Re: [Débat] Révision générale des politiques publiques
Posté : 05 févr. 2013, 09:23
Je m'excuse d'avance de ne pas avoir pu répondre avant. Par ailleurs, j'espère ne pas contribuer à enflammer les débats, n'étant pas un partisan des batailles rangées où plus aucun argument n'est avancé ... Pour cette raison, d'ailleurs, ma première réponse va d'abord à l'endroit de Mme Cassagne :
J'en appelle à de la pédagogie, et la seule chose que vous faites, c'est de répondre que "si c'est pas mauvais pour eux, c'est pas mauvais pour nous". J'avoue ne pas saisir votre raisonnement. Déjà, je doute qu'il puisse être retenu en toutes circonstances. Ensuite, pour quelle raison, alors, est-ce bon pour nous ?
Ensuite, Mme Tomas, vous vous étonnez quelque part, que quelques-uns s'insurgent de voir une éventuelle privatisation de l'Ecole ou de l'Hôpital, et pas des Télécoms. Vous nous réaffirmez derechef qu'il n'est pas question de diminuer les effectifs, mais le nombre de fonctionnaires. Tout ça me parait bien problématique. Je ne parlerais qu'en mon nom, même si j'imagine qu'il s'agit d'un avis partagé, mais je crois que l'Ecole et l'Hôpital sont deux domaines pour lesquels l'Etat garde une responsabilité particulière : l'efficience de leur service doit être soustraite à la logique du marché, sans quoi, risquent de se développer des pratiques mettant à mal à l'individu, puisqu'elles lui opposeront une temporalité qui ne peut plus être la sienne. En tant que Ministre de la Santé, vous n'êtes pas sans ignorer la loi des Quatorze besoins fondamentaux de Virginia Henderson, j'imagine. Je ne vous apprendrais donc pas que la satisfaction du besoin, nécessaire à la bonne santé, passe par la prise en compte de la personne dans une visée globale d'elle-même, et qu'il est donc nécessaire de s'affranchir des raisonnements financiers pour l'accomplir. La conception holistique de l'éducation s'appuie sur cette même base pour expliquer la nécessité d'un enseignement centré sur l'individu plutôt que dépendant de contingences économiques.
Je reconnais sans mal qu'il est dommageable de privilégier ainsi le contrôle étatique à l'initiative individuelle : vous et moi savons le bien moral et économique que procure l'émancipation, à laquelle conduit une politique résolument libérale à tout point de vue. Mais il nous faut surtout ne pas oublier que le contrat social, fondé en République pour éviter que l'Homme ne soit un Loup pour l'Homme, nous dicte de protéger l'Homme. Et que cela passe donc par une confrontation constructive entre les principes d'efficiences économiques que l'Etat doit préservé en se retirant des marchés afin de favoriser l'individu comme force de création; et les nécessaires interventions humaines et sociales que l'Etat doit proposer afin de servir un intérêt supérieur et une communauté de destin. Sans cela, la maxime de Hobbes risque bien de se voir réalisée ...
J'en appelle à de la pédagogie, et la seule chose que vous faites, c'est de répondre que "si c'est pas mauvais pour eux, c'est pas mauvais pour nous". J'avoue ne pas saisir votre raisonnement. Déjà, je doute qu'il puisse être retenu en toutes circonstances. Ensuite, pour quelle raison, alors, est-ce bon pour nous ?
Ensuite, Mme Tomas, vous vous étonnez quelque part, que quelques-uns s'insurgent de voir une éventuelle privatisation de l'Ecole ou de l'Hôpital, et pas des Télécoms. Vous nous réaffirmez derechef qu'il n'est pas question de diminuer les effectifs, mais le nombre de fonctionnaires. Tout ça me parait bien problématique. Je ne parlerais qu'en mon nom, même si j'imagine qu'il s'agit d'un avis partagé, mais je crois que l'Ecole et l'Hôpital sont deux domaines pour lesquels l'Etat garde une responsabilité particulière : l'efficience de leur service doit être soustraite à la logique du marché, sans quoi, risquent de se développer des pratiques mettant à mal à l'individu, puisqu'elles lui opposeront une temporalité qui ne peut plus être la sienne. En tant que Ministre de la Santé, vous n'êtes pas sans ignorer la loi des Quatorze besoins fondamentaux de Virginia Henderson, j'imagine. Je ne vous apprendrais donc pas que la satisfaction du besoin, nécessaire à la bonne santé, passe par la prise en compte de la personne dans une visée globale d'elle-même, et qu'il est donc nécessaire de s'affranchir des raisonnements financiers pour l'accomplir. La conception holistique de l'éducation s'appuie sur cette même base pour expliquer la nécessité d'un enseignement centré sur l'individu plutôt que dépendant de contingences économiques.
Je reconnais sans mal qu'il est dommageable de privilégier ainsi le contrôle étatique à l'initiative individuelle : vous et moi savons le bien moral et économique que procure l'émancipation, à laquelle conduit une politique résolument libérale à tout point de vue. Mais il nous faut surtout ne pas oublier que le contrat social, fondé en République pour éviter que l'Homme ne soit un Loup pour l'Homme, nous dicte de protéger l'Homme. Et que cela passe donc par une confrontation constructive entre les principes d'efficiences économiques que l'Etat doit préservé en se retirant des marchés afin de favoriser l'individu comme force de création; et les nécessaires interventions humaines et sociales que l'Etat doit proposer afin de servir un intérêt supérieur et une communauté de destin. Sans cela, la maxime de Hobbes risque bien de se voir réalisée ...