[Législatives novembre] Débat Economie

[Asuka Finacci]

Début du débat : Mardi 30 octobre 21 heures
Fin du débat : Vendredi 2 novembre 21 heures

Règles à respecter :

- Le but étant de se comporter d'une manière proche à un vrai débat, les balises quotes sont strictement interdites
- Il est interdit de poster deux fois à la suite
- Il est interdit de poster avant l'heure officielle du début du débat
- Bien entendu, les propos répréhensibles par la loi française sont strictement prohibés
- Les journalistes sont autorisés à participer s'ils restent neutres
- Toute personne qui n'est ni journaliste, ni candidate ne doit pas poster sur ce topic

Tout manquement aux règles sera puni de la suppression du message et d'une pénalité sur la pondération.

De plus, nous vous demandons de privilégier les interventions courtes pour garder un débat dynamique, les pavés que nous avons vus dans le passé ne sont absolument pas réalistes et n'encouragent pas à la participation. Si les débordements se font trop nombreux, nous imposerons une limite de mots dans le futur.

[Valentino Borgia]

Je vais commencer si vous le permettez.

Concernant l'économie du pays, je crois profondément à sa libéralisation quasi totale. L'économie est abstraite, nous ne pouvons pas la contrôler et en essayant, nous empirons les choses. Il y aura toujours des réussites, des échecs, des bénéfices, des faillites, des riches, des pauvres. Tout ce à quoi sont parvenus les politiques interventionnistes c'est alourdir notre système économique de lois, de règles, de codes, de normes, de contraintes toutes plus inutiles les unes que les autres et qui ont réussi au final à gripper notre économie.

Alors voici les mesures indispensables et vitales :
- Abrogation de toutes les lois visant à fixer un salaire minimum ou garanti. On l'a vu récemment, tout ce que cela réussit à faire c'est augmenter les prix. Pure logique : lorsque l'on augmente le coût de la main d'oeuvre, cela se répercute sur le produit final.
- Libéraliser le travail des Frôceux avec notamment le travail le dimanche et un accès facilité pour ceux qui peuvent et veulent exercer un emploi durant leur retraite notamment. Pourquoi nous priver de ce vivier ?
- Privatisation massive des structures ne nécessitant pas le contrôle impératif de l'Etat : énergie, transport, communication.
- Ouverture à plus de concurrence.
- Baisse générale des impôts et pour les particuliers et pour les entreprises de façon à relancer le pouvoir d'achat mais surtout à rendre à César ce qui appartient à César : mon salaire c'est mon salaire, point.

[Alessandra Gasparini]

Le système économique n'est pas quelque chose de tombé du ciel, c'est une construction sociale de l'Homme. Et a ce titre, non seulement il est possible de remettre ce système en cause, mais de plus il n'est en rien immuable.

Le capitalisme a profondément muté depuis son apparition, et continue de se transformer encore plus vite que nous ne l'avons jamais connu. Le système s'adapte, à partir de ses propres contradictions, en crée de nouvelles. Nous sommes ainsi passé du capitalisme entreprenarial au capitalisme financier, infiniment plus prédateur, pour les Hommes et la planète.

Nous affirmons comme principe premier au RSE que l'économie doit être au service de l'Homme et non pas l'Etre humain simple rouage de la machine économique. Nous marchons actuellement sur la tête et il s'agit de redéfinir les priorités: Le progrès, le développement et le plein emploi, ou le chômage de masse, la rentabilité à tout prix, et la misère?

Les propos de Monsieur Borgia sont scandaleux et terrible. Non nous ne pouvons pas nous satisfaire de la situation actuelle, quand des gens dorment et meurent dans la rue, alors que nous avons les moyens de tous les loger! Non nous ne pouvons pas nous réjouir de la misère la plus noire, alors que nous avons largement de quoi employer et nourrir tous nos citoyens. Il s'agit là de choix politiques. Si le capitalisme est incapable de répondre aux attente de la totalité de nos citoyens, alors qu'il laisse la place à un autre modèle de développement!

[Marc de St Imberb]

L'économie capitaliste n'est pas une bête furieuse que seuls quelques rares dompteurs peuvent apprivoiser. L'économie se doit d'être contrôlée par un état fort, qui garantit à chacun un minimum décent pour vivre. N'oublions pas que le capitalisme n'a aucune morale, ceci est un principe fondamental. En revanche, l'état a une morale forte, une morale d'égalité pour tous. Il est donc absolument nécessaire que l'état soit présent, et très présent.

Au sein du PSD, nous croyons en ces principes fondamentaux qui font de l'Homme un individu supérieur aux principes dictés par l'économie de marché. A quoi bon profits, bénéfices, si celà fait le malheur des autres ?

[Valentino Borgia]

Ce que j'entends ne sont que des propos supposés rassurer le prolétaire qui craint de perdre sa maison, son train de vie, suite à un licenciement, boursier de surcroît.

Or, si vous libéralisez l'économie, vous créez les conditions propices à l'installation de nouvelles entreprises sur le sol frôceux, préférant jusqu'alors des pays plus libéraux. Et vous relancez une économie en berne en assurant à ce fameux prolétaire prospérité et sérénité.

Les préjugés liés à l'économie de marché, au libre échange et au libéralisme en général, proviennent des peurs des masses. D'ailleurs, on le voit bien, les théoriciens réfutant le capitalisme se sont basés sur des concepts de classes, cloisonnant la société en groupes opposés les uns aux autres.

Or, libéralisez l'économie et vous aurez certes des salariés moins bien payés qu'actuellement mais au moins autant, si ce n'est plus, qu'aujourd'hui lorsqu'ils sont au chômage, pris en charge par l'Etat. Et des salariés qui ont un emploi, qui peuvent ensuite cumuler un autre emploi si leurs ambitions et leur désir d'un mode de vie plus élevé sont importants dans leur chemin de vie.

L'Etat fort ne produira que plus de chômage car nous le savons bien ce ne sont pas les politiques qui créent l'activité économique. Par contre, ils peuvent l'entraver et c'est ce qui se passe depuis des années dans notre pays.

[Alessandra Gasparini]

Si vous libéralisez l'économie Monsieur Borgia, vous rétablissez la loi de la jungle, la loi du plus fort. Qu'advient-il des plus faibles, des plus pauvres, de ceux qui ne naissent pas avec une cuillère dorée dans la bouche? Ils subissent la concurrence furieuse et folle entre tous, la misère et l'exploitation.

C'est le libéralisme économique qui conduit régulièrement le monde dans le mur. 1929 ne vous a pas servit de leçon? Eh bien voilà la crise de 2008, dont les plus pauvres ne finissent pas de payer les pots cassés. La crise n'est pas pour tout le monde, et alors que les salariés de tous les continents doivent se serrer la ceinture, les bénéfices et les dividendes sont repartit de plus belle...

Vous pouvez tant que vous voulez prendre le peuple de haut, voulant le guider de votre tour d'ivoire, mais la lutte des classes est une réalité concrète, que même les économistes libéraux reconnaissent. Plusieurs grands patrons l'ont ainsi reconnu, comme Warren Buffet qui déclarait : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait, mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et nous sommes en train de la gagner »...

Vous parlez comme quelqu'un qui ne connait en rien le monde du travail, vous savez? ceux qui produisent la richesse... Comment des salariés pourraient cumuler plusieurs emplois sans que cela ne nuisent à leur vie privée, familiale, à leur santé?...

L'ADL est claire dans son programme. Ami, si tu veux être condamné à la misère et à la surexploitation toute ta vie, vote pour eux. Sinon il peuvent aussi voter pour le plein emploi, le progrès social, la justice sociale. Et pour cela il y a le bulletin RSE!

[Valentino Borgia]

Si nous pouvons ne pas tomber dans la caricature, j'aimerais autant Madame Gasparini.
J'admire votre engagement et votre passion et je respecte profondément votre combat car au fond, vos intentions sont louables mais je ne partage pas les solutions que vous prônez. Voilà notre seule différence.

Vous exagérez également lorsque vous associez libéralisation de l'économie à la concurrence furieuse, à la misère et à l'exploitation.
Vous en remettez une couche lorsque vous me parlez de la crise de 29 et lorsque vous citez l'un de vos adversaires, Monsieur Buffet, pour appuyer votre théorie de lutte des classes. Après tout, suis-je tenté de répondre, est-ce parce que la majorité dit qu'il existe une lutte des classes qu'il en va véritablement ainsi ? Soyons sérieux. Que ceux qui y croient le répètent à qui veut l'entendre n'a rien d'étonnant.

A la caricature de mon projet de société, vous ajoutez l'insulte et la diffamation. Non, vraiment, je demande que l'on retrouve son sérieux et son sang froid.

Tout ce que je dis c'est qu'une économie bridée ne donne rien de bon. Les Etatistes ont la conviction qu'en forçant les patrons à payer des charges pour assurer le système de sécurité sociale, ils maintiennent une égalité de fait et une bulle protectrice pour tous les salariés de ce pays et du monde.
Or, qu'entends-je de la bouche même de Madame Gasparini ? Des plaintes, des critiques, des vociférations, dénonçant le système actuel qui ajouterait de la misère à la misère, de l'exploitation à l'exploitation.
Pardonnez-moi mais ce ne sont pas les libertariens, ni les libéraux qui sont au pouvoir en Frôce depuis des années et pourtant, nous entendons encore et toujours des critiques.

Laissez ceux qui n'ont jamais été au pouvoir tenter l'aventure car de toute évidence, les Etatistes réussissent l'incroyable prodige de critiquer leur propre bilan sans même rougir.

[Marc de St Imberb]

Et comme d'habitude, Monsieur Borgia va nous ressortir le discours du pauvre petit patron qui paye trop à l'état parce que ses méchants employés réclament de vivre dignement...

[Alessandra Gasparini]

Qui donne dans la caricature Monsieur Borgia? N'est ce pas vous lorsque vous dites qu'il suffit de prendre plusieurs emplois, et d'en vouloir dans la vie pour réussir?

C'est justement parce-que le système est incapable d'apporter le bonheur à tous qu'il faut en changer. En n'ayant aucune ambition collective, mais seulement de l'ambition personnelle, je me doute que cela ne vous concerne que de bien loin...

Vous pensez que la lutte des classes est une invention? Très bien... Qui a payé le prix de la crise financière? Qui est en prison aujourd'hui pour les torrent de malheurs déversé dans le monde? Pourquoi alors même que la crise est d'ordre privée, est-ce aux comptes publics de se sacrifier?

Alors oui, ne vous en déplaise, les grands patrons, les actionnaires, les banquiers, les spéculateurs, n'ont pas les mêmes interêts que la grande masse des travailleurs, quelque soit leur conditions de vie. Ce qui nous définit socialement est la place que nous occupons dans le processus de production. Tandis que certains produisent de la richesse, les travailleurs manuels et intellectuels, d'autres ne savent être que des parasites, non seulement inutiles mais néfastes au bon fonctionnement de la société.

Le capital n'est rien, absolument rien sans le travail. Vous avez une chance pour vous, les salariés de ce pays ne l'ont pas encore compris, et le jour où la conscience de classe sera assez développée dans notre peuple, votre belle tour d'ivoire risque de tanguer sérieusement.

[Valentino Borgia]

Tour d'ivoire, grands patrons, banquiers, spéculateurs ... Tant de termes qui semblent si définitifs dans votre bouche et que vous semblez vouloir m'accoler. Nous ne nous connaissons pas et déjà vous énoncez une liste impressionnante de préjugés sur ma personne. Je le regrette sincèrement, d'autant plus que nous partageons des valeurs et des idées dans d'autres domaines.

Comme je le disais plus tôt, les opposants à la libéralisation de l'économie sont motivés par une seule chose : la peur du lendemain. Si je ne suis plus protégé par l'Etat, que deviendrai-je ? La réponse est simple : si vous n'êtes plus protégé par l'Etat, vous deviendrez le salarié d'une entreprise qui aura plus d'argent, car cet argent que l'Etat vous redistribue et sert soit disant à vous protéger, il vient notamment des entreprises. Si vous stoppez cette saignée qui sert à alimenter les caisses d'organismes sociaux, vous enrichissez les entreprises qui automatiquement donnent à voir une meilleure santé financière ce qui se ressent sur les embauches, sur les salaires et sur les conditions de travail.
Et quel est l'intérêt d'une entreprise qui gagne de l'argent de licencier ?

Alors oui il y a des profiteurs, mais comme dans tout groupe. Il existe des chats noirs, des entreprises qui tentent d'être plus malines que les autres ou plus malhonnêtes. Mais ne généralisez pas. Ne punissons pas la majorité pour quelques dérives regrettables.

Malgré tout, vous avez raison, ceux qui produisent, ce sont les salariés, c'est à eux que nous devons pour une large part les réussites des entreprises frôceuses. Je ne le nie pas. D'ailleurs, quel en serait mon intérêt puisque la libéralisation de l'économie je la veux pour que justement le chômage ne les touche plus.