Procès Mays Madarjeen contre Yevgueni Makhno

[Sébastien Capell]

Messieurs, nous allons passer aux plaidoiries. M. Madarjeen, veuillez commencer.

[Mays Madarjeen]

Pour ma part, j'ai déjà avancé tous les arguments qui me venaient à l'esprit, j'espère que la justice saura faire comprendre à monsieur Makhno que la liberté d'expression ne lui donne pas tous les droits, que j'ai également droit à mon intégrité et ma dignité.

[Sébastien Capell]

- Merci, M. Madarjeen ...

- M. Makhno, c'est à vous.

[Yevgueni Makhno]

- Je vous remercie de vous soucier de ma santé. Vous comprenez, mon rythme de vie, entre Belley, les affaires courantes, et ma résidence de Saint-Frôçois, j'ai du mal à suivre, je dois avoir une petite santé. Mon médecin m'a recommandé de ne pas trop user de ma voix pour vous d'ailleurs, et de la garder pour les foules.
Je dois donc plaider ?

[Mays Madarjeen]

Mays étouffa un petit ricanement, mais on pouvait voir qu'il commençait à être agacé de la situation.

[Yevgueni Makhno]

- M. Madajeen, au lieu de pouffer comme une pouf, pourriez vous m'expliquer comment ça se passe ici ?

[Mays Madarjeen]

Visiblement très gêné d'être ainsi pris à partie en plein procès, Mays parcourut la salle du regard pour rechercher de l'aide, mais constatant le léger brouhaha qui survenait, il répondit doucement :

Euh, ben, je sais pas, moi, faites votre plaidoirie, c'est tout!

Il regarda ailleurs, tirant une tronche encore plus dépitée qu'un pape voyant deux mecs se lécher le museau.

[Sébastien Capell]

M. Makhno, vous commencez à m'énerver. Faites votre plaidoirie et arrêtez de vous ridiculiser en permanence. Si vous avez des difficultés pour faire votre plaidoirie vous pouvez demander l'aide de votre avocat. Mais j'oubliais, vous avez renoncer à votre droit de bénéficier des conseils d'un avocat ...

Sébastien Capell ne put réprimer un petit ricanement

[Yevgueni Makhno]

- Bravo pour un président de Cour de Justice, sensé rester impartial, qui ricane face à un accusé. C'est par ce genre de comportement que la Justice perd toute son honnêteté, son intégrité, et sa capacité à juger en fonction de la loi. Avec ce ricanement, vous n'êtes pas habilité à me juger. Tout juste à faire parti des bouffons de la salle, qui se moquent des personnes n'ayant qu'une vague connaissance du fonctionnement d'un procès. L'ignorance n'est pas un défaut, en revanche, la moquerie, la méchanceté semblent être les vôtres. Je vous rappelle donc M. Capell que vous êtes président de cour de justice, ce qui implique plusieurs choses. La première, c'est votre impartialité, en effet, vous ne devez pas prendre parti pour l'un des deux camps dès le début du procès; or si vous ne prenez pas parti, vous avez de suite montré une réticence à m'écouter, en me faisant passer pour un imbécile, mais aussi pour quelqu'un de vulgaire. J'imagine que cette cour vaut mieux qu'un président rébarbatif, usant et pédant. La seconde, c'est que vous êtes sensé procéder par étape, j'imagine, or, il reste toujours un point à éclaircir: la question que vous m'avez posé, portant sur la reconnaissance ou non des termes usités contre M. Madarjeen. Termes dont je rappel la faible portée et découlant de la liberté d'expression, j'ajouterai aussi de la liberté de se tromper.

[Sébastien Capell]

- Je crois, M. Makhno, que je gère ce procès dans une totale impartialité. Vous avez commis l'erreur de refuser l'assistance d'un avocat, ce n'est pas mon problème. Et si mon ricanement, involontaire, vous a choqué j'en suis désolé. Je m'excuse d'avoir eu cette réaction. Je considère que votre dernière déclaration équivaut à votre plaidoirie. En ce qui concerne la confirmation ou non, de votre part, des propos que vous avez tenu lors de la médiation à savoir que vous considériez que traiter M. Madarjeen d'ancien de la LP ... la Cour appréciera.

- L'audience est suspendue, la Cour se retire pour délibérer.