Frôce - Archives V2

Sur le problème israélo-palestinien, il faut savoir que la traditionnelle solution à deux Etats est quelque peu remise en question par certains intellectuels qui voient la pertinence d'un seul et unique Etat où coexisteraient israéliens et palestiniens autour d'un régime auquel on aura ôté le caractère clérical pour le rendre séculier.
Si les dirigeants et seigneurs de guerre de s'entendent pas, ce n'est pas forcément le cas pour les populations civiles qui ne se nourrissent pas une haine féroce... ou lorsque c'est le cas, cette haine est manipulée.

La solution a un seul état sur la terre de Palestine est une solution dans les faits déjà presque actée parce qu'il existe déjà des arabes qui vivent en Israël, votent en Israël et travaillent en Israël mais pour que cette mixité marche mieux, ne faudrait-il pas, en plus d'une volonté politique claire et nette, l'arrêt, en premier lieu, des actes provocateurs tels que d'un côté le lancé de roquettes sur les villes juives et de l'autre côté la colonisation ?

Je ne vous contredirai pas monsieur McGregor.

Dans les faits il y a des arabes qui participent à la vie israélienne, mais ne sont-ils pas marginalisés?
Si l'on inscrit en droit ce qui en l'espèce est pratiquement effectif, et qu'en plus on ôte le caractère sioniste de l'Etat d'Israel pour en faire un Etat-nation où la pluralité des communautés est reconnue, ce sera déjà une avancée majeure.
Et si nous restons pragmatiques, cette belle idée doit être sérieusement acceptée de bonne foi par toutes les parties du conflit.

Je vous rejoins sur ce point.

Comme je le disais, la solution à un Etat pluriethnique est prônée par certains intellectuels qui ont fait des travaux intéressants sur la question. Mais il va de soi que ce n'est pas la seule solution envisageable. Si cette solution reste hypothétique, elle reste pertinente et sérieuse. Le gouvernement frôceux trouverait un intérêt à étudier les thèses à ce sujet pour un peu se distinguer des traditionnels concepts qui jusqu'ici et ce depuis des décennies n'ont rien donné.

L'Etat d'Israel a été construit de toute pièces pour attribuer à une communauté qui revendique des traits de caractères qui à l'origine sont religieux mais qui tendent à demeurer ethniques un Etat qui leur est dédié. Et sans doute cela est il juste puisque les juifs ont toutes les caractéristiques d'une nation. Une culture commune et une histoire commune.
Et les ressentiments de chaque communauté (tant arabe qu'israélite) justifieraient l'exclusion de la solution à un Etat unique et c'est un fait concret de la vie quotidienne qu'il faut honnêtement admettre.

Seulement monsieur le ministre, je ne pense pas que regrouper les palestiniens et les arabes en général dans un même panier pour revendiquer la mise à l'écart de la solution à un Etat unique soit très pertinent, malgré le sentiment à vocation universelle qui anime l'Oumma. Les palestiniens sont marginalisés, qu'ils soient au Liban ou en Egypte et eux aussi ont le droit d'avoir des droits politiques et un territoire sur lequel exercer leur souveraineté. Je citerai là ce principe de droit international qui détermine "le droit des peuples à disposer d'eux mêmes" si cher pour la communauté internationale au cours du XXe siècle et qui a annoncé les prémices de la décolonisation. Or en l'espèce, les palestiniens sont colonisés si par colonie on s'accorde sur la même définition juridique du terme.

Finalement, je pense que c'est un problème trop complexe pour penser avoir la certitude d'une seule et unique solution valable. Et sans doute avez vous raison en estimant que le rôle du regard extérieur au proche orient est de se contenter de condamner les actions nuisibles à la coexistence pacifique et au débat sur la question.

Il est vrai que c'est le Hamas qui pratique la politique du un mort juif = 50 morts palestiniens, femmes et enfants compris. Le Guen ou Marshall, c'est la même sauce. J'espère vivement que l'Assemblée Nationale se prononcera en faveur d'une résolution condamnant la colonisation insoutenable des juifs sur des terres qui ne sont les leurs.