Frôce - Archives V2

Monsieur Bertrand, si j'ai mis vos projets de lois dans les cartons, c'est qu'ils étaient catastrophiques ! Vous vouliez tout privatiser en moins d'un semestre. Ca va à l'encontre de ce que la république cherche : avant de privatiser, il faut une législation sur les diplômes, sur le statu des facultés, etc. Je dirais même qu'il ne faut surtout pas privatiser. Pourquoi ? Parce que ça ne sert strictement à rien : je me suis battu pour créer un Pôle Publique de Recherche dans lequel, sous le financement de l'Etat, une entreprise pouvait se lier à un projet d'inovation en participant à son financement.
Vous pouvez me parler de concurence si vous voulez, mais c'est hors-propos : on ne fait pas de la concurence sur des projets, sur des inovations, sur ce qui est à l'état de germination, on fait de la concurence sur des produits finis et vendable. Résivez votre économie !
Et puis, dois-je vous rappeler que vous vouliez supprimer toutes les bourses sur critères sociaux pour ne récompenser (maladroitement) que le mérite ? Le problème de l'inégalité des chances est un problème qui précède chaque élève, qu'il soit m'enfoutiste ou non. Tout les enfants naissent avec les mêmes capacités biologiques de départ. Cependant, du fait du capital culturel, économique et social de leurs parents, certains enfants partent déjà avec une certaine longueur d’avance bien que la course n’ait pas encore débuté. C'est donc un problème qui précède toute éducation possible. Or, celui qui gagne une course athlétique, c'est celui qui a parcouru la même distance plus rapidement que les autres ; en ce sens, le gagnant mérite sa victoire car il a fait sa course dans les mêmes conditions que les autres, sans dopage ou autre. Or l'inégalité des chances c'est avoir une certaine longueur d’avance sur d'autres bien que la course n’ait pas encore débuté. Peut-on penser et la méritocratie et l'inégalité des chances ? Au contraire, l'égalité des chances est une condition de possibilité de la méritocratie.

Nous avons besoin d'un véritable laboratoire de l'éducation : il faut réformer les dispositifs d'orientation en proposant un tutorat personnalisé et facultatif qui doit pouvoir se terminer par un stage d'observation, et cela dès qu'un élève a projet pour son avenir. Il ne faut pas attendre la fin du collège ou du lycée pour faire cela. Il faut régler le problème de décrochage scolaire, de l'inégalité des chances en favorisant l'émulation comme cela se fait dans des écoles américaines...

Il faut faire tout ça, or ce que je remarque, c'est la pauvreté des propositions, aucun d'entre-vous à droite n'avez vraiment une vision globale de la politique éducative.

Heureusement que le temps de parole doit être égalitaire, je n’écouterai plus une seule intervention de M. Rolland qui ne respecte pas les règles communes. Ceci est inadmissible. Je ne tiendrai pas compte de cette déclaration.

Vous faites la politique de l'autruche ? Vous vous murez dans le silence ? Pourtant mon intervention n'est pas plus longue que la première intervention de monsieur Bertrand...

Je n’ai pas non plus tenu compte de l’intervention de M. Bertrand je vous signale M. Rolland.

C’est trop long. Nous faisons toutes et tous un effort pour nous maintenir dans un temps réduit, ces deux déclarations sont bien trop longues.

Malheureusement c'est symptomatique de la gauche frôceuse : ça parle beaucoup et ça agit peu à tel point que cela devient inaudible.

Le gouvernement que je menais a su agir, on lui a reproché son manque de blabla. C'est une critique que je reçois comme un compliment.
En terme d'éducation, il faut discuter avec les partenaires sociaux, les représentants des professeurs et des parents d'élèves mais il faudra agir. Il n'y a pas 36 solutions pour redorer le blason de notre enseignement : autonomie, efficacité et diversité.

Les parents ne doivent plus être pris en otage par l'Etat qui leur impose un enseignement basique qui a montré ses limites. Nous avons le droit aux choix, nous avons la liberté de vouloir ce qui est mieux pour nos enfants. Avec l'ADL, si des parents décident que l'enseignement dispensé par une école X est le meilleur, ils pourront concrétiser leur souhait.

Mais bien sûr nous pouvons ne rien changer et attendre le mur qui se rapproche à vue d'oeil.

Vous avez raison, il n'y a pas 36 solutions, il y en a beaucoup plus.

Il existe dans le monde nombre de variétés de systèmes éducatifs, et la réussite d'un système donné varie d'une culture à l'autre, ce qui est bon en Corée du Sud ne le serait pas forcément en Frôce, et c'est pourquoi toute réforme doit être soigneusement réfléchie pour trancher sur sa compatibilité avec la culture latine régnant en Frôce, et dans le cadre de cette réflexion, tous les acteurs doivent être conviés plutôt qu'opposés comme une partie de la droite semble le faire en stigmatisant les enseignants, qui votent un peu trop à gauche pour eux.

Cette stigmatisation est honteuse, les enseignants font un métier qui compte parmi les plus difficiles, souffrent d'un manque de considération par la société de par le faible nombre d'heures de travail qui leur est communément attribuée alors que pour une heure de cours, on peut facilement ajouter une heure de préparations et corrections, sans oublier qu'à diplôme égal, des métiers bien plus attrayants financièrement sont possibles, et malgré tout ces personnes font le choix de se mettre au service de l'avenir de la Frôce.

Et je vous invite vivement à cesser d'utiliser le mot d'otage à tort et à travers, c'est une injure portée à tous ceux qui ont subi une vraie prise d'otages, en tant que Premier ministre j'ai été emmenée à ordonner un assaut contre des preneurs d'otage et à soutenir le regard des familles des soldats tombés dans cette opération, et je peux dire que ça n'a rien à voir avec votre lubie de destruction de l'école publique, gratuite et laïque.

Si Monsieur Rolland parle de privatisations, alors c'est qu'il n'a strictement rien compris.

Et pourrait-il m'expliquer en quoi ce serait nuire à notre pays qu'à la bourse sur critères sociaux soit substituée la bourse attribuée sur mérite?
Je partage votre analyse Bourdieusienne. Mais le capital culturel et social, c'est avant le secondaire qu'il faut s'en occuper. Qu'avez-vous fait dans ce sens M. Rolland? Rien. Et permettez moi d'ajouter que votre raisonnement est défaillant : C'est après avoir assuré une égalité des chances pour que chaque élève ne soit pas discriminé selon qu'il ait une bibliothèque ou non à la maison que nous pouvons nous permettre d'instaurer cette bourse sur le mérite, qui inciterait alors tout lycéen quelque soit son niveau à se battre pour y arriver. La bourse sur le mérite étant ouverte à tous car non fondée sur la sélection. Il s'agit donc d'un processus d'émulation plus que d'un nivellement vers le bas.
La concurrence dont je parle, elle aurait pu se réaliser sur moyen terme avec l'application du projet que j'ai présenté et elle aurait permis à nos établissements d'enseignement supérieur d'être cités au classements internationaux.
De même, un patron frôceux doit avoir confiance à un diplôme d'université délivré en Frôce. Et quand je vous dis que vous avez tort en parlant de privatisation, c'est bien pour vous dire que vous amalgamez autonomie des université et privatisation de celles ci.