[Présidentielle Avril/Mai] Débat Economie

[Roberto Dominguez]

Les banques ne sont qu'un domaine extrêmement précis, ce n'est pas tout fermer que de les nationaliser, ma vision d'une fermeture ressemblerait plus à une hyperinflation non justifiée des droits de douane, qui ne figure pas dans le programme de l'UGR même si vous le relisez cent fois, monsieur Valbonesi.

Il ne suffit pas d'être un peu au dessus du salaire médian pour ne pas subir un certain nombre d'inégalités, même si elles sont naturellement plus criantes quand on s'approche du seuil de pauvreté. Le programme de l'UGR contient des mesures visant à faciliter l'accès aux biens essentiels comme la baisse du taux réduit de TVA, la mise en place du RMS ou la possibilité de contrôle des prix, ce n'est pas ce qui gommera toutes les inégalités, mais ce sera un bon début, chaque pas est important.

Concernant les banques je reste ferme, jamais des banques d'État n'auraient spéculé de la même façon que celle qui a conduit à la crise de 2008.

[Vincent Valbonesi]

Les banques ne sont qu'un domaine extrêmement précis, ce n'est pas tout fermer que de les nationaliser, ma vision d'une fermeture ressemblerait plus à une hyperinflation non justifiée des droits de douane, qui ne figure pas dans le programme de l'UGR même si vous le relisez cent fois, monsieur Valbonesi.

Domaine précis ou pas, j'imagine le frôceux lambda qui voit sa banque nationaliser sans lui demander son avis. Par esprit démocratique, une décision aussi catastrophique pour les finances de l'Etat ne mérite t elle pas que l'on demande son avis au peuple ? C'est son argent après tout, pas le votre. Si celui ci souhaite qu'il reste entre les mains du privé, oseriez vous l'en empêcher ?

Il ne suffit pas d'être un peu au dessus du salaire médian pour ne pas subir un certain nombre d'inégalités, même si elles sont naturellement plus criantes quand on s'approche du seuil de pauvreté. Le programme de l'UGR contient des mesures visant à faciliter l'accès aux biens essentiels comme la baisse du taux réduit de TVA, la mise en place du RMS ou la possibilité de contrôle des prix, ce n'est pas ce qui gommera toutes les inégalités, mais ce sera un bon début, chaque pas est important.

Le pays où l'on vit d'amour et d'eau fraîche n'existe pas M. Dominguez, M. Callet le cherche depuis des années, il n'a toujours rien à nous montrer. Donc en l'état, je reste pragmatique et je tire un constat simple : vos mesures ruineront l'Etat, détruiront l'offre et feront exploser la consommation des ménages avec une issue à tout cela : une dépression totale de notre économie et de notre monnaie.

Concernant les banques je reste ferme, jamais des banques d'État n'auraient spéculé de la même façon que celle qui a conduit à la crise de 2008.

Sans les banques privées, nous n'aurions jamais connu le niveau de richesse que nous avons connu à cette époque. Je doute qu'un seul individu regrette cette période faste pour l'Humanité.

[Matiou Callet]

Mais qui profite de ce niveau de revenus M. Valbonesi et à quel prix ?

Ne voyez-vous pas que les banques ont un rôle central du fait de l'absurdité profonde d'un système concentrationniste ? Pour assurer une croissance fictive et virtuelle, on en arrive à faire des prêts monstrueux, des crédits à la consommation pour les plus pauvres. Voilà comment le "western way of life" est supporté. Il est déjà impossible dans nos propres pays, il ne le sera pas à l'échelle planétaire. Ne voyez-vous pas que tout est lié et que c'est cet écart entre les aspirations de tous et les conditions finales aditionnées aux normes centrales de notre Société qui sont au cœur de l'insécurtié que nous vivons ? Votre mauvaise foi est effrayante.

[Roberto Dominguez]

Il me semble que les nationalisations se font par vote des représentants du peuple et non par décret présidentiel. De plus, si un citoyen est en profond désaccord avec ces nationalisations, il pourrait déposer une demande de référendum d'initiative populaire. Nos institutions permettent que ce choix soit fait de façon parfaitement démocratique.

J'attends votre démonstration de mise à mort des finances d'un pays par la baisse d'un point du taux de TVA sur certains produits alors qu'on augmente celle sur d'autres produits pour compenser. Nous ne vivons pas et ne vivrons jamais dans un monde parfait, mais notre but est de s'en approcher le plus possible.

Si vous qualifiez de période faste une période où une grande partie de la population vivait à crédit alors que votre credo est de ne surtout pas faire de dépenses pour ceux qui n'ont pas eu autant de réussite que vous, j'avoue que j'ai un peu de mal à saisir la logique des valeurs contenues dans votre discours.

[Vincent Valbonesi]

Qui en profite ? L'Humanité. Les pays en voie de développement, les pays en voie de développement mature, les pays émergents. Bref, l'Humanité oui. Du plus petit paysan burkinabé qui vend mieux sa production au constructeur automobile qui vend 10 millions de véhicules par an, un record. Donc le profit est universel, chacun en bénéficie à un moment donné, pas au même niveau, c'est une évidence et c'est logique.
A quel prix ? Celui que nous, peuples d'Occident avons connu avec l'industrialisation massive il y a 150 ans. Il n'y a donc aucune inégalité.

[Matiou Callet]

Les suicidés du micro-crédit seront ravis d'apprendre qu'ils l'ont été pour la bonne cause ! Vive la mondialisation heureuse !

Et simplement, il y a 150 ans il n'y avait pas de puissances déjà installées pour brider les aspirations ni de responsabilisation écologiques par ces mêmes puissances qui ont les dents dans le gruyère. À part ça tout va bien, M. Valbonesi.

[Vincent Valbonesi]

Oui, vive la mondialisation heureuse ! Vive un PIB au sommet, vive une dette minimale, vive un taux de chômage aussi bas qu'il y a 30 ans, vive notre commerce extérieur excédentaire donc oui, vive la Mondialisation heureuse ! Pourquoi toujours voir la partie noire de l'iceberg, il y a tellement de points positifs dans la partie sous marine M. Callet.

Ah ah ah responsabilité écologique, il était temps que ça sorte depuis le début de ce débat, enfin on y vient. Donc en tant que grand défenseur des pays pauvres et des suicidés du micro crédit, je vous invite à vous rendre en Chine, et d'aller exposer votre point de vue occidental sur l'Ecologie, aller faire de même en Inde, au Brésil, l’accueil sera à la hauteur de votre personnage, soyez en sur. Le développement implique obligatoirement un impact sur l'environnement, eux ou nous, ça ne changera jamais, est ce une raison valable pour laisser ces pays dans la misère ? Non, et là, vous voyez bien que le défenseur du progrès et de l'équité, ça n'est certainement pas vous M. Callet.

[Matiou Callet]

Oh… vous détournez mes propos. C'est tellement mignon M. Valbonesi. Je vous disez, justement, que les plus gros pollueurs au monde utilisaient l'écologie pour dénoncer les nouveaux "salauds de pauvres" à savoir les pays du BRIC. J'ai bien des défauts mais pas celui d'être un bien-pensant, M. Valbonesi. Merci de me respecter là-dessus, c'est important pour moi.
Le fait est que le choix ne se joue pas entre la misère et la croissance exponentielle. Le développement passe par des quantités d'autres facteurs qui ne nécessitent pas nécessairement de surproduire ou surconsommer.

Votre déni des faits est affligeant lorsqu'il s'agit de la mondialisation et de notre Société. J'ai déjà à de multiples reprises montré comment le productivisme, l'incapacité de satisfaire tout le monde, les inégalités et la concentration cobinées à une Société de concurrents aboutit au chaos actuel. J'avais à d'autres échéances montré que la mondialisation n'a qu'un vainqueur : les FMN qui produisent pour moins cher ailleurs (sur le dos des salariés occidentaux), s'ouvrent de nouveaux marchés (sur le dos des entreprises du Sud), arrivent à vendre leur surproduction (grâce aux banques et sur le dos des occidentaux et des ressources naturelles) pour aboutir à un état de bien-être très limité puisque celui-ci n'est pas conditionné qu'à travers l'abondance de biens. M. Valbonesi n'a jamais rien trouvé d'autre à dire que "il y a des points positifs". Certes, mais les seuls qui gagnent vraiment au change sont l'ultra-minorité de dominants.

[Vincent Valbonesi]

Et qu'est ce que cela peut vous faire si les ultra dominants dominent ? En quoi cela vous gène ? Vous venez de vous découvrir citoyen du monde investit d'une mission tiers-mondialiste ?

[Matiou Callet]

Non, je me sens juste très concerné par l'idée d'égalité entre les hommes, surtout quand les prometteurs de la mondialisation assurent que cette idée est respectée grâce à elle. Mais merci de votre honnêteté. Vous ferez tout dans l'intérêt des dominants afin qu'ils puissent assurer leur place et tant pis pour les outsiders. Au moins vous dites les choses franchement cette fois.
Plus sérieusement, il ne s'agit même pas de tiers-mondisme mais simplement de défendre la vérité. Vous nous expliquez que tous les exclus du système ne sont que le prix à payer pour que les dominants dominent. Cela peut ne pas vous gêner, je crois personnellement que des gens sont morts pour abolir les privilèges et défendre le droit à la décence et à la dignité pour chacun. Chacun son modèle de société M. Valbonesi.