Le capitalisme est une vocation "naturelle". Et je met "naturelle" entre guillemets, car peu de choses sont naturelles.
Smith disait "It is not from the benevolence of the butcher, the brewer, or the baker, that we expect our dinner, but from regard to their own interest. We address ourselves, not to their humanity but to their self-love." (Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger que nous attendons notre dîner, mais plutôt du soin qu’ils apportent à la recherche de leur propre intérêt. Nous ne nous en remettons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme.)
Partant de ce postulat, le capitalisme, c'est à dire la volonté claire d'accumuler des capitaux au profit soit de l'épargne, soit de la consommation (suivant que tu sois catholique ou protestant -voir pour cela l'idéal-type capitaliste de Weber) est basé sur l'égoïsme résidant en chacun de nous (pour voir ce qu'implique ma phrase, lire Wilhelm Reich ou encore Max Stirner). Pour reprendre l'exemple de Smith (qui a toujours fait de l'économie simple déductive) le boulanger, s'il veut vivre doit vendre son pain correctement afin de pouvoir épargner ou consommer. Or il n'y a que deux facteurs qui le feront vendre son pain: la qualité et le prix. La perfection économique libérale et capitaliste est d'arriver au prix d'équilibre, produit de la demande et de l'offre, mais il faut aussi prendre en compte la qualité du produit lui même. Un mauvais pain se vendra mal, meme à bas prix. D'où l'interet pour le boulanger d'allier qualité et prix, ce qui donnera grâce à la rencontre de l'O&D un prix d'équilibre où ni le consommateur ni le producteur n'est lésé.
Ca c'est pour la partie un peu complexe. La partie simple suit. La qualité du pain ne s'adresse pas au producteur, mais au consommateur. Donc le producteur ne fait pas du bon pain pour satisfaire le consommateur, il en fait pour gagner sa vie CAR son pain satisfait.
C'est donc en appeler à l'égoïsme individuel. Egoïsme n'empêchera pas l'intéraction, ni même la construction de liens sociaux. Il y a seulement des sociétés où une personne est mise au service de la communauté par sa qualité de boulanger (solidarité mécanique, l'égoïsme, l'individualisme et finalement l'individualité sont contenus) et d'autres sociétés où l'égoïsme est réclamé (société organique, ce qui correspondrait à une société industrielle voire post-industrielle, comprenant division du travail, si on reste sur une échelle micro-économique).
Pour contredire tes arguments:
Chacun participe au marché
Tu verra dans tes études, où si tu regardes ce qu'il se passe dans nos sociétés occidentales pour voir qu'il y a bien des personnes qui sont exclues du marché. Le marché et le capitalisme est un système économique darwinien. Par là j'entends que les plus faibles, ceux qui n'ont pas la bonne idée au bon moment, ceux qui ne savent pas d'adapter à quémander et se travestir pour du travail ne peuvent pas évoluer. Ils sont donc expulsés du système (ça fait des anomistes, des suicidaires, enfin, ça nique les statistiques du durée de vie etc, 'est chiant et ça fait des mécontents qui votent aux extrêmes -pour caricaturer très grossièrement). Donc, a priori oui et non. Il est plus vrai de dire "chacun est lié au marché, par sa participation ou sa non-participation".
commune
Elle n'est pas commune. Il y a des tas de pays qui se font niquer par le marché, et qui n'en profitent pas. Il y a même des pays qui en ont profité mais où l'esprit libéral a tué toute tradition politique, sociale, économique. Il y a même des pays où le marché a renforcé les intégrismes religieux et le contrôle du peuple.