[Suivi Médical] Dimitri Fevernov

[Julian Ramirez]

- A d'autres, Monsieur Fevernov. Si votre théorie était vraie, la radiothérapie aurait agi. Or ça n'est pas le cas. Et je peux vous dire qu'avec le traitement que vous avez là, même un lymphôme à lente évolution ne serait pas stoppé ou ralenti.

Julian fronça les sourcils et demanda :

- Pourquoi êtes-vous sur la défensive ? On dirait que vous ne cherchez pas à guérir...

[Dimitri Fevernov]

- Vous oseriez prétendre que je suis suicidaire ?

Dimitri le fusilla du regard.

[Julian Ramirez]

- Je me pose simplement la question. Vous avez failli y passer, vu vos différentes carences, c'était même ce qui vous serait arriver si votre soeur ne vous avez pas conduit jusqu'ici. Le hic, c'est que vous avez préparé ce dossier médical, j'imagine que ça n'est pas pour faire joli. Ce que je déduis de tout ça, c'est que vous avez des soupçons, probablement sur votre médecin personnel et que vous cherchez des réponses ailleurs. Des réponses que je vous ai apporté en vous disant que votre maladie avait évolué. Sauf que vous ne cherchez pas de traitement, qu'est-ce que vous allez faire ?

Julian ne se décourageait pas pour autant. L'air glacial de son patient ne l'impressionnait pas.

[Dimitri Fevernov]

- Vous jouez à un jeu dangereux, Docteur Ramirez. Tout cela ne vous concerne pas. Vous croyez vraiment que ce que vous allez dire me fera avoir davantage confiance en vous, alors j'ai déjà un médecin sur qui je peux compter ?

Il marqua une courte pause avant d'ajouter, cynique :

- Alors prouvez-le moi.

[Julian Ramirez]

- Vous menacez la mauvaise personne, Monsieur Fevernov. Rien de ce qui vous concerne ne sortira de cette clinique. Nous y sommes engagés. Votre maladie ne nécessite plus qu'un apprenti sorcier s'amuse avec. Vous avez besoin d'un véritable traitement, aux bonnes doses. Je ne sais pas si vous vous rendez compte que c'est un cancer que vous avez et que s'il continue à être mal soigné, il vous tuera. Vous voulez une preuve que ce que je dis est vrai ? Très bien, alors allons-y.

Il se tourna vers les deux infirmières qui écoutaient sans rien dire, gênées.

- Allons faire un scanner du thorax et de l'abdomen.

Elles prirent un fauteuil roulant, y installèrent Dimitri puis l'équipe se rendit à la salle du scanner. Après avoir injecté du produit de contraste, Julian réalisa l'examen.

Scanner :

1,3,4,5,6 : Il confirme ce qu'a dit Julian et l'on voit apparaitre plusieurs masses ganglionnaires.
2 : Il ne permet pas d'avoir de certitudes concrètes.

[Julian Ramirez]

- Regardez par vous-même. Votre lymphôme évolue vite il n'est pas traité efficacement. A ce stade, les choses sont difficiles, mais vous pouvez encore en guérir, si et seulement si, vous me faîtes confiance. J'ignore ce qu'a été votre action politique, on m'a juste dit que vous aviez été président. Peu importe, au final, vous devez vous soigner et abandonner les conseils de votre charlatan de toubib. Vous êtes jeune, rien n'est impossible. Tout dépend de vous désormais.

Il espérait que la vu des clichés inviterait Dimitri à réviser son jugement.

[Dimitri Fevernov]

Dimitri examina les résultats du scanner l'air stoïque de façon méticuleuse. Sans lever les yeux des clichés, il demanda :

- Et vous préconisez quoi ? Il est hors de question que cela s'ébruite et que ça se sache. Alors si vous avez trouvé un traitement qui agit sans se voir, je suis preneur, sinon, oubliez-moi.

[Julian Ramirez]

- Pourquoi voulez-vous à tout prix le masquer ? C'est une maladie qui ne se donne pas, que craignez-vous à l'afficher ?

Il avait du mal à comprendre pourquoi tout devait rester secret dans cette affaire.

[Dimitri Fevernov]

Dimitri émit un petit rire sarcastique et toisa le médecin.

- En Russie, j'ai appris beaucoup de choses que je ne suis pas prêt d'oublier. On m'a enseigné qu'un homme ne doit jamais dévoiler ses faiblesses. Vous esquivez la question, je présume donc que vous n'avez aucune réponse satisfaisante à m'apporter. Vous pouvez don en déduire ce qu'il va se passer. Nous avons terminé ?

[Julian Ramirez]

Julian soupira. Cette histoire commençait à le fatiguer. Il répondit, agacé :

- Mais ici nous sommes en Frôce, pas en Russie, les technologies ne sont pas les mêmes, nous avons du matériel de pointe pour vous soigner. Et il y a des possibilités pour que rien de tout ça ne se voit. Vous allez perdre vos cheveux, vos sourcils, c'est inévitable. Nous avons un très bon prothésiste capillaire qui pourra cacher tout ça. Quant à la fatigue, le traitement sera toujours moins fatiguant que l'évolution de votre lymphôme. Et nous pouvons vous prescrire des énergisants, si besoin. Vous êtes libre de faire comme vous le voulez, de le divulguer ou pas. Si vous voulez le cacher alors faisons comme ça, commençons un traitement efficace et masquons-en les effets. Il faut prendre une décision maintenant, parce que quand vous ne serez plus qu'un cadavre, il sera trop tard.