Si j'évoque la date que j'ai évoqué c'était en hommage au retournement culturel global qui s'est produit. La financiarisation du monde n'a été possible que parce que les autres acteurs économiques avaient adopté des comportements rendant légitime l'intervention du crédit. Au reste cela n'a pu se faire qu'après un conditionnement du monde social entamé à ce moment selon moi.
Que la création monétaire par les banques existe depuis plus de 4 siècles, je ne le nie pas. Par contre, l'évolution des fonds de garantie, l'abandon de l'étalon-or et l'explosion du crédit (car c'est ça la création monétaire : une contraction de crédit / reconnaissance de dette) ont donné un tour nouveau qui n'était pas celui que l'on retrouvait chez les banquiers vénitiens, non ?
Et moi je vous le confirme.
Enlevons les pays qui ont "rattrapé" leur retard et qui l'on fait à grand coup de protectionnisme et d'activités publiques (Chine, Taïwan, Corée du Sud pour ne citer qu'eux). Nous sommes d'accord qu'ils gonflent le PIB mondial. Concentrons-nous sur les pays développés et je vous assure que l'évaluation de l'endettement des acteurs économiques suffit à comprendre. Que se soit les acteurs publics qui portent l'effort sur eux (comme c'est le cas dans le modèle français) avec le principe "les pertes sont publiques, les profits sont privés", des acteurs privés (comme c'est le cas dans le modèle "anglo-saxon" -qui marche aussi en Espagne) ou bien encore les deux (comme aux États-Unis), la croissance n'a été soutenue que par une très massive utilisation du crédit. Quand une économie est incapable de se renouveler pour autre chose que par cette utilisation fictionnelle de moyens qu'elle ne possède pas réellement, il y a un problème.
Au reste, je ne parlerai pas plus de la croissance provoquée par un boom technologique assez incroyable (la révolution Internet/numérique ça existe) et de celle qui est la conséquence d'un mésusage de nombreuses ressources naturelles et d'une surconsommation (surconsommation à crédit, cela va de soit).
Se focaliser sur la titrisation de cette manière est quand même comique. On pourrait aussi la voir comme un abandon de régulation qui laisse faire des activités financières qui rendent le risque de plus en plus opaque, tout de même. Et de toutes façons, tant que l'on en revient pas à l'étude global du recours à la finance, on passe, je le pense, à côté de la critique du monde financier. Il s'agit de voir comment un appendice de la vie économique s'est autonomisé et se crée son propre socle de légitimation et d'institutionnalisation. Quand un placement devient plus sûr et plus à même d'apporter des revenus à l'entreprise, celle-ci spécule et n'investit pas. C'est un réel drame car nous perdons totalement de vue ce qu'est l'économie : l'organisation de réponse aux besoins humains.
AIF 14/05 : Economie - Indicateurs encourageants
- Patrick Carles
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Re: AIF 14/05 : Economie - Indicateurs encourageants
Il est quand même toujours drôle d'observer les fervents défenseurs des plans Keynesiens et de la croissance par la demande se plaindre du trop crédit et de l'endetemment public. Ce que j'essaye de vous montrer depuis le début de cette conversation (qui je le rappelle n'était qu'une remarque sur les chiffres de l'inflation), c'est que vous critiquez les effets dont vous chérissez les causes. Mais bon, ne pas reconnaître que c'est la finance qui a permis l'explosion des dépenses publiques n'a pour moi aucun sens et, à partir de là, il est inutile de poursuivre ce débat. Continuez à critiquer et cristaliser tout les problèmes sur la finances, les banques, la spéculation... ce sont pourtant les premiers viviers du budget de l'état et de toutes les dépenses incosidérées des économies occidentales depuis maintenant 30 ans. C'est d'ailleurs pour cela que personne ne s'y "attaque" vraiment.
A bon entendeur, et à la prochaine dans un autre débat
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ЧèkëlЖ Ъюloï
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Re: AIF 14/05 : Economie - Indicateurs encourageants
Perdu. Je suis antiproductiviste ("objecteur de croissance") et anti-utilitariste. À ce titre je critique tout autant votre rigueur et votre dogme de la désinflation compétitive que la relance et le culte de la croissance inflationniste.
Mais comme vous l'avez conclu, quoi qu'il en soit, il est plaisant de débattre avec vous. Vous êtes respectueux et intelligent. On remet ça une prochaine fois sans le moindre problème, M. Tolöî.
Mais comme vous l'avez conclu, quoi qu'il en soit, il est plaisant de débattre avec vous. Vous êtes respectueux et intelligent. On remet ça une prochaine fois sans le moindre problème, M. Tolöî.
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Re: AIF 14/05 : Economie - Indicateurs encourageants
En tant que jeune arrivant permettez moi en toute modestie de m'indigner de découvrir que certains peuvent être satisfaits devant le constat de délabrement de notre économie. J'aurais espéré de la part des dirigeants un discours beaucoup plus volontariste et ambitieux mais au lieu de voir un paysage politique motivé à se battre devant un tel constat, je découvre des dirigeants qui défendent un bilan de mysère et même pire qui se battent pour en revendiquer la paternité ! Le répis qui nous est offert par le hasard devrait être mis à profit pour effectuer enfin les réformes courageuses dont ce pays a cruellement besoin. Même lle titre du communiqué me désole du peu d'ambition dont nos dirigeants font part pour notre nation.