[Suivi médical] Hugo Salinovtich

[Julian Ramirez]

- Plus de sous-entendu, si plus de menaces, j'espère aussi être clair.

Et alors qu'Hugo sembla se radoucir un peu, Julian resta un peu méfiant. Certes, il avait mal mais il l'avait quand même empoigné, ce qui restait une réaction virulente, un peu trop même. Il allait passer à la suite de ses examens, lorsque son patient fut pris d'une violente quinte de toux.


1,2 : Les expectorations sont sanguinolentes
3,4 : Présences de glaires non sanguinolentes
5 : Pas de glaire, la toux semble lié à une irritation
6 : Pas de glaire, la salive d'Hugo a fait fausse route.

[Julian Ramirez]

A l'aide d'un bac en carton, Julian le fit cracher. Il demanda, le temps que la toux se calme :

- Vous toussez beaucoup ? Levez le pouce pour oui, baissez le pour non.


1,2 : La toux se calme
3 : La toux continue

[Hugo Salinovitch]

D'une voix faible oui très souvent. Cela m'a même provoqué des malaises car je ne pouvais reprendre ma respiration.

[Hugo Salinovitch]

Une personne entra dans la pièce et glissa un mot dans l'oreille d'Hugo. Celui-ci regarda sa montre et dit au docteur:

Désolé, je m'absente une petite heure, je ne peux louper la cérémonie d'investiture du Premier Ministre. J'emprunte votre salle d'attente pour me changer, de toute façon, elle est fermée, à ce que l'on vient de me dire.

En attendant mon retour, vous pouvez toujours analyser ceci: Hugo sortit une seringe de sa poche. Elle contenait un liquide blanchâtre C'est ce produit qui endormait auparavant mes douleurs lorsque cela me prenait à la jambe droite. Il n'a jamais été du moindre secours pour mes douleurs à la jambe gauche. Ne me demandez pas ce que c'est, je n'en sais rien.

[Yékèlz Tolöî]

Bon, tu le tires ce dé où il y a 6 chances sur 6 qu'il crève ?

[Hugo Salinovitch]

Qu'est-ce qu'il veut celui-là!

[Julian Ramirez]

Pendant l'absence d'Hugo, Julian fit analyser la substance blanchâtre contenue dans la seringue.


1,2,4 : Il s'agit d'un analgésique musculaire
3,5 : Il s'agit d'un vasodilatateur
6 : Il s'agit d'un placebo

[Julian Ramirez]

Et il en profita également pour faire analyser les glaires expectorées...


1,4,6 : Les glaires contiennent des particules fines d'origine douteuse
2,3 : Les glaires révèlent des traces de goudron et d'autres substances contenues par le tabac
5 : Les glaires contiennent du liquide organisque de type plasme, faisant penser à épanchement pulmonaire

[Julian Ramirez]

Il effectue également des recherches sur le traitement prescrit pour sa jambe gauche.


1,3,5 : Les recherches arrivent à une conclusion imparable : l'intermédication entre l'analgésique musculaire et le traitement proposé présente un risque d'empoisonnement et donc de mort pour Hugo.
2,6 : Les recherches indiquent que le traitement prescrit est nocif pour Hugo sur un long terme.
4 : Les recherches ne lui permettent pas d'aboutir à une conclusion...

[Julian Ramirez]

Quand Hugo revint, Julian le refit s'asseoir sur la table d'examen et expliqua :

- J'ai analysé le médicament qu'ils vous ont prescrit pour la jambe droite, il s'agit d'un analgésique musculaire. Puisqu'il ne fait pas effet sur votre jambe gauche, cela veut dire que votre douleur n'est pas musculaire. En y regardant de plus près, le traitement qu'ils vous ont prescrit pour la paralysie supramusculaire progressive couplé à cet analgésique peuvent provoquer une mort rapide. Les deux substances sont contre-indiquées. Ensemble, elles génèrent des nécroses vasculaires, un risque d'arrêt cardiaque par paralysie et d'hémorragie interne. Autrement dit, non seulement ils ne vous ont pas donné le traitement qu'il fallait mais en plus, si vous l'aviez pris, vous ne seriez plus en vie. Les choses se compliquent maintenant, car j'ai fait analyser vos glaires. Vous faites un début d'épanchement pulmonaire, c'est à dire que vos poumons se remplissent d'eau, sans doute à cause de l'arythmie et de l'hypertension. La présence de votre nécrose à la jambe gauche laisse présager deux possibilités...

Il marqua une courte pause avant de reprendre :

- Soit vous avez un caillot qui bloque la circulation et donc l'analgésique prescrit n'est pas assez puissant pour calmer la douleur. Dans ce cas, il suffit d'injecter de quoi dissoudre le caillot pour la faire disparaître ou du moins l'atténuer. Il faudra ensuite envisager une ablation des zones nécrosées de façon définitive pour éviter un risque de gangrène et d'amputation. Soit, par un moyen que j'ignore, vous avez ingéré le traitement sans vous en rendre compte. Si tel est le cas, nous devrons procéder à une dialyse pour purifier votre sang, en sachant que ça peut ne pas fonctionner.

Il sortit un bocal en plastique stérile d'un sachet plastique fermé hermétiquement et le tendit à Hugo :

- Je vais devoir procéder à une analyse d'urine et à une prise de sang. Les toilettes sont là-bas... Evitez simplement de mettre vos doigts à l'intérieur du flacon, pour ne pas y inclure de germes, s'il vous plait.

Il lui montra les toilettes et commença à préparer le matériel pour la prise de sang.