Catherine de Cassagne a écrit :L’Etat n’a pas besoin d’investir M. Lacroix. C’est aux agents économiques privés d’investir. Vous avez du mal à le comprendre mais il vous reste deux années pour y parvenir. Nous ne sommes pas en faveur d’une politique interventionniste parce que la crise que nous traversons trouvera sa résolution dans le paquet fiscal que je vais présenter devant le Parlement d’ici quelques jours. Oui il y a des chômeurs, votre solution c’est donc de faire l’emploi public, donc nous allons recruter des chômeurs dans la fonction publique avec un statut privilégié parce que c’est la crise ? Non, cette solution n’est qu’une fumisterie et elle n’a aucun sens. Le privé gère le privé, le public gère le public. L’Etat fera un effort dans la recherche et le développement comme convenu pour atteindre un seuil de 1 % en dépenses publiques du PIB parce que nous avons le devoir de faire cet effort de recherche aujourd’hui qui apportera la croissance de demain. Mais je le répète, ce n’est pas l’Etat qui dicte la politique intérieure des entreprises privées.
Je n'ai jamais proposé d'embaucher davantage de fonctionnaires parmi les chômeurs pour limiter la crise. Vous vous faites l'air la chanson et la parodie qui va avec.
En revanche, j'ai soumis l'idée d'une relance par l'investissement, par le biais de travaux publics par exemple. En stimulant l'économie l'Etat s'assure qu'elle se remette de la crise et n'attend pas après une hypothétique intervention des entreprises privées qui ne viendra pas. Quand nos voisins espagnols, italiens, français et grecs sont entrés en crise, où étaient les investisseurs ? Ailleurs mais certainement pas dans leur pays alors qu'il avait besoin d'eux. Est-ce vraiment une société basée sur le laisser-faire tout et n'importe quoi que vous voulez ? Pas moi et je pense que même au sein de votre "majorité", des gens pensent comme moi.
Maintenant, j'ai parfaitement compris que vous alliez offrir aux plus riches 2,1 milliards de pluzins et que vous alliez pénaliser les frôceux modestes et les plus pauvres en leur supprimant les services publics au fur et à mesure.
Reste que cette politique de désengagement de l'état a été totalement décrié dans le monde entier et que nombre de pays libéraux ont fait machine arrière pour reprendre la main sur la Finance. Il en allait d'un constat. Une République sert à oeuvrer pour le peuple et non pour la Finance.
Catherine de Cassagne a écrit :Je m’étonne qu’un libéral comme vous, ancien président du Mouvement libéral et démocrate qui proposait en son temps de privatiser toutes les entreprises publiques, s’oppose aujourd’hui à la politique économique et fiscale du gouvernement qui n’est que l’équivalent de ce que vous proposiez quand vous étiez aux responsabilités. Que vous changiez de veste de temps en temps ça ne me regarde pas, mais que vous veniez prétendre détenir une solution A alors que vous souteniez une solution B pendant toute large partie de votre vie politique, c’est risible.
Donc je vous rassure, je veille aux intérêts économiques de notre pays.
Le MLD a instauré l'impôt sur la fortune que vous voulez supprimer. C'est aussi lui qui a intégré au code économique les taxes sur les successions et sur les hauts revenus. A l'époque où j'étais Président de la République, le pays était en plein essor, nous connaissions croissance et faible taux de chômage. Par conséquent, désengager la responsabilité de l'état dans des entreprises en plein essor était judicieux, puis ça a favorisé l'innovation et la recherche pour ces entreprises, avec de la création d'emplois. Nous n'avons pas tout privatisé. Et il n'a jamais été question dans l'application de notre politique d'appliquer l'anarchie comme doctrine en matière économique. Je n'ai pas changé d'opinion, j'ai toujours affirmé que l'état avait un rôle à jouer dans notre économie, un rôle porvidentiel pendant les crises comme celle que nous traversons. Ce que je défends aujourd'hui est une politique qui fonctionne, elle a déjà montré ses résultats au cas où vous ne l'auriez pas remarqué.
François Bertrand a écrit :Sur le fond, les critiques vont souvent dans le sens de la recherche d'un équilibre budgétaire. Mais c'est là le raisonnement par essence de la théorie interventionniste, à savoir justifier les prélèvements non pas sur leur fondement moral et sur le caractère juste de cet acte, mais en prétextant que les fonds obtenus serviront à renflouer les caisses de l'Etat. Sur la question, inutile de vous citer les théories libérales sur la liberté individuelle de jouir de ses avoirs.
Jouir de ses avoirs, oui.
Mais être exempté de ses devoirs envers la société non.
Le fait d'être frôceux, d'être citoyen frôceux, implique des droits et des devoirs, des libertés et des responsabilités. A partir de là, il n'y a pas de question à se poser sur une prétendue théorie libérale ou interventionniste. Quand on vit en Frôce, on possède un grand panel de libertés et ces libertés se doivent d'être utilisées à bon escient, c'est à dire de ne pas nuire aux autres.
Or quand un patron décide de délocaliser son activité ailleurs pour gagner plus d'argent, il nuit à ses salariés et à l'économie du pays. Je vous mets au défi de me prouver le contraire, Monsieur Bertrand.
François Bertrand a écrit :L'autre critique, cette fois ci je le concède, est basée sur le fondement moral de la baisse des impôts en prétextant l'injustice sociale qui s'ensuit. Seulement l'injustice sociale c'est de prélever élite comme classe moyenne en baissant ainsi leur pouvoir d'achat tout comme avoir la prétention d'augmenter le pouvoir d'achat du plus grand nombre, notamment dans la satisfaction des besoins les plus élémentaires, en se donnant le rôle justicier d'Etat solidaire redistribuant les richesses.
Et à l'époque, nous avions instauré la progressivité de l'impôt pour pallier à cela. Faisons un rapide calcul. Pour un patrimoine de 20 millions de pluzins, un frôceux paie 2,5% sur cette valeur d'ISF. Soit 0,5 million d'euros. Un somme dérisoire, bien plus élevée dans d'autres pays d'ailleurs.
La question n'est pas de donner un rôle justicier à l'Etat. Elle est de garder le contrôle sur l'économie et d'intervenir quand c'est nécessaire. C'est à dire maintenant.