COMMUNIQUE DE PRESSE DU PREMIER MINISTRE
Concernant les prochaines élections législatives
Frôceuses, Frôceux,
Je m'adresse à vous ce jour car je souhaite intervenir pour la première et dernière fois en ce qui concerne les élections législatives de mars.
A l'heure où les femmes et hommes politiques du pays se pressent pour déclarer officiellement leurs candidatures, et parce que je suis conscient que mon choix intéresse aussi bien mes partisans que mes adversaires, j'ai décidé de m'exprimer auprès de vous pour vous faire connaître ma décision.
Dernièrement, le bon déroulement des affaires gouvernementales a été perturbé par des attaques violentes, coordonnées et motivées par de basses pensées ou par opportunisme politique. Ces maux d'une partie de notre classe politique ont affecté toute la durée de mon mandat de Premier Ministre.
Car je soutiens et maintiens que dès mon arrivée aux affaires, j'ai tout fait pour unir et rassembler autour de moi.
Je me suis voulu exemplaire en quittant mes différents mandats et responsabilités annexes pour me dédier entièrement à mon rôle de Premier Ministre. Fin à mon mandat de maire d'Etchegorda, ville à laquelle j'étais attachée depuis l'enfance jusqu'à mes premiers pas d'homme politique, fin de ma charge de trésorier au sein de la FDF que j'exerçais depuis le début de mon engagement pour ce parti que j'ai cofondé, fin de mon mandat de représentant parlementaire qui avait officialisé mon entrée dans les affaires politiques nationales.
Ces choix là je les ai fait avec bonheur, le bonheur de celui qui sait qu'il va se dédier corps et âme à la charge la plus grande et la plus honorable qui soit.
Dans la même logique, après m'être entouré dans un premier temps de ministres issus de la coalition gouvernementale, j'ai souhaité intégrer, alors que les derniers chiffres économiques semblaient démontrer quelques faiblesses dans les réformes votées avant mon arrivée aux affaires, un ministre issu de la droite frôceuse, Monsieur de Milon, qui s'est montré tout à fait compétent et apte à remplir les fonctions que je lui avais confié.
Dans un temps équivalent, j'ai décidé de quitter la FDF, mon parti, celui qui m'a vu devenir député puis ministre sous le mandat de celui qui vantait alors mes qualités et qui m'a renouvelé à de nombreuses reprises sa confiance : Monsieur McGregor.
Ce départ de mon parti a été motivé par de nombreuses raisons notamment le silence assourdissant de mes collègues militants devant les premières attaques publiques de mon ancien allié, soudain devenu, par une inexplicable transformation, mon plus pathétique ennemi, et dans un second temps la volonté de m'élever au plus haut des querelles de clochers, au dessus des rivalités partisanes pour offrir à la Frôce un Premier Ministre affranchi de toute tutelle politique, de toute épée de Damoclès volant au dessus d'épaules qui sont censées être les plus hautes de Frôce, par la responsabilité et la charge qu'elles portent.
Ce départ ne remettait aucunement en cause l'accord de gouvernement. La présence de ministre tel que Monsieur Dellas, Madame Fevernova et Monsieur Vossen dans le gouvernement et ce, jusqu'à ce jour, hormis monsieur Dellas, prouve que mon départ du parti n'a pas été une remise en cause de l'accord de gouvernement. Sans quoi, j'en suis persuadé, ils auraient pris leurs responsabilités, se seraient montrés courageux et désintéressés par le pouvoir et m'auraient claqué la porte au nez. Les seuls qui l'ont fait sont Monsieur Gallon, pour des raisons différentes et Monsieur Vueling pour camoufler son échec en terme de communication et son jusque boutisme politique.
Je n'ai donc jamais été désavoué par mon gouvernement, qui a toujours, jusqu'à aujourd'hui, affiché son soutien envers moi.
Je reviens donc à ces maux qui abîment les efforts des plus courageux, des plus investis : la jalousie, la rancoeur, l'ambition personnelle, l'opportunisme ...
Lorsque j'ai joué le jeu de mon appartenance à la FDF et que j'ai nommé Monsieur Vueling, celui-ci me l'a rendu en se montrant tout à fait fantaisiste dans ses propos, ses attitudes et ses discussions, discréditant ainsi les premières sorties du gouvernement.
Lorsque j'ai quitté mes différents mandats et responsabilités, il en est qui se sont ouvertement déclarés outrés par ces choix. Inutile de vous dire que ceux là étaient les mêmes qui perdaient un peu de leur influence sur moi au premier rang desquels on retrouvait déjà Monsieur McGregor.
Lorsque j'ai souhaité l'ouverture, l'union, la concertation, il a fallu que ceux là même qui auraient approuvé tel ou tel projet se sont retrouvés à les rejeter alors même que des pans entiers de ces projets reprennent des programmes qu'ils ont défendus ou défendent toujours, cette fois ci, au premier rang desquels nous retrouvons Monsieur Valbonesi si prompt à rallier le PLC le lundi, fréquenter le DUC le mardi et créer le RPR le mercredi. Et nous le savons tous, renier ses leçons de morale le jeudi pour s'allier à un autre homme bassement motivé pour déposer une motion constructive.
Rappelons tout de même que ces personnes, de droite notamment, étaient les mêmes qui critiquaient ouvertement Monsieur McGregor lorsque celui ci, à la tête de la FDF avait formé malgré les bons scores du PRF un gouvernement uniquement de gauche sans tenir compte d'une certaine logique de proportionnelle.
Aujourd'hui, donc, après avoir attaqué mes actions passées, on souhaite me faire passer pour un Premier Ministre incompétent. Une première motion constructive est déclarée invalide par la Cour Suprême, tant pis, déposons en une seconde qui passera, tant pis si l'on met cette fois le gouvernement tout entier en cause.
Ces gens, représentés par Messieurs McGregor et Valbonesi encore eux, sont une minorité qui, en plus de cela, souhaitent interdire le débat. Sur ce point, la cour suprême a statué dans ce même sens. Mais la cour suprême est, elle, dans son rôle de rappeler la constitution. Par contre les députés concernés, qui sont censés être les garants du débat démocratique, souhaitent que ce débat n'ait pas lieu, ils souhaitent que j'écoute les plus vives critiques et que je quitte mon siège sans avoir une seule seconde esquisser l'ombre d'une défense et d'une réaction ! Cela ne me ressemble pas et j'ai voulu forcer les choses en me défendant. Aujourd'hui, ceux là même qui ne voulaient pas de discussions me critiquent pour, soit disant, me montrer méprisant et ne pas répondre aux questions.
Il s'agit bien là d'une vendetta organisée par Monsieur McGregor en tête, rejoint par Monsieur Valbonesi notamment.
J'en prends acte et, je vous le dis, je ferai tout pour que la procédure aille jusqu'à son terme et je soutiens le nom proposé par les représentants parlementaires issus du REC et du RDS pour me remplacer : Monsieur Albus.
Je m'en contente également car cela sera pour moi le moyen de me soumettre à un vote de confiance, d'interroger les députés afin de savoir si oui ou non, les opinions de quelques uns sont partagées par tous.
L'absence de position des partis politiques dont sont issus les instigateurs de cette motion m'étonne tout de même car ils apparaissent bien esseulés. Toujours est-il que de facto, ces messieurs, dans leur courage "version agitateur", ont associé leurs partis respectifs à ce coup constitutionnel et je ne crains que ces derniers n'aient à assumer la soit disant clairvoyance de ces hommes politiques.
Je le dis sans sourciller. Je suis fier de mon bilan. J'ai récupéré une alliance gouvernementale abandonnée, trahie, laissée là à cause de l'égo blessé d'un seul homme qui, du jour au lendemain, s'est braqué devant les sollicitations et les demandes de ses collaborateurs au gouvernement. Monsieur McGregor puisqu'il faut le citer n'a plus voulu assumer sa position de Premier Ministre à cause de différends avec Monsieur Salinovitch et a démissionné. Ce monsieur a donc décidé ouvertement de quitter la coalition gouvernementale pour des motifs futils, de la mettre en péril, se lavant les mains de ce qu'elle adviendrait et le voilà aujourd'hui ému aux larmes devant le Premier Ministre que je suis, devenu indépendant et donc, selon sa logique, n'étant plus attaché à l'accord de gouvernement.
Mon bilan est donc entaché d'un terrible héritage, celui laissé par Monsieur McGregor. J'ai fait ce que je pouvais avec les moyens qui m'étaient laissés mais à partir du moment où le commandant du bâteau quittait le navire, il était difficile qu'un capitaine puisse redresser la barre à tel point que sa manoeuvre soit éclatante et illumine de sa grandeur l'histoire maritime du monde ! Autrement dit, le remplaçant que je suis ne pouvait rien faire devant les effets dévastateurs du départ de l'ancien Premier Ministre qui avait alors fédéré autour de sa candidature.
Car j'en suis conscient, ce n'était pas mon heure. Je ne devais pas devenir, en toute vraisemblance, premier ministre à ce moment là. Je le suis devenu par devoir, par dévouement, par patriotisme car je savais que si je ne faisais rien l'instabilité allait s'installer.
En effet, qui allait assumer le rôle du Premier Ministre punching ball ? Qui allait assumer le rôle de Premier Ministre remplaçant, sans légitimité apparente ?
Qui allait assumer le rôle du Premier Ministre qui mènerait la gauche des responsabilités gouvernementales à une campagne des législatives qui s'annonçait déjà âpres et disputées ? Qui aurait eu ce courage ? Certainement pas Monsieur McGregor bien trop conscient des risques pour se mouiller à ce point.
Moi, j'ai fait ce choix et je ne le regrette pas.
Je n'ai qu'un seul regret : que certaines personnes n'aient pas eu ce même sens de l'intérêt national et qu'elles se soient laissées guidées par leur esprit de parti, leurs ambitions personnelles ou leurs rancoeurs privées les menant à voter contre des réformes ambitieuses qu'elles s'empresseront certainement de faire voter, légèrement remaniées pour la forme, une fois au pouvoir.
Vous l'aurez sans doute compris, je ne serai pas candidat aux prochaines législatives et je ne demanderai pas à effectuer un nouveau mandat à la tête de notre pays.
Toutes les raisons évoquées plus haut expliquent cette décision. Je considère avoir fait mon devoir, contre vents et marées, m'être sacrifié pour la stabilité politique malgré les assauts veant parfois de mon propre camp.
Je quitterai donc, soit sous effet de la motion constructive, soit à la fin de ma mandat, la charge de Premier Ministre la conscience tranquille et la satisfaction d'avoir fait ce qui devait être fait.
Cette non candidature ne me permet pas de me soustraire au jugement de mon action car la motion constructive agira dans ce sens. Cela me permet ainsi de ne pas être la cible d'accusations de faiblesse et de lâcheté. En ce sens, je remercie Messieur McGregor et Valbonesi.
J'estime ne pas avoir eu tous les moyens et toutes les bonnes volontés pour mener à bien mon action politique et conscient que je n'aurai pas plus ces moyens là lors d'un éventuel futur mandat, je préfère passer la main à une femme ou un homme qui sera, bien malheureusement, le candidat d'un camp mais qui n'en souffrira pas comme j'ai pu en souffrir. J'ai rêvé d'une Frôce unie autour d'un gouvernement rassemblé, mais nous n'êtions que quelques uns. Comme je l'ai dit, mon heure n'était pas venue.
Je termine mon intervention par l'attribution de mon soutien plein et entier au Rassemblement pour la Démocratie et le Socialisme pour ces élections législatives car, puisqu'il faut choisir un camp, je considère que le parti de Monsieur Salinovitch est le seul aujourd'hui qui puisse porter les idées de gauche auxquelles je suis si attachées. Je sais que mes collègues du REC comprendront ma position.
Sur ce, Frôceuses, Frôceux, je vous salue et vous dis à très bientôt car, bien évidemment, mon engagement politique ne s'arrête pas à ma non candidature aux législatives.
Premier Ministre, Laurent de Montredon