Procès Gaverny c/ Wilson

[Sébastien Capell]

M. Wilson,

Ces délits se sont étalés dans le temps, donc je pense que l'on peut dire que vous étiez tout à fait conscient de ce vous étiez en train de faire. Vous avez d'abord créé la maison de couture sous le nom de Gaverny-Wilson puis ensuite vous avez utilisé les créations de M. Gaverny pour réaliser votre défilé. Il s'est déroulé un certain laps de temps entre la création de la maison de couture et la mise en place du défilé. Vous auriez pu quand même, durant ce laps de temps, vous assurez que M. Gaverny était d'accord pour que utilisiez son nom et ses créations ? Vous savez qu'il y a des lois qui répriment ce genre d'action ?

La Cour a l'impression que vous vivez totalement dans un autre monde ... Vous risquez gros M. Wilson, il serait peut-être temps de vous réveillez !

Et avant de répondre à mes questions, veuillez répondre à celles de M. de La Tour, merci.

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Messieurs les Juges, je vous demande quelques instants pour que Maître Le Maud et moi-même puissions nous entretenir avec notre client avant qu'il ne réponde à ces questions.

L'atmosphère de ce procès me parait assez perturbante pour lui. C'est la première fois de sa vie qu'il se retrouve au tribunal et les chefs d'accusation se multiplient à son encontre. C'est susceptible d'embrouiller son esprit et de perturber ses explications, ce qui est déjà le cas, vous le reconnaissez vous-même. Je vous demande donc votre clémence pour nous accorder un peu de temps, afin de pouvoir l'aider à se sentir davantage à l'aise et à se justifier de façon claire.

[Alessandra Gaverny]

Oui, 3 jours sur 10 pour se préparer, sans compter tout le temps qu'il a eu lors de sa détention provisoire, c'est vrai que c'est trop peu. Laissons lui donc les 9/10e du temps du procès afin de rendre tout ceci plus "équitable".
Allons Maître le Maud, faire passer le coupable pour une victime, c'est une tactique vieille comme le monde et toujours aussi peu efficace. C'est ce même M. Wilson qui a tenu tête avec autant d'aplomb à toute une brigade de la police que vous nous décrivez aujourd'hui comme un petit chaton apeuré ? On dirait une pièce de théâtre de mauvaise facture...

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Madame Gaverny, je vous répondrais tout simplement par l'article 307 du titre III de notre Code Pénal :

Art 307 : Toute personne est considérée comme innocente tant que la Justice n’aura pas démontré le contraire.

Monsieur Wilson ne peut donc être qualifié de coupable tant que Messieurs les Juges ne l'auront pas décidé ainsi. Je m'étonne qu'une avocate telle que vous en oublie les textes à ce point-là et qu'elle piétine ainsi les droits fondamentaux de Monsieur Wilson. Votre client se voit là fort mal représenté, d'ailleurs, ses liens avec vous ont peut-être une certaine nuisance face au recul que votre statut d'avocat vous impose. Vous devriez prendre garde à ne pas faire parler vos sentiments personnels, car ici, seuls les faits et les textes comptent, Madame Gaverny.

[Alessandra Gaverny]

Je vous prie d'excuser mon écart de langage. J'ai utilisé un terme qui me paraissait effectivement évident, mais qui ne l'est pas tant que le jugement n'a pas été rendu. Encore une fois, mea culpa.

Rassurez-moi Maître, vous parlez des textes et des faits qui seuls comptent. Hors aujourd'hui de mon côté, je vois tout un tas de faits qui pourraient faire inculper votre client, tout un tas de preuves et tout un tas de textes bafoués. De votre côté je vois... rien si ce n'est du vent. Si seuls les faits et les textes comptent, il va falloir vous y mettre.

Quand à mon jugement erroné par la relation familiale qui me lie avec Harold Gaverny, je vous répondrais que jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas interdit, et que "seuls les faits et les textes comptent". Donc si vous ne vous basez que sur des suppositions et des sentiments, merci de les garder pour vous et de ne pas remettre en cause mon statut.

Monsieur le Président, pourrions-nous enfin connaître les arguments de la défense ? J'ai été conciliante en tentant de faire avancer ce procès rapidement, mais du côté de la défense, qui a pourtant occupé la majeure partie du temps de parole, il n'y a toujours rien eu.

[Sébastien Capell]

Maître Le Maud, votre consoeur a raison ... Quels sont vos arguments ? Car pour l'instant votre client n'a trouvé comme prétexte que le fait d'être débordé et qu'il était sous pression pour expliquer les infractions dont il est accusé.

[Sébastien Le Maud]

Sébastien qui n'avait rien dit jusqu'à maintenant prit la parole.

Votre honneur, vous aviez donné la parole à maître Gaverny et personne ne l'a interrompu, je vous demande donc de lui demander de respecter l'autre partie, elle n'ignore pas que l'un des principes de défense et d'un procès équitable est de laisser la défense s'exprimer pour pouvoir avoir tous les éléments de l'affaire, tout le monde n'a pas l'éloquence et la verve d'un avocat donc, qu'elle laisse le temps à notre client de s'exprimer.
Et il est évident qu'avec ses interventions incessantes qui n'apportent rien de nouveau elle souhaite seulement mettre sous pression notre client.

Il se tut en suite laissant son frère continuer

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Monsieur Capell, j'établirais également une requête concernant la composition de cette Cour de Justice. Vous n'êtes pas sans ignorer le précédent ayant eu lieu entre Messieurs de la Tour et Lacroix de Beaufoy vis à vis de Monsieur Wilson. Cette affaire est toujours ressassée par les protagonistes puisque les sanctions disciplinaires envers Monsieur Wilson n'ont toujours pas été levées dans leur intégralité, notre client s'est par ailleurs confié sur la pression qu'il subissait. Ainsi, il apparait évident que pour notre client, le simple fait de se retrouver aujourd'hui devant cette Cour, à se justifier devant ces personnes joue imanquablement sur sa volonté et sur ses capacités à se montrer éloquent pour exposer les faits et sa défense.

Je demande donc, au titre que Messieurs Lacroix de Beaufoy et de la Tour ont toutes les conditions pour éprouver envers Monsieur Wilson un ressenti susceptible d'altérer leur jugement et qu'il ont la stature susceptible au trouble de notre client, qu'ils soint simplement révoqués de l'audience. Ceci afin de garantir à Monsieur Wilson la certitude d'être jugé et questionné sans être troublé par une autre affaire l'ayant également perturbé.

[Alessandra Gaverny]

M. le Président, je suis en accord avec la demande de Maître le Maud pour avoir un procès et un temps de parole équitable. J'ai eu 4h23 entre votre premier questionnement à mon égard et ma réponse, M. Gaverny a déjà eu près de 30h pour s'exprimer. Il faudrait remettre un peu d'équité dans tout ça.

Par ailleurs, je trouve scandaleux que la défense puisse remettre en cause l'impartialité des juges de la Cour !

[Richard Mathieu Phillippe Pierre Le Maud]

Richard lui souffla :

- Vous voulez dire Monsieur Wilson, non ? Ma pauvre, vous semblez totalement éprouvée par cette audience...