). La lutte explicite est un changement radical dans l'idéologie de Marx, puisque c'est le moment où la classe devient "pour soi", c'est à dire qu'en plus d'être déterminée, elle en est consciente, et décide d'améliorer sa condition en rentrant dans un système de lutte.
La lutte, lorsqu'il s'agit d'un pays démocratique libéral prend la forme d'action syndicales, de partis politiques, dans le but de maitriser l'historicité de la classe, et ensuite du pays. Il n'y a pas de grand soir (plutôt anarchiste), ni de révolution en démocratie. Lutte parlementaire, par le biais de moyens de pressions comme la grève, les manifestations. En revanche, dans les pays non-démocratique, il peut y avoir révolution, car le peuple dans son ensemble n'est majoritairement pas instruit ni éduqué. Il est donc plus propice à des accès de fureur, de violence. C'est pour cela que la première révolution marxiste (et non pas marxienne) s'est produite en Russie tsariste.
Pour en finir avec Marx, il ne faut pas le confondre avec l'école communiste. Des points communs, des ressemblances, mais Marx n'a pas écrit un seul moment que le communisme était une finalité. Il a expliqué les mécanismes de domination, les mécanismes de révolution et de prise de conscience. Mais il n'a jamais théorise le communisme comme l'on si bien fait avant lui des utopistes.
Cependant, je ne voudrais pas que vous fassiez une totale différence entre les bons et les méchants. Le communisme, tout comme l'idéologie de Marx, sont deux idées qui annihilent l'individualité pour l'égalitarisme, et qui portent toutes deux les germes du totalitarisme.
Maintenant, pour parler de communisme.
Le communisme est une idée qui sur papier est très jolie. Destruction de l'Etat, de la propriété privé, etc, donc fin des conflits de propriété, fin des conflits entre Etat et administrés, etc.
Seulement, le communisme ne prend pas en compte la nature de l'Homme. Hobbes, Locke, et moult philosophes ont ainsi avancé qu'un Homme sans propriété était substitué à son état social, et que la nature reprendrait le dessus. Donc, violence, guerre, accès de fureur, pour le contrôle de quelconque bien assurant la survie. C'est là que ma critique peut être la plus judicieuse. Pour le reste, on peut me contredire tellement rapidement que ça n'en vaut pas la peine
