Mon état de morale va très bien Monsieur Madarjeen et ma logique aussi, puisque dans votre propos, vous me donnez raison. L'interdiction de sucreries à l'école et de junk-food s'inscrit dans la même lignée que l'interdiction de fumer dans les lieux publics. De la même façon que fumer provoque des cancers, les sucreries et la junk-food apportent caries (certes, vous allez me dire que c'est dérisoire pour vous et pourtant...), malbouffe et surpoids voire obésité. Dois-je vous rappeler que l'obésité est responsable comme le dit Monsieur Callet de milliers de morts de par le monde ? Sans compter le nombre croissant de maladie cardio-vasculaires, de diabètes, etc, etc... dont les traitements coutent cher et qui sont des maladies de longue durée.Je suis attristé de voir qu'un homme de votre intelligence ne soit pas capable de comprendre le sarcasme. À moins que vous ne fassiez semblant de ne pas comprendre, afin de vous offrir une opportunité de critiquer ma prétendue ignorance.
Pour moi, la prévention ne doit pas passer par l'interdiction systématique. De même qu'il ne faut pas tout mélanger : l'interdiction de fumer dans les lieux publics n'est pas là pour protéger la santé des fumeurs, mais celle des non-fumeurs. De même que la lutte contre le trafic de drogues n'est pas là pour protéger les drogués, mais pour prévenir les honnêtes citoyens de sombrer un jour dans la drogue.
Sur la même logique, je ne vois pas l'intérêt d'interdire aux jeunes (et pas seulement les enfants) d'acheter des sucreries à l'école, d'autant plus si leurs enseignants font correctement leur travail de prévention.
De plus, je ne vois pas du tout le rapport avec le distributeur de préservatifs. Si pour vous, avoir un rapport sexuel revient à manger une friandise, alors je me fais beaucoup de souci sur votre état de dépravation morale.
Les enfants et leurs parents font le choix de consommer ce genre de nourriture en dehors des écoles, soit, c'est leur choix. En revanche, l'école publique doit assurer son rôle primordial de prévention en interdisant ces cochonneries et en proposant via le biais de cantines où les jeunes mangeront équilibré et sain.
C'est tout de même un comble pour un parti qui ne cesse de vouloir tailler dans le service public à longueur de temps que de rejeter une politique de prévention permettant à terme de renforcer la santé des frôceuses et des frôceux et de faire des économies au niveau des dépenses publiques de santé. Après vous me direz que si vous soutenez ce genre de politique, vous n'aurez plus guère d'arguments pour prôner la casse du service public.
Ouvrez donc les yeux, Monsieur Madarjeen. Le système de partenariat public/privé dans le domaine de la santé n'est pas efficace. Cela a-t-il révolutionné les sujets de recherche ? Les cliniques privées ont-elles contribué à renforcer la santé publique ? Elles traitent des patients, oui. Mais à quel prix ? Et surtout quels types de patients ? Ceux qui sont susceptibles de leur rapporter de l'argent, ceux qui peuvent payer leurs soins avec majoration. Et les autres sont relégués au service public. Où est la notion d'égalité ? La santé publique ne doit pas être un jeu mais un enjeu national. L'Etat doit veiller à ce que chaque citoyen soit sur le même pied d'égalité sur sa vie. Une vie ne vaut pas mieux qu'une autre. Et c'est bien la seule chose sur laquelle j'ise espérer que vous ne mettrez jamais un prix.Sur la morale qu'il y aurait à "faire du profit sur la misère des gens", je vous répondrai simplement qu'une fois de plus, il faut être pragmatique : si la concurrence permet à terme d'offrir un meilleur système de santé aux citoyens, alors il faut saisir l'occasion. Encore une fois, je précise bien que je ne demande pas le monopole du privé sur la santé, contrairement à ce que vous et monsieur Garibaldi essayez de me faire dire depuis le début, mais que je salue cette complémentarité entre privé et public, qui permet à terme de produire une meilleure offre pour le citoyen. C'est grâce au privé que le public s'améliore.
Néanmoins, si cette thèse ne vous convainc pas, alors tentez de m'expliquer en quoi nationaliser toutes les cliniques privées arrangera le problème.
Pour vous répondre, à vous et Monsieur Valbonesi, vous défendez la thèse selon laquelle un système de santé ne permet pas des soins de qualité ni une amélioration des services.
Je vous répond que c'est faux.
Pour commencer, l'Etat n'a pas vocation à faire du chiffre, en conséquence, tout ce qui se rapporte à un bénéfice est immédiatement réinvesti. C'est l'assurance d'une recherche continue sur des thèmes divers et variés, pour peu bien évidemment que le pays ne bascule pas dans vos escarcelle, cela va de soi.
C'est aussi l'assurance de prix raisonnés et raisonnables, davantage que la concurrence, toujours plus chère que le service public et je vous mets au défi de me démontrer le contraire, chiffres à l'appui évidemment, sinon ça ne serait pas sérieux.
Il y a aussi la notion d'égalité, tout le monde a le droit aux mêmes soins. L'objectif du sevrice public n'est pas de s'enrichir mais d'assurer une mission, à la fois de soin et de recherche. En conséquence, l'égalité concerne aussi les domaines de recherche, traités de la même façon car tous très importants. Après, certes, il faudra définir des priorités, comme pour les autres services publics, et il faudra accompagner ces nationalisations d'embauches et de formations massives.
Enfin, puisque j'aime bien terminer par un exemple, je vais vous inviter à faire une recherche méticuleuse sur le système de santé cubain, monopôle public, qui malgré l'embargo américain toujours en vigueur aujourd'hui a d'excellents résultats, à la fois sur la recherche et sur la santé. Vous pourrez continuer à tenter de faire croire qu'un monopôle public est un danger massif inefficace. En tout cas, la réussite de ce système s'est avérée vraie à Cuba, alors qu'on attend toujours les résultats que vos théories libérales fumeuses promettent depuis des siècles.